Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h36, cette semaine, on a aussi été marqué par cette nouvelle atteinte à la laïcité au sein de notre école à Tourcoing.
00:06Une lycéenne a violemment agressé une enseignante qui lui demandait de retirer son voile.
00:10Son procès a été renvoyé en décembre.
00:12Alors l'ancien ministre de l'intérieur, Gérald Darmalin, avait interpellé la ministre de l'éducation, Anne Geneté, mardi,
00:19après l'agression justement de cette professeure, et elle a tenu à réagir.
00:23Je condamne, et je veux insister ici avec la plus grande fermeté,
00:27cet acte de violence et cette atteinte au principe de la République.
00:32Il s'agit d'un acte qui défie notre école laïque, d'un acte qui défie la République.
00:39Je n'accepterai jamais que l'on porte atteinte à l'intégrité physique d'un professeur,
00:44que l'on porte atteinte à nos lois et à nos valeurs.
00:48Menacer un professeur, c'est menacer la République.
00:52Frapper un professeur, c'est frapper la République.
00:56Raphaël Stainville, réaction ? Vous en pensez quoi ?
00:59Ce qu'il y a, c'est que là où c'est troublant, c'est que ce n'est pas seulement une attaque faite à la République,
01:05c'est une attaque faite à la France, et on voit qu'il y a un double problème.
01:10C'est que d'un côté, on a une partie de la jeunesse sous influence des frères musulmans,
01:15qui participent à cette offensive islamiste sur l'école,
01:20et puis d'autre part, vous avez aussi, au sein même de l'institution l'éducation nationale,
01:24un certain nombre d'acteurs qui, plutôt que de se solidariser de cette professeure qui a fait preuve de ferbeté,
01:33sont plutôt partisans de remettre en question un certain nombre de lois qui ont été votées tardivement,
01:39notamment la loi de 2004.
01:40C'est une information du journal du dimanche, il y a donc quelques enseignants qui ont soutenu cet élève
01:46au nom de la lutte contre les discriminations. C'est une information que vous confirmez ?
01:50Oui, on la confirme, même si elle a été démentie par certains.
01:55Mais ce n'est pas très étonnant, j'ai souvenir de Yanis Roder,
02:00qui dans son dernier ouvrage expliquait qu'un certain nombre de syndicats au sein de l'éducation nationale
02:06militaient ouvertement contre la loi de 2004 sur les ports d'insignes religieux à l'école.
02:14Et ces syndicats et ces professeurs, ils sont nombreux et finalement,
02:21ils font le jeu de ceux qui s'en prennent à l'école, des frères musulmans.
02:26C'est inquiétant, c'est terriblement inquiétant.
02:29Et ça c'est une réalité que nombre de professeurs peuvent constater dans leurs établissements.
02:34J'ai Louis-Lambe Guanadel.
02:35Les syndicats en question font partie de ces contre-pouvoirs auxquels je faisais allusion.
02:42Ils sont dans une cohérence parfaite sur le plan idéologique.
02:47Quand la ministre de l'éducation, la pauvre, elle n'est pas responsable de ce qui s'est passé,
02:51mais quitte à se déplacer, pour autant qu'elle soit consciente...
02:55Elle est venue soutenir officiellement le Coran.
02:57Mais pour autant qu'elle soit consciente, j'en suis même pas sûr de ce qui nous arrive,
03:01il fallait évidemment pas seulement dénoncer les atteintes à la laïcité,
03:06il fallait dénoncer ce communautarisme identitaire, islamique et islamiste,
03:13qui justement teste, non seulement la République, mais la France,
03:19parce qu'il est profondément anti-français.
03:21Et donc ces syndicats-là, qui approuvent, qui en tout cas ne désapprouvent pas ce communautarisme,
03:28parce qu'ils partagent avec celui-là un profond sentiment anti-national,
03:33un profond sentiment anti-français, ils sont cohérents idéologiquement.
03:37Et cette agression à Tourcoing, elle survient un an après la mort de Dominique Bernard,
03:42un premier hommage lui a été rendu hier à Arras,
03:45le reportage de notre correspondant de Repin dans les Hauts-de-France, Arras, Lionel Gougelot.
03:50Des barrières métalliques et des blocs de béton anti-attentat encerclent le lycée Gambetta depuis quelques jours,
03:55il y a des policiers en armes à l'entrée, et c'est dans ce contexte ultra-sécuritaire
03:59qu'enseignants et élèves ont rendu un premier hommage à Dominique Bernard hier
04:03en formant une colombe, symbole de la paix, dans la cour de l'établissement.
04:07Et c'est vrai, tout le monde reste fortement marqué, confie Paul, un élève de première.
04:12Sincèrement, l'ambiance, elle est pesante, la chose, elle revient très fréquemment,
04:15sincèrement, on en parle souvent, ça fait remonter les mauvais souvenirs,
04:18et pareil, les profs, ils ne font que d'en reparler.
04:20Je pense qu'après, sincèrement, en parler, ça fait du bien à tout le monde,
04:23et malheureusement, il faut vivre avec, et c'est un événement qu'on doit surmonter, car on n'a pas le choix.
04:28Traumatisme toujours présent, donc, chez ces enseignants, avec, en plus, depuis un an,
04:32un sentiment d'insécurité persistant pour certains.
04:35Julie Duhamel, représentante une, sa éducation à Arras.
04:38Il y a eu Samuel Paty, il y a eu Dominique Bernard,
04:40ils se disent, mais est-ce que ça ne pourrait pas m'arriver finalement à moi aussi ?
04:43Ce n'est absolument pas général, mais on retrouve ce sentiment-là chez certains collègues.
04:46Le traumatisme, il est toujours là, il restera toujours là,
04:49pour les enseignants et les élèves de Gambetta-Carnot,
04:51mais également pour la communauté éducative arrajoise et du département,
04:55mais au plan national, ça a touché énormément de monde.
04:57Ce matin, un autre temps de recueillement a été organisé au sein du lycée,
05:00en attendant l'hommage de dimanche et la minute de silence nationale
05:04qui sera observée lundi dans les établissements pour Samuel Paty et Dominique Bernard.
05:08Raphaël Stainville, un an après l'assassinat de Dominique Bernard,
05:11rien n'a véritablement changé ?
05:13Oui, il faut se souvenir de l'interrogation de la sœur de Samuel Paty,
05:18Michael Paty, qui, après la mort de Dominique Bernard,
05:24s'est interrogée sur le fait que la mort de son frère n'avait rien changé,
05:28et on en est encore là, après la mort de Dominique Bernard, un an après,
05:31on voit que des professeurs sont agressés, et jusqu'où ça peut aller ?
05:35Rien n'a été fait, un certain nombre de rectorats sont encore beaucoup trop sourds,
05:41aux plaintes qui remontent des professeurs qui se sentent menacés par un certain nombre d'élèves,
05:46et donc c'est cette réalité qu'il faut pouvoir changer,
05:50et pourtant on voit que les pesanteurs sont immenses.
05:54C'était le frère de Mohamed Moukouchov, c'est l'assassin de Dominique Bernard,
05:58qui, dans un entretien avec une experte psychiatre,
06:03confiait qu'on n'a rien à faire ici.
06:06C'est-à-dire que lui-même considérait qu'ils sont dans la capacité de pouvoir être intégrés à la France.
06:13C'est une question culturelle.
06:15Pour certains d'entre eux, ils sont inassimilables à la France,
06:20quels que soient les efforts qui peuvent être déployés.
06:22En tout cas, c'est lui-même qui en faisait le constat.
06:25Ils sont tellement étrangers à toutes nos valeurs,
06:28que ça ne pouvait arriver qu'à ce genre de résultat.