Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h-14h, Europe 1-13h.
00:0313h45 sur Europe 1, Europe 1-13h, dernière partie avec Bossé, Lengiro et aujourd'hui le chroniqueur politique Jean-Claude Dassier, l'écrivain et essayiste Paul Melun.
00:10Et c'est le jour J pour Michel Barnier. C'est maintenant, cet après-midi à 15h, le grand oral pour le nouveau Premier Ministre.
00:16Ce sera un discours d'action, de vérité et de méthode, a promis Maude Bréjon, la porte-parole de ce gouvernement.
00:22Très attendu ce discours Jean-Claude Dassier. Les thèmes sensibles, l'immigration, la sécurité, les hausses d'impôts, on l'attend au tournant.
00:30Écoutez, le climat d'abord qui règne à l'Assemblée, ça ne date pas d'hier, est quand même médiocre.
00:37Je ne dis pas que c'est une bouilloire incontrôlable, mais c'est médiocre et chacun, notamment à gauche évidemment, attend le dérapage éventuel ou l'un.
00:46La gauche a d'ores et déjà annoncé qu'il allait le censurer.
00:49Oui, de la part de M. Barnier. Moi j'ai quelque chose de plus, enfin je ne sais pas si c'est plus fondamental qu'autre chose, mais il a toujours été chiracien M. Barnier.
01:02J'espère que le vaccin est lointain et que ses effets...
01:07Est-ce qu'il y a eu des piqûres de rappel ?
01:08J'espère qu'il n'y a pas eu trop de rappel et que ses effets c'est lointain, parce que Chirac avec toutes les qualités qui étaient les siennes, ça dépendait des jours, pensait beaucoup aux impôts.
01:18Donc j'espère que quand même, M. Barnier, mais il le sait mieux que moi, que le mal dont souffre gravement ce pays, c'est l'ampleur de ses déficits.
01:31Je n'ai jamais vu une chose pareille, qu'un déficit évolue à ce rythme, avec une telle profondeur et une telle rapidité, puisqu'on est à plus de combien maintenant aujourd'hui ?
01:433200 milliards.
01:45Il n'est jamais arrivé. Qu'est-ce qui est arrivé au Président de la République ?
01:49Par curiosité intellectuelle, ça me ferait plaisir qu'il en dise un mot de temps en temps, au détour, s'il n'a plus beaucoup de problèmes.
01:55Mais là Michel Barnier il est censé fixer un cap, ce sera un discours assez synthétique.
01:59Mais encore une fois, oublions mes réticences ou mes inquiétudes, et pensons en effet qu'il est confronté à une situation qu'il connaît par cœur.
02:07Déficit profond, nécessité absolue, vitale de faire des économies de services publics, mais ce n'est pas facile.
02:14Donc j'espère qu'on finira au bout d'une heure ou d'une heure un quart, l'écoute de ce discours dans une satisfaction d'un discours qui aura au moins vu la réalité de ce pays.
02:24Il a promis un discours plus court que Gabriel Attal qui avait fait 1h20 Attal, 1h26 Elisabeth Borne.
02:30Donc il devrait être beaucoup plus court semble-t-il.
02:33En tout cas, s'il est consistant encore mieux, mais il est vrai qu'à sa décharge, s'il faisait long, les problèmes de la France sont tellement globaux et tellement larges qu'il y a beaucoup à dire.
02:42Pour être assez précis là-dessus, on attend quand même de ce discours, effectivement vous le disiez Céline, un cap.
02:50C'est très important parce que là pour le moment, on a eu un gouvernement qui aurait pu donner l'illusion ou l'impression d'être une adjonction de personnes, des débauchages, des accords, de la politique parlementaire.
03:02Ce n'est pas péjoratif dans ma bouche, mais les circonstances ont poussé à composer ce gouvernement selon des alliances parlementaires.
03:10On a un peu cru à un moment donné à un retour de la quatrième république, c'est-à-dire je mets un peu de ceci, un peu de cela pour essayer de tenir des équilibres.
03:17Mais ça, ça ne donne pas un cap, ça ne donne pas la direction politique de ce gouvernement, l'axiome idéologique.
03:22Tout l'enjeu du discours de Michel Barnier, de son discours de politique générale, c'est précisément de nous donner cet axiome idéologique que l'on n'a pas assez bien décelé.
03:31Qu'est-ce que ça va être l'axiome idéologique en matière d'insécurité et d'immigration ? Est-ce que c'est la ligne Retailleau ou est-ce que c'est la ligne Migaud ?
03:39Où sera le curseur sur les questions sociales et économiques ? Est-ce que c'est la ligne des libéraux de LR, c'est-à-dire pas d'impôts, moins de fonctionnaires, des réformes potentiellement antisociales aux yeux de la gauche ?
03:50Ou alors est-ce que c'est en même temps essayer de dire non, on va prendre peut-être plus aux riches aussi.
03:57Le ministre de l'économie n'a pas exclu d'augmenter les impôts pour les plus fortunés.
04:02Toutes ces questions-là, il va falloir quand même les trancher.
04:06Sachant que tout ça va se faire, et c'était ce que disait aussi Jean-Claude, dans un climat parlementaire très complexe, très bouillonnant, très explosif.
04:13Avec un RN qui va quand même leur mettre le pistolet sur la tempe et qui va pas comme ça leur faire des cadeaux.
04:19Et la gauche, une gauche qui est quand même pas du tout constructive vis-à-vis de Michel Barnier et de son gouvernement.
04:25J'ajoute ma chronique qui tremble parfois un peu sur ces certitudes.
04:29On a Jean-Pierre qui nous appelle au 01 80 20 39 21. Bonjour Jean-Pierre.
04:33Oui bonjour Céline et bonjour à toute l'équipe.
04:36Vous nous écoutez en Essonne Jean-Pierre, vous avez 67 ans.
04:40Qu'attendez-vous vous de ce discours de politique général de Michel Barnier ?
04:45Alors Céline, tout d'abord merci pour me donner la parole car je pense que je représente dans mon idée beaucoup de Français.
04:54Et je voulais aussi féliciter en même temps CNews qui est la première chaîne télévisée et c'est pas pour rien.
05:01Concernant le discours de M. Barnier que j'ai hâte de voir ce qu'il va nous dire.
05:09Puisqu'il a prétendu de dire toute la vérité aux Français et de ne rien cacher aux Français.
05:15Moi je suis retraité, mon épouse et moi nous avons fait un petit patrimoine.
05:20Moi j'étais artisan, on a fait un petit patrimoine de deux studios pour notre retraite.
05:26Malheureusement j'ai perdu mon épouse d'un cancer et je crains que le redressement de ce pays ne se fera que quand même par une augmentation des impôts.
05:37Donc vous attendez à payer plus c'est ça ?
05:39Je pense que je m'attends à payer un peu plus tout simplement parce que j'ai cru entendre qu'il allait aussi voir un petit peu le patrimoine de chaque Français.
05:48Donc ça je suis un petit peu inquiet aussi mais avant tout la règle numéro un qui m'inquiète le plus c'est que je suis grand-père et j'ai des petits enfants et c'est la sécurité dans notre pays.
06:03Et j'aimerais que M. Barnier nous explique réellement pour qu'on gagne sa confiance parce qu'au même temps j'ai tendance à lui donner sa chance.
06:14Et au même temps je suis réticent parce que j'aimerais entendre dans son discours comment ils veulent faire, comment ils vont faire pour nous remettre la sécurité dans notre pays car c'est la règle numéro un.
06:29On vous entend Jean-Pierre, vous avez raison, pour vous c'est la priorité devant le pouvoir d'achat, devant finalement les éventuelles hausses d'impôts ou les taxes.
06:38On l'entend Jean-Pierre, c'est le reflet de notre France à nous qui veut se sentir davantage en sécurité.
06:43Tout à fait, beaucoup de nos compatriotes à l'instar de Jean-Pierre considèrent que la question de l'insécurité et on pourrait même l'étendre à la question aussi de l'insécurité culturelle,
06:53au commentaire du débat sur l'identité qu'avait essayé de poser Nicolas Sarkozy en 2007, est un débat qui est très prégnant dans notre société.
07:01Beaucoup plus d'ailleurs qu'il ne pouvait l'être il y a trente ans, quarante ans, cinquante ans.
07:05Donc là-dessus le Premier ministre est attendu, je pense aussi pouvoir dire sans trop me tromper que c'est un des angles morts du macronisme.
07:13Il y a des choses sur lesquelles moi je suis plutôt positif quant au bilan d'Emmanuel Macron sur la question de l'insécurité et de l'immigration.
07:20Je pense que là il y a encore beaucoup à faire et c'est la raison pour laquelle effectivement on attend au tournant Michel Barnier.
07:26Michel Barnier c'est quelqu'un qui a tenu des mots, des propos quand même assez fermes sur les questions régaliennes au moment de la primaire des LR, on s'en souvient.
07:33Donc là maintenant, si je puis dire, il va être jugé à l'épreuve, c'est son baptême du feu.
07:37Il va falloir qu'il prouve dans sa qualité de Premier ministre qu'il est capable d'agir quand il est aux affaires.
07:40Et on a du mal à imaginer que son ministre de l'Intérieur fasse ses sorties sans être entre guillemets adoubé par son Premier ministre.
07:46Je vois mal Bruno Retailleau si vous voulez exprimer ce degré-là de fermeté sans qu'il y ait quand même un accord avec Bruno Retailleau, avec Michel Barnier.
07:54Ça me paraîtrait quand même assez surprenant.
07:56Et la question qu'on peut se poser quand on entend Jean-Pierre qui nous écoute en Essonne et qu'on remercie de nous avoir appelé.
08:02Il dit voilà, moi la priorité c'est la sécurité Jean-Claude.
08:04Comme si finalement la hausse des impôts c'était pas que c'était le principal repoussoir mais qu'il est presque attendu plus au tournant sur ces sujets-là.
08:11Parce qu'il y a eu effectivement ce drame absolu Philippines le week-end dernier.
08:15Encore aujourd'hui ce jeune boxeur agressé dans le Calvados.
08:18On en a eu deux à trois tous les mois, chère Céline, minimum.
08:21Donc oui, on sent que c'est devenu presque plus important que le pouvoir d'achat.
08:27Mais en tout cas c'est un des dossiers essentiels qu'attend M. Barnier.
08:32Ça sera la ligne Retailleau, je l'espère de tout cœur.
08:36Oublions cette fausse polémique ridicule.
08:39Et bien évident que personne, ni M. Barnier, ni M. Retailleau, ni aucun membre du gouvernement ne souhaite sortir d'un état de droit qui soit solide.
08:47Néanmoins ça ne veut pas dire qu'on ne va pas pouvoir changer un certain nombre de choses avec un seul et unique objectif.
08:53Contrôler l'immigration, ça va être difficile et long.
08:56Et peut-être plus rapidement, essayer de ramener un minimum de sécurité dans ce pays.
09:02C'est-à-dire de prendre un certain nombre de décisions qui feront que la justice se montrera peut-être encore plus ferme qu'elle n'est aujourd'hui.
09:10Je me méfie d'être trop sévère avec les magistrats de ce pays.
09:15Parce que je vois bien qu'il y en a 15, 20, voire 30% qui pensent de travers.
09:20Et qui se servent de la justice comme d'un outil politique.
09:23Ce qui me paraît extraordinairement dangereux, nous verrons ce qui va arriver à Marine Le Pen d'ici quelques semaines.
09:29Mais néanmoins, il y a au sein de l'appareil judiciaire une prise de conscience absolument réelle de la difficulté de ce pays à évoluer dans des conditions minimum de sécurité.
09:42Simplement, qu'est-ce qui se passe ?
09:44C'est que vous avez les juges d'application des peines qui sont ce qu'ils sont, ils pensent tous plus ou moins la même chose que nous.
09:50C'est qu'ils font de la gestion carcérale !
09:52Le reproche fondamental à faire au Président de la République, c'est qu'il n'a pas construit ce qu'il avait promis de construire.
09:59À savoir de quoi accueillir dans les conditions les moins mauvaises possibles un certain nombre de délinquants graves.
10:06On ne sait même pas où les mettre !
10:08On va en reparler évidemment toute la journée sur Europe 1.
10:11Et notamment de 16h à 18h, nul doute que Cyril Hanouna et toute son équipe dont on marche sur la tête vont revenir sur ce discours de politique générale prévu à 15h.
10:19Et bien sûr, ce soir, Pierre de Villeneuve, 19h, Europe 1 soir.
10:22Merci beaucoup Paul Melun, Jean-Claude Assis.
10:24C'était Céline Giraud pour Europe 1 13h, de retour demain entre 13h et 14h.
10:28En attendant, retrouvez le podcast d'Europe 1 13h sur europe1.fr.
10:32Et notez que demain matin, Sonia Mabrouk recevra Eric Ciotti, Président fondateur de l'UDR, l'Union des Droites pour la République, dans la grande interview CNews Europe 1.
10:41La grande interview CNews Europe 1, c'est chaque jour dans Europe 1 matin à 8h10.
10:46D'ici là, passez une excellente après-midi sur Europe 1, bien évidemment, avec Christophe Ondelat.
10:51Dans un instant, de 14h à 15h, c'est tombe de l'attraquante sur Europe 1.