Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h-14h, l'Europe 1-13h, avec Céline Giraud sur l'Europe 1 et pour décrypter l'actualité de ce mardi 29 octobre,
00:07Céline, vos deux chroniqueurs du jour sont là, il y a Paul Melun, écrivain essayiste et la journaliste essayiste, Laëtitia Strauss-Bonnard.
00:13Et on parle de cet absenteeïsme galopant dans la fonction publique qui est le viseur du gouvernement,
00:18qui propose donc d'aligner le nombre de jours de carence du public au privé, c'est-à-dire 3 jours.
00:23Il veut également payer 90% du salaire au lieu de 100% lors des arrêts maladie.
00:28Écoutez la réaction de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT sur BFM TV.
00:33Elle fustige le ministre de la fonction publique, Guillaume Casparian.
00:36Cette annonce, elle est vécue comme une insulte pour les plus de 5 millions de fonctionnaires,
00:41qu'on fait encore une fois passer, et pour des privilégiés, et pour des gens qui choisiraient d'être en arrêt maladie.
00:46Non, les députés disent que c'est une question d'équité aussi. Voilà, tout le monde traité de la même façon, ça revient au fond.
00:51Déjà, ça n'est pas les traités de la même manière que dans le privé, c'est les traités de moins bonne manière,
00:56puisque dans le privé, pour la majorité, l'écrasante majorité des salariés, c'est neutralisé.
01:00Et ensuite, les fonctionnaires ne demandent que ça, d'avoir des salaires alignés sur ceux du privé,
01:04puisque les fonctionnaires, ça fait 15 ans qu'ils subissent une violente perte de pouvoir d'achat.
01:09Il faut arrêter ce fonctionnaire bashing. Ce ministre de la fonction publique, visiblement, il déteste les fonctionnaires,
01:14parce qu'il multiplie les déclarations contre les fonctionnaires.
01:18Et Guillaume Casparian était ce matin sur RTL, il assume les propositions du gouvernement.
01:23J'assume de ne pas mettre le sujet sous le tapis, et j'assume de ne pas cacher la dérive de l'absentéisme
01:29que nous pouvons observer dans les chiffres, et j'assume de prendre ma part sur les économies budgétaires pour l'année prochaine.
01:35Les mesures que je propose ici permettent de rapporter au budget de l'État, ce sont des mesures qui permettent d'économiser
01:391,2 milliard d'euros l'année prochaine, dans le contexte que nous connaissons actuellement.
01:44Croyez-moi bien que je mesure bien la difficulté, je mesure bien les réactions que cela peut engendrer,
01:49je mesure bien que ça ne fait pas plaisir à tout le monde, je prends mes responsabilités en tant que ministre, et je l'assume.
01:54Et on retrouve tout de suite Jeanne, qui nous appelle au standard 01-80-20-39-21, bonjour Jeanne.
01:59Bonjour à vous Céline et le meilleur établissement, et bonjour à vos collègues, bienvenue sur le plateau.
02:07Merci Jeanne, alors vous nous écoutez à Brest, et vous vouliez réagir sur ce sujet ?
02:11Tout à fait, je trouve que madame Sophie Binet a beaucoup de culot,
02:16parce qu'à partir du moment où il y a comme à Brest,
02:21pléthore de recrutements de fonctionnaires territoriaux, il y a obligatoirement doublons et absentéismes.
02:28Je vois par exemple dans une métropole comme Brest, nous avons quand même 3500 fonctionnaires pour 200 000 habitants,
02:38c'est beaucoup, et je peux vous garantir que les fonctionnaires au restaurant ne font pas des heures supplémentaires,
02:47et ça, dès lors que pour acheter la paix sociale, c'est une forme d'aide sociale aussi, et de clientélisme,
02:57on recrute à tour de bras, on aboutit à ce genre de choses, on aboutit à cet absentéisme.
03:05Voilà, et il y a un discrédit qui pèse sur l'efficacité de l'action publique locale de ce fait là.
03:16C'est un problème d'encadrement ?
03:18Tout à fait.
03:20Merci Jeanne, merci Jeanne qui nous écoute à Brest, 0180 20 39 21 si vous souhaitez réagir.
03:26Laetitia, effectivement, Guillaume Casparian, il parle d'urgence budgétaire,
03:31parce qu'il pointe effectivement que le phénomène n'est plus marqué dans la fonction publique territoriale,
03:35à l'échec national, les fonctionnaires sont absents en moyenne 14,5 jours par an, contre 11,6 pour les salariés du privé.
03:43Ce n'est pas une décision qui est due au hasard, en fait, l'État fait des études sur ces sujets,
03:50et on sait qu'en gros, quand on augmente le nombre de jours de carence,
03:53et bien en effet, il y a moins d'arrêts maladie de très courte durée.
03:58Il faut plutôt le voir comme un mécanisme, quelque chose qu'on veut changer de façon structurelle,
04:04que comme une action qui serait de l'ordre de la critique personnelle à l'égard des fonctionnaires.
04:11Je pense qu'il faut un petit peu dépersonnaliser le débat, ça c'est la première chose.
04:16Ensuite, je me demande quand même si on ne pourrait pas faire la différence entre certains métiers,
04:22et d'autres métiers qui n'ont pas le même niveau de pénibilité,
04:26quand on est par exemple dans la fonction publique hospitalière,
04:29c'est déjà le cas, il y a des différences de statut,
04:33mais quand même j'ai l'impression qu'il y a une vision complètement homogène de la fonction publique,
04:38comme si tous les agents publics avaient des métiers similaires.
04:42Certains sont face aux usagers, mais d'autres sont plutôt dans la gestion administrative,
04:47donc on pourrait, à mon avis, aller un petit peu plus loin dans cette réflexion,
04:52ce qui m'amène à une remarque plus générale,
04:55j'ai l'impression que la fonction publique est assez en retard dans tout ce qui concerne l'innovation du management,
05:01sans vouloir employer des mots trop ronflants,
05:03mais il y a une façon de manager le travail au quotidien des fonctionnaires,
05:07qui parfois n'est pas tout à fait adaptée à ce qu'on peut faire aujourd'hui.
05:13Je vais prendre un exemple, le télétravail.
05:15Le télétravail n'est pas aussi développé dans la fonction publique qu'il l'est dans d'autres métiers.
05:20Dans le privé, on est en train de revenir dessus.
05:22On est à plus de 18 jours d'absence dans le milieu hospitalier, vous en parliez.
05:27Ça peut être dû à des raisons très particulières et de sous-effectifs notamment,
05:31mais sur le télétravail, par exemple, si vous prenez tout ce qui est police,
05:35le télétravail n'est pas accepté pour certains métiers,
05:39mais pour des raisons, je parle des gens qui sont dans des bureaux,
05:42pas des gens qui sont sur le terrain,
05:44pour des raisons de sécurité, nous dit-on.
05:46Mais dans le privé, vous avez beaucoup de métiers qui sont très exposés à des risques de sécurité
05:51et qu'on peut réaliser en télétravail.
05:53J'ai l'impression que là, on ne prend pas tout à fait soin des fonctionnaires
05:56en ne leur accordant pas cette flexibilité.
05:58Vous savez bien que quand on a la flexibilité...
06:00Mais il y a eu urgence budgétaire, parce que le gouvernement le dit,
06:02on pourrait faire une économie de 1,2 milliard d'euros
06:04en alignant le public sur le privé.
06:06Je pense que c'est a priori une bonne chose si on a besoin de ces sommes-là,
06:10mais à mon sens, il manque une réflexion de long terme sur ce qu'est le travail aujourd'hui
06:14dans la fonction publique.
06:16Je pense qu'on est plutôt dans l'urgence là, actuellement.
06:18On a la sensation qu'on cherche des sous partout.
06:20Oui, j'ai l'impression aussi, vous avez raison Céline, qu'on est en train de chercher des sous partout.
06:22Mais moi je suis un peu comme Madame Binet là-dessus.
06:24Je n'aime pas trop qu'on oppose les salariés du privé et ceux de la fonction publique.
06:28Pourquoi ?
06:30Parce que je trouve qu'il y a un certain nombre de fake news, de rumeurs sur les fonctionnaires.
06:34Lesquels ?
06:36Il y a des choses, j'entends parfois certains économistes ou certains politiques
06:40nous faire comprendre que certains fonctionnaires sont un peu feignants.
06:42Des choses comme ça.
06:44Des préjugés que moi je désapprouve.
06:46Et effectivement, il y a fonctionnaires et fonctionnaires.
06:48Il y a beaucoup de gens aussi, je pense effectivement à l'hospitalière,
06:50à nos policiers, forces de l'ordre.
06:52Je ne pense pas que ce soit eux qui soient visés pour le coup.
06:54Oui, mais c'est pour ça.
06:56Il y a peut-être un problème dans ce pays
06:58avec la bureaucratie,
07:00avec les superstructures administratives,
07:02une sur-administration,
07:04notamment dans les collectivités territoriales.
07:06Les doublons dont parlait Madame Jeanne.
07:08Oui, pourquoi pas.
07:10Il y a un point rouge quand même sur les collectivités territoriales
07:12qui est pointé à juste titre.
07:14Oui, Bruno Le Maire, dans son testament
07:16avant de quitter Bercy,
07:18avait dit,
07:20son homélie, l'homélie du père Le Maire,
07:22il nous avait dit, il nous avait alerté
07:24sur les collectivités territoriales.
07:26Donc là-dessus, pourquoi pas ?
07:28Ensuite, sur l'histoire des jours de carence,
07:30il faut faire attention là aussi avec les conventions collectives.
07:32Dans beaucoup d'entreprises,
07:34les entreprises payent ces jours de carence.
07:36Donc il ne faudrait pas non plus arriver à une situation
07:38où ce serait finalement pire
07:40pour les fonctionnaires qui, eux, n'auront pas de possibilité de compensation
07:42face à des personnes dans le privé
07:44qui auraient ces compensations.
07:46Moi, je pense qu'il faut être prudent.
07:48Peut-être qu'il faut réfléchir
07:50à la masse salariale des fonctionnaires,
07:52à ce que ça occasionne dans le budget de l'État,
07:54dans les collectivités territoriales, ça je veux bien.
07:56En revanche, de grâce,
07:58évitons d'opposer les uns aux autres
08:00et ne considérons pas que les fonctionnaires
08:02feraient beaucoup moins que les autres.
08:04Et là aussi, effectivement, on pourrait se questionner
08:06sur, plus généralement, le rapport, le bien-être
08:08au travail des fonctionnaires.
08:10Il y a beaucoup de fonctionnaires qui ne sont pas heureux dans leur travail.
08:12Du reste, beaucoup de salariés du privé aussi.
08:14Donc, ça, c'est des questionnements
08:16qui peuvent recouper les deux
08:18et qui, j'espère, vont interroger, y compris au ministère du Travail.
08:20Et ça n'a pas fini de nous faire parler
08:22sur Europe 1, bien sûr.
08:24Et ce soir, avec Pierre Devineau,
08:2619h21, Europe 1 soir, il en est sûr, c'est sûr.
08:28Merci beaucoup, Laëtitia Poelmelin.
08:30Rétablissez-vous bien, Céline.
08:32Du lait chaud et du miel.
08:34Merci à tous.
08:36C'était Céline Giraud sur Europe 1.
08:38Et sur Europe 1 du lundi au jeudi à 8h20.
08:40Dans Europe 1 Matin, ne manquez pas l'édito internationale
08:42de Vincent Hervouet, l'actualité en dehors
08:44de nos frontières, la géopolitique mondiale
08:46et les dynamiques complexes des relations
08:48internationales. Vincent Hervouet vous offre
08:50une analyse approfondie des événements
08:52qui façonnent notre monde. L'édito internationale
08:54chaque matin, donc, sur Europe 1
08:56et en replay, quand vous voulez, sur Europe 1.fr
08:58et l'application Europe 1.
09:00Restez bien avec nous. La suite, c'est avec Christophe Ondelat.
09:0214h-15h, Ondelat raconte.
09:04Excellent après-midi sur Europe 1.