Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:00On va parler justement du budget et est-ce que vous êtes prêt à sacrifier un deuxième jour de congé pour redresser la situation budgétaire de la France ?
00:07Je vous posais la question il y a quelques instants. L'idée refait surface dans les débats sur ce budget. Pourquoi ?
00:12Parce qu'elle permettrait d'économiser jusqu'à 3 milliards d'euros. On va écouter Laurent Saint-Martin, le ministre du budget, et pour lui ce n'est pas une mauvaise idée.
00:20Ça fait partie des débats qu'on aura au Parlement. Le gouvernement ne l'a pas proposé, mais je crois que certains parlementaires veulent...
00:26Moi je pense que tout ce qui permet à notre pays de montrer qu'on peut travailler davantage pour participer justement à l'effort de redressement va dans le bon sens.
00:33Voilà Laurent Saint-Martin, le ministre du budget, 3 millions d'euros.
00:36En quoi les salariés de ce pays ont la responsabilité du fiasco budgétaire de la dernière année ? En quoi sont-ils responsables des 50 milliards ?
00:45Mais ce n'est pas la dernière année cher Olivier, ça fait 40 ans que ça dure !
00:48C'est les 50 milliards en tout cas qui nous préoccupent. Alors il y a là une créativité budgétaire, à chaque jour le concours Lépine de la nouvelle proposition est animé.
00:59Je trouve qu'il y a quelque chose qui devient grotesque aujourd'hui.
01:02Revoilà Olivier dans sa posture grande défense des travailleurs. Le problème n'est plus là mon cher ami.
01:10Le problème il est que si on ne s'en met pas tous, chacun autour de cette table et autour de toutes les tables de ce pays, si on ne s'en met pas sérieusement au boulot, à tous égards !
01:21Mais vous pensez que le personnel des hôpitaux ne sont pas au boulot ? Vous pensez que les enseignants ne sont pas au boulot ? Vous pensez que les policiers ne sont pas au boulot ?
01:29Le pays est au boulot quand même !
01:32Non, il ne travaille pas assez par rapport à ses voisins.
01:35Mais il produit de la richesse, elle est mal répartie.
01:39Avec le nombre de gens qui sont au chômage, et le nombre de gens qui ne font pas les heures, avec les 35 heures j'en passe une des meilleures.
01:46Vos fonctionnaires, vos supporters, ne font même pas 35 heures dans beaucoup d'endroits.
01:52Il faut mettre un terme, on a mangé de la brioche depuis des années.
01:57Vous savez quel est l'initiateur de cette politique ? Jean Foutiste, c'est François Mitterrand, c'est 81, la cinquième semaine de congé payée, la retraite à 60 ans, on va la payer !
02:07Jean-Claude Assier, est-ce qu'il ne faut pas davantage remettre les gens au travail plutôt que de les faire travailler plus ?
02:12Il faut les deux ! Il faut évidemment relancer la croissance, il faut évidemment relancer le chômage.
02:20Il y a 2 millions et quelques d'emplois qui ont été créés depuis, il y a beaucoup de défauts.
02:25L'ubérisation des salariés français, l'ubérisation, il faut voir la nature des emplois qui sont créés.
02:34Continuons de vivre comme ça et vous allez voir comment on va terminer.
02:37Cher Olivier, ce n'est pas digne de vous.
02:39Je ne suis pas frappé d'indignité dans ce studio, je veux simplement dire qu'au moment de la réforme des retraites, on va parler de quel travail,
02:49quelle finalité, quelle soutenabilité, est-ce qu'on ne peut pas travailler mieux ?
02:53Il y a de la souffrance physique et psychique aujourd'hui dans le monde du travail.
02:57Est-ce qu'on ne peut pas apporter des réponses ?
02:58La souffrance ? Bien sûr !
02:59Il y a Christian !
03:00Il y en a aussi qui n'ont jamais travaillé de leur vie dans ce pays.
03:02Pourquoi vous me regardez ?
03:03Un deuxième jour qui serait transformé en jour travaillé, ça fait beaucoup réagir.
03:08Tiens, il y a Christian qui nous écoute dans la Somme, qui est fonctionnaire, qui veut réagir.
03:12Bonjour Christian !
03:13Courage !
03:14Alors, votre réaction ? Très bien, bienvenue à bord !
03:18Si vous voulez, je retourne au monsieur d'Artigolles.
03:20Il y a des moments qu'avec l'échange avec monsieur Dacier, je pense que c'est deux générations qui s'affrontent,
03:27mais qui pourraient tomber pour une bonne fois pour toutes ensemble.
03:31C'est-à-dire que moi j'ai 50 ans, et je peux vous dire que j'ai vu aussi les choses évoluer dans différents domaines.
03:37Par rapport à ma situation professionnelle, j'ai fait du chômage, je travaillais dans le privé, je suis fonctionnaire, j'étais militaire, etc.
03:43Et finalement, c'est quoi aujourd'hui ce que les Français veulent ?
03:47C'est un but, quoi aller travailler, et c'est tout simple.
03:51Aujourd'hui, avant, il y avait la possibilité, on savait pourquoi on allait travailler, c'est pour aller manger, etc.
03:57Effectivement, il n'y avait pas beaucoup de congés payés, etc.
04:00Là, aujourd'hui, on a tout ce qu'il faut, donc ça veut dire que même si on tombe, on sait que l'État est là.
04:04Donc finalement, il n'y a pas de souci.
04:07Il faut garder ses droits, il faut absolument que ça soit toujours pérennisé dans le temps,
04:11mais il faut donner un but aux gens.
04:14Alors, pour ou contre ce jour férié en plus ?
04:16Voilà, je vais y venir.
04:18Alors, pour ou contre, moi, le souci, c'est que je ne peux pas être pour ou contre.
04:23Bien au contraire, comme dirait Coluche.
04:25Voilà, bien au contraire, parce que moi, il y a un gros problème, parce que je suis très attaché à la France, c'est l'égalité.
04:31C'est-à-dire qu'en 1956, à un moment donné, on enlève une journée d'un jour férié.
04:38Si c'est un jour patriotique, et bien là, qu'est-ce qu'on va dire à tous ces gens qui sont tombés pour la France,
04:45que ce soit civils ou militaires ?
04:47Et si on enlève un jour religieux, ça veut dire que là, aujourd'hui, dans notre calendrier,
04:53c'est les calendriers chrétiens, mais les autres religions à qui on a accordé, à juste titre,
05:00aussi des jours pour pouvoir exercer leur religion, à ce moment-là, on leur enlève aussi.
05:05Donc, c'est un principe d'égalité.
05:07Donc, il y a une grosse traite à travailler dans le mille-feuille administratif.
05:11Merci pour ce témoignage, voilà, concret, Kinouk.
05:14Regardez ce mois de mai en France, regardez ce joli mois de mai.
05:18On travaille, on est le seul pays au monde, on a le record du monde des jours fériés.
05:23Onze ! Onze ! C'est bien, on peut peut-être faire un bon effort.
05:27Mais ils ont moins de vacances, les Italiens, ils ont plus de jours fériés, mais moins de vacances.
05:31Où les Français se perçoivent petit à petit, c'est pas agréable, hein ?
05:35Ce qui les attend n'est pas agréable, faut pas leur raconter de crac.
05:38Où ils se perçoivent qu'il va falloir faire un effort ?
05:41Et notamment, un deuxième jour férié ne suffira pas.
05:46Et c'était il y a vingt ans déjà, le jour de Solari, c'était pour les personnes âgées.
05:49Et c'est appliqué de manière bizarre.
05:51Donc, il faut se mettre à travailler sérieusement,
05:54à redresser ce pays dans les cinq ou six années qui viennent.
05:57Il y a 30 ou 40 milliards à économiser chaque année.
06:00Chaque année, pas seulement sur le budget de 2025,
06:03à la va-vite avec Monsieur le Premier ministre.
06:06Donc si chacun est d'accord pour faire l'effort,
06:10y compris évidemment nos amis fonctionnaires,
06:12moi j'ai rien contre les fonctionnaires, simplement il faut qu'ils bossent quand même.
06:15Arrêtez avec ça !
06:16Comme tout le monde !
06:17Mais arrêtez avec ça !
06:18Pour conclure, les derniers...
06:19Les fonctionnaires de la région parisienne, pourquoi ils ne travaillent pas contre ce cœur ?
06:22Vous les connaissez, les fonctionnaires ?
06:23Quand vous fréquentez les hôpitaux, vous voyez qu'ils sont en train de travailler.
06:26Quand notre pays est frappé d'une tempête,
06:29quand vous voyez les électriciennes qui montent au piquet pour réparer le pays,
06:33on ne rend hommage aux fonctionnaires que quand on est frappé de plein fouet.
06:37Si, je veux changer les choses.
06:39Si, je veux changer les choses.
06:41La répartition de la richesse produite entre travail et capital.
06:44Discutons-en un peu !
06:46Je n'aurais pas aimé être...
06:47Vous avez été un grand patron de presse,
06:49je n'aurais pas aimé venir vous demander d'accompagner ça.
06:52Je le mets direct à la poubelle, l'article !
06:54Je pensais qu'il avait évolué.
06:57Vous êtes en très grande forme !
06:59C'est le nerf de la guerre !
07:01Il n'a pas changé !