Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h14h, Europe 1 13h. Avec Céline Giraud sur Europe 1 et à 13h20 Céline, c'est le moment
00:05d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour, l'écrivain essayiste Paul Melun et le chroniqueur
00:09politique Jean-Claude Dassier. Que je salue, bonjour Jean-Claude, bonjour Paul. Ravie de vous
00:14retrouver Jean-Claude, vous allez bien ? Oui, ça va le mieux possible. Vous êtes en forme olympique.
00:19En forme olympique, j'irai peut-être pas jusque là mais ça va pas mal. En forme post-olympique.
00:25Je suis ravie de vous retrouver pour dérouler, détailler l'actualité. Elle est riche encore
00:29aujourd'hui. L'état de droit, ça n'est pas intangible ni sacré. Les déclarations de Bruno
00:35Retailleau, le ministre de l'Intérieur au journal de dimanche, ont agité la sphère olympique et ce
00:39matin, à l'issue du Conseil des ministres, eh bien Maude Bréjon, la nouvelle porte-parole a réagi.
00:44L'état de droit, c'est ce qui protège nos valeurs sur la durée. L'état de droit, c'est le respect
00:51de nos lois qui protège chaque citoyen de l'arbitraire. Il est donc inenvisageable de le
00:58remettre en cause, ne serait-ce que d'un centimètre. C'est une conviction intrinsèque du Premier
01:04ministre et c'est le cadre qu'il a fixé et qu'il continuera à fixer à l'ensemble du gouvernement.
01:09Et elle est partagée et devra continuer à être partagée par l'ensemble du gouvernement.
01:13Alors cadrage des bordements de Bruno Retailleau et recadrage de Maude Bréjon. Paul Melin a
01:19communiqué ce matin de Bruno Retailleau qui dit, le sujet de la protection et de la sécurité des
01:24français est trop sérieux et trop grave pour être instrumentalisé par de faux débats. Il faut
01:28regarder la réalité en face, dit-il, estimant que le droit ne protège pas suffisamment les français.
01:32Voilà, mais je pense que le communiqué, la réponse de Bruno Retailleau est la bonne,
01:36c'est-à-dire qu'il faut maintenant, il fallait qu'il réprécise ses propos. Nous sommes dans
01:41une époque où on reprend trois mots sortis de leur contexte et on lui fait dire ce qu'il n'a
01:45pas dit. Il n'a pas dit qu'il fallait mettre par terre l'état de droit. S'il avait dit ça,
01:49ça aurait été grave d'ailleurs. Il a dit qu'effectivement, il fallait peut-être réadapter.
01:53Quand il parle d'intangibilité, il fait référence au fait qu'aujourd'hui, par un certain nombre de
01:59faits, et là il réagissait quand même à des faits tout à fait tragiques, la mort de Philippine,
02:03de réfléchir à la façon dont on peut adapter l'état de droit pour pouvoir prendre des décisions,
02:09notamment en matière de justice. Entre dire et analyser cela et le mauvais procès qui lui est
02:14fait disant qu'il rejetterait l'état de droit. Non, nous avons besoin. L'état de droit, il est
02:19évidemment consuppotentiel de la démocratie dans une démocratie libérale. Que nous soyons dotés
02:24d'un état de droit, oui. Que celui-ci soit en mesure d'être adapté au phénomène insécuritaire,
02:29par exemple, c'est important aussi. Moi, je pense qu'il y a derrière tout ça aussi quelques
02:34règlements de compte et que le volontarisme de Bruno Retailleau en matière de lutte contre
02:38l'insécurité et de lutte contre l'immigration ne plaît pas à tout le monde et qu'il est peut-être
02:42parfois victime, si ce n'est d'une chasse à l'homme, en tout cas de critiques un peu
02:45disproportionnées par rapport aux propos qu'il a tenus. Jean-Claude Dacier. Oui, mais là, ça y est,
02:49Retailleau est déjà bien calé. C'est un facho qui se blanque, qui se cache. Attention, danger. Bon,
02:58je pense qu'on n'en parlera plus ce soir après le discours du Premier ministre. Néanmoins,
03:04j'y vois... Bon, il y a une petite faute de langage. C'est vrai, on ne touche pas à l'état
03:09de droit. Simplement, on peut le modifier de l'intérieur et on sait bien, chacun d'entre nous
03:14savent qu'il faut évidemment le modifier parce que... Il a été maladroit selon vous, c'est ça ? Oui,
03:18enfin, il a été maladroit. Ça ne valait pas la polémique que ça a déclenché, mais en même temps,
03:22ça a été utile à la gauche et au Nouveau Front Populaire pour essayer d'exprimer, d'exister
03:28encore. Néanmoins, il y a eu un tout petit avantage que je vois, c'est que trois jours,
03:34plus à 48 heures, plus la veille du discours du Premier ministre, on ne sait rien de ce qu'il va
03:40dire. Je pense qu'on a beaucoup parlé, en effet, des erreurs ou non de M. Retailleau. En revanche,
03:47on ne sait rien de la manière dont le Premier ministre, et c'est ça qui est important,
03:52franchement, va trancher entre la fiscalité et l'immigration. Bon, ça, on en parlera dans quelques
03:56instants. On va rester sur Bruno Retailleau et sur ce sujet de l'état de droit. Écoutez,
04:01Laure Lavallette, ce matin chez nos confrères de BFM sur le sujet, est-ce que Bruno Retailleau
04:05ira au bout de sa démarche ? Quand on écoute Bruno Retailleau, j'ai l'impression que c'est un
04:09porte-parole du Rassemblement National. Il a compris, l'étonnant, les aboutissances que les
04:12Français veulent sur l'immigration, mais moi, je suis assez attentiste parce qu'on les connaît,
04:17les LR et M. Retailleau, viennent de cette famille politique. Ils parlent souvent comme nous,
04:20en campagne électorale, et puis au moment gouverné, ils gouvernent comme des macronistes. Est-ce que
04:25Bruno Retailleau va avoir cette volonté politique ? On a l'impression qu'il l'a. Je vais vous dire,
04:29tant mieux. Ce sera ça de moins à faire pour quand nous arriverons au pouvoir. Sur ces mesures,
04:34effectivement, pour lutter contre l'immigration, on prend tout. Moi, ce que je comprends,
04:38c'est de dire que l'état de droit n'est pas immuable. Du moment où la loi ne protège plus,
04:43il faut changer la loi. Une idée pour nous protéger, pour protéger nos enfants, c'est
04:46effectivement cette expulsion immédiate à la sortie de prison, ce qu'on appelle la double peine.
04:51Il faut passer de la case prison à la case avion. La députée Laure Lavallette, députée RN,
04:57je le rappelle, du Var... En l'espèce, elle nous dit que le ministre, en l'occurrence Bruno
05:02Retailleau, il parle fort d'immigration quand ils sont dans l'opposition, quand ils sont en
05:06campagne. Là, ce n'est pas le cas. Il est ministre. Donc, vraisemblablement, ce qu'il
05:09nous dit là, il a bien l'intention de l'appliquer. On va voir ce que va dire, effectivement,
05:13Michel Barnier pour le discours de politique général. Pour ce qui est de Bruno Retailleau,
05:16je crois que ses premières prises de parole, que ce soit dans les colonnes du JDD ou dans
05:19son interview télévisé, vont dans le sens d'une plus grande fermeté. Et je dirais même que vont
05:26dans le sens aussi d'une plus grande fermeté européenne. Parce que là, il y a de plus en
05:29plus de pays qui commencent à prendre à bras le corps le sujet de l'immigration. Quand vous
05:34regardez Olaf Scholz, ce n'est pas un nazi lui non plus, qui est le chancelier allemand, il nous
05:39explique qu'il faut rétablir plus de contrôles aux frontières. C'est intéressant. Kirchner...
05:43Bon, alors l'Autriche, on voit bien que là, avec le basculement politique à l'œuvre, ça va
05:47probablement aller aussi dans le sens de la fermeté. Mais même des pays socio-démocrates, vous prenez
05:50le Danemark, Mme Frederiksen. En fait, aujourd'hui, il y a un réveil non seulement des peuples en
05:56Europe sur le sujet migratoire, mais il y a aussi, de la part des dirigeants, qu'ils soient de centre
06:01gauche, de centre droit ou de droite, une volonté de prendre des mesures et de réfléchir, avec la
06:07question de la diplomatie, avec la question des pays émetteurs, etc., sur le sujet de l'immigration.
06:11Donc, qu'on ait un ministre de l'Intérieur qui s'en préoccupe, qui parle avec volontarisme du
06:16sujet, moi je trouve que ça va plutôt dans le sens de l'histoire. Oui, absolument, je pense
06:20que Paul a dit l'essentiel. Il faut maintenant, évidemment, que le ministre de l'Intérieur prenne un
06:25certain nombre de mesures possibles. Je ne sais pas jusqu'où il pourra aller, parce que les affaires
06:30sont compliquées. Bien sûr qu'il n'est pas question de toucher à l'état de droit. Simplement, on peut
06:36changer la loi, changer les lois, de manière à les rendre plus fermes. Et notamment, le problème
06:42central va être, par exemple, l'attribution d'un délit à toutes les personnes qui entreraient sur le
06:49territoire français sans y être invité. Ça va me paraître un débat qui va mériter quelques
06:54discussions probablement agitées. Il y en a d'autres. Il faut impérativement que l'on durcisse et qu'on
07:00reprenne le contrôle d'une immigration qui nous a totalement échappé. Mais Paul a raison, c'est
07:05toute l'Europe qui fait le même constat. Et certains pays ont mieux réagi que nous, qui avons laissé les
07:10choses filer, et qui sont confrontés aujourd'hui à combien ? On ne sait pas en fait, 600, 700, 800
07:18000 personnes qui n'ont aucun droit à être sur le territoire. Certains, pas tous, on est bien
07:23d'accord, se comportent comme des voyous et manient parfois le couteau dans des conditions, on en parle
07:28ici, qui sont absolument scandaleuses, répréhensibles. C'est à cela qu'il faut mettre un terme.
07:34Et on verra justement quelle sera la place de l'immigration et de la sécurité dans le discours
07:37très attendu du Premier ministre Michel Barnier cet après-midi à 15h. On va en parler dans quelques
07:42instants justement. Quels sont les thèmes qui seront abordés ? Grand oral pour Michel Barnier,
07:46à tout de suite.