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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:0013h-14h, Europe 1-13h.
00:03Et avec Céline Giraud de 13h à 14h sur Europe 1, Céline à 13h20, c'est le moment d'accueillir
00:07vos deux chroniqueurs du jour pour décrypter l'actualité de ce mercredi 2 octobre.
00:12Le journaliste politique au Journal du Dimanche, Jules Therès, et l'écrivain et philosophe, Nathan Devers.
00:16Bonjour à vous deux.
00:17Bonjour.
00:18Bienvenue, jeunes fringants, percutants, ils sont là, ils sont en forme.
00:22J'espère que vous êtes affûtés.
00:24On va évidemment décrypter l'actualité et évidemment parler de ce conflit au Proche-Orient.
00:29Le conflit qui prend de l'ampleur et la position mesurée de la France qui interpelle.
00:34Écoutez ce qu'en dit Sébastien Chenu, le député RN du Nord.
00:38Bien sûr que la France peut faire entendre sa voix.
00:40D'abord en soutenant le Liban agressé, cannibalisé, abîmé par le Hezbollah chaque jour davantage.
00:48Et puis évidemment en condamnant les attaques de l'Iran faites contre Israël,
00:53c'est-à-dire en fait en soutenant Israël, en continuant à soutenir Israël,
00:57qui se défend non seulement contre des terroristes mais aussi contre des voisins qui veulent les exterminer.
01:03Et donc je crois que la voix de la France, c'est de montrer un soutien inébranlable face à Israël
01:09qui lutte contre le terrorisme et qui lutte contre l'islamisme.
01:13Sébastien Chenu, député RN du Nord.
01:15La voix de la France, est-ce qu'elle pèse assez aujourd'hui ?
01:17Quand on entend Michel Barnier dire c'est sérieux, il faut faire cesser au plus vite les hostilités.
01:23Emmanuel Macron qui condamne avec la plus grande fermeté ses attaques.
01:27Est-ce que cela suffit ? C'est pas un peu mou du genou ?
01:29Oui bien sûr. Alors c'est la position, le syndrome Nord-Poids en quelque sorte,
01:33du nom de ce diplomate dans la recherche du temps perdu,
01:37qui de peur de trop devoir s'engager dans des conflits,
01:41prône une sorte d'entre deux et en même temps mais à l'échelle internationale.
01:45Cela dit, je pense qu'il y a deux sujets qui sont différents.
01:48Il y a un premier sujet qui est le Liban.
01:50La France a une histoire très très particulière avec le Liban.
01:53Même si je ne suis pas d'accord avec les déclarations d'Emmanuel Macron,
01:56je comprends qu'il se soit senti contraint d'avoir fait notamment ce discours
02:02à l'adresse du peuple libanais de soutien où il ne mentionnait pas le Hezbollah, etc.
02:06Parce qu'il faut quand même comprendre une chose,
02:08c'est que depuis le 7 octobre, il y a eu d'ailleurs une lettre de diplomate, d'ambassadeur,
02:13ce qui est très très rare dans la diplomatie française,
02:15adressée au président de la République, des diplomates français dans le monde arabe,
02:19qui disent qu'il y a une grande difficulté avec les positions prises initialement par Emmanuel Macron.
02:24Et je pense qu'il se dit que le Liban étant un des seuls pays arabes
02:28où la parole de la France a encore un vrai poids,
02:32un poids qui est à peu près analogue à celui qu'elle avait à l'époque de Jacques Chirac,
02:35il veut préserver ça.
02:36Ensuite, le deuxième sujet, c'est qu'aujourd'hui, nous voyons, en fait depuis le 7 octobre,
02:41la vraie guerre qui a lieu, c'est une guerre entre Israël et l'Iran.
02:44Parce que tous les proxys qu'on cite sont des proxys payés par l'Iran.
02:47Et que, évidemment, dans cette guerre, prôner une sorte d'entre-deux, de relativisme,
02:51comme si on pouvait mettre sur le même plan une démocratie avec toutes ses faiblesses,
02:55avec tous ses problèmes, avec toutes ses pardombes, comme toutes les démocraties,
02:58et un régime comme le régime iranien qui prend en otage les Iraniens,
03:02qui parasite la région, etc.
03:04Ça, évidemment, c'est plus problématique.
03:06Jules Torres, est-ce que la voix de la France, on en parle, elle pèse encore vraiment ?
03:10En tout cas, au Moyen-Orient et au Proche-Orient, elle ne pèse plus du tout,
03:12elle n'est plus du tout audible.
03:14Souvenez-vous, Emmanuel Macron avait essayé de prendre à bras le corps
03:17ce sujet après les explosions à Beyrouth
03:20il y a quelques années, notamment en envoyant Jean-Yves Le Drian.
03:24Ça n'avait pas du tout marché.
03:25Là, il a fait une vidéo, le 19 septembre,
03:28qui rappelait très bizarrement le mandat d'entre-deux-guerres.
03:30Et c'était, à mon avis, pas du tout opportun.
03:33Là, il a envoyé Jean-Noël Barraud qui a une ligne qui, à mon sens, n'est pas du tout la bonne.
03:37C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Michel Barnier, d'ailleurs, l'a dit également hier,
03:40l'appel au cessez-le-feu à Gaza,
03:42n'est pas audible, que ce soit par les Israéliens et même au Proche-Orient.
03:48C'est-à-dire qu'en effet, on a un territoire, Israël, un pays, Israël,
03:53qui est confronté à, autour de lui,
03:57des pays qui veulent son extermination,
04:00qui refusent son droit d'existence.
04:02Donc l'appel au cessez-le-feu n'est pas possible.
04:05Jean-Noël Barraud, quand il va au Liban et qu'il appelle à cesser le feu,
04:09non, ça ne rend pas la voix de la France audible,
04:11ça la rend encore moins audible qu'elle ne l'était.
04:14D'autant plus qu'on est avec les Etats-Unis,
04:21l'allié principal d'Israël.
04:23Mais quand on voit le soutien, quasiment sans condition,
04:26des Etats-Unis et du président social-démocrate Joe Biden,
04:30enfin démocrate surtout, Joe Biden,
04:32on se dit que la France aurait intérêt à être beaucoup plus offensive sur cette question-là.
04:36Alors vous parlez des paroles, il y a aussi les moyens.
04:38Un porte-hélico, deux frégates,
04:41on a mobilisé, c'est le mot qu'ont employé nos moyens militaires au Moyen-Orient
04:44pour parer à la menace iranienne.
04:46Est-ce que véritablement, avec un porte-hélico et deux frégates,
04:49c'est les parquets de trois chatons au milieu de l'océan ?
04:53C'est comme les 10 millions d'euros d'aide d'urgence pour le Liban.
04:55On sait très bien que l'aide humanitaire est très importante,
04:57mais ce n'est pas du tout suffisant par rapport à la situation humanitaire.
05:01On ne joue pas dans la même division,
05:03mais c'est pour cela que notre voix aussi est inaudible.
05:05Quand on a des aides qui ne sont pas immenses,
05:10mais qu'on a aussi un discours qui est tiède,
05:13on ne peut pas peser.
05:15Quand on ne pèse pas sur l'aide humanitaire
05:17et qu'on ne pèse pas sur la diplomatie,
05:19on ne pèse pas du tout, on ne pèse nulle part.
05:20Mais alors que va faire Israël, la riposte ?
05:22Olivier Ruffovitz, porte-parole de TSAL,
05:25il était l'invité de Pascal Praud ce matin.
05:27Hier a eu lieu une agression sans précédent.
05:30Grâce à nos systèmes antimissiles,
05:33on a réussi avec nos partenaires américains,
05:35mais également d'autres pays comme la France,
05:37à endiguer ou à contrecarrer cette attaque.
05:40Et il est clair que nous allons réagir et répondre à cette attaque.
05:43Et l'Iran ici mène la région, le Moyen-Orient, le monde,
05:48dans une escalade sérieuse et extrêmement grave.
05:51Olivier Ruffovitz, ce matin chez Pascal Praud et Nathan Devers,
05:54la riposte sera puissante ?
05:56Oui, il y a une très très grande différence
05:58entre la guerre à Gaza
06:00et la guerre au Liban
06:02et ce qu'il se passe en Iran.
06:03La très grande différence,
06:04c'est que les services de renseignement israéliens
06:07ont pénétré.
06:08Autant ils étaient assez impuissants sur le Hamas,
06:10et on l'a vu d'ailleurs,
06:11Sinwar n'a toujours pas été assassiné
06:13ou neutralisé ou arrêté.
06:15Autant, que ce soit le Hezbollah,
06:17que ce soit le régime iranien,
06:19ils ont une pénétration qui est absolument exceptionnelle.
06:22L'attaque des Bipeurs l'a montré,
06:24la mort de Nasrallah l'a montré.
06:26Vous savez que l'hypothèse la plus probable pour l'instant,
06:30c'est que Nasrallah avait été localisé
06:33parce qu'un monsieur mystérieux iranien
06:35était allé lui serrer la main
06:37et pouvoir le localiser
06:41à peu près en temps réel.
06:43Et évidemment qu'en Iran, c'est aussi le cas.
06:45Et d'ailleurs, on voit bien qu'il y a une nervosité
06:47du régime iranien,
06:49que le guide suprême a changé de bunker, etc.
06:53Donc la situation, à mon avis, n'est pas comparable.
06:56Et dans cette logique, ce qui se passe depuis un an,
06:58je ne parle pas de Gaza, je parle du reste,
07:00c'est que j'ai l'impression qu'Israël estime,
07:03pour le coup, à juste titre,
07:05que l'attaque du 7 octobre, fondamentalement,
07:07la responsabilité en revient au régime iranien.
07:09Un régime iranien qui, encore une fois,
07:11a financé des proxys
07:13pour détruire Israël,
07:15pour déstabiliser la région de manière plus générale.
07:17Et il y a eu toutes sortes de petites frappes
07:20à Damas, à Beyrouth,
07:22à Téhéran, etc.
07:24De telle sorte qu'à un moment,
07:26cet affrontement advienne d'une manière ou d'une autre.
07:28Je ne pense pas qu'il adviendra sous la forme d'une guerre ouverte,
07:30mais il faut quand même rappeler que le régime iranien
07:32est extrêmement faible, qu'il est dans une situation
07:34peut-être pré-révolutionnaire, en tout cas la société,
07:36et que c'est à mon avis sur ça
07:38que doit miser Israël.
07:40D'autant plus que, pour l'instant,
07:42le vrai sujet, ce n'est pas tant l'Iran que, en effet, la situation en Liban.
07:44L'Iran a d'ores et déjà dit,
07:46via le porte-parole de son armée,
07:48qu'il n'enverrait pas de troupes terrestres.
07:50Donc si le dôme de Fertien, hier,
07:52on a pu percevoir quelques failles,
07:54si le dôme de Fertien, le sujet,
07:56ce n'est vraiment pas l'Iran,
07:58par rapport à la situation géographique du Proche-Orient,
08:00c'est quand même très loin d'Israël.
08:02Aujourd'hui, pour Israël, le vrai sujet,
08:04c'est au fleuve Litany,
08:06parce qu'il faut faire reculer
08:08le Hezbollah, qui aujourd'hui est beaucoup trop près
08:10de la frontière d'Israël.
08:12Le vrai sujet aussi, ce sera le soutien
08:14qu'Israël aura, et Benjamin Netanyahou
08:16compte absolument sur le soutien américain,
08:18mais on a bien vu qu'ils étaient
08:20un petit peu seuls, ces Américains,
08:22le secrétaire général
08:24des Nations Unies,
08:26qui aujourd'hui, personna non grata en Israël,
08:28nous appelle à cesser le feu.
08:30Il y a l'Italie qui convoque un G7.
08:32Ce n'est pas entendable pour les Israéliens.
08:34Nathan l'a rappelé,
08:36depuis le 7 octobre,
08:38la situation est encore plus dangereuse
08:40qu'elle ne l'était depuis 70 ans.
08:42Ils sont menacés
08:44en permanence,
08:46on le voit bien, il y a eu un attentat terroriste,
08:48avant les frappes iraniennes,
08:50qui ont causé plusieurs morts à Jaffa.
08:52On ne peut pas aujourd'hui dire
08:54aux Israéliens
08:56d'être les bons élèves de ce cours.
08:58À suivre en tout cas ce conflit,
09:00qu'on suit sur Europe 1 dans toutes nos éditions.
09:02On reste ensemble, on se retrouve dans quelques instants.
09:04On va revenir à notre politique
09:06et à ce grand oral de Michel Barnier.
09:08A défaut d'avoir fixé véritablement
09:10un cap, est-ce qu'il n'a pas imprimé
09:12un style ? On va en débattre.

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