Matignon : Xavier Bertrand Premier ministre ?

  • il y a 2 semaines

Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:00De 13h à 14h sur Europe 1, vous écoutez Céline Giraud et vous réagissez au 01-80-20-39-21.
00:07Céline, vous décryptez la qualité aujourd'hui avec vos deux chroniqueurs du jour,
00:10la journaliste essayiste Laetitia Stross Bonnard et Paul Belin, écrivain essayiste.
00:15Bonjour les amis, bienvenue.
00:17Ravi de vous retrouver pour une nouvelle saison en forme olympique.
00:20En forme olympique, on est dans les starting blocks.
00:22Il va falloir, parce que ça fait 13 jours qu'Emmanuel Macron, ça ne vous a pas échappé,
00:26il consulte, prend le pouls, la température pour trouver son premier ministre,
00:30un profil capable de tenir la boutique à Matignon,
00:32tout en n'étant pas immédiatement censuré à l'Assemblée Nationale.
00:36Et Xavier Bertrand pourrait, pourquoi pas, être nommé à Matignon.
00:39En tout cas, c'est l'hypothèse qui ressurgit aujourd'hui.
00:41Est-ce qu'il peut être le trait d'union entre la gauche et la droite ?
00:44On va l'écouter, Xavier Bertrand.
00:46C'était le 9 juillet sur France 2.
00:48Il nous faut un gouvernement d'urgence.
00:50Avec, vous l'avez dit, les Républicains, les indépendants,
00:52les différents partis de M. Macron,
00:54et peut-être aussi des hommes et des femmes de bonne volonté
00:56qui veulent clairement que notre pays ne soit pas bloqué, paralysé à l'Assemblée.
01:00Voilà, Xavier Bertrand le 9 juillet, Paul Melun.
01:03L'hypothèse, la toute dernière, qui refait surface.
01:07Nous faire ça à notre rentrée d'éditorialiste, c'était quand même vache.
01:10Parce que là, les hypothèses, en quelques jours, il y en a eu tout de même beaucoup.
01:14Sur l'hypothèse Xavier Bertrand,
01:17elle semblait se dessiner comme une hypothèse la plus plausible.
01:21Après que le patron du CESE ait été doucement écarté,
01:23après avoir été promu Premier ministre potentiel pendant quelques heures,
01:27voilà le tour de Xavier Bertrand.
01:29Xavier Bertrand, quand même, ça a été un des premiers à avoir fait acte de candidature.
01:32Dès la fin des législatives, il a fait part de sa disponibilité.
01:37Et il était un profil, il est vrai, qui coche ou qui cochait beaucoup de cases.
01:40Maintenant, l'annonce du Rassemblement National,
01:43d'une censure immédiate,
01:46dès lors que Xavier Bertrand serait nommé à Matignon,
01:49ça, ça change la donne.
01:50Parce que si jamais le Rassemblement National censure Xavier Bertrand,
01:53il y a fort à parier que le Nouveau Front Populaire fera de même,
01:56le gouvernement Xavier Bertrand s'est terminé avant même d'être né.
01:59Et comme Emmanuel Macron a dit
02:00« Moi, je veux nommer un gouvernement qui sera stable »
02:03et c'est son premier critère, c'est ce critère de stabilité-là,
02:06eh bien, Xavier Bertrand, a priori, serait hors-jeu.
02:10Donc là, le président de la République, il va reconsulter, a priori, il a prévu des appels.
02:13Parce que dans la configuration actuelle,
02:16l'hypothèse Xavier Bertrand, là, elle a pris un sérieux coup d'arrêt.
02:19Laëtitia, je trouve ce bonheur sur ce choix de Xavier Bertrand,
02:22qui refait surface.
02:24C'était un choix, et c'est un choix qui n'est pas idiot,
02:27parce que pour cette tâche de Premier ministre,
02:30Emmanuel Macron a certainement besoin de quelqu'un
02:34qui a une expérience politique, une bonne expérience politique,
02:36et qui est capable de parler à la gauche comme à la droite,
02:40ou même à l'extrême droite.
02:41Donc, qui ne cherche pas forcément le consensus à tout prix,
02:44mais qui est capable peut-être, sur certains textes,
02:46de trouver des majorités, disons, opportunes.
02:50Bon, simplement, le problème de Xavier Bertrand,
02:54c'est qu'il n'est pas aimé par le Rassemblement National.
02:57Il est même détesté, on peut le dire.
02:58Détesté.
02:59Le Rennes qui rappelle qu'il a eu des propos outranciers à leur égard.
03:02Parce qu'en fait, ça revient à une rivalité régionale.
03:05Ce sont deux camps qui s'opposent dans le Nord depuis longtemps,
03:10et c'est sûr qu'il n'a aucun avenir de Premier ministre dans ce cas-là,
03:16mais plus largement, on peut se demander aussi
03:19si les noms qui sortent, qui filtrent, comme on dit,
03:24ne le sont pas aussi, disons, volontairement,
03:27pour que le commentaire se fasse,
03:29alors qu'au fond, il n'y a pas vraiment de décision très claire.
03:32Parce qu'il y avait aussi Bernard Cazeneuve, dont on a parlé.
03:35Qui reste toujours d'actualité, mais qui est moins brûlant, on va dire.
03:39Ça donne plutôt l'impression de la...
03:42Alors, peut-être pas d'une panique du Président de la République,
03:45mais d'une très très grande incertitude.
03:48C'est quoi, c'est un poker menteur ?
03:50C'est quoi le projet ?
03:52En tout cas, là où il y a des artifices de communication depuis quelques jours,
03:57et ça peut être, à un moment donné, peut-être lassant aussi
04:00pour les auditeurs, téléspectateurs et lecteurs,
04:02c'est de se dire, ce jeu de noms donnés comme ça au compte-gouttes,
04:07qu'on fait habilement fuiter, toutes les semaines,
04:10dont on doit parler, etc., alors qu'il y a quand même, accessoirement,
04:13une nécessité de gouverner ce pays,
04:15à un moment donné, ça peut être lassant.
04:17Donc, je pense que le Président de la République,
04:19qu'il ait pris du temps, je le comprends.
04:21Il y avait les Jeux Olympiques, après la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques,
04:26et à chaque fois, on recule le curseur.
04:29Après, objectivement, la situation est difficile.
04:32C'est très difficile de trouver la bonne personne
04:35qui peut créer du compromis, sans que ce soit du consensus non,
04:38et qui réponde à un besoin de changement de politique
04:41qui n'est pas du tout le même.
04:42Qu'est-ce que vous appelez un consensus mou ?
04:44Le consensus mou, pour moi, c'était l'option de Thierry Baudet, par exemple,
04:48le directeur du CESE,
04:50qui est plutôt centriste,
04:53plutôt progressiste sur les questions de société,
04:55mais pas trop sur les questions économiques.
04:58On ne sait pas trop, mais on se doute bien
05:00que ce n'est pas un révolutionnaire.
05:02En même temps, ce n'est pas non plus un néolibéral.
05:04Donc, cette espèce de non-choix,
05:06qui est le contraire de ce qu'Emmanuel Macron,
05:08entre parenthèses, avait promis en 2017,
05:10il avait parlé d'un gouvernement technique,
05:12on était plutôt sur cette touche-là.
05:14En 2017, c'était la révolution.
05:16Technique, c'est un peu plus compliqué,
05:18parce qu'on ne peut pas non plus dire que Thierry Baudet soit un technicien,
05:21c'est plutôt un gouvernement apolitique.
05:24Mais la difficulté, c'est de trouver quelqu'un
05:29qui soit capable de faire des compromis,
05:31mais qui ne soit pas forcément dans le consensus.
05:33La demande de changement,
05:35elle est claire, de la société,
05:37simplement, elle est très contrastée.
05:39La demande de la droite n'est pas du tout la même que celle de la gauche.
05:42La droite, l'opinion de droite en France,
05:44veut, en gros, une politique régalienne
05:46un peu plus dure,
05:48beaucoup plus dure,
05:49et la gauche veut continuer
05:51à entretenir le modèle social existant
05:53et une politique régalienne qui soit moins dure.
05:56Vous voyez bien que c'est très difficile
05:58de trouver une personne qui peut faire les deux en même temps.
06:00Et Xavier Bertrand, les LR l'ont dit,
06:02on ne sera pas dans le blocage,
06:04on sera dans une démarche constructive.
06:07Alors, est-ce que ça peut marcher ?
06:09On va en parler dans quelques instants.
06:10Vous restez bien avec nous.
06:11On écoutera aussi Eric Ciotti,
06:13qui n'a pas été tendre,
06:14alors pas du tout,
06:15il a dessoudé carrément, on peut le dire.
06:17Xavier Bertrand, vous l'entendrez dans quelques instants.
06:19Et puis on aura également Alain,
06:20qui nous écoute à Bordeaux,
06:22qui voulait réagir.
06:23On l'écoutera dans quelques instants.
06:25Il est 13h32 sur Europe 1.
06:27Merci de nous rejoindre.
06:28La suite d'Europe 1 13h,
06:29avec vous Céline Giraud et Paul Mulin,
06:31écrivain essayiste et la journaliste essayiste
06:33Laetitia St-Zonard.
06:34Et vous, chers auditeurs d'Europe 1 0180 20 39 21,
06:38si vous souhaitez réagir,
06:39ça tombe bien, on a Alain qui est avec nous.
06:41Bonjour Alain.
06:43Merci d'être avec nous.
06:44Vous nous écoutez à Bordeaux
06:46et vous souhaitez réagir sur ce casting
06:48qui n'en finit pas pour ce poste de Premier ministre.
06:51Bien entendu.
06:52Bonjour Céline.
06:53Bonjour à vos invités.
06:54Bonjour.
06:56C'est une décision qui risque de durer indéfiniment.
07:00Et la seule solution que je vois,
07:02ça va peut-être étonner beaucoup d'auditeurs,
07:04beaucoup de Français qui nous écoutent,
07:06c'est tout simplement,
07:08et qui est à mon avis le PPCM,
07:10c'est-à-dire le plus petit commun multiple,
07:12c'est la reconnuction de Gabriel Attal.
07:14D'accord.
07:15Alors pourquoi je dis ça ?
07:17Non seulement parce qu'il est démissionnaire
07:21depuis le 8 juillet 24,
07:23pour la gestion des affaires courantes,
07:25mais c'est parce qu'il n'y aura personne
07:28qui pourra arriver à dégager un consensus
07:31autour de sa personne
07:33pour nommer un nouveau gouvernement,
07:35être le nouveau chef du gouvernement.
07:37On trouvera toujours quelque chose,
07:38un défaut à la cuirasse.
07:40C'est complètement illusoire
07:43de croire que quelqu'un va y arriver.
07:45Pour une raison très simple,
07:47c'est le théorème de Pythagore
07:49de l'Assemblée Nationale.
07:51Il n'y a pas de majorité absolue à l'Assemblée.
07:54Tant qu'il n'y aura pas de majorité absolue
07:56à l'Assemblée Nationale,
07:57il ne pourra pas y avoir des décisions
07:59qui seront prises durablement.
08:01Donc pour vous, on prolonge
08:03Gabriel Attal finalement.
08:05Mais on peut faire que ça.
08:07Et alors, le pire en réalité
08:09pour le Président de la République,
08:11c'est une affaire qui se retourne contre lui,
08:13c'est la fèvre,
08:15quand on but les cardinals d'Oretz,
08:16quand on sort de l'ambiguïté,
08:17quand on déprime.
08:18Le péché originel, c'est la dissolution.
08:21C'est la dissolution de l'Assemblée Nationale
08:23à cause des résultats catastrophiques
08:25des européennes.
08:27Et donc, la dissolution.
08:29Qu'est-ce qui sort de la dissolution ?
08:31C'est qu'en réalité,
08:33le seul groupe aujourd'hui
08:35qui peut faire basculer
08:37les affaires, c'est l'URN.
08:39Malheureusement. Pourquoi ?
08:41Parce que non seulement c'est le groupe le plus puissant
08:43de l'Assemblée Nationale,
08:44mais c'est lui qui passe l'arbitre de toutes les décisions.
08:46En nombre.
08:48Toutes les décisions qui pourront être prises
08:50ne pourront passer que par la balle du URN.
08:52La preuve, la relance, entre guillemets,
08:55de Xavier Bertrand,
08:57elle ne peut pas s'effectuer.
08:59Parce qu'il y a une rivalité sourde
09:01et historique et durable
09:03entre les deux.
09:04C'est-à-dire entre Xavier Bertrand et l'URN.
09:06Pour ça, il faudrait que Gabriel Attal,
09:08on ait envie de prolonger.
09:10Merci beaucoup.
09:12Vous n'avez qu'à le regarder sur les photos
09:14et sur les clichés.
09:15Il ne demande que ça, à la limite.
09:17Et ça peut durer.
09:19On va écrire le body language.
09:21Merci beaucoup.
09:22Continuez à nous écouter, bien sûr, Europe 1 à Bordeaux.
09:24Merci beaucoup.
09:26Disons que la proposition d'Alain
09:28n'est pas si loufoque que ça.
09:30Parce qu'il est vrai que Gabriel Attal a quelques atouts.
09:32Notamment sa popularité.
09:34Vous savez, les enquêtes d'opinion
09:36qu'on fait sur « Qui verrez-vous, Premier ministre ? »
09:38Il arrive toujours premier
09:40avec Jordan Bardella dans un mouchoir de poche.
09:42Xavier Bertrand ou d'autres arrivent bien en dessous.
09:44Donc, si on réfléchissait
09:46cette question du futur premier ministre
09:48seulement à l'aune des enquêtes d'opinion,
09:50de l'opinion publique en France,
09:52peut-être que Gabriel Attal aurait ses chances.
09:54Maintenant, et c'est un peu ce que disait Laetitia Stroche-Bonheur
09:56tout à l'heure aussi,
09:58il y a quand même dans les législatives,
10:00dans les européennes, des volontés de changement.
10:02On pourrait changer les ministres dans ce cas-là.
10:04Je ne suis pas sûr que ça suffise.
10:06Moi, je pense que là, si vous voulez, on arrive à un point
10:08où même un changement de premier ministre, c'est pas énorme.
10:10Il y en a beaucoup qui aimeraient même un nouveau président.
10:12Il y a de la part de nos compatriotes,
10:14et il faut l'écouter,
10:16une volonté de changement profonde.
10:18Et un peu comme la réélection
10:20de Madame Braune-Pivot au Perchoir,
10:22remettre les mêmes et on recommence,
10:24pour moi, ça va créer
10:26de la défiance,
10:28de l'inquiétude, de l'abstention,
10:30de l'antiparlementarisme.
10:32Il faut faire très attention
10:34parce qu'il y a une vieille tradition
10:36de l'antiparlementarisme en France.
10:38Donc, on va être obligé,
10:40la République devrait nommer quelqu'un qui va faire une politique.
10:42Moi, je ne suis pas trop
10:44fan du gouvernement technique.
10:46Je pense qu'il faudrait qu'il nomme quelqu'un qui fasse une vraie politique.
10:48Les Français, ils ont voté pour certaines choses.
10:50Aux Européennes, ils ont voté pour
10:52le régalien, la lutte contre l'insécurité
10:54en plaçant l'ERN en tête.
10:56Aux législatives, ils ont voté assez nombreux
10:58pour le NFP, donc pour la justice sociale.
11:00Il y a peut-être là-dedans quelques idées
11:02à mettre en place.
11:04C'est plutôt un vote par défaut qu'un vote d'adhésion
11:06qui est dû aussi
11:08au désistement de ce bon tour.
11:10Il n'y a pas une victoire de la gauche éclatante.
11:12D'ailleurs, si on regarde le nombre
11:14d'électeurs, il y a quand même, en gros, 10 millions
11:16de personnes qui ont voté pour le rassemblement
11:18national. Pour le NFP,
11:20on est plutôt à 6 ou 7 millions.
11:22Pour moi, il n'y a pas de plébiscite.
11:24C'est la gauche qui a raconté pendant des semaines cet été
11:26qu'elle avait été choisie
11:28d'une façon quasiment éclatante et on sait bien que c'est faux.
11:30Il y a quelque chose
11:32d'assez amusant dans la proposition
11:34d'Alain, c'est que finalement,
11:36on se rend compte que ça fait
11:38plusieurs semaines qu'on n'a pas de nouveau
11:40Premier Ministre et de nouveau gouvernement.
11:42Le ciel ne nous est pas tombé
11:44sur la tête. Peut-être qu'on peut réussir
11:46à vivre en France sans gouvernement.
11:48Il y a quand même une petite échéance budgétaire
11:50et on a un dérapage.
11:52Même quand on a un gouvernement
11:54aux commandes, le budget dérape.
11:56C'est le scénario à la Belge. Plus de gouvernement et tout va bien.
11:58Pourquoi pas ?
12:00Notre auditeur à Bordeaux, Alain,
12:02qui proposait à Thal, c'est faire
12:04du neuf avec de l'ancien, on le disait. Mais l'ancien monde,
12:06c'est aussi Xavier Bertrand. En tout cas,
12:08c'est le sentiment d'Éric Ciotti, le fondateur
12:10de l'Union des Droites pour la République. Il était l'invité
12:12ce matin de Florian Tardif à 8h10
12:14sur Europe 1C News.
12:16C'est pas crédible, M. Bertrand. C'est l'insincérité
12:18incarnée.
12:20C'est l'absence de conviction.
12:22Il a combattu M. Macron.
12:24Il a soutenu M. Macron.
12:26Il s'est présenté à la primaire.
12:28Il a dit qu'il arrêterait la politique.
12:30Il a quitté LR. Il est revenu.
12:32C'est un ancien système.
12:34Quand je voyais hier les auditions
12:36à l'Elysée, M. Cazeneuve,
12:38M. Hollande,
12:40M. Sarkozy, M. Beyrou.
12:42C'est l'ancien monde. C'est le retour
12:44vers le passé. C'est des gens qui,
12:46quelque part, et je le dis, y compris
12:48dans ma famille politique, ont échoué.
12:50Nous ont fait échouer.
12:52On fait échouer la France. Donc,
12:54il faut passer à autre chose.
12:56En tout cas, Éric Ciotti est clair.
12:58C'est son sentiment.
13:00Laetitia, sur le choix de Xavier Bertrand,
13:02on le rappelle, ex-LR,
13:04les LR qui ont fait
13:06un pas en avant. On le rappelle, ce matin,
13:08Laurent Wauquiez a dit qu'on ne sera pas dans le blocage.
13:10On sera dans une démarche constructive.
13:12Donc, ils ne censureront pas
13:14le profil de Xavier Bertrand. Mais c'est 47
13:16députés seulement à l'Assemblée nationale.
13:18Oui, bien sûr, il pèse très peu. Mais, tout de même,
13:20Éric Ciotti, là, c'est un petit peu l'hôpital
13:22qui se moque de la charité. Parce qu'il parle
13:24d'insincérité. Mais,
13:26quelques semaines avant
13:28les élections législatives,
13:30il expliquait encore qu'il avait un programme
13:32économique très libéral, par exemple.
13:34Quelques semaines après, il s'allie avec le Rassemblement national
13:36qui est anti-libéral au possible.
13:38Pardonnez-moi, mais l'insincérité,
13:40l'accusation d'insincérité
13:42venant d'Éric Ciotti me semble quand même particulièrement
13:44mal placée.
13:46Finalement, ce sont des rivalités
13:48qui existent depuis longtemps au sein des
13:50Républicains. Et là, Éric Ciotti
13:52exprime, tout simplement, une forme d'aigreur
13:54vis-à-vis de quelqu'un qui a été
13:56son concurrent et qui pourrait
13:58prendre un poste qui l'intéresse,
14:00peut-être. Après, sur la situation des Républicains,
14:02il bénéficie,
14:04je pense, de l'historique de ce parti.
14:06C'est quand même le parti héritier
14:08de l'UMP,
14:10du RPR.
14:12D'accord, mais là, vous êtes nostalgique.
14:14C'est le fait de la nostalgie. L'histoire compte en politique.
14:16Les noms des partis,
14:18leur histoire, leur passé,
14:20ce qu'ils représentent,
14:22leur symbolique, comptent.
14:24Xavier Bertrand, c'est un gaulliste social, c'est ça ?
14:26Oui, et pour certains,
14:28je pense qu'il est une sorte de gage de prudence,
14:30peut-être
14:32une forme de conservatisme,
14:34mais dans le bon sens, c'est-à-dire quelqu'un qui ne va pas
14:36chercher la rupture pour la rupture,
14:38qui est capable de consensus. Mais attention,
14:40il n'est pas du tout apprécié
14:42par tout le monde, chez LR.
14:44Là, on a entendu Éric Ciotti qui n'est plus
14:46chez LR, mais au sein de la droite républicaine
14:48d'aujourd'hui, beaucoup estiment que Xavier Bertrand
14:50n'est plus vraiment de droite, justement
14:52parce qu'il a mis en avant ce côté
14:54de droite sociale
14:56pas très libérale sur les questions économiques.
14:58C'est un peu le point commun, d'ailleurs,
15:00entre Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve, c'est-à-dire qu'Emmanuel
15:02Macron, il va chercher des profils
15:04qui sont déjà un peu en marge de leur famille politique.
15:06Bernard Cazeneuve, il a pris ses distances
15:08avec le Parti Socialiste, il a pris ses distances
15:10avec le Nouveau Front Populaire, il n'a pas envie d'être sous la coupe
15:12de Jean-Luc Mélenchon. Et Xavier Bertrand, c'est pareil,
15:14il avait pris ses distances avec Laurent Wauquiez,
15:16on s'en souvient, il avait d'ailleurs quitté LR pour cette
15:18raison-là. Il fait partie, et je suis d'accord avec ce qui a été dit,
15:20d'une droite
15:22UDF, je pourrais dire,
15:24d'un centre droit assez modéré,
15:26là où Éric Ciotti appartient
15:28à une autre tradition politique. Donc, de la
15:30même manière qu'on avait théorisé les gauches
15:32irréconciliables, là vous avez quand même
15:34deux droites qui, si elles ne sont pas irréconciliables,
15:36en tout cas, sont très loin en termes
15:38idéologiques. Donc,
15:40après, Laurent Wauquiez,
15:42par exemple, à droite, si on veut parler de LR,
15:44arrive quand même à faire un
15:46consensus un peu plus large. Et ça, c'est
15:48quelque chose d'important, parce qu'au sein de LR,
15:50c'était un peu le cas de Nicolas Sarkozy jadis,
15:52il faut réussir à rassembler les différentes familles de la
15:54droite, ne pas froisser un centre
15:56droit qui, économiquement, est plus libéral,
15:58qui est, à certains égards, un peu progressiste
16:00aussi, et à la fois une droite
16:02populaire, l'ancienne droite du RPR,
16:04une droite qui est plus radicale sur l'insécurité
16:06et sur l'immigration. Et faire cette synthèse-là,
16:08aujourd'hui, ce n'est pas facile.
16:10Est-ce que Xavier Bertrand aurait pu la faire ? Pas sûr.
16:12Valérie Pécresse, non plus. Est-ce que
16:14Éric Ciotti pouvait la faire ? Non plus.
16:16D'ailleurs, il est parti. Donc, maintenant,
16:18c'est entre les mains de Laurent Wauquiez. Et Laurent Wauquiez,
16:20il va jouer un rôle quand même déterminant dans les années
16:22à venir, puisque lui, ce qu'il vit, c'est 2027.
16:24C'est ça. Il veut enjamber cette histoire
16:26de Premier ministre. D'où cette espèce
16:28de pacte qui avait été conçu
16:30pour montrer que LR était un parti raisonnable,
16:32qui n'allait pas renverser le gouvernement,
16:34qui n'allait pas ajouter de l'instabilité à l'instabilité,
16:36mais qui serait
16:38exigeant et qui pourrait voter ça et là
16:40avec la majorité. Moi, je pense que c'est une bonne stratégie.
16:42Maintenant, que Emmanuel Macron
16:44se tourne vers des profils comme Xavier Bertrand,
16:46c'est aussi plutôt habile, parce que
16:48il faut aller chercher quand même les Français
16:50de centre-droite, de droite, et
16:52Emmanuel Macron, de toute façon, il est obligé d'élargir sa base.
16:54Là, il a fait le plein,
16:56c'est terminé. Donc, pour aussi répondre à ce que nous
16:58disait Alain tout à l'heure, c'est la limite du profil
17:00Gabriel Attal, c'est que
17:02Emmanuel Macron ne peut plus gouverner
17:04sur sa seule base. D'où le problème aussi
17:06du gouvernement technique à la
17:08Thierry Baudet, parce que là, il n'élargissait pas.
17:10Donc, il faut qu'il élargisse, ou à gauche,
17:12ou à droite, sans froisser la droite et sans froisser la gauche.
17:14Comprenez un peu la difficulté.
17:16Et on va réécouter, justement, Xavier Bertrand,
17:18invité sur TF1, cette fois, c'était le
17:201er juillet, et vous allez l'entendre,
17:22il est très critique à propos du choix
17:24d'Emmanuel Macron de dissoudre, mais partisan
17:26d'un choix, d'un changement politique.
17:28On est à un moment historique.
17:30Et si on ne comprend pas que les jeux politiques,
17:32il faut s'en défaire. Que la politique n'est pas un jeu,
17:34c'est d'ailleurs ce que je reproche à Monsieur Macron,
17:36qui a parié avec cette dissolution.
17:38On ne joue pas le pays
17:40un peu à la roulette russe. On ne joue pas à ça.
17:42Mais une chose est certaine, chacun devra prendre
17:44ses responsabilités, mais encore une fois, ce qui compte,
17:46c'est que l'on change de politique
17:48et que l'on respecte les Français.
17:50Voilà, qu'on respecte les Français, qu'on change de politique.
17:52Qu'en pensez-vous ? On va en débattre dans quelques
17:54instants, surtout, vous ne bougez pas. On va surtout se demander
17:56quelle est la stratégie d'Emmanuel
17:58Macron, et on entendra Henri Guaino,
18:00très intéressant,
18:02son avis. On reste ensemble,
18:04on se retrouve dans quelques instants. Sur vous.
18:0613h47 sur Europe 1, notre Europe 1 13h qui
18:08se poursuit avec vous, chers auditeurs
18:10d'Europe 1, au 0180 29
18:1221, et Céline Giraud, vous décryptez
18:14l'actualité aujourd'hui, avec l'écrivain
18:16et essayiste Paul Melun, et la journaliste
18:18et essayiste Laëtitia Chrosbonnard.
18:20Et c'est un jour sans fin, un petit peu, on peut se le dire.
18:22J'ai l'impression de faire tous les jours le même lancement.
18:24Ça fait 13 jours
18:26qu'Emmanuel Macron consulte,
18:28qu'il prend le pouls, et toujours pas de Premier ministre
18:30à Matignon. Il y a des profils qui
18:32viennent, qui repartent. Celui de Xavier Bertrand,
18:34on en a parlé longuement aujourd'hui,
18:36refait surface, après que celui de Thierry
18:38Baudet, président du CESE,
18:40l'illustre inconnu jusque-là,
18:42se soit très vite dégonflé.
18:44Paul Melun, sur
18:46ce profil de Xavier Bertrand,
18:48qu'on a entendu, juste avant la pause, nous dire
18:50qu'il fallait que ça change,
18:52qu'indépendamment de cette divergence avec
18:54le Président, il y avait une solution qui était possible.
18:56Moi, en tout cas, je souscris aux propos qu'il a tenus
18:58dans l'extrait que vous avez diffusé.
19:00Tout l'enjeu, si vous voulez,
19:02c'est qu'Emmanuel Macron, si jamais il nomme un Premier
19:04ministre politique, comme peut l'être
19:06Xavier Bertrand, qui est un Président de région, qui a une longue
19:08carrière politique, qui est pragmatique,
19:10il a été ministre de Nicolas Sarkozy,
19:12c'est quelqu'un qui connaît à la fois
19:14les arcanes du pouvoir, et qui, à la fois,
19:16est un élu local.
19:18Donc, il coche un certain nombre de cases,
19:20et en même temps, comme dirait l'autre,
19:22il est quand même en capacité,
19:24si jamais il le souhaite, et surtout si jamais
19:26Emmanuel Macron le laissait faire,
19:28de mettre en place quelques éléments, un peu
19:30de différenciation par rapport à ce qu'avait fait
19:32Emmanuel Macron jusque-là, parce que là,
19:34on a quand même sept ans depuis 2017,
19:36où, peu ou prou, on a suivi la même politique.
19:38Et la leçon
19:40à tirer des élections législatives,
19:42c'est que les Français, globalement,
19:44refusent ou rejettent cette politique-là.
19:46Puisque si on additionne les voix
19:48du NFP et les voix du RN,
19:50dans deux directions différentes,
19:52il y a une forme de désapprobation
19:54de la politique du Bloc central.
19:56Bloc central qui a été réduit, quand même,
19:58à la portion congrue, qui a réussi à sauver les meubles,
20:00grâce à la stratégie de barrage républicain
20:02et à la stratégie politique
20:04déployée avec brio par Gabriel Attal.
20:06Mais aujourd'hui, on est obligés
20:08de sortir de ce pur macronisme.
20:10Sauf, effectivement, à mettre en place
20:12un gouvernement technique qui ne changerait rien,
20:14qui ne ferait guère que gérer les affaires courantes,
20:16et essayer d'éviter
20:18sa propre censure. Mais vous comprenez
20:20là, quand même, la difficulté pour le gouvernement
20:22à venir. Et je pense, moi,
20:24en termes de pure stratégie politique,
20:26c'est à partir de là les considérations idéologiques
20:28qu'un profil comme Xavier Bertrand à droite
20:30ou un profil comme Bernard Cazeneuve à gauche,
20:32ça reste une meilleure option qu'un gouvernement technique
20:34parce que ça ne nous met pas dans l'immobilisme,
20:36quelque part.
20:38Je suis complètement d'accord avec vous. Dans un monde idéal,
20:40on aimerait avoir un Premier ministre de cette trompe.
20:42Mais c'est aussi, peut-être, le point faible
20:44de ce genre de profil, parce qu'il constitue
20:46des menaces pour Emmanuel Macron.
20:48Et lui-même doit être pris
20:50dans des, disons,
20:52face à des injonctions contradictoires.
20:54Il ne faut pas que la France
20:56devienne ingouvernable. Mais d'un autre
20:58côté, s'il choisit quelqu'un qui mène très bien
21:00sa barque, eh bien, il risque d'effacer
21:02Emmanuel Macron. Et on a bien vu
21:04qu'Emmanuel Macron n'arrive pas à
21:06gouverner. L'absu, c'est pas lui
21:08qui gouverne. Il n'arrive pas à présider en partageant
21:10le pouvoir avec un Premier ministre.
21:12Il a quand même essayé
21:14et usé beaucoup de Premiers
21:16ministres avec des profils très différents.
21:18Édouard Philippe, qui était un bon Premier ministre,
21:20justement, a été trop bon pour rester.
21:22M. Castex
21:24était le choix un peu plus technicien.
21:26Ça n'a pas duré non plus.
21:28Ensuite, Mme Borne,
21:30à la fois technique et politique, ça ne va pas
21:32non plus. Gabriel Attal, enfin, vraiment, il
21:34laissait tous les styles. Ça ne
21:36fonctionne jamais. Et Alexis Brézé,
21:38ce matin, sur notre antenne, disait
21:40que le chef de l'État ne se résigne pas
21:42à subir une cohabitation. Il veut bien
21:44admettre, à la rigueur, qu'il n'a pas gagné
21:46les élections, mais il ne veut pas reconnaître
21:48qu'il a perdu. On est vraiment là-dedans,
21:50Laëtitia Trovenard. C'est complètement ça. Je pense
21:52qu'Alexis Brézé a bien saisi
21:54la psychologie aussi de notre Président
21:56de la République, qui est quand même
21:58quelqu'un qui n'aime pas perdre
22:00et qui n'aime évidemment pas reconnaître
22:02qu'il a perdu.
22:04Il est, en quelque sorte, acculé,
22:06aujourd'hui, parce qu'il
22:08a souhaité aussi, depuis le départ,
22:10dépasser le clivage gauche-droite. Il voit
22:12aujourd'hui que ça n'est pas possible et qu'il se trouve
22:14critiqué, et à gauche,
22:16et à droite. Parce que quand les gens,
22:18les Français, en majorité, demandent une nouvelle
22:20politique, comme on l'a dit tout à l'heure, ils demandent des choses
22:22très différentes à gauche et à droite,
22:24ce qui signe, finalement,
22:26l'échec total
22:28du macronisme et de cette tentative
22:30de dépassement.
22:32On va écouter Henri Guaino, ancien député
22:34et conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. Écoutez
22:36son éclairage à propos du centre
22:38de gravité.
22:40Il n'y a pas de candidat idéal. Personne n'est
22:42en mesure, aujourd'hui, de réunir
22:44une majorité stable
22:46à l'Assemblée nationale. On peut
22:48vouloir voir arriver Xavier
22:50Bertrand à Matignon,
22:52pour ses compétences, pour ce qu'il
22:54incarne, pour ses valeurs, pour sa personnalité,
22:56pour son caractère, mais pas parce qu'il est
22:58au centre de gravité, parce qu'il n'y a
23:00pas de centre de gravité discernable.
23:02La France ne se droitise pas.
23:04Le centre de gravité de la France n'est pas
23:06à droite. La France se
23:08radicalise. Le président de la République
23:10aurait dû convoquer
23:12ceux qui sont arrivés en tête en nombre
23:14de sièges, leur demander un nom,
23:16désigner la personnalité, quitte à ce que
23:18l'Assemblée, ensuite, le censure.
23:20Voilà Henri Guaino chez nos confrères de
23:22LCI. Le bon sens près de chez vous, en fait.
23:24C'est assez simple. Je partage complètement
23:26son analyse. J'ai entendu Nicolas Sarkozy
23:28dire que la France n'a jamais été aussi à droite
23:30que le Figaro. Je ne pense pas.
23:32D'ailleurs, Marine Le Pen, elle-même,
23:34si tant est que ce soit elle qui incarne
23:36la droite, refuse d'incarner la droite.
23:38Elle nous dit que je suis par-delà le clivage
23:40gauche-droite. Donc, à un moment donné,
23:42Henri Guaino, qui est un gaulliste de convictions
23:44et historique, sait très bien que
23:46la France contemporaine n'est pas plus à droite
23:48que la France n'était à droite en 1958
23:50au moment de la constitution avec De Gaulle.
23:52Il faut le dépasser, ça.
23:54En tout cas, c'était une des rares vertus que je trouvais
23:56au macronisme initial. C'était ce dépassement
23:58du clivage gauche-droite parce que
24:00je pense qu'aujourd'hui, il faut
24:02penser la France différemment, avec d'autres
24:04repères. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des idées de gauche
24:06et des idées de droite. Des idées de gauche
24:08au plan économique, des idées de droite au plan
24:10égalien. Tout ça s'entend. Mais
24:12l'appel des Français, c'est
24:14un changement radical. Radical, ça ne veut
24:16pas dire extrémiste. Radical, c'est le retour
24:18à la racine. Et ça, c'est important.
24:20Et ça, il faut l'entendre. Et je me
24:22désole qu'avec cette
24:24dissolution anticipée et avec les
24:26résultats de cette dissolution, on n'ait pas
24:28quelque chose de clair. Et ces trois blocs
24:30que l'on voit là, ne permettent pas
24:32de gouverner en rupture.
24:34Et pourtant, les Français, ils veulent de la rupture.
24:36Quand on vote pour le nouveau Front populaire, on veut de la rupture.
24:38Quand on vote pour le Rassemblement National
24:40ou pour ses alliés avec Éric Ciotti, on vote aussi
24:42pour la rupture. Et on va se retrouver avec un gouvernement
24:44qui va essayer de faire consensus
24:46tant bien que mal, ce qui se comprend politiquement,
24:48mais qui ne répondra pas à ce besoin de rupture.
24:50Et le Rassemblement National, je le rappelle,
24:52l'a dit tout de suite, immédiatement, après que
24:54l'hypothèse de Xavier Bertrand ait refait surface,
24:56ils s'opposeront donc à ce gouvernement
24:58Xavier Bertrand, censure directe,
25:00ou Bernard Cazeneuve, mais ils pourraient accepter
25:02un gouvernement technique sous certaines conditions.
25:04Voilà ce que dit le Rassemblement National.
25:06Pour réagir sur la droitisation de la France,
25:08ce n'est pas tout à fait exact,
25:10ce que vous dites et ce que dit Henri Guaino.
25:12On le sait dans les enquêtes d'opinion,
25:14dans les travaux de chercheurs,
25:16qu'il y a une droitisation lente,
25:18progressive de la France depuis les années 80.
25:20Et notamment sur les sujets régaliens.
25:22Tout ce qui est sécurité et immigration,
25:24c'est évident. Et même les gens de gauche
25:26sont plus à droite sur ces questions
25:28que, disons, leurs prédécesseurs dans les années 80.
25:30D'ailleurs, le Parc législatif est aussi au cœur des tractations.
25:32Donc il y a vraiment une droitisation. Là où vous avez raison,
25:34c'est sur les sujets de société, par exemple.
25:36Tout ce qui concerne les mœurs, la famille,
25:38la vision de la famille, la vision de la procréation.
25:40Ça, il y a en effet
25:42une gauchisation,
25:44une libéralisation des mœurs
25:46qui d'ailleurs est reflétée aussi par le Rassemblement National.
25:48Parce qu'au Rassemblement National,
25:50on n'a pas du tout affaire à des conservateurs
25:52sur les questions des mœurs.
25:54Tout de même, il y a une droitisation,
25:56une légère droitisation du pays.
25:58Là où Henri Guaino a raison,
26:00c'est qu'elle n'est pas reflétée par le dernier vote.
26:02Mais ça ne veut pas dire que
26:04dans la France, l'opinion
26:06ne se situe pas quand même un peu plus à droite
26:08qu'à gauche aujourd'hui.
26:10En tout cas, ça nous promet effectivement des débats enflammés.
26:12Ce casting qui se poursuit
26:14et qu'on va suivre sur Europe 1. Merci beaucoup.
26:16J'espère que la prochaine fois que je reviens à votre micro, Céline,
26:18on a un bon nominé.
26:20J'espérais beaucoup, beaucoup hier.
26:22Je suis beaucoup moins optimiste aujourd'hui.
26:24Merci Paul Volain. Merci beaucoup Laëtitia St-Bonnard.
26:26On se retrouve très vite pour de nouvelles aventures.

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