Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:00Europe 1 13h. Europe 1 13h, la suite à 13h32 sur Europe 1 avec vous Céline Giraud et aujourd'hui l'écrivain et journaliste Vincent Roy et le chroniqueur politique Olivier D'Artigolle.
00:09Et notre auditeur Franck qui est avec nous, qui nous écoute dans l'Oise. Bonjour Franck.
00:14Oui bonjour.
00:15Merci d'être avec nous en direct Europe 1 13h. Alors on parle de ce gouvernement imminent semble-t-il, d'ailleurs les dernières annonces faites par Matignon avec Michel Barnier sous pression.
00:26Est-ce qu'il est toujours l'homme de la situation selon vous ?
00:29Alors franchement je ne sais pas s'il est l'homme de la situation. Par contre ce qui est vraiment compliqué pour lui c'est que je pense qu'aujourd'hui beaucoup de gens ont oublié leur devoir.
00:40Il y a beaucoup d'élus et notamment des députés ou des gens qui vont devenir sûrement ministre. On vote toujours contre et jamais pour et je me demande à quoi servent ces gens.
00:54Vous savez j'ai été militaire quelques années. On a des chefs qui ne s'entendent pas forcément avec eux. Mais à un moment donné quand il faut faire le boulot, il faut faire le boulot.
01:04Et je crois que la France elle est tellement mal aujourd'hui qu'il n'y a plus à réfléchir qu'on soit de gauche, de droite, du centre ou des extrêmes.
01:12Il est peut-être temps, franchement, il est peut-être temps de se mettre sérieusement au travail. Il ne faut pas oublier que ces gens-là sont payés par les Français, que ces gens-là sont payés vraiment une fortune et que derrière on attend d'eux des résultats.
01:27C'est eux qui nous mettent dans cette situation-là aujourd'hui par des politiques qui sont pas forcément les bonnes.
01:37Maintenant à eux de redresser le pays, mais c'est pas forcément aux Français de payer. Déjà je pense qu'il y a quelque chose qui doit être le plus important, c'est de donner l'exemple.
01:50Ces gens-là doivent donner l'exemple aux Français pour qu'on les aime.
01:53Oui, mais il y a un problème pour s'entendre. Vous avez compris que la coalition est compliquée, le Premier ministre veut un gouvernement équilibré, mais personne ne veut y aller.
02:01Pourquoi ? C'est leur devoir d'y aller. C'est leur devoir. Ils ont été élus pour ça.
02:08Maintenant ils doivent faire le boulot. Vous savez, aujourd'hui on vote des lois et parce qu'on est d'un parti et que la loi qui va être votée vient d'un autre, les gens votent contre alors que la loi est bonne.
02:21Je me pose la question, pourquoi ces gens-là ont été élus pour travailler, pour faire réussir le pays, remonter le pays ? Pourquoi ces gens-là pensent d'abord à leur parti avant le pays ?
02:36Bonne question, Franck. On va la poser à nos chroniqueurs. Merci pour ce témoignage, Franck, qui nous écoute dans l'Oise.
02:43On comprend la colère aussi de cet auditeur. Il y en a marre, finalement. Il y a le désordre et est-ce que finalement en sifflant la fin de la récré en disant tout à l'heure, Michel Barnier, à 15h tous les partis sont convoqués et d'ici dimanche on aura un gouvernement, il ne sert pas justement la vis aussi de son côté en disant voilà c'est moi qui suis le patron ?
03:00Je vous prends un exemple. On recevait la semaine dernière à Pierre de Villeneuve le député Marc Ferracci, macroniste très féru de questions fiscales et budgétaires, qui disait sa disponibilité dans un accord politique à construire, il a été contacté, écoutez-moi bien, pour entrer dans le gouvernement, on lui propose l'économie sociale et solidaire, qui n'est pas véritablement son coeur de compétences,
03:30sans lui dire son ministre tutelle qui sera à Bercy et sans pouvoir définir le cap politique, quelle politique budgétaire et fiscale. Donc il dit, assez honnêtement, je ne peux pas y aller dans ces conditions, on reproche en ce moment beaucoup au premier ministre, à Michel Barnier d'avoir beaucoup travaillé le casting mais sans avoir mis sur la table son projet politique.
03:53Quelle grande priorité ? A quel rythme ? En mobilisant quels moyens ? Quelle est l'année qu'il voit ? Et le juge de paix sera l'élaboration et le vote du budget. Je pense que ce sera le juge de paix.
04:06Oui mais 49-3 derrière tu peux avoir censure, c'est pas forcément, d'abord on ne peut pas y avoir 10 solutions, ça peut être une nouvelle balle neuve à Matignon, mais ça on verra. Mais en tout cas le juge de paix ce sera le budget.
04:20Est-ce que ce n'était pas une stratégie Vincent Roy finalement de proposer des équations un peu irrecevables pour montrer que les partis s'opposent, qu'ils ne sont pas d'accord et à l'arrivée, comme il l'a pu le faire à l'Europe, ça n'a pas été simple pour négocier le Brexit, finalement de reprendre la main en disant bon maintenant ça suffit, c'est moi le patron, allez on y va et c'est comme ça et pas autrement.
04:38Oui mais le problème ne se pose pas en ces termes, il ne peut pas simplement dire c'est moi le patron et taper sur la table, puisque de toute façon s'il fait ça en mécontentant un grand nombre de députés, il prendra une motion et il sera renversé. Donc vous voyez sur l'augmentation des impôts par exemple, il ne peut pas puisque si vous augmentez les impôts du français moyen, si j'ose dire, le rassemblement national va voter une motion.
05:05Donc vous voyez sa marge de manœuvre est, mais ce qui est tout à fait étonnant, et là je rejoins ce que disait Olivier, c'est qu'au milieu de tout ça, on échange des noms mais on n'a pas de cap, on ne voit pas une politique se décider, or il est quand même toujours sur cette équation à 4 inconnus maintenant, il y a quand même 1 la dette, 2 l'immigration, 3 la sécurité, 4 le pouvoir d'achat.
05:30Alors Olivier, avant de vous entendre, on va écouter justement la réaction de deux hommes politiques, Éric Woerth et Sébastien Chenu, à propos de la personnalité de Michel Barnier, est-il toujours l'homme de la situation ? On commence avec Éric Woerth et ensuite Sébastien Chenu.
05:44Je pense qu'il est l'homme de la situation justement. Créer de l'apaisement, les français veulent de l'apaisement, mais enfin ils veulent aussi qu'on s'entende, ils veulent une base collective, il y a longtemps qu'ils souhaitent qu'on s'entende.
05:54Et puis ils veulent des protections, ils veulent que les services publics marchent mieux, donc on a des réponses à leur apporter. Et ces réponses, il faut quand même les avoir un peu préemptées.
06:03Donc moi je pense qu'il faudrait quand même aussi un peu réunir ensemble les groupes pressentis pour former cette coalition, dans les formes que le Premier ministre souhaite, pour essayer de regarder ce sur quoi on peut construire le discours de politique générale de Michel Barnier.
06:20Éric Woerth, député Ensemble pour la République de l'Oise, et tout de suite Sébastien Chenu, député Rennes.
06:25Je crois que le Premier ministre nous montre surtout qu'il est dépassé. Il est dépassé sur la forme, sur l'organisation du gouvernement, à partir du moment où visiblement il ne souhaite faire qu'un gouvernement de recyclage d'élus LR, évidemment, confier les clés du pays à des gens qui ont fait 5% aux élections, ça crispe un peu.
06:44On a un gouvernement qui n'est pas nommé parce que le Premier ministre et le Président de la République veulent nommer leurs amis politiques. Michel Barnier veut nommer des LR, Emmanuel Macron veut nommer des macronistes. Donc ces gens-là ne s'entendent pas. Mais finalement pour faire quoi ? Les mêmes politiques ?
06:57Voilà, Sébastien Chenu, un gouvernement de recyclage.
07:00Oui, alors après il faut savoir si cette assemblée est gouvernable. C'est un vrai sujet. Il y a deux tiers de l'assemblée aujourd'hui opposée à Emmanuel Macron. Et il y a aussi la question justement du Président de la République, souvenez-vous, au moment de la nomination de Michel Barnier, le Président n'a cessé de dire, le Premier ministre va gouverner, je vais présider, je prends un peu de recul, de champ, ce qu'il est certainement incapable de faire puisqu'il semblerait que le point dur de la tension entre l'État et l'Union Européenne, c'est qu'il n'y a pas d'élu, il n'y a pas d'élu, il n'y a pas d'élu, il n'y a pas d'élu, il n'y a pas d'élu, il n'y a pas d'élu, il n'
07:30Il nous reste l'Elysée et Matignons se cristallise sur le cas de Gérard Darmanin. Emmanuel Macron voulant le garder coûte que coûte dans
07:40le dispositif, Michel Barnier voulant s'en séparer pour des raisons qui politiquement le concernant peuvent s'expliquer. Donc ce qui veut dire que
07:49Emmanuel Macron n'est pas dans une telle lâcher prise que ce qu'il avait pu affirmer. C'est une difficulté aussi.
07:55Ah mais je pense qu'il est à la manœuvre en effet, et de toute façon il ne supporte absolument pas qu'on puisse prendre des décisions
08:02sans l'en avoir préalablement informé, et je pense qu'il n'est pas du tout un président qui a le type de caractère pour laisser faire.
08:12Il veut tout diriger, Jupiter est toujours vivant.
08:15Oui, sauf qu'il est rejeté par l'opinion publique.
08:18Mais est-ce qu'il est possible aujourd'hui de monter cette fameuse coalition ?
08:22Il revient sous la table régulièrement et on se demande ce qu'il va faire dans le château.
08:27A droite, regardez, c'est quand même très compliqué parce que M. Wauquiez ne voulait pas, souvenez-vous, il y a encore peu de temps,
08:34ne voulait pas rentrer au gouvernement pour une raison simple, c'est qu'il pense à 2027, il ne rêve qu'à 2027.
08:39Mais je ne sais pas si vous avez vu à droite ce qui se passe, parce qu'ils rêvent tous de 2027.
08:42Wauquiez, Darmanin, Attal, Édouard Philippe, peut-être M. Barnier s'il fait un parcours honorable.
08:50Il va y avoir du monde au portillon, il va y avoir beaucoup, beaucoup de monde.
08:53Donc vous voyez, tous ces gens pensent quand même, il faut être très franc,
08:57pensent quand même d'abord à leur intérêt et c'est ce qui est dommageable.
09:01Olivier Dardigolles, sur cette incapacité à réunir, parce qu'on a vu beaucoup de portes de refus,
09:09Michel Barnier avec tous ces gens de gauche qui refusent d'entrer au gouvernement.
09:12C'est normal parce qu'il faut avoir du cœur à l'ouvrage pour y aller sans connaître la composition
09:18de la politique qui sera menée dans une situation justement politique institutionnelle très très instable.
09:25Avec une chance, c'est qu'on l'oublie, mais le bloc présidentiel,
09:30c'est-à-dire Ensemble pour la République, Horizon et le MoDem, plus les 45 2LR, plus Lyot...
09:38Les LR qui risquent de se tailler une bonne part du gâteau dans ce nouveau gouvernement.
09:41Oui, plus Lyot à l'Assemblée Nationale, ça fait une petite majorité relative.
09:47Il faut aller chercher les voix qui manquent, plus nombreuses encore que sous la dernière législature,
09:54avec des textes qui peuvent construire des coalitions élargies.
09:58C'est pour ça que je pose vraiment la question de savoir si cette Assemblée est gouvernable.
10:02Et si cette Assemblée n'est pas gouvernable, il ne peut pas y avoir de dissolution d'ici l'été prochain.
10:10Ce qui renvoie la patate chaude, chaude directement à l'Elysée, avec une crise institutionnelle.
10:17Dont il est à l'origine. Le grand dynamiteur, c'est Emmanuel Macron.
10:21Et un Rassemblement National qui demeure tout de même, dans un certain nombre de cas, nous le verrons, l'arbitre des élégances.
10:27Pour l'instant, ils sont un peu au-dessus de la mêlée.
10:30Ils vont rester au-dessus de la mêlée, c'est la bonne posture pour l'heure.
10:33Mais attendez, ça peut bouger.
10:37Et vous savez que dans la composition de son gouvernement,
10:42M. Barnier est obligé de soigner sa droite, comme on dit en boxe.
10:47Et le point de tension qui a beaucoup fait l'actualité ces derniers temps, on en a parlé,
10:50c'est les augmentations d'impôts et on pourrait s'en prendre aux niches fiscales
10:55et le fameux crédit à l'emploi des personnes à domicile.
10:58Alors est-ce que c'est risqué ou pas ? On va en parler dans quelques instants.