• il y a 2 mois

Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:0013h51. Le dernier sujet que je souhaitais aborder avec vous, c'est évidemment Michel Barnier. Premier déplacement officiel ce matin à l'Institut national de l'énergie solaire à l'INES au Bourget.
00:10Et il s'est exprimé il y a quelques minutes, toujours pas de gouvernement, mais le Premier ministre laisse la porte ouverte et compte discuter avec tout le monde.
00:17J'ai dit que j'étais prêt à recevoir tout le monde et je travaillerai avec tout le monde. J'ai dit dès le premier mot sur le perron de Matignon que je veux travailler dans le respect du Parlement et de toutes les forces, je dis bien toutes les forces politiques.
00:29Je suis maintenant le Premier ministre de tous les Français, où qu'ils habitent, où qu'ils soient. Ces millions de personnes, qu'ils aient voté pour l'extrême-gauche, le Front populaire ou le Front national, le Rassemblement national,
00:42ou qu'ils aient voté pour d'autres formations comme la mienne ou la majorité sortante, sont des gens qui ont voulu dire quelque chose. Donc on va écouter tout le monde.
00:51Voilà, tout le monde, Michel Barnier, toutes les sensibilités. C'est un propos très consensuel. Je pense qu'il ne se mouille pas beaucoup sur ce coup-là.
00:58Mais avec Gabriel Attal ou pas ? Parce qu'on sent que le mariage est un peu forcé, de plus en plus, après le divorce peut-être.
01:04Michel Barnier, de toute façon, c'est l'anti-Gabriel Attal sur tous les plans. Et dès la première rencontre, dès la passation, on a senti quand même qu'ils étaient à fleurer mouchetée mais à couteau tiré.
01:16C'était quand même assez compliqué. Là, il faut voir que Michel Barnier vit sa dernière période de grâce.
01:22Là, pour le moment, déjà tout le monde est encore sur l'idée, pour beaucoup en tout cas à droite, que ouf, ce n'est pas le nouveau front populaire, ouf, une solution a été trouvée.
01:31Tout le monde s'accorde à trouver Michel Barnier élégant, charmant, respectueux, etc. Mais vous savez la phrase du cardinal de Rennes,
01:36« Nul ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens ». D'ici la semaine prochaine, il va falloir qu'ils sortent de l'ambiguïté.
01:40Qu'ils disent, lui sera ministre de ça, lui sera ministre de ci, de ça. Et là, à mon avis, les coups vont partir et ça va être difficile.
01:48D'autant que Gabriel Attal dit ne pas vouloir brader ses valeurs. Notre engagement ne peut être tenu pour acquis.
01:55Il y a quand même une notion de résister, de ne pas aller...
02:00Peut-être même une forme d'aigreur. Rappelons que Gabriel Attal ne voulait pas de cette dissolution.
02:03Si il n'y avait pas eu de dissolution, il serait encore Premier ministre.
02:06Donc il y a peut-être ça aussi. La situation lui convient ? Non. Est-ce que Gabriel Attal va rester au gouvernement ? Probablement non.
02:13Donc il y a peut-être une forme d'aigreur aussi.
02:16Et est-ce que Gabriel Attal ne roule pas aussi pour lui désormais ? Il joue sa propre partition.
02:20Tous les politiques roulent pour eux.
02:22Il y a quand même une différence majeure entre Michel Barnier et Gabriel Attal, c'est que Michel Barnier, c'est quand même un peu son bâton de maréchal.
02:28Il est plus, je ne sais pas, lui faire offense que de dire qu'il est plus sur la fin de sa carrière qu'au début.
02:33Il n'en est pas de même de Gabriel Attal. Et puis, Gabriel Attal, a-t-il apprécié les petits tacles de Michel Barnier ?
02:41Il en est moins sûr quand Michel Barnier lui fait remarquer qu'il a eu un temps de Premier ministre très court.
02:45Je ne peux plus citer la phrase exacte, mais il lui a fait gentiment remarquer.
02:49Il est possible que Gabriel Attal garde ça dans sa mémoire.
02:56Alors oui, il a tout intérêt à jouer sa propre partition et il est probable qu'il le fera.
03:03Est-ce qu'il a envie de s'embarquer dans ce qui est quand même une aventure ?
03:06Je ne vais pas dire que c'est le radeau de la Méduse, mais en tout cas, ça risque d'être une traversée un peu compliquée.
03:11Est-ce qu'il a envie d'embarquer ? C'est risques et périls.
03:15Sarah Salmane, sur les institutions Gabriel Attal ?
03:18En fait, ils ont tous la même ambition, rentrer au gouvernement, avoir le poste le plus haut possible.
03:22Vous prenez un politique, celui qui vous dit je fais ça pour l'intérêt général, franchement, il y en a, mais c'est vraiment une minorité.
03:27Soit ils roulent pour être ministre, ils veulent tous rentrer au gouvernement, ils sont tous disponibles, on est ravis de l'apprendre.
03:32Soit ils veulent être premier ministre, le poste est pris.
03:34Soit ils visent 2027, comme Edouard Philippe, ils sont déjà en 2027 dans leur tête.
03:38Pourquoi Gabriel Attal, sous l'exception, effectivement, il joue sa partition.
03:42Il y a certains parlementaires, un prof d'Emmanuel Macron, qui disent qu'il pourrait censurer même Gabriel Attal.
03:47C'est-à-dire qu'il risque...
03:48Michel Barnier ?
03:49Oui, c'est ça.
03:50Gabriel Attal puisse censurer Michel Barnier ?
03:52Je pense que c'est une possibilité.
03:53Il y a une fracture au sein des macronistes.
03:55De toute façon, il y a ceux qui sont partants et ceux qui sont méfiants.
03:58La macronie impose.
04:00Alors ça, ce serait quand même un coup de théâtre sévère.
04:05Moi, je crois que Gabriel Attal a été boosté par son passage à l'éducation nationale.
04:12Tout le monde s'est accordé à dire...
04:14Bon, il n'a pas résolu tous les problèmes, loin s'en faut, mais il a fait preuve de fermeté.
04:19C'est une vertu tellement rare aujourd'hui que tout le monde lui a tressé des couronnes de laurier.
04:23Il faut capitaliser sur ce succès, je pense.

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