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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00Mais on continue à parler de politique maintenant, on va évidemment revenir sur ce discours de politique générale, très attendu, grand oral de Michel Barnier, alors 1h30,
00:08un cap, des ambitions, faire beaucoup avec peu et en partant de rien, il y a le fond et la forme, et écoutez sa réponse justement au président de groupe,
00:17il a remis l'église au milieu du village, notamment face à Gabriel Attal.
00:20Je serai très attentif à vos propositions d'économie supplémentaire, très attentif, pour faire face à un déficit que j'ai trouvé en arrivant.
00:32Non, non, non, c'est pas la peine, il faut que vous vous habituiez les uns les autres à ce que je dis, ce que je pense, et je vous le dirai aussi à vous.
00:43Oui, à la fin, donc on comprend qu'il s'adresse à la France insoumise, Mathilde Panot aussi en a pris pour son grade, Nathan Devers, le fond et la forme,
00:50la rupture en douceur, le tacle appuyé dans une chaussette de velours ?
00:53D'abord c'était je pense un exercice extrêmement difficile pour lui, parce qu'il arrive d'abord dans une situation où son gouvernement est extrêmement fragile,
01:00mais surtout dans une assemblée qui est bordélisée, bordélisée c'est une méthode quasiment théorisée comme telle,
01:07et nous ça fait quand même plusieurs années qu'on est habitués, nous français, à voir ce spectacle-là, d'extrême violence, de gens qui ne se respectent pas, etc.
01:15Et lui, il a substitué à la punchline, qui est devenue aujourd'hui la méthode des députés, balancer 2-3 punchlines et en faire ensuite une petite vidéo sur les réseaux sociaux,
01:25il a substitué à la punchline le mot d'esprit, le trait d'esprit, cette tradition extrêmement évidemment française, liée à l'histoire du parlementarisme,
01:34et alors on est peut-être les juniors, mais on apprécie peut-être aussi, même quand on est junior, ce retour d'une forme d'ancien monde,
01:42d'un monde d'avant les réseaux sociaux, d'un monde d'avant l'outrance, d'un monde d'avant la vulgarité, l'étalage de vulgarité au parlement.
01:49Je parle de la méthode, je ne parle pas tellement même du contenu, mais où vous pouvez dire les choses très fermement, vous pouvez lancer des attaques.
01:55Avec un contrait posé aussi, ça change tellement, souvenez-vous Gabriel Attal qui parlait très fort, on a l'impression qu'on voit la vitesse.
02:00Ce n'est pas une boule d'honneur Michel Barnier.
02:01Elisabeth Born aussi, c'était toujours très fort, le ton, l'intensité est là, on est sur un contrait posé, très convenu.
02:07Il a une sorte d'autorité naturelle, bizarrement, que moi je n'aurais pas pensé, mais en effet, je suis plutôt d'accord avec Nathan, on est peut-être des jeunes vieux,
02:17mais en tout cas, moi j'ai plutôt apprécié ce discours, en tout cas la deuxième partie, parce que honnêtement, le discours de politique générale était un petit peu soporifique,
02:25mais j'ai aussi envie de dire, qui a déjà vu un discours de politique générale qui n'est pas soporifique ?
02:30Gabriel Attal, on se souvient, il nous avait fait une avalanche de mesures, il y avait 17 priorités, au moins Michel Barnier s'est cantonné à 5,
02:37donc il ne pouvait pas faire plus court, le problème c'est qu'il avait promis plus court autour d'une heure, donc voilà, ça c'est la première des choses.
02:45La deuxième des choses, c'est quand il répond dans l'Assemblée, et là c'est vrai qu'on découvre un personnage,
02:51on découvre qu'au-delà de la Michel Barnier qui est en gros, on discute, autour d'une table, on est à l'heure, on est à l'heure, on n'a pas de mots au-dessus de l'autre,
03:01eh bien on voit qu'il fixe non seulement déjà ses priorités, et il montre du doigt, y compris ses alliés, c'est-à-dire que quand il dit à Gabriel Attal,
03:10j'attends vos propositions, parce que quand je suis arrivé, j'ai découvert une dette quasiment abyssale, c'est quand même le plus gros contingent de sa majorité, Michel Barnier.
03:19Donc il n'a pas sa langue dans sa poche, évidemment Gabriel Attal ne censura jamais avec ses députés Michel Barnier, donc il peut se permettre ça,
03:26il peut aussi recadrer que ce soit Éric Ciotti à droite, ou Mathilde Panot quand il lui dit, plus vous serez agressifs, plus je serai respectueux, moi je trouve que la formule est parfaite.
03:36Donc voilà, c'est en effet la nouvelle méthode de Michel Barnier, qu'on n'attendait pas, et qui donne un peu de fraîcheur.
03:42Alors après il y a le fond...
03:44On en parlera dans quelques instants, mais sur la forme en quelques instants, on attend deux verres parce que...
03:48Sans lancer une Barnier-mania, on pourrait dire que sur le plan de la méthode, Michel Barnier c'est le contraire d'Emmanuel Macron.
03:54C'est-à-dire ?
03:55Emmanuel Macron c'est quelqu'un qui dit à ses interlocuteurs ce qu'ils ont envie d'entendre.
03:58Il parle à un socialiste, il dit oui, ce que vous dites est extrêmement intéressant, il parle à quelqu'un comme Philippe de Villiers en 2017, il lui dit oui, je me reconnais dans votre vision de la France,
04:06il dit la même chose à Roberu, etc.
04:08Il a fait toute sa carrière politique et tout son destin politique sur cette méthode.
04:12Et Michel Barnier, on a en effet l'impression que c'est un petit peu l'inverse.
04:15Il peut parler à des gens qui sont extrêmement proches, il dit globalement la même chose selon qu'il parle à quelqu'un...
04:21Il dit Eric Ciotti, je vous connais bien, on se connait bien, mais voilà.
04:24Mais par contre, il ne fait pas des fausses concessions sur la forme.
04:28Alors peut-être que d'ailleurs, ça ne va pas lui réussir, parce qu'en politique, il vaut mieux faire d'Emmanuel Macron.
04:32Je ne suis pas du tout d'accord avec Nathan, parce qu'il a été macroniste pendant le discours de politique générale et barnieriste pendant les questions réponses ensuite.
04:39Parce qu'il a donné des gages à tout le monde dans son discours de politique générale.
04:43Absolument.
04:44Il fait du progressisme social.
04:46Est-ce qu'il peut faire autrement ? Est-ce qu'il n'est pas obligé de composer ?
04:48Il ne peut pas le faire autrement, mais bon, c'était pour donner un petit bémol à Nathan Devers.
04:52Mais voilà, là il répondait aux questions qui avaient été posées par son opposition.
04:58Gabriel Attal, dans son discours de politique générale il y a maintenant huit mois, il y avait quand même des tacles, il y avait des critiques dans son discours de politique générale.
05:05Là, c'est vrai qu'il n'en avait pas, et il a gardé ça après, sans doute aussi pour la séquence.
05:10Et il y a eu l'effet de surprise, parce que pour le coup, il a désarçonné Mathilde Panot, qui souriait et qui était, comme le disait Pascal ce matin, presque sympa.
05:17Parce qu'elle prenait avec humour cette petite pique à laquelle elle ne s'attendait pas.
05:22Mais bien sûr, c'est là que les Insoumis, leur méthode à l'Assemblée nationale, elle est vraiment théorisée.
05:29Ce n'est pas seulement pour semer le chaos.
05:32Geoffroy de Laganerie, le sociologue, a écrit un texte très intéressant sur la méthode des Insoumis.
05:36Oui, c'est une stratégie de rupture visant à montrer à la bonne bourgeoisie anti-insoumise à lui faire tomber le masque, pour qu'elle se mette à s'énerver et à être aussi vulgaire que les Insoumis.
05:46Et finalement, peut-être que la seule manière d'échapper à cette stratégie, c'est de faire ce qu'a fait Michel Barnier.
05:51En disant, mon respect sera proportionnel à votre agressivité.
05:54Et je refuse de rentrer dans cette logique.
05:56Mais ils réussissent très bien.
05:57Ils désarçonnent finalement, ils désamorcent, ils dégoupillent.
06:00Oui, et chaque fois qu'ils lancent comme ça une sorte de polémique avec des outrances, ils poussent leurs adversaires à aller sur leur terrain.
06:07Et évidemment qu'il y a un terrain qui n'est pas tout à fait compatible avec la bourgeoisie de la démocratie représentative.
06:12C'est très intelligent leur stratégie.
06:14On va écouter François Hollande qui a écouté ce discours de politique générale de Michel Barnier.
06:19Il l'a trouvé long et sans doute pas assez précis.
06:22On a un Premier ministre qui est traversé par toutes les contradictions d'une majorité d'ailleurs extrêmement réduite.
06:28Et on a bien vu qu'il ne pouvait pas aller très loin dans les annonces tant qu'il était contraint.
06:33En fait, il a pris beaucoup de temps pour en dire peu et peut-être pour faire presque rien.
06:39Parce que sa majorité tellement divisée, contradictoire et que le Rassemblement National lui a fixé ses lignes rouges.
06:47Voilà François Hollande sur le discours, Jules Torres.
06:51Ce n'est pas faux ce que dit François Hollande, mais c'est normal, c'est un discours de politique générale.
06:55On n'est pas là pour avoir une avalanche de mesures, on n'est pas là pour rentrer dans un débat très précis.
06:59Michel Barnier, il a effleuré tous les sujets et toutes ses priorités.
07:04Donc voilà que François Hollande ne découvre pas le discours de politique générale.
07:11C'est là où je m'écarte un petit peu de sa position.
07:15Mais en effet, Michel Barnier a parlé de progressisme social, que ce soit sur la question de la fin de vie.
07:21Il a redit qu'il ne retoucherait pas à la loi Veil, au mariage pour tous, à la PMA.
07:27Il est allé sur les sujets migratoires et sécuritaires.
07:30Et à mon avis, c'est ce que le dit le Réseau national, c'est qu'il attend des vraies mesures.
07:34Parce que finalement, il a un petit peu brossé le sujet, mais il n'a rien dit de très précis.
07:39Il a évidemment parlé de l'octroi des laissés-passer consulaires, du durcissement de certaines conditions d'octroi.
07:46Donc pour l'instant, ça reste un petit peu superficiel.
07:49Sur l'économie, heureusement que son ministre aujourd'hui fait le service après-vente.
07:54Parce qu'hier, on n'a pas eu non plus toutes les coupes dans les dépenses publiques sur les 40 milliards.
07:59Il ne nous les a pas définis.
08:01Il n'a pas défini non plus les 20 milliards de hausse d'impôt.
08:04Il a dit que ça se situerait à priori plutôt sur les personnes les plus fortunées et les entreprises très profitables.
08:09Mais ce n'était rien de précis.
08:12Et attention, parce que quand on est trop prudent, on peut être ambiu.
08:16Et c'est là où, à mon avis, se situe la ligne de crête du discours de Michel Barnier hier.
08:22Est-ce qu'il vous a convaincu sur le fond, Nathan Devers, hier, Michel Barnier ?
08:26Sur le fond, je suis assez d'accord avec Jules Therese sur un point.
08:29C'est qu'il me semble qu'il est dans une situation impossible et qu'il est obligé d'être ambigu.
08:34Et que fondamentalement, on a assisté à un discours qui était extrêmement ambigu.
08:38Pourquoi ? Parce que son gouvernement dépend d'une seule épée de Damoclès, qui est le Rassemblement National.
08:43Le jour où Marine Le Pen décidera de faire tomber ce gouvernement, il tombera dans la minute.
08:48Or, à partir de là, Michel Barnier, il est dans un dilemme.
08:51Parce que si, évidemment, il s'éloigne trop du Rassemblement National,
08:56si il laisse dire ce que son ministre de l'Économie avait dit, je pense, à juste titre,
09:02parce que ça correspondait aux résultats des élections, à savoir qu'il y avait eu un front républicain,
09:05et que donc il devait respecter cette logique,
09:07eh bien, évidemment, il risque de faire tomber son gouvernement.
09:10Mais d'autre part, s'il rentre davantage dans la logique, dans la vision de Bruno Retailleau,
09:16dans une vision qui, finalement, est très proche du Rassemblement National,
09:19vous avez vu, j'ai trouvé ça très intéressant,
09:21lors de la valette, député RN qui a dit
09:23« Bruno Retailleau parle comme un porte-parole de notre parti ».
09:26Eh bien, mettons-nous une seule seconde dans la tête de Marine Le Pen.
09:29Quel intérêt aurait-elle à faire renaître les Républicains,
09:33qui est un parti qui, jusqu'alors, était, sinon Moribond, du moins extrêmement faible,
09:38à lui faire un tel cadeau politique ?
09:40Donc, j'imagine qu'il y aura aussi un côté de baiser de la mort,
09:43que plus il s'éloignera du Rassemblement National,
09:45et plus il se rapprochera de la chute de son gouvernement,
09:48mais plus il se rapprochera du Rassemblement National,
09:50plus il s'éloignera également de Maitignon.
09:53Eh bien, on va en parler dans quelques instants, Jules Torres, Nathan Devers,
09:55de la stratégie du Rassemblement National et de celle des Républicains,
09:58dans quelques instants, ne bougez pas, tout de suite.
10:00Et vous pouvez aussi réagir avec Céline Giraud,
10:0201.80.20.39.21, Europe 1, il est 13h44.
10:0913h, 14h.
10:10Europe 1, 13h.
10:11Europe 1, 13h, dernière partie à 13h48 sur Europe 1 avec vous, Céline Giraud,
10:15et aujourd'hui, l'écrivain et philosophe Nathan Devers
10:17et le journaliste politique au Journal du Dimanche, Jules Torres.
10:20Et jusqu'à 14h, on revient sur le discours de politique générale de Michel Barnier,
10:25qui a donc proposé un cap, quelques mesures,
10:29et vous êtes très nombreux à réagir.
10:31Il y a Émilie qui nous appelle, qui nous écoute à Paris.
10:33Bonjour, Émilie.
10:34Bonjour, merci déjà à votre équipe.
10:36Merci à vous.
10:37Alors, moi, je ne suis pas de près,
10:39parce que moi-même, je me suis engagée dans les campagnes électorales et tout ça.
10:43Alors, concernant le discours, oui, c'est un discours d'homme d'État,
10:47c'est bien formaté,
10:49mais cette dette, elle ne remonte pas à 5 ans, 10 ans,
10:54elle remonte à loin.
10:56Alors, qu'ont fait nos dirigeants ?
10:58On sait qu'il y a 160 milliards de fraudes,
11:01sans parler, mis à part la fraude sociale.
11:05Et puis, je trouve que c'est contre-productif.
11:08On nous parle économie, réduction, il faut trouver des milliards.
11:11Ce n'est pas bon pour le moral des Français.
11:14Et alors, là, la hausse du gaz et de l'électricité,
11:17c'est contre-productif.
11:19Ça fera moins rentrée d'argent,
11:21et ça va toucher les TPE, les commerçants,
11:24les artisans qui se font de moins en moins de marge,
11:27quand on parle avec eux,
11:28qui font des emplois non délocalisables.
11:33Je suis pourtant de droite,
11:35mais droite sociale dans le bon sens du terme.
11:38Vous avez la sensation, quand on vous fait porter le chapeau,
11:41que vous êtes responsable de ce déficit ?
11:43Moi, je fais partie de la petite classe moyenne
11:45qui a payé toujours et qui perd les impôts,
11:47même en ayant moins de revenus.
11:51Même l'année dernière, ça a été très maladroit.
11:54Députés et sénateurs se sont augmentés.
11:56Je ne pense pas qu'ils soient en souci.
11:58Tout ça a rajouté, même des gens de bons milieux,
12:02comme on dit, qui ont des revenus, en ont assez.
12:06Qu'est-ce que vous pensez de ce projet de hausse d'impôts ?
12:09Est-ce que ce n'est pas de la part d'un Premier ministre LR ?
12:13Est-ce que, selon vous, il n'y a pas une erreur dans le logiciel ?
12:16Un petit peu, parce que ceux qui ont les moyens,
12:19ils ont des avocats fiscalistes,
12:21donc ils vont s'arranger ou ils vont partir.
12:23C'est à double tranchant.
12:25Et en même temps, c'est vrai que c'est un peu toujours les mêmes
12:28qui sont quand même taxés et qui paient des impôts.
12:32Et on ne consomme pas.
12:34Ils n'ont toujours pas compris.
12:36Et pourtant, moi je trouve qu'il faudrait surtout faire un grand New Deal.
12:40Mais ils n'ont toujours pas compris que plus on se restreint...
12:42Moi, vous voyez, je dois faire le choix.
12:44Ou payer ma part d'impôts mensuels,
12:46ou me chauffer correctement.
12:48Il y a un moment, trop c'est trop.
12:50La classe moyenne, petit à petit, se sent touchée.
12:52Merci Émilie pour ce témoignage.
12:54C'est du concret, c'est du retour terrain, comme on dit.
12:57Et on parle beaucoup du budget, il est au cœur du réacteur.
12:59La droite républicaine présentait ce matin son plan d'économie de 50 milliards d'euros.
13:04Et Alexandre Chauveau, dans la lignée de son pacte législatif,
13:07le groupe de Laurent Wauquiez veut se montrer force de proposition.
13:10Oui, c'est un moyen de forcer les autres formations politiques
13:13à se positionner au moment où tous les groupes du bloc central
13:16appellent à faire des économies, sans forcément entrer dans le détail.
13:19Alors la droite vit trois axes pour baisser les dépenses.
13:21La suradministration, avec la suppression souhaitée d'un tiers des organismes,
13:25autorités et autres agences de l'État.
13:27La droite chiffre l'économie à 12 milliards d'euros.
13:30Deuxième axe, des coupes dans les dépenses sociales.
13:32Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l'Assemblée.
13:34Le Conseil d'État a analysé en 2021 30 aides différentes soumises à des conditions de ressources,
13:39qui représentent 120 milliards d'euros par an.
13:43L'objectif est de créer une seule aide,
13:45plafonnée à 70% du SMIC,
13:47et permettant de garantir que, quelle que soit la situation,
13:50quand on reprend un travail, on gagne plus que quand on reste chez soi.
13:54La droite veut enfin économiser les coûts liés à l'immigration
13:57et réduire le montant de l'aide publique au développement.
13:59Tout cela combiné à un gel de l'augmentation des crédits de chaque ministère.
14:03Ce qu'on appelle une année blanche,
14:05excepté les crédits dédiés à la police, la gendarmerie, la justice et la défense.
14:09Voilà pour les pistes d'économie de la droite,
14:11qui juge la situation budgétaire catastrophique.
14:14Rien ne justifiait d'avoir une telle irresponsabilité
14:17au cours des trois dernières années, a taclé Laurent Wauquiez tout à l'heure.
14:21Est-ce qu'il n'y a pas des contradictions, Jules Torres,
14:23entre le côté un peu empêché de Michel Barnier,
14:26c'est-à-dire un décalage entre son ancrage à droite et ses contraintes budgétaires ?
14:30Bien sûr que si.
14:32Ce qu'on disait, c'est que finalement,
14:34Michel Barnier a prononcé le discours pour ne pas être censuré.
14:36Et c'est intéressant, mais votre trice qui se disait plutôt d'une droite sociale,
14:41finalement c'est un petit peu ce que Michel Barnier fait.
14:43C'est-à-dire qu'on a une droite sociale qui ne s'en prend ni aux classes moyennes,
14:46ni aux Français qui travaillent et qui sont des classes populaires.
14:51On en parle de ça.
14:53Et en revanche, c'est plus de redistribution pour les personnes fortunées,
14:57les entreprises qui sont très profitables.
14:59Ça, aujourd'hui dans le pays,
15:01je pense que 75% des Français sont favorables à cette ligne-là.
15:05Donc je veux bien qu'il y en ait qui n'entendent pas cette ligne.
15:09En effet, Michel Barnier, pendant la primaire des Républicains en 2021,
15:12proposait complètement l'inverse.
15:14Il ne proposait pas du tout ça.
15:16Mais on a changé, la donne a changé, la donne politique a changé.
15:19Aujourd'hui, il est à la tête d'une majorité qui n'est pas des Républicains.
15:23Il a au Parlement un Assemblée nationale qui a un droit quasi de vie ou de mort sur son gouvernement
15:29et qui n'acceptera pas notamment une augmentation des impôts pour les classes moyennes.
15:33Et il y a aussi, il faut en parler, on n'en parle vraiment pas assez je trouve,
15:36mais il y a aussi le Nouveau Front Populaire.
15:38C'est le Nouveau Front Populaire qui représente le plus gros contingent en termes de groupe à l'Assemblée nationale.
15:42Et donc, évidemment, on ne peut pas faire comme s'il n'existait pas.
15:45On parle sans cesse du respect des électeurs.
15:47Il faut aussi respecter les électeurs du Nouveau Front Populaire.
15:50Et Michel Barnier, il ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas de députés insoumis et socialistes au Parlement.
15:56Nathan Devers.
15:57Oui, bien sûr.
15:58Votre auditrice, Émilie, a dit une phrase qui était intéressante
16:02et je pense qui correspond à ce que vivent énormément de Français dans les classes moyennes,
16:06même les classes moyennes supérieures,
16:07c'est qu'il y a une charge d'imposition qui est énorme sur les gens qui travaillent.
16:11Et que cette charge d'imposition, paradoxalement, elle ne se retrouve pas dans un service public de qualité.
16:17Pierre Moscovici a dit il y a quelques semaines des mots très forts.
16:20Il a dit qu'en France, le consentement à l'impôt était fragile.
16:23Dire ça quand on est Pierre Moscovici, c'est quasiment dire qu'on est dans une situation qui pourrait virer à la pré-révolution.
16:31Parce que quand on regarde l'histoire de France, c'est des moments où le consentement à l'impôt est fragile.
16:34C'est des moments très très très sensibles.
16:37Et en effet, dans ce contexte, réfléchir sur le fait qu'il y a peut-être d'autres sources de revenus que le travail
16:43qui sont moins imposées, c'est une perspective qui ne me semble pas inintéressante.
16:47Lors des élections de 2017, c'était un des grands points communs d'Emmanuel Macron et de François Fillon
16:53dans leur programme qu'Emmanuel Macron a appliqué juste après son élection,
16:56qui était la loi pour la PFU pour faire un taux unique pour les revenus liés aux dividendes à 30%.
17:05Et ça par exemple, c'est vrai que c'est intéressant de voir que quand on parle des riches ou de taxer les riches,
17:11est-ce qu'on parle de quelqu'un qui gagne énormément d'argent par son travail,
17:14ou est-ce qu'on parle de quelqu'un qui gagne énormément d'argent par le capitalisme et par les investissements.
17:19Ce n'est pas la même chose.
17:20Et en effet, on devrait distinguer quand on parle d'efforts nationaux dans un moment où la dette a augmenté considérablement.
17:26Et nul doute que ce discours de politique générale sera décrypté aussi chez Cyril Hanouna cet après-midi, 16h-18h.
17:33Avec vous, auditeurs d'Europe 1, toujours plus nombreux à nous appeler.
17:35Et ce soir à 19h avec Pierre de Villeneuve et toute son équipe.
17:38Merci à tous, on se retrouve demain pour de nouvelles aventures.
17:40Merci beaucoup Nathan et Julie.
17:41Merci.
17:42C'était Céline Giraud, que vous retrouvez donc demain de 13h à 14h sur Europe 1.
17:44Et chaque jour à 8h moins 20 dans Europe 1 Matin.
17:47Ne manquez pas l'édito international de Vincent Hervouet,
17:50l'actualité en dehors de nos frontières, la géopolitique mondiale et les dynamiques complexes des relations internationales.
17:55Vincent Hervouet vous offre une analyse approfondie des événements qui façonnent notre monde.
18:00L'édito international, c'est chaque matin sur Europe 1.
18:03Et en replay dès maintenant sur Europe 1.fr et l'application Europe 1.
18:07Restez bien avec nous, la suite c'est avec Christophe Andlat.
18:09A tout de suite.

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