Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h-14h, Europe 1-13h.
00:0213h46, la suite d'Europe 1-13h avec vous, Céline Giraud.
00:05Aujourd'hui, l'écrivain et philosophe Nathan Dever et le journaliste politique au journal du dimanche, Jules Theresse.
00:10Et on parle de ce projet, sur la fin de vie, son examen à l'Assemblée avait été stoppé net, souvenez-vous, par la dissolution.
00:16Mais ce texte justement, instaurant une aide à mourir, pourrait revenir à l'Assemblée dès le mois de décembre.
00:21Michel Barnier s'est dit favorable à sa reprise.
00:23Néanmoins, le Premier ministre devrait rester en retrait sur le sujet, Arthur Delaborde.
00:28S'il est favorable à la reprise des discussions parlementaires, selon les informations d'Europe 1,
00:32Michel Barnier n'entend pas pour autant peser sur les débats.
00:35Le Premier ministre sait à quel point le sujet de la fin de vie fracture le socle commun sur lequel repose son gouvernement.
00:42Malgré une hostilité certaine au sein de son propre parti, Les Républicains,
00:46le retour du texte sur l'euthanasie et le suicide assisté permet de répondre à une exigence forte des députés macronistes,
00:53reconnaît-on dans l'entourage de Michel Barnier.
00:55C'est un peu la contrepartie pour pouvoir avancer sur les dossiers liés à l'immigration, avance même un de ses proches.
01:01Pour l'heure, aucun calendrier n'a encore été fixé par Matignon.
01:05Le doute subsiste aussi sur le véhicule législatif.
01:08Le sujet sera-t-il réintroduit à l'initiative du gouvernement ou via une proposition de loi ?
01:14Rien n'est acté, mais c'est probablement le texte du député modem Olivier Falornis,
01:19appuyant sur le travail parlementaire déjà effectué,
01:22qui devrait être repris à l'Assemblée lors d'une semaine transpartisane, probablement début décembre.
01:28Arthur Delaborde sur la fin de vie, Nathan Devers, le sujet revient sur le devant de la scène avec ce bras de fer annoncé avec les soignants.
01:35Bien sûr, c'est un sujet tellement complexe pour deux raisons.
01:40D'abord, il me semble qu'il est impossible d'avoir un regard neutre sur cette question,
01:44dans la mesure où chacun et chacune d'entre nous peut penser à des exemples précis,
01:49à des souvenirs de proches, ou de situations présentes, de proches qui sont confrontés à ce genre de situation.
01:56C'est une alternative de développer davantage des soins palliatifs plutôt que l'aide à mourir.
02:00Exactement, mais en tout cas, comme ça touche à ce qu'il peut y avoir de plus dramatique dans nos vies respectives,
02:05il est très difficile d'avoir une froideur rationnelle vis-à-vis de cette question.
02:09Et la deuxième raison, à mon avis, c'est une raison plus large,
02:12mais c'est que la place de la mort dans notre société moderne est extrêmement paradoxale.
02:18D'un côté, on a envie, évidemment, de vivre aussi longtemps que possible.
02:23L'espérance de vie s'est allongée de manière incroyable ces dernières décennies.
02:27C'est le cas d'Olivier Gouin, qui est atteint de la maladie de Charcot, et que l'on voit qui était chez nous il y a peu de temps.
02:32Il y a un message très positif là-dessus.
02:34Mais deuxièmement, la mort, comme Régis Debray avait écrit un beau livre qui s'appelait L'angle mort,
02:38où il disait précisément que la mort est l'angle mort de notre temps.
02:41Et particulièrement en France, dans un pays qui n'est pas un des pays les moins religieux du monde,
02:46un pays qui n'est plus régi par une sorte d'idéologie suprême,
02:49et un pays, si vous voulez, où la philosophie ambiante majoritaire en quelque sorte en France,
02:55je ne sais pas si on peut dire que c'est l'existentialisme ou la théorie de l'absurde,
02:58mais en tout cas c'est l'idée qu'on ne sait pas trop quel est le sens de la vie collectivement.
03:02Et évidemment que ça donne une couleur particulière à la question des débats sur la fin de vie.
03:07Avec Olivier Falorni, effectivement, qui pilote à nouveau ce projet.
03:11Ce qui est intéressant dans ce projet de loi, dans cette proposition de loi, c'est qu'elle est transpartisane.
03:19C'est-à-dire qu'on a des élus du RN qui sont pour, on a des communistes qui sont contre.
03:27Moi, la semaine dernière, j'ai déjeuné avec un ministre qui était pour et qui est devenu contre au fur et à mesure des débats.
03:33On voit très bien, en effet, Nathan l'a rappelé, que tout le monde est non pas intéressé,
03:38mais chacun doit prendre position sur ce sujet-là.
03:42Le vrai sujet, c'est est-ce que c'est le moment ?
03:45Est-ce que c'est le moment de faire revenir un texte qui, même s'il est important,
03:50n'est pas dans les premières préoccupations des Français,
03:53à l'heure où on a beaucoup de débats sur l'immigration, l'insécurité, le budget ?
03:58Est-ce que c'est le moment de venir sur un sujet aussi précieux, si je puis dire,
04:03de revenir, en effet, Arthur Delaborde l'a rappelé,
04:06ça semble être quand même une petite contrepartie de Michel Barnier,
04:10pour les macronistes qui sont très attachés à ce texte-là,
04:12encore qu'il y en a au sein de la majorité, je pense notamment au député Charles Rodwell,
04:16qui est opposé aujourd'hui à ce texte, en tout cas le texte qui était sorti de la commission.
04:22Donc, honnêtement, je ne suis pas sûr que ce soit le bon timing.