• il y a 2 semaines

Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00Votre SDR avec vous, Céline Giraud, et vos deux chroniqueurs politiques du jour, Olivier D'Artigolle et Jean-Claude Gossier.
00:05Et cette question, bien sûr, si vous nous rejoignez, chers auditeurs d'Europe 1 qui, pour succéder à Michel Barnier,
00:11alors il y a des noms qui circulent, Sébastien Lecornu, François Barouin, Bernard Cazeneuve et même Bruno Retailleau.
00:17Écoutez ce qu'en pense Eric Ciotti, président du groupe Union des Droites pour la République.
00:21Il était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin pour sa grande interview sur Europe 1 et C News.
00:25J'ai beaucoup d'amitié pour François Barouin, tout le monde le sait.
00:29J'ai du respect pour Sébastien Lecornu.
00:32Et Monsieur Retailleau ?
00:34Bruno Retailleau en a porté des textes, je le rappelais tout à l'heure, ensemble j'ai du respect pour lui.
00:39Mais je lui dis, je n'ai pas compris pourquoi Bruno Retailleau s'était opposé.
00:44C'était une posture politique.
00:46Quand nous avons défendu, dans ce qu'on appelle la niche du Rassemblement National, deux textes très importants.
00:53Celui qui a installé une double peine, c'est-à-dire un étranger condamné, dehors la prison et l'avion.
00:59Et une autre, sur les peines planchées, il s'y est opposé.
01:03Donc je me dis, là aussi il y a de la posture.
01:05Allez, on va décrypter maintenant justement les noms qui ont été évoqués.
01:09On commence avec Bruno Retailleau, à droite.
01:11Il est compliqué à censurer finalement, Bruno Retailleau.
01:15Oui, mais est-ce que le Rassemblement National a intérêt à ce que Bruno Retailleau prenne trop la lumière et réussisse dans un exercice gouvernemental ?
01:24Ce qui pourrait ramener à une situation politique où Nicolas Sarkozy avait totalement siphoné l'extrême droite à l'époque.
01:32Donc il peut y avoir cette situation-là.
01:34Et le socle commun pour ce qui en reste, qui est largement fissuré.
01:39Je ne crois pas qu'une partie des macronistes puisse accepter ce leadership.
01:45Difficile.
01:46J'ai d'accord avec ça.
01:47J'ai un peu d'acier sur Bruno Retailleau.
01:48Je pense que Retailleau travaille bien et va bien.
01:50Enfin, va bien, je ne sais pas ce qu'il sort, lui sera réservé.
01:53Il a de bonnes relations avec le Président.
01:55Oui, ça, il a de bonnes...
01:56Oui, mais enfin, avec le Président, il faut être extrêmement prudent sur la nature des relations qu'on peut avoir avec lui ou qu'on croit avoir avec lui.
02:02Il a fait un bon début de mandat.
02:04Il a fait un excellent début.
02:05Je pense qu'il est bien dommage, c'est un des grands regrets de cette censure d'hier, de le voir disparaître.
02:10Mais je suis tout à fait...
02:11Enfin, disparaître.
02:12Très momentanément.
02:13Et je suis d'accord avec Olivier à savoir qu'il fait le boulot du Rassemblement National.
02:18Donc quelque part, Marine Le Pen...
02:20Il prend la lumière.
02:21Elle préférerait que ce soit quelqu'un vraiment de chez elle.
02:24Et donc, je lui laisse peu de chance.
02:26Sébastien Lecornu.
02:27On verra.
02:28Il fait partie du casting aussi.
02:29Sébastien Lecornu a bien sûr des qualités.
02:31C'est lui qui, après la grande crise des Gilets jaunes, a organisé le grand débat pour Emmanuel Macron.
02:38Mais c'est l'un des hommes très proches du Président.
02:41Oui, il est avec lui depuis sept ans.
02:42Ça peut donc être vécu comme une reprise en main par le Château, par l'Élysée.
02:47Trop proche d'Emmanuel Macron, selon vous.
02:49Il est très habile sur le plan politique, avec quelques inimitiés au sein même de la Macronie.
02:54Là encore, l'équation peut être jouée.
02:57Sauf que...
02:58L'hypothèse Lecornu, Jean-Claude Dassier ?
03:00Sauf que, je pense que Monsieur le Président de la République est obligé de nommer quelqu'un qui soit proche de lui.
03:06Ce n'est pas dans sa nature.
03:08Ce n'est pas dans sa personnalité de supporter les remarques, parfois plus ou moins agréables.
03:14Quand on peut lui faire, par exemple, récemment, Monsieur Barnier, il n'apprécie pas.
03:19Et donc, je pense que...
03:21François Bayrou, par exemple ?
03:23François Bayrou est un ami depuis le début de la Macronie.
03:26Il n'y a aucun problème.
03:27Aucun problème !
03:29C'est un éternel candidat, certes, mais il est peut-être plus compatible.
03:32Je pense, si vous voulez, que le Président de la République aura du mal à nommer quelqu'un qui ne soit pas proche de lui.
03:37Simplement, la deuxième qualité qui concerne d'ailleurs et Monsieur Lecornu et Monsieur Bayrou,
03:43c'est d'être, je ne dis pas proche du Rassemblement National,
03:46mais capable d'être entendu par Marine Le Pen,
03:49qui, je le répète, ne pourra pas être une machine à censurer,
03:53dans les mois qui viennent, les gouvernements qui vont se présenter.
03:56Donc, je crois plutôt à un apaisement de ce côté-là,
04:00et qu'on va essayer d'embarquer le Rassemblement National,
04:04sans que ça se voit trop,
04:06et que le socle qui a gouverné jusqu'à présent soit de nature encore à faire le boulot,
04:14mais il ne faut pas se faire d'illusions.
04:15Le pays est quand même embourbé, paralysé dans une crise institutionnelle lourde.
04:21Ce n'est pas l'heure des grandes réformes dont on parlait il y a un instant.
04:24C'est l'heure du tournée manège du casting. François Bayrou, on en parle avec vous.
04:27Il avait donné son parrainage avant la présidentielle à Marine Le Pen en 2022,
04:31il avait même critiqué ceux qui la critiquaient,
04:33et il a déjeuné avec Emmanuel Macron, il déjeune avec Emmanuel Macron,
04:36est-ce que c'est le signe qu'il est dans les petits papiers ?
04:37Les planètes sont peut-être enfin alignées pour le Bernay,
04:40pour le maire de Pau, président du Modem,
04:42qui est dans l'antichambre de Matignon depuis 2017 en fait,
04:46avec en effet un contact non problématique, conflictuel avec le RN.
04:53Il avait proposé la banque de la démocratie au moment où Marine Le Pen
04:58avait des difficultés pour financer sa présidentielle.
05:01Il est très allant sur la proportionnelle,
05:04il avait même apporté son parrainage à Marine Le Pen.
05:09Je pense qu'il peut ne pas fissurer le bloc central.
05:14Ça fait partie des profils qui peuvent faire baisser la température dans le pays.
05:19Et accepter d'être sur un siège éjectable aussi,
05:20parce que c'est peut-être un CDD de trois mois,
05:22si ça se trouve dans trois mois il saute.
05:23Oui, mais on avait dit, vous savez quand Henri IV arrive dans la capitale,
05:28il va d'ailleurs directement à Notre-Dame,
05:31sa situation était difficile et regardez après ça s'est bien passé.
05:34Le nouveau premier ministre, que ce soit le cornu ou Beyrou,
05:37devra être ou devront être très habile.
05:40Le cornu est, Beyrou il a peut-être quelque chose contre lui,
05:45si j'ose dire qu'il ne m'enveille pas, c'est un vieux de la vieille.
05:49Il a l'âge de Donald Trump.
05:51Oui, c'est vrai qu'aujourd'hui les anciens reviennent très fort sur le monde de la scène.
05:58Justement, Jean-Claude Dassy, vous parlez des anciens,
06:00François Barouin, qui avait un peu disparu de la scène politique,
06:03il revient dans le game, dans le jeu.
06:05Je regarde le point FR régulièrement, le site du point,
06:08je crois que c'est Nathalie Chuc qui fait un papier où elle rappelle
06:11toutes les promesses qui sont faites aux uns et aux autres,
06:15parfois en 24 heures.
06:16Demandez à Madame Vautrin, demandez à Madame Born,
06:18le Président de la République a une relation à l'autre
06:21qui est totalement mystérieuse.
06:22Oui, mais il y avait quelque chose de nouveau pour le maire de Troyes,
06:27c'est que pour la première fois, il dit pourquoi pas ?
06:30Il a ouvert un tout petit peu la porte.
06:32Traditionnellement, il refermait la porte assez rapidement.
06:35Et vous avez forcément suivi ce sondage,
06:37CSA pour Europe 1C News et le journal du dimanche,
06:3915% des Français citent spontanément Jordan Bardella pour Matignon,
06:43très loin devant Bernard Cazeneuve ou Lucie Casté.
06:45La question c'est qui verriez-vous ?
06:48Qu'est-ce que vous en pensez ? Qu'est-ce que ça vous inspire ?
06:51Je n'en pense rien.
06:52Vous êtes surpris de cette réponse ?
06:53Je ne nomme pas un Matignon,
06:55un Matignon faut quelqu'un de très expérimenté.
06:58Alors justement, on continue à parler du Rassemblement National,
07:01le prochain Premier ministre est prévenu,
07:03il va falloir qu'il dialogue et qu'il prenne en compte
07:06véritablement ce que veut l'URN.
07:08Écoutez, Laurent Jacobelli, député Rassemblement National de la Moselle,
07:11il était ce matin au micro de Dimitri Pavlenko sur Europe 1
07:14et il décrit le profil parfait du futur Premier ministre.
07:17Je pense que plus qu'un nom, c'est un projet.
07:19Nous on veut un Premier ministre qui s'engage auprès des Français
07:21de ne pas augmenter les impôts,
07:23qui s'engage de réindexer les retraites,
07:25qui s'engage de ne pas diminuer le remboursement des soins
07:27et qui prenne en compte le fait qu'aux Européennes,
07:30les Français ont demandé une autre Union Européenne
07:32et qu'ils veulent qu'on change la politique migratoire et sécuritaire.
07:35Voilà grosso modo le profil parfait du Premier ministre.
07:38Après c'est au Président de la République de nous faire des propositions
07:41parce que je le rappelle, la situation économique dans laquelle on est,
07:44c'est le Président de la République.
07:46Le chaos institutionnel qu'on nous décrit à longueur de journée,
07:49c'est le Président de la République qui nous y a amené.
07:51Voilà Laurent Jacobelli du Rassemblement National,
07:53qui a le profil parfait pour le régler ?
07:55Avec une difficulté parce qu'on en parle peu,
07:57mais le Rassemblement National est apparu comme un partenaire peu fiable
08:01sur la dernière ligne droite avant la censure.
08:04Pourquoi ? Parce que Marine Le Pen,
08:06dans les dernières discussions avec Michel Barnier,
08:08dit taxe électricité ou retraite.
08:11Puis après, à une heure de la censure,
08:14elle dit on veut aujourd'hui les deux.
08:16Donc dans cette course à l'échalote,
08:18dans cette échelle où chaque fois il y a un échelon supplémentaire.
08:21Peut-être aujourd'hui que la solution peut être en décalant l'axe,
08:26c'est-à-dire en allant décrocher le Parti Socialiste,
08:29tout en maintenant LR dans le dispositif.
08:34On parlera de la gauche, on y est.
08:37On parlera de la gauche dans quelques instants.
08:40Restons sur le Rassemblement.
08:44Jean-Claude Asselineau, restons sur le Rassemblement National.
08:46On reparlera du Parti Socialiste tout à l'heure,
08:48avec la proposition de Gabriel Attal.
08:50Le profil selon vous d'un Premier ministre
08:52compatible pour le Rassemblement National ?
08:54François Bayrou, on l'a dit, c'est compatible.
08:56Rodailleau, politiquement, il serait du mal,
08:58mais ce n'est pas à leur avantage.
09:00Le Cornu a de bonnes relations,
09:03y compris avec le Rassemblement National.
09:05Mais de toute manière, Marine Le Pen l'a dit,
09:07nous voulons derrière que la construction du budget
09:10soit co-construit.
09:12C'est-à-dire, nous voulons être aujourd'hui
09:15considérés dans la construction du budget.
09:18Dire un budget co-construit, ce n'est pas rien.
09:20Est-ce que c'est une victoire aujourd'hui
09:22pour le Rassemblement National d'avoir réussi
09:24à faire tomber ce gouvernement,
09:26mais aussi d'associer sa colère à celle de la gauche ?
09:30Moi, je crois que tout le monde va perdre dans cette aventure
09:32parce que le spectacle qui a été donné hier
09:34par l'Assemblée Nationale n'a pas été particulièrement
09:36réjouissant et enthousiasmant
09:38pour les institutions de la Ve République.
09:40Marine Le Pen parle d'un choc d'espérance.
09:42Elle dit que ce sera un choc d'espérance.
09:44Je pense qu'elle a quand même compris
09:46qu'un certain nombre de ses soutiens potentiels
09:49ne comprenaient pas très bien sa posture et sa position.
09:52Elle a plus perdu que gagné, selon vous, dans cette affaire ?
09:56Je ne suis pas capable aujourd'hui de dire
09:58quel est le bilan.
10:00Elle a fait, vis-à-vis de son noyau dur,
10:03elle gagne à tous les coups parce que
10:05le noyau dur, il mange l'homme politique
10:08le matin, le midi et le soir.
10:10Mais ça ne suffit pas pour gouverner.
10:12Si vous voulez vraiment apparaître comme quelqu'un,
10:14une force de proposition crédible,
10:16et pourquoi pas demain une première ministre
10:19voire une présidente de la République,
10:21vous avez besoin d'avoir un support
10:25et des soutiens beaucoup plus larges.
10:27L'attitude qu'elle a eue hier,
10:29en votant quand même le texte des Insoumis,
10:32c'était quand même lourd et ça fait réfléchir
10:35pas mal de gens.
10:36Nous verrons, politiquement,
10:39tout le monde va perdre dans un premier temps.
10:41Victoire ou chaos pour le RN dans cette séquence ?
10:44L'avenir nous le dira.
10:45En tout cas, elle a réglé plusieurs factures
10:47à la fois selon la formule de Jean-Claude Dassier,
10:50elle a réglé le Front Républicain,
10:52un peu sur l'idée que ce système ne veut pas de nous,
10:54elle a répondu aux réquisitions du 13 novembre
10:57qui ont été véritablement un ébranlement pour elle,
11:01un véritable tsunami,
11:02et elle a jugé que Michel Barnier,
11:05alors qu'elle avait levé le pouce pour son entrée à Matignon,
11:08l'avait peu traité, peu considéré.
11:10Donc elle a réglé toutes ces factures-là à la fois.
11:12Maintenant, on verra si l'avenir politique est chaotique,
11:16si la situation économique se dégrade très rapidement,
11:19elle sera tenue pour responsable de la situation.
11:23Elle ne peut pas encore une fois censurer tous les 8 jours,
11:26c'est impossible.
11:2713h42, on reste ensemble jusqu'à 14h,
11:29on continue à parler de ce qui se passe en ce moment
11:31à Matignon, à l'Elysée, et c'est après Barnier.
11:34Gabrielle Attal veut négocier un pacte de non-censure
11:37qui allierait des socialistes aux républicains,
11:39sans LFIRN.
11:41C'est quoi le projet ? Eh bien on en parle.
11:42Céline Giroud est avec vous de 13h à 14h, sur Europe 1.

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