• il y a 3 mois

Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00Avec Céline Giraudot, 13h à 14h sur Europe 1. Vous pouvez aussi commenter l'actualité au 01.80.20.39.21.
00:07Céline, aujourd'hui, vous êtes accompagnée de Raphaël Stainville, directeur adjoint de la rédaction du Journal du Dimanche,
00:13et l'avocat Gilles-William Gollnadel, que je suis ravie de retrouver. Bonjour Gilles-William.
00:18Le plaisir est équitablement partagé.
00:20Content de vous revoir et je salue Raphaël Stainville, c'est la première dans ce studio. Bienvenue à bord.
00:25Alors évidemment, on va commencer avec ce nouveau Premier ministre, Michel Barnier, qui est déjà au travail.
00:29Il enchaîne les entretiens depuis ce matin, les consultations.
00:33Alors avant de revenir avec vous sur le deal avec le Rassemblement national et les chantiers qui l'attendent,
00:37j'aimerais vous entendre sur la passation de pouvoir à Gredoux, hier soir, entre Gabriel Attal et Michel Barnier.
00:43Et pour s'inspirer, on va écouter justement l'émotion de Gabriel Attal et la réponse de Michel Barnier.
00:49Être Premier ministre, c'est l'honneur d'une vie.
00:51Huit mois, c'est court. C'est trop court. Et je ne le cache pas.
00:55Il y a évidemment une frustration à quitter mes fonctions au bout de huit mois seulement.
01:01La politique française est malade. La politique française est malade.
01:05Mais je crois que la guérison est possible.
01:07À condition que nous acceptions tous de nous placer à la hauteur de cette responsabilité historique.
01:13Je peux dire quelques mots, là ?
01:17J'ai bien aimé, cher Gabriel, la manière dont vous avez remercié ces équipes, les membres de votre gouvernement.
01:23J'ai bien aimé la manière dont vous m'avez donné des leçons.
01:27Enfin, les enseignements, même si ça n'a duré que huit mois, que l'on apprend quand on est Premier ministre.
01:32Ça va être très utile.
01:34J'ai bien aimé aussi la manière dont vous m'avez dit que mon bureau, je l'ai trouvé un peu vide tout à l'heure.
01:39Mais j'ai compris qu'il y avait des tas de projets de loi en suspens, qui n'avaient pas pu être menés à bien.
01:45Vous me permettrez, bien sûr je vais les reprendre, il y en a plusieurs auxquels je tiens d'ailleurs, peut-être d'ajouter ma propre valeur ajoutée.
01:51Voilà les petits tacles glissés et appuyés de Michel Barnier.
01:54Raphaël Stainville, est-ce que Gabriel Attal, selon vous, a manqué d'élégance et de tact hier ?
01:59Je ne suis pas sûr qu'il ait manqué d'élégance.
02:01En revanche, on avait vraiment l'impression qu'il était déjà dans l'auto-promotion,
02:07qu'il se projetait dans la prêt lorsqu'il a fait son dégagement sur la liberté.
02:12On pouvait y lire l'espèce d'affranchissement qu'il essaye d'opérer vis-à-vis d'Emmanuel Macron.
02:18Il se projette déjà sur la prêt, sur peut-être son ambition présidentielle qui se dessine.
02:26C'est en cela que je vous pose la question, parce qu'il était quand même très centré sur lui.
02:29Je n'ai pas trouvé que c'était une passation de pouvoir qui était froide.
02:35Il y avait quand même de l'humour. Il en a fait trop, il a pris probablement trop la parole.
02:41Mais Michel Barnier a su, avec un ton madré, remettre les choses à leur juste place.
02:48Donc finalement, je n'ai pas trouvé que c'était quelque chose de froid.
02:53Ce n'est pas ce que je dis. Je parlais plus de la posture, de parler beaucoup de lui, de son bilan, alors que ça a duré près de 20 minutes.
02:59C'était surtout de l'absence de bilan.
03:01Lorsqu'il a souligné que tout était trop vite et qu'il y avait une certaine frustration,
03:06on ne retiendra pas grand-chose de Gabriel Attal, Premier ministre, dans son bilan politique.
03:11Autant, il avait pu marquer un peu les esprits lorsqu'il est passé rue de Grenelle à l'Éducation nationale.
03:17Mais en tant que Premier ministre, c'est vrai que son bilan est extrêmement faible.
03:22J'ai Louis-Diame-Golnadel sur cette passation de pouvoir.
03:24On pourrait y voir quand même une manière de frustration inconsciente dans l'esprit de M. Attal.
03:33Est-ce le lieu pour parler de cette frustration à ce moment précis ?
03:39Au-delà de la forme, sur le fond, lorsqu'il dit que la politique est folle, qui est responsable de cette folie ?
03:46Et d'ailleurs, je pense que c'est quand même un pavé dans la mare du Président de la République qui a prononcé la dissolution.
03:53En tous les cas, ce qui restera dans mon esprit, et ça n'est pas près de partir ni d'être pardonné,
03:59de la barre de M. Attal qui avait beaucoup de talent, qui a eu une chance inouïe,
04:07c'est d'avoir, par des magouilles du second tour, indigne d'avoir favorisé l'élection des plus extrémistes parmi les extrémistes dans l'extrême gauche.
04:19Et sur les réponses de Michel Barnier hier soir, quand il a pris la parole en disant « je peux parler »,
04:23en disant « le bureau est vide, il y a quand même des dossiers, mais finalement il n'y en a pas, il y a beaucoup de boulot,
04:28je vais imposer ma propre touche ».
04:30Il y avait une manière de gentille ironie, davantage à mes oreilles.
04:35Est-ce que vous avez l'impression qu'il renvoyait un peu, quelque part, Gabriel Attal comme un petit garçon,
04:40par exemple quand il a parlé de sa maman ?
04:43Oui, il y a peut-être un peu de ça, et c'était d'ailleurs l'opposition qui était assez évidente entre Gabriel Attal,
04:52le plus jeune Premier ministre de la Ve, et Michel Barnier qui devient le plus âgé locataire de Matignon.
05:02C'est vrai que c'était très impressionnant la manière dont Gabriel Attal même a voulu lui léguer ses dossiers.
05:09Ça pose d'ailleurs la question de ce qui est en train d'advenir.
05:12Est-ce que c'est une cohabitation ? Est-ce que c'est la poursuite, la continuité avec d'autres hommes du macronisme ?
05:20Mais ça pose cette question, parce que quand il lui dit qu'il y a des dossiers et des projets de loi qui sont en suspens et qu'il faudrait signer,
05:27c'est à croire que Gabriel Attal n'a pas entendu ce qui s'était passé depuis quelques mois, notamment à travers deux scrutins.
05:36On va évidemment prolonger le débat, en parler dans quelques instants.
05:40Il y a eu une coupure d'ailleurs entre l'Elysée et Matignon, qui a été annoncée.
05:43Il n'y aura plus de liaison directe, on va le dire.
05:46Avec qui ? Comment ? Quelle sera la posture des LR, qui vous l'avez vu, ont ouvert, ont lâché du lest pour la première fois ?
05:52A quoi faut-il s'attendre ? On va en parler dans quelques instants avec vous et les auditeurs, bien sûr.
05:56Exactement, Céline, au 01.80.20.39.21, Europe 1, 8.13.26.
06:01Europe 1, 13h.
06:0213h31 sur Europe 1, Céline, le débat continue avec vos deux chroniqueurs du jour,
06:07l'avocat Gilles-William Golnadel et Raphaël Saint-Ville, directeur adjoint de la rédaction du Journal du Dimanche.
06:12Et Dominique qui est avec nous en direct, qui nous écoute dans le centre de la France.
06:17Bonjour Dominique.
06:18Bonjour.
06:19Merci d'être avec nous.
06:21Alors moi j'ai envie de vous entendre sur Michel Barnier, Premier ministre.
06:25Est-ce que c'est l'homme providentiel, la bonne personne pour régler la crise politique en France ?
06:30Alors, tout d'abord M. Golnadel, bonjour.
06:35Je suis ravie de vous avoir en face.
06:39Je voulais vous dire que j'aime beaucoup votre ton.
06:41Ça me fait plaisir.
06:43Et votre franc-parler. Je vous écoute tous les jours sur CNews.
06:47Merci encore.
06:48Voilà.
06:49Le fan-club, le fan-club de Gilles-William Golnadel est là.
06:54Dominique, donc sur Michel Barnier.
06:56Sur Michel Barnier.
06:58Écoutez, ce monsieur, très honnêtement, je connaissais son physique, son nom,
07:02mais je ne connaissais pas vraiment son parcours.
07:05Donc je suis tout à fait neuve sur ses propos.
07:11Et il m'en semblait tout à fait mesuré et répondre à mes attentes,
07:17sachant que j'ai un retour dans l'oreille, c'est compliqué de vous entendre.
07:22Il a parlé de sécurité, d'immigration.
07:26Il a parlé de dette.
07:28Ça me paraît aussi un sujet brûlant.
07:31Il a parlé de travail.
07:33Il a été non-clivant, il a été mesuré.
07:36Par contre, depuis beaucoup d'années, j'entends des discours qui me conviennent.
07:45J'ai entendu parler de M. Sarkozy, j'avais aimé.
07:49Même M. Macron en son temps, j'avais aimé ses idées.
07:52M. Gabriel Attal, j'entends des choses qui me parlent,
08:00sauf que dans les faits, ça fait des années que je n'ai pas entendu des faits
08:07qui soient en lien avec des mots et des idées prononcées fortes.
08:13Donc vous donnez sa chance à Michel Barnier ?
08:16Tout à fait.
08:18Tout à fait.
08:19D'abord parce qu'il est à droite, et c'est vrai que moi le danger,
08:22je pense qu'il est à gauche.
08:25Il est fisc, qui ne correspond pas du tout,
08:30qui me semble antisémite et violent.
08:36Demain, ils vont encore le prouver.
08:39Donc plutôt contente qu'on soit sur des valeurs de droite.
08:46Merci beaucoup Dominique pour ce témoignage.
08:50On entend que vous avez envie de laisser votre chance à Michel Barnier,
08:55comme Premier ministre.
08:57Raphaël Stainville, sur les actes maintenant ?
09:02Je pense que ce que dit Dominique est partagé par nombre de Français.
09:06Un certain nombre de Français ont conscience qu'ils ont probablement échappé au pire
09:11avec l'hypothèse qui était avancée d'une candidature du Nouveau Front Populaire pour Matignon.
09:19Et donc avec cette figure bonhomme de Michel Garnier,
09:23ce côté rassurant de droite.
09:27On ne sait pas si c'est une droite dure,
09:30parce qu'il a, dans un passé relativement proche,
09:33pu faire étalage d'un certain nombre de propositions chocs.
09:36Lors des primaires, effectivement, dans son programme, il y avait des propositions chocs.
09:40Une droite modérée, extrêmement européiste,
09:42qui viendrait presque en contradiction avec la lecture que l'on peut faire du vote des Européennes,
09:47où les Français, pour beaucoup, ont rejeté la construction européenne telle qu'elle se fait depuis des décennies.
09:55Mais en tout cas, les Français sont rassurés par le profil de Michel Garnier,
10:00un homme d'expérience de plus de 50 ans.
10:02C'est vrai qu'encore une fois, si on compare entre Gabriel Attal,
10:06qui avait une trajectoire d'une célérité absolue,
10:09et un Michel Garnier qui a finalement occupé beaucoup de postes,
10:16avant d'arriver consécration à 73 ans à Matignon.
10:21Ça pèse effectivement dans ce que pensent les Français de Michel Garnier,
10:26sur ce que vient de dire notre auditrice Dominique,
10:28qui a envie de faire confiance à ce nouveau Premier ministre.
10:32Moi, je rejoins l'avis général de notre sympathique auditrice,
10:36c'est-à-dire que, et d'ailleurs de Raphaël,
10:41le choix de M. Garnier correspond à la majorité sociologique du pays.
10:48Et pourtant, selon le sondage CSA pour Europe 1C News du dimanche de ce matin,
10:5257% des Français ne font pas confiance à ce stade à Michel Garnier.
10:56Il se trouve qu'il n'est pas célébrissime.
10:59Je parle de la personnalité de M. Garnier,
11:02je parle de ses opinions de manière générale,
11:05ça correspond malgré tout au désir sociologique.
11:09Les Français, que ça plaise ou non, sont majoritairement à droite.
11:13C'est ainsi, il a fallu une espiègleurie pour qu'il en soit autrement.
11:17Mais M. Garnier, je pense, dans sa longue évolution,
11:25s'est droitisé ces dernières années.
11:29Et je pense, il s'est droitisé sincèrement.
11:32D'ailleurs, compte tenu de la gravité des événements,
11:35il n'a plus le regard sur l'Europe qu'il avait encore il y a quelques années.
11:39Il voile notamment sur le plan migratoire, il n'y a pas de doute.
11:43Et moi, je sais, j'ai eu une rapide conversation avec lui,
11:47au moment où il s'est présenté aux primaires,
11:51il m'a dit des choses sur la question israélienne,
11:55qui m'ont fait plaisir aussi.
11:57Mais là où j'ai, et je rejoins aussi l'auditrice,
12:00sur le fait qu'entre les mots et les actes,
12:03il y a des kilomètres en raison du pouvoir médiatique,
12:09en raison du pouvoir des juges,
12:11et notamment du conseil en raison de la Cour européenne des droits de l'homme.
12:15Nous sommes impuissants d'une certaine manière, si vous voulez.
12:19Ça c'est sûr.
12:20Mais surtout, et pour terminer là-dessus,
12:23le problème, c'est que, je ne sais pas quelle majorité il va avoir M. Barnier,
12:29il faut comprendre qu'on est dans une situation totalement exceptionnelle.
12:32Qui soit déjà content de ne pas être renversé, la réalité est là,
12:36donc pour faire une révolution...

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