Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h-14h, Europe 1-13h, avec Cacéline Dirault sur Europe 1 et aujourd'hui Céline, le chef du service politique de Valeurs Actuelles, Sébastien Lignier, le chroniqueur politique Jean-Claude Tassier.
00:12Les annonces de revalorisation des retraites par Laurent Wauquiez sèment le trouble au sein de la majorité.
00:17Alors je rappelle que le gouvernement avait d'abord proposé de décaler de 6 mois l'indexation des retraites sur l'inflation pour économiser environ 4 milliards d'euros.
00:26Elle devrait être finalement revalorisée de la moitié de l'inflation dès le 1er janvier.
00:31On va écouter Laurent Wauquiez, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée Nationale, il était sur TF1 le 20h hier soir.
00:37La première chose c'est qu'il y aura bien une revalorisation des retraites dès le 1er janvier pour toutes les retraites.
00:42Elle sera à peu près de la moitié de l'inflation mais elle concernera tous les retraités.
00:46La deuxième chose ensuite c'est qu'au 1er juillet il y aura une deuxième revalorisation, cette fois-ci pour les retraites les plus modestes.
00:53Avec un objectif c'est de les protéger intégralement de l'inflation pour on va dire les retraites modestes de notre pays.
01:01Alors en termes de seuil ça signifie quoi ? On a essayé de prendre un seuil qui soit objectif et donc ce qu'on a choisi c'est le SMIC.
01:07Toutes les retraites en dessous du SMIC seront intégralement protégées de perte de pouvoir d'achat.
01:11C'est 44% des retraités qui seront concernés près d'un retraité sur deux qui sera protégé par ce bouclier anti-inflation.
01:18Laurent Wauquiez ministre du budget ? Mais non c'est Laurent Saint-Martin le ministre du budget et il assume le fait que ces annonces ne soient pas proclamées par un membre du gouvernement.
01:26Ce qui n'est pas du goût de Mathieu Lefèvre député Ensemble pour la République et de Patrick Cannaire président du groupe socialiste au Sénat.
01:32Évidemment l'issue d'un accord entre le gouvernement et le groupe de la droite républicaine.
01:37La question était de savoir effectivement qui allait annoncer quand mais j'ai envie de vous dire ça pardon c'est quand même un sujet qui intéresse assez peu de monde.
01:45Ce qui compte c'est de savoir comment est-ce que les petites retraites évoluent.
01:49Sur la forme je suis très surpris moi je pensais que le gouvernement gouvernait et le parlement parlementait.
01:54Monsieur Wauquiez participe d'une forme de cacophonie budgétaire mais ce qui est important c'est que sur le fond les retraités soient présents.
01:59C'était pas à lui de l'annoncer c'est ça ? Non c'était au gouvernement de l'annoncer évidemment.
02:02Moi quand j'ai entendu cela j'ai dit tiens il y a un truc qui va pas bien dans le pays c'est pas normal.
02:07C'est même une faute politique pour le gouvernement de laisser un membre de la majorité et pas n'importe lequel candidat potentiel en 2027 dire ce que la France doit faire vis-à-vis des retraités.
02:18C'est du grand n'importe quoi.
02:20Alors je rappelle qu'on vient d'entendre Laurent Saint-Martin dans Le Hendre le ministre du budget puis Mathieu Lefebvre député Ensemble pour la République et Patrick Cannaire président du groupe socialiste au Sénat.
02:28Jolie cacophonie Sébastien Lignier.
02:30Oui mais au-delà de la tambouille politicienne je pense que chacun jugera le caractère un peu ridicule de tout ça et de ce qu'on vient d'entendre.
02:37Moi en fait je me place dans la tête d'un électeur de droite mais là j'hallucine.
02:42C'est-à-dire que la droite qui est censée incarner la rigueur budgétaire, l'assainissement des comptes publics,
02:48qui nous fait des leçons depuis 7 ans enfin plutôt qui fait des leçons au gouvernement depuis 7 ans sur la gabgie économique,
02:54sur les caisses qui sont cramées, sur le fait qu'on a 25 milliards d'euros à trouver par an
02:59et la première mesure forte qu'on entend du responsable et de la figure tutélaire des républicains c'est encore des gages aux retraités.
03:07Mais c'est l'inverse de ce qu'il faut faire.
03:10Mais vous oubliez un détail quand même, c'est que le financement est là.
03:15Mais comment ça ?
03:16Le financement, il y a trois associations qui ne servent pas à grand chose.
03:20Que l'on regroupe ou que les républicains pardon...
03:23Mais c'est les agences, vous voulez parler de l'agence.
03:25Pardon ?
03:26Les associations.
03:27Oui, les agences si vous voulez.
03:29Bon, on ne va pas s'engueuler sur les mots.
03:32Ce sont des associations, ce sont des agences qui gagent de l'argent et qui ne servent pas à grand chose.
03:37Regroupement et économie.
03:39Donc le financement est en face, le coût de cet arrangement sur la retraite.
03:44De la droite on attend un discours sur l'allongement du temps de travail, l'allongement des années de cotisation.
03:49On n'attend pas encore une sortie de chèque alors que quand même je tiens à rappeler que les dépenses liées aux pensions de retraite,
03:56c'est 15% du PIB français annuel.
03:59C'est la plus grosse dépense publique.
04:01C'est 50% de la dépense des prestations sociales qui sont évidemment la première dépense française.
04:0650% du budget c'est les prestations sociales.
04:08Et donc c'est là-dedans qu'il faut couper.
04:11J'ai l'impression de sortir d'un coma mais pour moi traditionnellement,
04:16la gauche allait défendre, allait dépenser, allait sortir le chèque.
04:19La droite était là pour compenser, pour dire attention on a 25 milliards d'euros à trouver par an.
04:26Pourquoi ils le font alors ? Pour quelles raisons ?
04:28Parce qu'il y a une réserve électorale qui s'appelle les retraités.
04:33Vous ne pouvez pas gagner une élection présidentielle si vous ne surperformez pas chez les retraités.
04:37C'est une vision extrêmement cynique.
04:39Vous vous annoncez que vous souhaitez que la droite se soit battue parce qu'elle aura fait du dégât au cœur de son électorat.
04:48Il y avait quelque chose qui était discutable dans les décisions entre guillemets de M. le Premier Ministre Barnier.
04:56C'était qu'apparemment tout le monde était mis aux économies, aux restrictions sur les retraités.
05:04M. Fauquier a trouvé une entente avec le Premier Ministre pour que l'on limite cette réforme aux plus défavorisés.
05:16Ça me paraît être une excellente chose.
05:18Ça devait coûter 8 milliards d'euros au total, ça en coûtera finalement 5.
05:21Oui, ça fait quand même quelques économies, même si encore une fois je suis d'accord avec toi.
05:25Il faudrait en effet que la droite se préoccupe à son heure et dans peu de temps si possible,
05:32des grandes réformes structurelles nécessaires si on veut que ce pays se redresse.
05:36C'est une évidence.
05:38M. Fauquier n'est pas chef du gouvernement, on va voir ce que tout ça va donner.
05:44Pour l'instant on va bricoler un budget.
05:47D'ailleurs c'est cet après-midi que ça se passe à l'Assemblée Nationale.
05:50Je crains hélas que le spectacle continue.
05:52Néanmoins, les choses sérieuses commenceront pour le budget de l'année prochaine.
05:57Pour le moment, effectivement, le spectacle qui est donné n'est pas très encouragé.
06:02Je dis simplement que si vous placez dans la tête d'un électeur libéral, profondément libéral,
06:08et je pense qu'il y en a encore dans ce pays,
06:10un électeur libéral, il se dit mais elle est où aujourd'hui la voie libérale dans cette Assemblée ?
06:15Demandez à M. Barnier !
06:17Non mais M. Barnier n'est pas libéral.
06:19C'est un centriste mou depuis 40 ans.
06:21C'est normal qu'il ne fasse pas un gouvernement libéral.
06:24Je ne parle pas simplement du gouvernement, je parle de l'ensemble de l'Assemblée.
06:26Quand même le parti qui est censé se rapprocher le plus proche d'un pseudo-libéralisme économique
06:31en vient à donner des chèques, encore une fois qu'il va falloir...
06:36C'est financé.
06:37On le dit, oui, c'est la grande question, c'est un financement.
06:39Mais ça vous gêne donc...
06:41Prisca Thébdeau s'est étonné qu'il n'y ait pas, en face de chaque ligne,
06:43il y a normalement une dépense, une recette.
06:45Mais c'est financé !
06:47Il m'a expliqué hier soir sur TF1.
06:49Mais je reconnais qu'il y aura beaucoup d'autres choses à faire, chers camarades.
06:53Beaucoup, beaucoup, beaucoup.
06:55Néanmoins, là, on bricole, on est en train d'essayer de bâtir.
06:58C'est sûr que ce n'est pas populaire d'arriver aujourd'hui,
07:00quand on est Laurent Wauquiez et qu'on essaye de se placer politiquement,
07:03d'arriver et de faire le père Fouettard et de dire
07:05« bon, maintenant, il va falloir serrer sa ceinture ».
07:07Non, il n'a pas fait l'inverse !
07:09Non, je dis que ce n'est pas facile d'arriver dans cette posture.
07:11Mais il y a un moment donné, je pense qu'il faut avoir un discours de vérité.
07:14Il y a trop peu de gens à droite qui tiennent ce discours.
07:17On l'entend un petit peu chez David Lysnard, des gens qui vous disent
07:20« à un moment donné, il va falloir payer ».
07:22C'est terrible, il va falloir se serrer la ceinture.
07:24Tout le monde va devoir se serrer la ceinture.
07:26On est parfaitement d'accord, et ça va durer plusieurs années.
07:29Pour le moment, Wauquiez n'est pas au pouvoir, et Lysnard non plus d'ailleurs.
07:33On va voir comment les choses vont s'en donner.
07:36Pour déjà convaincre les Français qu'il va y avoir de gros efforts à faire.
07:40Il me semble qu'on annonce plutôt à l'heure actuelle, je ne dirais pas une crise sociale,
07:44mais que les syndicats ne sont pas du tout sur cette ligne.
07:47Ils veulent d'abord faire grève, comme d'habitude, me direz-vous.
07:50SNCF remelote, Jean Past et des meilleurs, même Air France.
07:53Donc, pour le moment, le pays n'est pas prêt.
07:56Le pays n'est pas prêt.
07:57Il va falloir probablement que les élections, je l'espère de tout cœur,
08:01délivrent autre chose, un mandat clair pour réformer ce pays.
08:05Si ce n'est pas le cas, bienvenue au FMI dans quelques mois.
08:08Avec à l'heure Wauquiez qui joue sa carte à fond.
08:10Oui, évidemment.
08:12C'est un cavalier seul qui fait.
08:14Mais d'un point de vue purement stratégie politique, je comprends l'idée.
08:18Si on reste, je pense que l'un des drames de la droite,
08:21c'est d'avoir fait simplement de la stratégie politique depuis 15 ans,
08:24et de ne pas avoir un petit peu pensé au-delà.
08:26Là, il essaie d'incarner quelques choses,
08:28parce qu'il y a un problème d'incarnation, effectivement,
08:30chez les Républicains.
08:31Le problème d'incarnation à droite, ça fait 15 ans qu'on en parle.
08:33Où sont les macronistes ?
08:36On se posera la question demain !
08:37On a commencé le chapitre en disant que les macronistes sont pleins de troubles.
08:41Jean-Claude Assiet, Sébastien Ligné, merci infiniment pour ce décryptage.
08:44Je serais bien restée encore une heure avec vous, vraiment.
08:46Et ce soir, il y a Pierre Devino qui remet ça.
08:48Donc, évidemment, à 19h, il reviendra sur ce sujet avec toute son équipe.
08:51Merci à tous et à demain.
08:52Exactement, et Pierre Devino qui reçoit ce soir le dessinateur de presse
08:56plantu dans Europe Unsoir de 19h à 21h.
09:00D'ici là, passez une excellente après-midi
09:02avec Christophe Ondelat de 14h à 15h.
09:05C'est Ondelat Raconte et c'est sur Europe Unsoir.