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00:0021h, les informés, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
00:04Bonsoir à tous, bienvenue dans les informés.
00:07Du soir, votre rendez-vous de décryptage.
00:09Jean-Père, mon français.
00:10Décryptage et débat tous les soirs à la radio sur France Info et sur le canal 27.
00:15Bonsoir, Agathe Lambret.
00:16Bonsoir.
00:17On parle de quoi ce soir ?
00:18Le budget a été rejeté à l'Assemblée sans grande surprise.
00:23Un budget métamorphosé par la gauche, rejeté grâce à l'opposition du RN.
00:30Ce texte dont la fragile majorité ne voulait pas.
00:34Quelles conséquences ?
00:36Les retraites seront bientôt revalorisées sur l'inflation au 1er janvier.
00:40En partie, une annonce faite non pas par le Premier ministre,
00:43mais par Laurent Wauquiez, le patron des députés de droite.
00:47Pourquoi lui ?
00:48Est-ce une faute politique ?
00:50Qu'est-ce que cela impliquera concrètement pour les retraités ?
00:54Enfin, un an après l'annonce par Gabriel Attal du choc des savoirs,
00:58la nouvelle ministre de l'Éducation détaille son plan.
01:01Parmi les mesures, le brevet obligatoire pour passer en seconde.
01:06Est-ce pertinent ?
01:07Que reste-t-il sinon des annonces de l'ancien Premier ministre ?
01:10Voilà pour le programme et pour en parler ce soir.
01:12Nos informés Christophe Jacques-Uvizine, directeur de la rédaction des Echos.
01:16Élisabeth Ptolomé, journaliste politique à Politico.
01:19Stéphane Zumsteig, directeur du département politique et opinions de l'Institut Ipsos.
01:24Et Anthony Cortès, journaliste politique à l'Humanité.
01:27Merci à tous les quatre d'être là.
01:28Les informés, c'est parti.
01:32Et c'est donc une première.
01:34Le volet recette du budget 2025 a été rejeté par l'Assemblée tout à l'heure, Agathe.
01:38Un vote sans appel.
01:39Les députés ont largement voté contre avec 362 voix.
01:43Un front renversé.
01:45La gauche qui avait largement modifié le texte à voter pour
01:49quand les députés de la coalition gouvernementale ont rejeté le projet de loi de finances
01:53avec les voix du Rassemblement national.
01:55Écoutez le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, à l'issue du vote.
01:59Il est important que ces débats n'aient pas servi à rien.
02:02J'ai confiance dans l'esprit de responsabilité collective du Parlement dans son ensemble
02:07pour trouver un budget à notre pays.
02:10Un budget qui permette de redresser nos côtes publiques.
02:12Mais un budget qui ne matraque pas nos concitoyens et nos entreprises par l'impôt.
02:16Et un budget tout simplement qui soit conforme au droit.
02:18Je vous remercie.
02:18Le gouvernement est-il soulagé finalement ?
02:21Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ?
02:22Le budget rejeté, Elisabeth Ptolomé, pas une surprise bien évidemment.
02:27Non, ce n'est pas une surprise puisque le budget de la Sécurité sociale
02:30qui a déjà été voté il y a quelques jours avait lui aussi été rejeté
02:34avec la même forme de coalition.
02:36C'était le Rassemblement national, les députés de droite et du Bloc central
02:39qui l'avaient rejeté pour à peu près les mêmes raisons qu'ils ont rejeté
02:42aujourd'hui la partie recette du projet de loi de finances pour 2025.
02:46Maintenant, qu'est-ce qu'il va se passer ?
02:47Alors il faut savoir, c'est un peu technique, mais que le budget s'examine en deux parties.
02:51Il y a d'abord les recettes et pour examiner la deuxième partie qui est celle des dépenses,
02:54il faut que la première partie, celle des recettes donc, soit votée.
02:57Ce n'est pas le cas, elle a été rejetée.
02:59Donc le texte va prendre la direction du Sénat, de la chambre « raisonnable »
03:04puisque là-bas c'est une majorité de droite avec laquelle Michel Barnier
03:08et la plupart des ministres du gouvernement ont plus l'habitude de travailler.
03:11Ce n'est pas pour rien aussi qu'on dit que les sénateurs sont très sages.
03:14Donc on va revenir à la copie originelle du gouvernement.
03:17Les sénateurs vont repartir quasiment de zéro pour examiner ce texte.
03:21Et puis, on peut imaginer que c'est au sein du Sénat
03:23que le gouvernement va tenter de trouver des compromis,
03:26de réajuster peut-être la copie qu'il avait présentée au mois d'octobre dernier.
03:30— Réajuster Christophe Jacubizine. Donc en fait, on repart à zéro maintenant.
03:33— C'est le budget saison 2. On est reparti sur de bonnes bases, j'espère, en tout cas,
03:37parce que là, c'était quand même un budget qui prévoyait 35 milliards d'euros d'impôts supplémentaires,
03:42en plus de ce qui était proposé par le gouvernement
03:44où il y avait déjà pas mal d'impôts en plus, 20 milliards.
03:46Donc on va pouvoir rediscuter, on l'espère sereinement au Sénat,
03:51sur toutes ces hausses d'impôts prévues par le gouvernement.
03:53Je les rappelle, notamment...
03:55D'ailleurs, le gouvernement a commencé à amender son budget à la fois le PLFSS et peut-être le PLF.
04:00Le PLFSS, c'est le budget de la Sécurité sociale, avec cette annonce aujourd'hui du coût de rabot
04:06plus petit que prévu, finalement, sur les allègements de charges.
04:08C'était important parce que vous savez que les entreprises ont fait valoir au gouvernement
04:12que baisser les allègements de charges sur les bas salaires,
04:16c'était risquer d'augmenter le chômage.
04:18Vous savez que les plans sociaux se multiplient, on aura l'occasion d'en parler.
04:20Et donc ce premier geste du gouvernement qui veut dire
04:23on va pas faire 4 milliards d'économies sur les allègements de charges,
04:26mais seulement 2 milliards, notamment sur les salaires au niveau du SMIC ou 1,2 SMIC,
04:30on va pas raboter les allègements de charges sur les bas salaires.
04:34C'est déjà un premier pas.
04:35L'autre pas qu'on espère de la part peut-être du Sénat,
04:38c'est de revenir sur l'impôt sur les sociétés qui va être augmenté.
04:42Là encore, je vous l'avais dit la fois dernière,
04:44ça va frapper en particulier les entreprises qui ont une activité en France,
04:49qui ont des usines en France, qui font des bénéfices en France.
04:51Ce sont celles-là qui vont être taxées et qui vont être incitées,
04:55invitées à faire partir leurs activités à l'étranger pour payer moins d'impôts.
05:00On sent une forme de soulagement de votre part que ça se passe comme ça.
05:04On peut le dire.
05:06En tout cas, économiquement, puisque je suis là pour incarner une forme de bon sens économique,
05:12si on veut baisser le chômage et si on veut garder les usines en France, c'est mieux.
05:15Alors, soulagement à ma gauche, en l'occurrence, donc à droite de l'écran.
05:19Anthony Cortez, à l'Humanité, qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
05:22De mon côté, ce n'est pas du soulagement, c'est plutôt de l'inquiétude.
05:24Bien au contraire, ça ne va pas vous étonner.
05:26Justement, il faut rappeler d'abord qui sont les responsables de la situation économique et fiscale.
05:31Aujourd'hui, c'est le camp présidentiel qui a ramené la dette à plus de 1 000 milliards d'euros,
05:37qui a ramené le déficit à plus de 6 %.
05:39Et malgré cela, malgré cette situation et cette politique irresponsable qui a été menée,
05:45on ajoute de l'irresponsabilité en rejetant les recettes proposées, notamment par la gauche.
05:49Il faut savoir que la gauche a proposé près de 58 milliards de recettes supplémentaires
05:53avec des taxes diverses qui toucheraient les plus aisés pour la plupart.
05:58On peut en citer quelques-unes.
05:59La taxe Zucman qui consiste à taxer à hauteur de 2 % la fraction du patrimoine
06:05qui est supérieure à 1 milliard d'euros.
06:06Il y aurait un renforcement de l'exit tax.
06:09Il y aurait un ISF climatique, par exemple.
06:13Tout cela est balayé.
06:15On refuse de taxer les plus riches pour revenir à la case départ.
06:19Et on se demande pourquoi avoir perdu tout ce temps, finalement,
06:23pour rejeter le travail parlementaire qui a été fait pendant de longues semaines.
06:27Juste sur ce sujet, le rapporteur du budget à l'Assemblée dit qu'il n'y a pas autant de recettes que ça
06:32et que finalement, il n'y aurait que 12 milliards de recettes vraiment réalistes
06:35dans ces propositions rajoutées par le nouveau Front populaire.
06:37Ils disent que la plupart des mesures, sinon, sont mal écrites ou anticonstitutionnelles
06:41ou vont contre le droit européen.
06:43Mais il y a débat, effectivement, entre les deux camps.
06:45Il y a débat et Eric Coquerel dit tout le contraire.
06:47Oui, et vous appuyez sur un point important qui agace même au sein du socle commun.
06:52C'est pourquoi avoir attendu tout ce temps, tout ça pour ça, finalement.
06:56Même les macronistes sont désolés parce qu'en fait, ils se disent que s'il y avait eu un 49-3,
07:00au moins, ils auraient pu négocier les amendements pris par pris.
07:05Ils auraient pu poursuivre l'examen du texte alors que là, ça coupe court à tout débat.
07:11Effectivement, comme le disait Elisa, la partie dépenses, ils ne pourront pas l'étudier.
07:17C'est le Sénat qui a la main maintenant sur le budget et qui pourra en faire ce que veulent les sénateurs
07:25avec la commission de mixe maritaire.
07:26Ensuite, l'Assemblée nationale sera confrontée à un 49-3, mais final.
07:32Donc finalement, cette méthode de Michel Barnier, elle agace même dans son propre camp.
07:38Est-ce que vous pensez, Stéphane Zoumsteig, que c'est lisible pour l'opinion ?
07:41Parce que là, en filigrane, on se dit que c'était peut-être le plan de Michel Barnier,
07:45qu'on en arrive à cet impasse-là, que ça a Yossina avec une copie vierge à refaire.
07:51Est-ce que c'est lisible pour l'opinion ?
07:52Non, bien sûr, ça rajoute de la confusion à la confusion.
07:55Déjà, on a eu l'occasion d'en parler.
07:57Ce budget qui, au début, sur son idée générale, était relativement bien accepté par l'opinion,
08:01très vite s'était vu taxé d'insincérité.
08:04Rappelez-vous, on parlait de taxer les super riches et les super profits des entreprises.
08:08On se rendait compte que finalement, tout le monde allait être impacté.
08:10On parlera tout à l'heure des retraites et la décision du gouvernement, bien sûr.
08:14Ça joue de la confusion à la confusion.
08:15Le pari, très bien, le choix tactique du Premier ministre de ne pas partir au 49-3 tout de suite,
08:20il se défend aussi.
08:21Parce que qu'est-ce qui a usé la majorité précédente ?
08:24De 2022 à 2024, c'est ce sentiment, cette suspicion de brutalité.
08:28Rappelez-vous ce qu'on disait à l'égard d'Elisabeth Borne
08:30durant le débat sur la réforme des retraites.
08:33Mais aussi, je crois qu'il y avait eu 11 49-3 au total
08:36sous les différents gouvernements d'Elisabeth Borne.
08:40Tout ça avait quand même contribué à abîmer le capital politique dont elle disposait,
08:44et le Président de la République également,
08:46avec cette façon de faire de la politique très verticale.
08:50Là, l'idée, ce n'était pas forcément de piéger les oppositions,
08:53même s'il n'y a aucun gagnant dans la séquence
08:55à laquelle on a pu assister ces dernières semaines.
08:57C'était quand même de laisser un peu de temps,
08:59en tout cas pour ne pas écorner sa propre image,
09:01et essayer de rester le plus longtemps possible.
09:03Je parle de Michel Barnier, évidemment,
09:04en concordance, en toute logique, avec le discours de politique générale,
09:09où il avait décidé de faire de la politique autrement.
09:11S'il avait décidé de sortir, de dégainer un 49-3 immédiatement,
09:16ça aurait été très très mal accueilli,
09:17et je pense que ça aurait aussi suscité la furore du reste de la classe politique.
09:19Juste un tout petit mot, je parle sous le contrôle d'Elisabeth Hollomé.
09:23Quand on vote un budget,
09:24quand un gouvernement passe un budget par la casse 49-3 en force,
09:30quand il y a un 49-3, en fait,
09:31ça en enchaîne presque une dizaine automatiquement.
09:34Oui, c'est ça, c'est pour les différentes parties,
09:37notamment quand on dégaine un 49-3.
09:39C'est juste pour rebondir sur le fait que vous disiez tout à l'heure
09:40qu'elle avait dégainé une dizaine de 49-3.
09:42En fait, quand vous en sortez un pour le budget,
09:44il y en a quasiment dix d'un coup.
09:45Voilà, c'est un bouquet de fleurs.
09:47Pour préciser ça.
09:49Ce qui est certain, c'est qu'on est dans un contexte
09:51où ça a beaucoup discuté.
09:53Au final, il ne se passe pas grand-chose
09:54et qu'il y a une espèce de blouse qu'on sent monter,
09:57notamment chez les macronistes.
10:00En tout cas, ils n'ont pas très bien vécu toute cette séquence.
10:03Je le disais, ils en veulent à Michel Barnier
10:04d'avoir fait durer les débats pour rien.
10:06Ils ont l'impression qu'ils n'ont pas eu leur mot à dire.
10:09D'ailleurs, ils ont été totalement absents des bancs de l'hémicycle.
10:12Je crois qu'il y avait seulement un quart des députés de la majorité
10:14qui ont fait l'effort d'être présents,
10:15puisque de toute façon, ils avaient l'impression
10:17que leur vote ne servait à rien.
10:18Par ailleurs, ils ne sont pas extrêmement solidaires
10:20de ce gouvernement, donc ils n'avaient pas envie
10:21de se précipiter pour aider Michel Barnier.
10:25Donc oui, ils se sentent inutiles.
10:28De toute façon, ils ne sont même pas d'accord entre eux.
10:31Et cet épisode ne va pas renforcer la cohésion des groupes.
10:35– Tout ça met en lumière ce que disait Agathe,
10:38le fait que le socle commun ressort, on a l'impression,
10:41Christophe-Jacques Hubésine, qui ressort complètement divisé.
10:44– Oui, c'est sûr, mais d'ailleurs, c'est le propre
10:46d'un gouvernement quand même minoritaire.
10:47C'est-à-dire qu'en fait, aucune de ses composantes,
10:50mais ça serait le cas de tout autre gouvernement
10:51dans cette législature, on en parlait tout à l'heure,
10:55des initiatives individuelles, par exemple des Républicains
10:58avec Laurent Wauquiez, qui sort aujourd'hui de la séquence
11:01en étant le personnage qui défend les retraités.
11:03C'est du communautarisme électoral, c'est-à-dire qu'en fait,
11:07là, c'est un signal envoyé aux retraités.
11:10D'ailleurs, ambiguë, on pourra revenir sur le dispositif
11:12si vous voulez, c'est très ambiguë.
11:14Tout le monde n'est pas gagnant chez les retraités,
11:15il y en a même qui vont perdre plus que ce qu'ils auraient perdu
11:18avec le projet précédent du gouvernement.
11:19Je vous expliquerai pourquoi.
11:20Mais quand même, c'est vrai que chacun joue sa partition.
11:23Tout le monde sait que l'ouvertement n'a pas non plus des années à vivre,
11:26peut-être quelques semaines ou quelques mois.
11:27Et donc chacun, dans cette période-là, tire la couverture à soi
11:30ou tente de tirer la couverture à soi.
11:32C'est ce qu'on fait, le socle commun, comme vous l'appelez.
11:35C'est ce qu'on fait, les Républicains.
11:36En vérité, tout le monde a perdu.
11:38– Allez, les informés, on se retrouve dans quelques instants.
11:40On reviendra sur tous ces rebondissements autour du budget,
11:42autour aussi de la question des retraites.
11:43Mais dans une poignée de secondes, il sera 20h15.
11:45Il est l'heure d'un fil à faux.
11:47Et je donne la parole à Emmanuel Langlois.
11:49– Et sans surprise, les députés rejettent massivement
11:52la partie recette du budget de l'État pour l'an prochain.
11:55Seule la gauche a voté pour un texte qu'elle a largement contribué à réécrire.
11:59Texte jugé dénaturé par la majorité.
12:03L'ensemble du projet du gouvernement dans sa version initiale
12:06va donc maintenant partir au Sénat.
12:10À Rouen, un piéton est mort sur les quais de Seine.
12:13Aujourd'hui, la victime a été percutée par un camion de pompiers
12:16pendant un exercice.
12:17On ne connaît pas les circonstances précises.
12:19Les quais ont été fermés aux promeneurs.
12:21Un important dispositif de sécurité a été déployé.
12:25À l'étranger, au moins dix personnes ont été tuées
12:27dans deux raids israéliens distincts.
12:29Au Liban, ce mardi, dont cinq dans une frappe visant une localité
12:34à l'est de Beyrouth, en dehors des bastions du Hezbollah.
12:37Dans le nord d'Israël, cette fois,
12:38deux hommes ont été tués par des tirs de roquettes.
12:40Le Hezbollah affirme avoir lancé des drones explosifs
12:44sur une base militaire de la région.
12:47Enfin, et en pleine COP29 en Azerbaïdjan,
12:50la grande conférence de l'ONU sur le climat aux Pays-Bas,
12:53une décision annule un jugement historique qui avait été rendu en mai 2021.
12:58La cour d'appel de l'AE rejette en effet le recours déposé
13:01par des groupes de défense du climat.
13:03Ils estimaient que le géant pétrolier local Shell
13:06ne faisait pas assez pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
13:21En retour sur le plateau des informés avec Anthony Cortez de l'Humanité,
13:25Stéphane Zoubstègue de l'Institut Ipsos,
13:27Élisabeth Ptolomé de Politico et Christophe Chacubizine des Echos.
13:30On parlait de la question budgétaire,
13:32tout ça est dans un contexte évidemment compliqué
13:35pour le gouvernement, sur fond, Agathe, de plans sociaux en cascade.
13:39Fermeture de deux usines chez Michelin,
13:42plan social chez Auchan qui va supprimer plus de 2000 emplois,
13:46défaillances d'entreprises qui se multiplient,
13:49un ministre de l'Industrie qui reconnaît que ça va continuer.
13:52La CGT, elle, s'alarme.
13:54Nous sommes au début d'une saignée industrielle,
13:57mettant en garde Sophie Binet, patronne de la Centrale.
14:00Elle demande une pause dans les licenciements.
14:03C'était ce matin sur France Info.
14:05Un moratoire sur les licenciements, on sait faire,
14:07c'est ce qu'on a fait pendant le Covid globalement avec l'activité partielle.
14:11Là, ce que nous demandons seulement,
14:13c'est pour les entreprises qui sont en difficulté,
14:17d'avoir du temps supplémentaire pour que les équipes syndicales,
14:20pour que les pouvoirs publics puissent travailler des projets
14:24pour maintenir l'activité sur le territoire.
14:27Les pouvoirs publics doivent agir pour empêcher cette saignée industrielle
14:30et ces licenciements qui tirent tout le monde vers le bas.
14:32Un gel des plans sociaux, un gel des licenciements,
14:35est-ce que c'est possible ?
14:36Est-ce que c'est souhaitable ?
14:37Que peut faire l'État ?
14:39Anthony Cortès, est-ce qu'on ne touche pas là un petit peu aux limites
14:43de ce que peut faire l'État ?
14:45Je pense que l'État peut faire ce qu'il se permet lui-même de faire.
14:49D'abord, il faut s'interroger sur les raisons de cette situation-là,
14:52de ces licenciements en cascade, de ces plans sociaux
14:55qu'on nous annonce chaque jour plus nombreux.
14:58D'abord, c'est une claque pour les deux derniers présidents,
14:59François Hollande et Emmanuel Macron,
15:01parce qu'il faut se souvenir, sous François Hollande,
15:03d'Arnaud Montebourg, à l'époque ministre du redressement productif,
15:05qui avait lancé à l'époque son programme Made in France,
15:07en disant que la France doit redevenir une grande puissance industrielle.
15:11Voilà, c'est resté à l'effet d'annonce.
15:13Ensuite, sous Emmanuel Macron...
15:14Les créations d'entreprises et d'industries en France,
15:17elles restent, semble-t-il, positives en termes de positive net.
15:22Mais ça n'empêche pas les fermetures en cascade
15:25et les suppressions d'emplois, comme on le voit là.
15:27Et ensuite, sous Emmanuel Macron, un autre programme,
15:29cette fois France 2030.
15:31On se souvient des différents sommets,
15:33Choose France aussi, qui était là pour courtiser les investisseurs étrangers.
15:38Et le résultat, c'est ça.
15:39C'est une démandade absolue.
15:41Et surtout, on parle de Michelin, vous en avez parlé,
15:44et de certains exemples.
15:45Mais la vraie réalité, c'est celle-là.
15:47Je vais vous la montrer.
15:48C'est une carte qu'on a publiée dans l'Humanité.
15:50C'est près de 200 plans sociaux dans tout le pays.
15:53C'est Yanaïm Saki qui l'a répertoriée.
15:56Et ça ne touche pas uniquement l'industrie.
15:58Ça touche la métallurgie, le BTP, le textile, l'énergie, la logistique.
16:02Bref, on appelle ça normalement une faillite, une banqueroute absolue.
16:07Alors, vous disiez, est-ce qu'on ne touche pas aux limites de l'État ?
16:11Non, je pense que l'État doit agir très concrètement.
16:14D'abord, il faut savoir que chaque année,
16:15on distribue près de 200 milliards d'euros d'aides publiques.
16:18Alors, au temps où on parle souvent d'assistanat dans le débat public,
16:22là, je pense qu'il faudrait se poser la question de cet assistanat-là,
16:25parce qu'on l'interroge pas souvent.
16:27Il faudrait peut-être demander des remboursements d'aide publique,
16:30ou en tout cas mettre en place de vrais contreparties
16:34au versement de ces aides publiques.
16:35On dit qu'il y a environ 150 000 emplois qui sont à risque,
16:38comme on dit à Christophe Jacques Tubisine.
16:41Anthony utilisait le terme de débandade.
16:43150 000 postes qui pourraient être supprimés,
16:45est-ce que c'est une débandade économique ?
16:47En tout cas, c'est une formidable leçon d'économie.
16:48On peut se demander pourquoi le taux de chômage était à 7,3 % en France
16:52il y a encore quelques mois, alors qu'il était à près de 10 % en 2017,
16:56parce qu'il y a une politique pro-business,
16:59effectivement favorable aux entreprises.
17:00Là, on propose d'augmenter les impôts des entreprises.
17:03C'est normal, l'entreprise est là pour essayer de maximiser ses profits.
17:10Ce n'est pas un gros mot.
17:11Pour essayer, effectivement, de survivre à la compétition internationale.
17:14C'est comme ça qu'avec les profits, vous investissez,
17:16vous développez de nouvelles technologies, de nouveaux produits,
17:19et que vous êtes encore vivant dans 10 ou 20 ans.
17:21Là, qu'est-ce que les entreprises françaises voient ?
17:22Elles voient qu'on leur promet 35 milliards d'impôts en plus.
17:25Qu'est-ce qu'elles font quand elles doivent prendre des décisions d'investissement ?
17:27Elles préfèrent construire une usine aux Etats-Unis,
17:30où Donald Trump subventionne à la fois avec l'IRA les usines,
17:34exonérera de droit de douane ce qu'ils produiront aux Etats-Unis.
17:39Le calcul est vite fait, vous préférez investir aux Etats-Unis
17:42où on vous finance quasiment la totalité de votre investissement,
17:44qu'en France où on va vous taxer si vous investissez en France.
17:47C'est une entreprise française qui fait une usine en France,
17:49on va vous taxer, on va passer un taux d'IS supérieur.
17:52Donc, en fait, c'est de la rationalité économique.
17:54Après, on peut vouloir instaurer un autre système économique.
17:57Et ça a été essayé dans le passé, je dis toujours les mêmes exemples.
17:59On peut nationaliser toutes les entreprises qui vont vouloir fermer leurs usines,
18:03mais on sait que ça ne fonctionne pas, ça fonctionne encore moins bien.
18:05Donc, à un moment donné, il faut accepter le jeu de la concurrence internationale.
18:08Et donc, c'est ce qu'on a fait depuis quelques années.
18:10Objectivement, on peut reprocher plein de choses au gouvernement Macron,
18:13et je suis le premier, mais sur le plan de l'économie et de l'emploi,
18:17ça a été un succès. On est à 7,3% de chômage.
18:19On ne parle plus du chômage dans les campagnes électorales.
18:21Là, je peux vous assurer qu'au cours des prochains mois,
18:23on va beaucoup en parler parce qu'on augmente les impôts des entreprises.
18:27C'est mécanique.
18:27Elisabeth Solomé.
18:28Alors, je ne suis pas économiste, donc je n'ai pas le niveau de précision
18:32que peuvent avoir les économistes ou Christophe,
18:34mais je peux juste vous citer ce que disent certains,
18:37notamment, je crois que c'était Mathieu Plan,
18:38qui disait qu'on sortait aussi de plusieurs années qui étaient anormalement positives.
18:42Peut-être à apporter une nuance à ce que vous disiez,
18:45on a eu aussi cette énorme crise concernant le Covid-19 à partir de 2020.
18:49Et donc, l'économie a été complètement mise sous cloche,
18:52au moins en 2020, 2021, voire encore un peu après.
18:55Donc, je pose la question parce que je n'ai pas vraiment la réponse.
18:58Est-ce qu'on ne paye pas aussi aujourd'hui le contre-effet
19:02de ce qui s'est passé pendant ces années Covid,
19:04où l'économie était un peu figée et l'État subventionnait
19:06et accompagnait beaucoup les entreprises qui étaient en difficulté à ce moment-là ?
19:09Si ça allait mieux, c'est aussi parce qu'il y avait des aides énormes
19:13mais qu'au moment où il n'y a plus ces aides, où il faut rembourser les prêts,
19:16c'est beaucoup plus difficile.
19:17Mais ce qui est vrai aussi, en tout cas dans les derniers mois,
19:20c'est qu'il y a eu la dissolution, un contexte d'incertitude économique et politique
19:25qui a pesé aussi sur les entreprises.
19:28Et maintenant, ces promesses de hausse d'impôts,
19:31enfin en tout cas, ce qu'on a cru des promesses de hausse d'impôts,
19:35ça aussi, ça n'a pas incité les entrepreneurs à investir.
19:38Mais on le constate tous, je pense, dans notre quotidien.
19:41Quand on cherche un appartement, le marché de l'immobilier qui est en partie gelé
19:44parce qu'il y a notamment des investisseurs qui n'achètent pas d'appartement en ce moment
19:48parce qu'ils ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés dans quelques mois.
19:52Et à tous les niveaux, évidemment, le petit patron à la tête de sa boîte avec ses salariés,
19:57il ne va pas prendre de risques, il ne va investir nulle part
19:59parce qu'il ne sait même pas s'il va pouvoir conserver ses salariés.
20:02Donc disons que ça n'a pas amélioré un climat
20:06qui était déjà beaucoup moins positif après le Covid.
20:10Elle dit un mot, Sophie Binet, qu'on entendait tout à l'heure, elle utilise le mot moratoire.
20:13Alors peut-être que, d'ailleurs, si on pourrait, je pense qu'on peut vérifier,
20:17mais je pense que pendant le Covid, il n'y a pas eu un moratoire.
20:19Il y a eu du chômage partiel à peu près pour tout le monde.
20:21Et donc, on n'était pas réellement sur un moratoire.
20:23Mais cette idée-là d'interdire les licenciements, Stéphane Zumsteig,
20:26elle existe comme ça ? Ça vous semble réaliste ?
20:29Moi, je ne pense pas. Ce qui ne me semble pas réaliste,
20:31c'est que cet argument accroche auprès d'une partie majoritaire de l'opinion publique.
20:37Parce que c'est séduisant quand même.
20:38Bien sûr, c'est séduisant. Après, c'est toujours le même problème.
20:40C'est démagogique.
20:41Sur les questions d'aide, de dépenses publiques et de fiscalité,
20:43les Français peuvent être généreux, mais ils sont avant tout très, très égoïstes, en fait.
20:46Et tant que ça ne vous concerne pas directement,
20:48vous êtes favorable à toutes les mesures, qu'elles soient coercitives
20:51ou qu'elles soient positives dans un sens ou dans un autre.
20:53Vous voulez bien être bénéficiaire de certaines aides,
20:55mais en tout cas, vous ne voulez pas être impacté négativement,
20:57que ce soit par une hausse de la fiscalité qui pourrait vous toucher vous-même
21:00ou par une baisse des dépenses publiques ou des allocations dont vous pouvez être le bénéficiaire.
21:06Ça peut paraître stupide ce que je dis, mais c'est une réalité qu'on mesure,
21:09étude, enfin enquête d'opinion après enquête d'opinion.
21:13Là, l'autre question qui se pose quand on parle de cette multiplication des plans sociaux,
21:17c'est est-ce que tout ça est susceptible de rallumer ou d'allumer des conflits sociaux ?
21:22Et ça, c'est un autre problème.
21:23Et vous en pensez quoi ? Parce que c'est une vraie question.
21:26C'est une question qu'on pose souvent, qu'on nous pose souvent.
21:28En général, personne ne voit venir les conflits sociaux extrêmement violents.
21:31Si je reprends l'exemple, par exemple, des Gilets jaunes,
21:34personne n'avait venu venir, même si c'est facile après de se dire qu'il ne fallait pas augmenter certaines taxes pétrolières.
21:40Mais aujourd'hui, toutes les planètes sont alignées.
21:43La question est de savoir si les syndicats auront la capacité à la fois de mobiliser
21:47et surtout de pouvoir encadrer certains mouvements.
21:49Parce que là encore, on le voit bien, je pense qu'il y a un certain nombre d'organisations syndicales
21:53qui jouent leur rôle de défense de leurs adhérents et des travailleurs, pour reprendre ce terme,
21:59en général, qui ont peur de certains conflits ultra violents et non ultra spontanés,
22:05quelque part, comme on a pu y voir ces derniers mois, ces dernières années.
22:12Je pense notamment à la SNCF avec des contrôleurs.
22:14Je ne sais pas si vous vous souvenez, il y a deux Noëls de ça, où personne n'avait venu.
22:18C'était hors syndicat.
22:19C'était hors syndicat et ça avait vraiment eu un impact très négatif sur l'image des syndicats.
22:24À ce moment-là, je pense notamment à la grève des contrôleurs à l'époque des vacances de Noël 2022, me semble-t-il.
22:30La question est de savoir s'il y a un front social dont on peut se rallumer.
22:33Et aujourd'hui, on le voit bien, compte tenu de l'instabilité politique,
22:37compte tenu du fait que le gouvernement Barnier est de plus en plus mal perçu,
22:41on pourrait se dire que ça n'a rien à voir,
22:42tout ça pourrait concourir, je pense, à rendre la situation sociale, le front social un peu plus intenable
22:47et donc à rendre la situation politique encore plus complexe.
22:50Je me permets juste une intervention, mais j'entends encadrer ces mouvements sociaux.
22:54D'abord, il faut peut-être s'interroger et poser une autre question,
22:57c'est quelle réponse apporter aux centaines de milliers de personnes qui vont perdre leur emploi
23:01ou qui vont voir leur emploi menacé, qui vont voir l'activité de leur entreprise être potentiellement délocalisée.
23:07Mais qu'est-ce qu'il faudrait faire selon vous ?
23:09On est face à la limite...
23:10On ne peut pas empêcher une entreprise de licencier via la liberté d'entreprendre.
23:13On est face à des conséquences qui représentent les limites de la politique de l'offre.
23:17Et qu'amener comme réponse à cela ?
23:19C'est un État fort.
23:20Un État fort, c'est un État qui va demander des contreparties aux aides publiques.
23:24Parce que vous disiez, oui, les aides publiques ne sont plus vraiment versées depuis la période du Covid.
23:28Si, chaque année, 200 milliards d'euros sont distribués.
23:31C'est le premier poste de dépense de l'État.
23:33Donc, en fait, je pense qu'il faut arrêter de se poser la question de comment on va arrêter la protestation,
23:38comment on va la calmer.
23:39Non, il faut d'abord des réponses très concrètes.
23:41Il faut surtout un retour d'un État fort.
23:44Est-ce qu'on peut conditionner les aides ?
23:46C'est vrai qu'en France, sauf Jacques Lubisin, on donne de l'argent aux entreprises,
23:49mais on ne leur demande pas d'obligation, en effet.
23:53Je ne dis pas qu'on doit, on peut.
23:54Ça a été fait.
23:55Il y a eu, à l'époque, l'autorisation administrative de licenciement.
23:57Il fallait demander aux représentants de l'État, aux préfets, l'autorisation de licencier.
24:01C'était notamment au début du septennat de François Mitterrand.
24:05Il y avait cette autorisation administrative de licenciement.
24:07Mais elle a eu des effets désastreux.
24:09Ça a empêché, une fois qu'on avait levé cette mesure, aux entreprises de faire faillite et de disparaître.
24:14Et surtout, je pense que la meilleure réponse, c'est de dire aux entreprises
24:18qu'en fait, on va continuer à faire ce qu'on fait depuis plusieurs années.
24:20C'est-à-dire qu'on ne va pas augmenter les impôts.
24:22On va continuer à faire une politique d'attractivité.
24:24On va continuer de faire de la France le premier pays d'attractivité pour les investisseurs étrangers en Europe.
24:28On va reconstruire de nouvelles usines.
24:30Et on va donner envie aux investisseurs étrangers d'investir en France.
24:32Parce qu'ils auront suffisamment de revenus pour justifier leurs investissements.
24:36Après, on peut interdire, conditionner.
24:39Par exemple, regardez Michel Barnier. Il vient des LR.
24:42C'est lui qui dit au patron de Michelin, Ménégault,
24:45qui est quand même le patron, je pense, le plus social en France,
24:48qui a instauré un salaire minimum, universel, dans tous les pays où Michelin a des salariés.
24:53C'est à lui qu'on va dire « rends l'argent ».
24:55Alors que je pense qu'il n'y a pas plus honnête, juste et social que Ménégault.
25:04Il a dit comment a été utilisé cet argent. Il pose des questions.
25:08Objectivement, Michelin, ça fait peut-être 20 ans qu'ils se battent pour maintenir des usines de pneus en France.
25:13Alors que les pneus chinois sont beaucoup plus compétitifs et beaucoup moins chers.
25:17Ils essayent de l'expliquer avec raison.
25:19Que les pneus français sont de meilleure qualité, qu'ils durent plus longtemps.
25:22Et qu'on peut convaincre encore désespérément les consommateurs d'acheter des pneus un peu plus chers, mais plus efficaces.
25:27Mais si on dit à des gens comme ça, qui ont maintenu des usines en France, des emplois en France,
25:31que l'argent dont vous parlez, Agathe, c'est des allégements de charges sur les bas salaires.
25:38C'est de l'argent pour le crédit impôt recherche, c'est-à-dire pour favoriser l'investissement des entreprises.
25:43Ce n'est pas de l'argent qu'on met dans la poche des patrons.
25:45C'est de l'argent pour essayer de maintenir un niveau de compétitivité de l'industrie française suffisant
25:52et permettre de garder des emplois en France.
25:54Stéphane, je voulais rebondir sur ce que vous disiez tout à l'heure sur le risque d'agrégation des colères.
25:59Est-ce que dans ce contexte où ça va mal, ce contexte n'est pas très propice à une agrégation des colères et à des mouvements ?
26:08Parce que là, il y a une vraie inquiétude pour le pouvoir d'achat pour la fin du mois.
26:13Et peut-être que c'est moins propice aussi à s'unir et à se révolter parce qu'on a d'autres priorités en ce moment.
26:20Est-ce que ça peut jouer sur la mobilisation ?
26:22Oui, c'est possible. Ça s'appelle de la lassitude quelque part, de la fatigue.
26:25C'est un peu perdu politiquement. Socialement, vous avez peur et vous avez raison de le souligner.
26:29Qui parlait du chômage dans les campagnes électorales ces dernières années ?
26:32Je rappelle que pendant 20, 30, 40 ans, quand vous demandiez aux Français quelles étaient leurs principales préoccupations, c'était mon emploi.
26:37Tout ça n'avait pas disparu mais arrivait en queue de classement dans toutes les hiérarchies des préoccupations.
26:42Je suis d'accord avec ce que vous dites sur l'idée que tout ça pourrait démobiliser et décourager une partie de l'opinion.
26:48Mais ça peut aussi, à l'inverse, renforcer l'idée d'un gouvernement qui ne fait pas le boulot, qui ne tient pas l'économie,
26:55même si ce n'est pas la faute de Michel Barnier, ce qui arrive aujourd'hui, bien évidemment, et l'affaiblir encore plus.
27:00Et quand un gouvernement, quand les pouvoirs publics, surtout un gouvernement, est affaibli,
27:04ça peut aussi être un moyen quelque part de motiver ses principaux opposants,
27:08qu'ils soient opposants politiques ou opposants sociaux.
27:10Je reviens aux syndicats et donc aussi à une partie des salariés français,
27:17et surtout les plus mobilisés traditionnellement quand il y a des conflits sociaux.
27:21C'est-à-dire là où ça fait le plus mal, la SNCF, les contrôleurs du ciel et d'autres.
27:25Stéphane Zumsteig et les informés.
27:27On se retrouve dans un instant.
27:28On va revenir sur la question des retraites avec un très joli coup politique d'un certain Laurent Wauquiez.
27:33Mais pour l'heure, il est 20h30. Il est l'heure d'un journal.
27:41Bonsoir, Sophie Echelle.
27:43Bonsoir, Jean-Rémi. Bonsoir à toutes et à tous.
27:46Une mère de famille est toujours activement recherchée en Haute-Savoie
27:49après la découverte des corps de ses trois enfants tués à l'arme blanche
27:53dans une maison à Taninge, près de Cluse.
27:55C'est leur père qui les a trouvés et a prévenu les secours.
27:58Une soixantaine de gendarmes et un hélicoptère sont mobilisés.
28:01Il n'y avait presque pas de suspense.
28:03L'Assemblée nationale a rejeté la partie recette du projet de budget pour 2025.
28:07Les députés du Socle commun ont voté contre.
28:09Même chose pour les députés du Rassemblement national.
28:12Seuls ceux du Nouveau Front populaire ont voté pour.
28:14Le texte du gouvernement avait été largement modifié par la gauche.
28:17Il est donc abandonné dans son ensemble et c'est sa version initiale qui sera présentée au Sénat.
28:22La date limite pour l'adoption du budget est fixée au 21 décembre.
28:26Le footballeur Wissam Ben Yeder, condamné aujourd'hui à deux ans de prison avec sursis
28:30et 5000 euros d'amende pour une agression sexuelle sur une jeune femme en septembre.
28:34L'ancien capitaine de Monaco devra aussi lui verser 5000 euros de dommages et intérêts.
28:39Wissam Ben Yeder doit par ailleurs être jugé en décembre pour violence psychologique sur son épouse.
28:44Après deux ans d'expérimentation dans plus de 700 établissements,
28:47la généralisation des deux heures de sport par semaine au collège est abandonnée
28:51car elle n'est pas soutenable, indique ce soir le ministère de l'Éducation nationale.
28:55Ces deux heures supplémentaires vont être recentrées sur les collèges classés en REP et REP+,
29:00où le taux de licence sportive est le plus faible.
29:02L'objectif de la mesure est de soutenir la pratique sportive des élèves décrocheurs, souligne le ministère.
29:17En retour sur Plateau des Informés avec Christophe Jacubin, ce soir des Echos,
29:20Elisabeth Ptolomé de Politico, Stéphane Zumsteig de l'Institut Ipsos et Anthony Cortès de l'Humanité.
29:26Voilà pour la liste des personnes autour de notre table ce soir, Agathe.
29:30On va reparler après le budget, après les conflits sociaux, on va parler des retraites
29:35puisque l'annonce de la revalorisation des retraites par Laurent Wauquiez,
29:38en fait hier soir sur TF1, ne passe pas vraiment.
29:41Non, pas du tout. Alors que le gouvernement envisageait de décaler de six mois
29:45l'indexation de toutes les pensions sur l'inflation,
29:49le patron des députés de droite a annoncé hier sur TF1 avoir obtenu
29:55qu'une revalorisation ait bien lieu dès le 1er janvier.
29:59Écoutez les précisions de Laurent Wauquiez.
30:01La première chose, c'est qu'il y aura bien une revalorisation des retraites
30:04dès le 1er janvier pour toutes les retraites.
30:07Elle sera à peu près de la moitié de l'inflation, mais elle concernera tous les retraités.
30:12La deuxième chose ensuite, c'est qu'au 1er juillet, il y aura une deuxième revalorisation,
30:17cette fois-ci pour les retraites les plus modestes, avec un objectif,
30:21c'est de les protéger intégralement de l'inflation.
30:24Toutes les retraites en dessous du SMIC seront intégralement protégées de perte de pouvoir d'achat.
30:28Qu'est-ce que cela changera concrètement pour les retraités ?
30:32Est-ce vraiment un cadeau pour leur pouvoir d'achat, cette mesure ?
30:36Et pourquoi cette annonce a été faite par Laurent Wauquiez et pas par le gouvernement ?
30:41Alors, on avait senti ces derniers jours que le gouvernement était prêt à bouger
30:44sur la question des retraites. Elisabeth Hollomé, vous qui connaissez les coulisses
30:48d'à peu près tout en politique, comment on explique ce rétropédalage ?
30:52Alors, c'était un sujet que Michel Barnier et le gouvernement avaient identifié
30:56comme étant problématique, puisque effectivement, les députés de droite,
31:00par la voix de Laurent Wauquiez, mais d'autres également, y compris chez les macronistes,
31:04avaient alerté sur le caractère compliqué de cette annonce dans le cadre du budget.
31:10Donc, c'était un sujet qui était en discussion.
31:12Cela faisait plusieurs jours, effectivement, que le gouvernement essayait
31:15de trouver une piste d'atterrissage. Laurent Wauquiez a décidé, lui,
31:19de se saisir de cette priorité-là. C'est vraiment le groupe de droite
31:24qui a décidé de l'apporter et a réussi à trouver un compromis avec le gouvernement
31:29et avec Michel Barnier. C'est vrai, ce qui est étonnant, c'est que, moi-même,
31:33en l'entendant parler hier soir, je me suis dit, tiens, j'ai loupé un épisode
31:37dans la vie politique. Laurent Wauquiez est devenu ministre,
31:40ou quelque chose m'a échappé. C'est étonnant que ce soit lui qui l'ait annoncé.
31:44Alors, ça fait partie de ces compromis. En tout cas, c'est ardemment défendu
31:49à Matignon. L'entourage du Premier ministre assume complètement,
31:53en citant Michel Barnier qui le dit, quand il y a un compromis,
31:55quand les groupes politiques y arrivent, il faut que ce soit eux qui en fassent l'annonce.
31:59Ce qu'on peut dire, c'est qu'ils ne pensaient peut-être pas, du côté de la rue de Varennes,
32:02que Laurent Wauquiez irait s'inviter sur un plateau de 20 heures pour faire
32:05cette annonce-là en majesté. Ils envisageaient plutôt une question au gouvernement
32:09ou, en tout cas, une annonce qui passerait par leur groupe politique
32:12et qui serait ensuite défendue, par exemple, dans l'hémicycle par un ministre
32:15ou par le Premier ministre lui-même. Mais on continue, en tout cas,
32:18de ce côté-là, d'assumer le fait que ce soit un parlementaire
32:22qui ait fait cette annonce-là.
32:24Alors voilà pour la forme politique. Sur le fond, Christophe Jacques Tubisin,
32:27économiquement, est-ce que cette mesure, elle est juste ?
32:30Je vous pose une question à vous, Agathe et Jean-Rémi.
32:33Parce que pour ceux qui sont au SMIC, sous le SMIC, il y aura une correction
32:36à la mi-juillet du fait d'être augmenté que de la moitié de l'inflation.
32:39Vous, vous êtes gagné plus que le SMIC. Je vous propose soit de vous augmenter,
32:43donc de passer de 100 à 102 au 1er janvier, et après c'est terminé,
32:48ou je vous augmente à 104 en juillet, et c'est pour tout le reste de l'année.
32:51Qu'est-ce que vous préférez ?
32:53Ça se discute.
32:55Moi, je préférais être augmenté à 104 en juillet parce que ce 104,
32:58c'est ma base de pension pour le reste de ma vie.
33:01C'est là-dessus que je serai augmenté en 2026.
33:03C'est là-dessus que je serai augmenté en 2027.
33:05Si je suis augmenté de 102 au 1er janvier, mais rien après,
33:08au 1er janvier 2026, je serai toujours à 102.
33:11J'aurais perdu pour la vie.
33:13Vous voulez dire que pour cette année, ça ne change rien pour tous les retraités ?
33:16Non, ça ne change rien pour les retraités qui sont au SMIC.
33:18Pour ceux qui ne sont pas au SMIC, donc tous les autres,
33:20comme l'a dit Laurent Wauquiez, ils n'auront pas de coup de pouce en juillet.
33:22Eux, ils n'ont aucun coup de pouce cette année.
33:24Et en plus, l'année prochaine, ils partent d'une base inférieure
33:26pour valoriser leur retraite.
33:28C'est Tim Wauquiez ou Tim Barnier,
33:30mais ce n'est pas la même chose que ce dont vous êtes retraité au SMIC
33:33ou retraité au-dessus du SMIC.
33:35Tout à l'heure, vous parliez de communautarisme de Laurent Wauquiez.
33:37Juste, je vous redonne la parole.
33:39Communautarisme électoral. Pourquoi ?
33:41Parce que là, pour le coup, il flatte clairement.
33:43Ce que je viens d'expliquer est un peu…
33:46Pour l'instant, les retraités ont l'impression que grâce à Laurent Wauquiez,
33:49tout le monde gagne au 1er janvier.
33:51Et donc, c'est évidemment, pour flatter cet électorat…
33:54D'abord, il y a beaucoup plus d'électeurs chez les personnes âgées
33:57que chez les plus jeunes.
33:59Et donc, c'est un coup… Vous allez me le confirmer, n'est-ce pas ?
34:02C'est évidemment un appel du pied de Laurent Wauquiez
34:04pour les prochaines élections qui ne devraient pas tarder.
34:06Stéphane Zobstag.
34:08Oui, vous avez raison. Moi, je parle de clientélisme électoral.
34:10C'est un peu la même idée.
34:12Communautarisme électoral, ce n'est pas ça.
34:14Mais Laurent Wauquiez, il avait théorisé tout ça il y a quelques mois,
34:17il y a à peine un an, en expliquant que…
34:19Quand il expliquait que le macronisme n'était qu'une parenthèse
34:22et qu'on reviendrait à la fin d'Emmanuel Macron au clivage gauche-droite,
34:25il disait que cette personne, le président de la République,
34:27nous a pris, nous a volé des millions de retraités.
34:29La priorité, c'est de les récupérer.
34:31C'est ce qu'il a fait. C'est ce qu'il essaie de faire.
34:33Vous avez raison.
34:35Les personnes âgées sont les personnes les plus civiques,
34:37c'est-à-dire celles qui votent le plus.
34:39Et en plus, elles votent bien, dans l'esprit de Laurent Wauquiez
34:42ou d'Emmanuel Macron, d'ailleurs,
34:44puisque majoritairement, ces gens votent pour des candidats
34:46ou des partis de centre-droite ou de droite.
34:49Et c'est dans ce segment de la population,
34:51parce que cette population est civique, je le répète,
34:53que la compétition électorale est la plus féroce
34:56entre ces parties du socle commun.
34:59Après, sur le coup, si on peut appeler ça, fait par Laurent Wauquiez,
35:03c'était nécessaire pour lui.
35:05Il est condamné à faire des choses comme ça.
35:07Parce que le vrai problème de Laurent Wauquiez, c'est quoi aujourd'hui ?
35:09C'est qu'il est complètement en retard,
35:11c'est-à-dire qu'il n'y a plus de compétiteurs
35:12à ceux qui se préparent pour la prochaine élection présidentielle.
35:14Il y a encore quelques mois,
35:16il n'était pas député de DLR,
35:18il n'était pas député de la droite républicaine,
35:20mais il y avait un président de parti, d'un parti uni,
35:22qui s'appelait Éric Ciotti, qui disait que, de toute façon,
35:24ce parti avait déjà trouvé son candidat naturel
35:26pour l'élection présidentielle.
35:28Depuis, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Éric Ciotti n'est plus là.
35:30Et ça s'est passé dans les conditions rocambolesques que l'on sait.
35:33Et depuis, il y a Michel Barnier,
35:35il y a aussi Bruno Retailleau,
35:38au sein des Républicains,
35:40et Laurent Wauquiez est obligé, enfin,
35:42parce qu'il est quand même connu aussi pour son attentisme,
35:44parfois pour sa prudence,
35:46que l'on considère souvent excessive,
35:48il est obligé de sortir du bois,
35:50et essayer de faire en sorte d'apparaître comme utile.
35:52C'est ça le vrai problème des Républicains,
35:54et de Laurent Wauquiez, c'est à quoi je sers,
35:56et comment je fais pour imposer l'idée
35:58que les Républicains pourront avoir un candidat
36:00à l'élection présidentielle à venir,
36:02quelle que soit l'année où elle aura lieu.
36:04Et ça, c'est plutôt bien réussi tactiquement.
36:06Est-ce qu'ensuite, tout ça va se traduire
36:08par quelque chose de positif pour Laurent Wauquiez ?
36:10Je pense que Laurent Wauquiez a un principal handicap,
36:12un gros handicap dans l'opinion publique,
36:14c'est qu'il imprime moins,
36:16il passe moins, y compris auprès de l'électorat de droite,
36:18que beaucoup d'autres personnalités.
36:20Qu'il s'agisse d'Edouard Philippe,
36:22qu'il s'agisse de Bruno Retailleau, maintenant,
36:24qui n'était pas très connu auparavant.
36:26Et il y a toujours cette idée, finalement,
36:28de personnes qu'on ne sent pas, qu'on ne comprend pas.
36:30On peut me dire la sincérité ?
36:32Est-ce que Laurent Wauquiez est sincère ou pas ?
36:34On pourrait le faire.
36:36Je ne suis pas sûr qu'il apparaîtrait en haut
36:38des classements de la sincérité.
36:40C'est son principal handicap.
36:42Les gens qui suivent la politique depuis longtemps,
36:44et c'est notamment le cas des seigneurs,
36:46se souviennent du fait qu'à un moment donné,
36:48ça a été le champion de la droite sociale.
36:50Puis ensuite, il y a eu un énorme revirement
36:52où il a commencé à parler de l'assistanat
36:54qui gangrenait la société française.
36:56En tout cas, dans ce contexte, Stéphane Zoumseg,
36:58le Premier ministre lui fait un énorme cadeau.
37:00Tout le monde était contre cette mesure.
37:02Les Insoumis, Marine Le Pen, la droite,
37:04les macronistes.
37:06Chacun voulait s'arroger.
37:08Le fait d'avoir eu la peau de cette mesure.
37:10Marine Le Pen était particulièrement opposée
37:12à cette mesure.
37:14Michel Barnier prend le risque
37:16de se mettre, même Marine Le Pen,
37:18à dos.
37:20Qu'il essaye de ne pas froisser
37:22depuis qu'il a été nommé à Matignon.
37:24En accordant ce point à Laurent Wauquiez
37:26et pas à un autre groupe
37:28il valorise les LR
37:30face à Marine Le Pen
37:32qui est toujours un peu en train de les observer.
37:34Et il se met à dos aussi
37:36les gens de son propre socle,
37:38les macronistes,
37:40qui sont absolument furieux.
37:42La réunion des macronistes ce matin s'est très mal passée.
37:44Tout le monde y est allé de sa critique de Michel Barnier.
37:46Et Priska Thévenot, l'ancienne ministre,
37:48elle l'a dit aussi face aux caméras.
37:50Ce qu'elle pensait de cette annonce
37:52faite par Laurent Wauquiez.
37:54Priska Thévenot, c'était sur BFM tout à l'heure.
37:58On est au sein d'une coalition avec différents groupes
38:00qui existent, dont le nôtre.
38:02De pouvoir parler de cette proposition
38:04au sein de la coalition aurait permis d'éviter
38:06une double mauvaise nouvelle sur cette
38:08annonce qui en fait est une mauvaise nouvelle.
38:10Et c'est juste ça qu'on dit.
38:12Nous avons plus que jamais dans un contexte politique
38:14complexe où on a souvent du mal
38:16à s'y retrouver. Et les gens ont du mal
38:18à comprendre ce qui se passe sur le budget.
38:20Et donc de rajouter du bruit, de la polémique,
38:22de la complexité pour en fait
38:24avoir une mauvaise annonce au final
38:26n'est pas très pertinent, n'est pas très responsable.
38:28Voilà, Priska Thévenot qui accuse
38:30Laurent Wauquiez d'avoir joué perso
38:32qui critique encore le fait
38:34que Michel Barnier l'ait laissé
38:36parler. Anthony Cortès,
38:38elle a raison, Priska Thévenot, de le prendre mal.
38:40C'est vrai que ce n'est pas très lisible.
38:42J'ai une pensée pour Laurent Saint-Martin,
38:44le ministre des comptes publics, qui le lendemain a dû
38:46arriver sur les plateaux pour chiffrer la mesure
38:48de Laurent Wauquiez alors qu'il ne fait pas partie du gouvernement.
38:50C'est vrai que ça amène de la confusion.
38:52Mais moi j'aimerais surtout revenir sur
38:54ce que ça veut dire, ce que ça signifie
38:56ce geste-là. Alors oui, c'est un coup de communication
38:58pour Laurent Wauquiez, c'est clair.
39:00C'est aussi un coup de communication pour Michel Barnier en amenant
39:02ce petit cadeau. Mais ce cadeau,
39:04ce n'est pas vraiment un cadeau, c'est une aumône en fait,
39:060,9% de revalorisation.
39:08Il faut aussi se représenter ce que ça veut dire
39:10pour les Français et pour les retraités.
39:12Par exemple, les retraités qui touchent
39:141 100 euros de pension, c'est 9,90 euros.
39:169,90 euros, ce n'est pas pour faire
39:18mon François Ruffin, mais avec 4 paquets de pâtes,
39:20il n'y a absolument plus rien.
39:22Donc je pense qu'il faut aussi le remettre
39:24dans le contexte. Et surtout, il faut aussi
39:26dire que ce coup de communication,
39:28il ne va pas estomper
39:30les effets dévastateurs d'une autre réforme,
39:32d'une autre mesure qui a touché les retraités.
39:34C'est la réforme de la retraite,
39:36avec le report de l'âge légal
39:38à 64 ans. Je pense
39:40à ceux qui en pâtissent
39:42en premier lieu, c'est les plus pauvres.
39:44Il faut savoir qu'à 64 ans, un tiers
39:46des plus pauvres n'atteignent pas
39:48simplement cet âge-là. Et je pense
39:50aussi aux femmes.
39:52Donc ce coup de communication-là,
39:54certes, il nous fait sourire,
39:56et certes, Laurent Wauquiez va
39:58en retirer un certain nombre de gains
40:00comme Michel Barnier, mais les Français,
40:02eux, ne vont pas forcément en sortir gagnants.
40:04Elisabeth Berthelemy.
40:05Je voudrais juste m'inscrire un peu en faux
40:07par rapport à ce que vous disiez. Je ne suis pas certaine que ça soit
40:09un bon coup pour Laurent Wauquiez. En tout cas,
40:11à court terme, ça l'est, puisqu'il y a eu un effet d'annonce.
40:13En tout cas, il a donné quelque chose que
40:15tout le monde voulait annoncer lui-même.
40:17Il a joué très grand seigneur en plus sur TF1, en disant
40:19« J'ai réussi à négocier ce compromis-là ».
40:21Je pense qu'effectivement, assez vite,
40:23en tout cas, dès que les premières
40:25revalorisations et les pensions de retraite vont être versées l'année prochaine,
40:27les retraités, les personnes concernées,
40:29vont se rendre compte qu'effectivement, ce n'est pas aussi clair
40:31que ça, que les augmentations, les revalorisations
40:33promises ne sont pas
40:35si bonnes que ça. Et je m'inscrirai aussi peut-être
40:37un petit peu en faux sur le fait que
40:39Michel Barnier est vu comme le
40:41grand perdant dans l'histoire.
40:43C'est un ancien conseiller
40:45gouvernemental qui me disait ça ce matin,
40:47qui me disait « Barnier, il a vraiment
40:49cette stratégie de sérieux et de la hauteur,
40:51ce type d'annonce,
40:53il dessert effectivement ceux qui les font ».
40:55Et oui, on se rappellera
40:57quand les retraités vont se rendre compte
40:59que leurs pensions ne sont pas
41:01autant revalorisées
41:03que ce qui leur était promis.
41:05C'est Laurent Wauquiez qui avait annoncé ça
41:07et ce n'est pas Michel Barnier. Je pense qu'il y a
41:09effectivement un gain à court terme pour Laurent
41:11Wauquiez qui peut gonfler les muscles. C'est très difficile
41:13à encaisser pour EPR, Ensemble pour la République
41:15et pour Gabriel Attal, mais que
41:17sur le long terme, ça ne va pas forcément le servir.
41:19Comme Christophe Jacobis.
41:21C'est vrai, je pense qu'effectivement, ce sort de
41:23passe-passe, parce que c'est assez curieux, c'est-à-dire qu'à la fois
41:25de se donner la primauté de cette
41:27annonce et de sembler
41:29être celui qui est au sein de la coalition.
41:31On pourra s'habituer dans les coalitions gouvernementales
41:33en Allemagne, c'est souvent les partis qui font les annonces
41:35et pas le chef du gouvernement.
41:37Effectivement, quand on regarde sur le papier
41:39la mesure, elle n'est pas très favorable.
41:41Elle préserve le pouvoir d'achat
41:43par rapport à l'inflation de ceux qui sont
41:45au SMIC, pour leur pension,
41:47mais elle dégrade plus
41:49que la mesure initiale
41:51le pouvoir d'achat des autres retraités.
41:53En fait, ce n'est pas du tout une victoire. Et d'ailleurs, quand on parle
41:55des retraités, certains disent
41:57oui, mais les retraités, ils ont un pouvoir d'achat
41:59supérieur à celui des actifs, ils sont
42:01propriétaires, ils vivent très bien et tout. Pardon,
42:03mais tous les retraités ne sont pas propriétaires.
42:05Tous les retraités ne vivent pas très bien.
42:07Quand on vit avec 2000 euros par mois,
42:092200 euros par mois
42:11dans une grande ville et qu'on n'est pas propriétaire
42:13et qu'on doit se loger, c'est très difficile.
42:15En plus, avec les soins et tout ce que ça
42:17implique de vieillir,
42:19ce n'est pas non plus évident.
42:21Donc, se concentrer uniquement
42:23sur ceux qui sont au niveau du SMIC,
42:25moi, je trouve que c'est très
42:27insuffisant. Donc, c'est effectivement difficile
42:29de parler de grande victoire pour l'envoquer.
42:31Allez, on parlait de la retraite, on va passer
42:33de l'autre côté de l'échequier, si j'ai envie
42:35de... si je peux m'exprimer ainsi, on va parler
42:37d'éducation et du collège, puisqu'il y a une
42:39réforme qui a été à nouveau annoncée,
42:41énième réforme, on en parle dans un instant, ça concerne
42:43peut-être vos enfants. Il est 20h45,
42:45le point sur l'actualité, le fil info
42:47d'Emmanuel Langlois.
42:49À la veille, après-demain jeudi, du match de football
42:51entre la France et Israël, une manifestation
42:53pro-Palestine se tiendra demain
42:55mercredi à Paris, le jour même
42:57où aura lieu dans la capitale un gala
42:59en faveur d'Israël. Le rassemblement a été
43:01autorisé aujourd'hui par le préfet de police
43:03Laurent Nunez. Jeudi, ce sont
43:05plus de 4000 policiers et gendarmes
43:07qui seront mobilisés aux abords et à l'intérieur
43:09du stade de France pour ce match.
43:11Pas question d'annuler, pas question
43:13de délocaliser, à de nouveau marteler
43:15cet après-midi devant les députés
43:17le ministre de l'Intérieur Bruno
43:19Retailleau. On en sait un peu
43:21plus ce soir sur le décès de
43:23Nicolas Dumas. Le soir d'Halloween,
43:25le rugbyman de 22 ans s'était écroulé
43:27et tué par balle devant une discothèque
43:29en Ardèche. Mais d'après le procureur
43:31de Marseille qui s'exprimait tout à l'heure devant
43:33la presse, ce drame serait le résultat
43:35d'un acte d'intimidation
43:37qui aurait mal tourné. Le tireur présumé
43:39a reconnu les faits, il a été
43:41mis en examen pour assassinat
43:43et tentatif, tout comme un complice.
43:45Enfin, après les révélations
43:47du livre-choc de Victor Castaner,
43:49les ogres anticorps
43:51portent plainte pour escroquerie et détournement
43:53de fonds publics contre
43:55People and Baby. L'association
43:57accuse notamment
43:59le groupe de crèche privée d'avoir détourné
44:01l'allocation versée au titre du chômage
44:03partiel durant l'épidémie
44:05de Covid-19.
44:07France Info
44:0920h,
44:1121h, Les Informés
44:13Agathe Lambret,
44:15Jean-Rémi Baudot.
44:17À la dernière partie des Informés, on est avec
44:19Anthony Cortès de l'Humanité, on est avec
44:21Christophe Jacobizine des Echos, on est avec Elisabeth
44:23Tolomé de Politico et avec Stéphane
44:25Zumsteig de l'Institut Ipsos.
44:27Autre sujet, on va parler des retraites,
44:29on va parler de l'éducation nationale.
44:31Après les mois de flou, la nouvelle
44:33ministre a enfin présenté son
44:35plan, Agathe. Oui, elle veut relancer
44:37l'ascenseur scolaire. Anne Jeuneté
44:39poursuivra les groupes de besoins
44:41en sixième et en cinquième l'année
44:43prochaine. C'est le fait de répartir
44:45en fonction de leurs compétences les élèves
44:47en maths et en français. En revanche, ces groupes
44:49de besoins ou de niveaux ne seront pas
44:51généralisés en quatrième et en
44:53troisième. Ça sera du
44:55surmesure, il y aura aussi une épreuve
44:57anticipée de mathématiques en première
44:59et puis surtout, le brevet
45:01sera désormais obligatoire
45:03pour passer au lycée. Écoutez,
45:05la ministre était sur BFM TV ce matin.
45:07L'idée, c'est d'avoir
45:09un vrai diplôme, d'abord un diplôme
45:11qui soit vraiment avec la vérité des
45:13notes. Il n'y a plus de correctif académique,
45:15il n'y a plus d'académie qui va gonfler artificiellement
45:17les notes et au bout du compte, on a quelque chose
45:19que je veux pouvoir être motivant pour
45:21les élèves qui se disent, j'ai envie de l'obtenir. C'est quand même une grande
45:23étape dans leur vie. Je passe un vrai
45:25examen avec toutes les règles que représente
45:27un examen avant celui qui sera
45:29pour l'entrée éventuellement en enseignement supérieur que sera
45:31le baccalauréat. Donc c'est vraiment
45:33un temps très important dans la
45:35formation d'un jeune et je veux que ça soit
45:37motivant pour lui. C'est vrai qu'avant, le budget
45:39le brevet n'était pas
45:41éliminatoire. Alors
45:43est-ce que ça signifie qu'il n'avait
45:45aucun poids? Est-ce que le rendre obligatoire
45:47pour aller au lycée, à l'inverse
45:49c'est le début de la sélection
45:51et qu'est-ce qu'il reste du choc
45:53des savoirs lancé en grande pompe
45:55par Gabriel Attal l'année dernière?
45:57Anthony Cortès, bonne ou mauvaise idée un brevet obligatoire pour passer en seconde?
45:59Mauvaise parce que ça prolonge
46:01l'esprit des réformes de
46:03la Macronie autour de l'éducation. C'est-à-dire
46:05que ce n'est pas un choc des savoirs, c'est un choc du
46:07tri. On va se servir de ce brevet-là
46:09pour trier les élèves qui
46:11méritent d'aller au lycée
46:13et ceux qui vont aller dans des
46:15voies de garage malheureusement parce que aujourd'hui
46:17l'enseignement professionnel mériterait
46:19d'être d'une voie d'excellence et
46:21d'être un marche-pied vers un avenir
46:23glorieux mais malheureusement aujourd'hui
46:25il est si sous-doté.
46:27J'ai deux options, soit
46:29vers le CAP, soit vers des
46:31prépas secondes, une classe de prépas secondes
46:33pour faire le lycée en quatre ans. Des prépas secondes
46:35en plus avec des programmes beaucoup plus légers
46:37que la troisième précédente. Donc il va falloir aussi
46:39nous expliquer comment on va préparer
46:41des élèves qui sont déjà
46:43pas vraiment au niveau pour arriver au lycée, comment
46:45on va les préparer avec des programmes plus légers
46:47pour être à la hauteur.
46:49Je ne vois pas du tout mais
46:51il y a une certaine cohérence, ça vient
46:53des années après Parcoursup.
46:55Parcoursup déjà voulait
46:57trier, à l'époque on disait que les personnes
46:59qui
47:01dénonçaient la possibilité
47:03de voir une école du tri se mettre en place
47:05on les voyait comme des personnes alarmistes mais aujourd'hui
47:07il est assez mesuré les effets concrets
47:09de Parcoursup. Un élève sur huit n'a pas
47:11de proposition d'admission en phase principale
47:13en 2022 c'était quand même 117 000 personnes
47:15et c'est aussi deux fois moins
47:17de propositions d'admission pour les élèves du
47:19pro que pour les élèves du général.
47:21Donc en fait, qu'est-ce qu'il reste
47:23du choc de savoir ? Voilà cet esprit-là
47:25cet esprit de vouloir trier les élèves
47:27et de vouloir les condamner d'une certaine façon
47:29au sort des déterminismes sociaux.
47:31Christophe Zaccubizzine, c'est un tri ?
47:33Une bonne idée ? Une mauvaise idée ?
47:35Je rejoins une partie de ce qui a été dit au sens où il faudrait
47:37que les filières professionnelles soient revalorisées
47:39et je pense que c'est d'abord
47:41ce travail qu'il faut faire en amont, c'est-à-dire que
47:43il y a beaucoup de filières universitaires
47:45on a amené de plus en plus
47:47un pourcentage élevé d'une génération au bac
47:49mais pour des filières sans déboucher. Quand vous faites
47:51de la sociologie, de la philosophie, vous avez 90%
47:53de chances de vous retrouver au chômage. D'ailleurs, vous savez
47:55qu'il y a quand même un étudiant sur deux qui arrête
47:57au bout de la première année de licence
47:59et donc qui nasse aucun emploi.
48:01Le fait d'essayer de détecter
48:03je ne sais pas à quel âge il faut le faire
48:05mais de dire vous avez le droit à des filières
48:07d'excellence, on a besoin de
48:09on a vu sur les centrales nucléaires
48:11plus personne ne s'est soudé, on a besoin
48:13pour l'acier et pour la réalisation du pays des gens
48:15toutes ces filières-là doivent être
48:17valorisées. D'abord, il n'y a pas
48:19suffisamment de formation parce qu'on a considéré
48:21pendant longtemps que ce n'était pas noble, c'est très noble
48:23et je ne sais pas à quel âge il faut faire le tri
48:25je ne sais pas si c'est la bonne année, je ne suis pas un spécialiste
48:27mais je sais que, enfin je suis convaincu
48:29qu'il faut effectivement donner beaucoup plus
48:31de prestige et de valeur à ces
48:33formations professionnelles. Il y a une époque, d'abord
48:35le brevet était obligatoire et ceux qui
48:37n'avaient pas, il y avait un examen, je vous rappelle
48:39il y a un temps
48:41que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître mais
48:43il y avait un examen et quand vous échouez
48:45à cet examen, effectivement, on vous redirige
48:47vers des filières professionnelles mais qui étaient
48:49valorisées et valorisantes, c'est ce qu'il faut retrouver.
48:51Là c'est un peu comme si l'éducation nationale
48:53organisait
48:55et habillait son propre échec en fait.
48:57L'éducation nationale n'arrive plus à gommer
48:59les inégalités, elle n'arrive pas à faire
49:01progresser les élèves peut-être un
49:03tout petit peu différents ou qui ne rentrent pas
49:05dans le moule, tout le monde n'est pas
49:07adapté à la même forme d'enseignement
49:09et donc elle crée de nouveaux
49:11concours ou de nouvelles obligations
49:13ou de nouvelles impositions de redoubler
49:15sans l'accord des parents et on a
49:17l'impression que c'est un peu
49:19la punition et un stress supplémentaire
49:21pour des enfants qui, et on en revient
49:23à cette grande différence entre le privé et le public
49:25des enfants qui s'ils étaient dans une école privée
49:27avec plus de moyens, elles seraient peut-être
49:29plus encadrées. Dans le privé
49:31il y a des groupes de soutien pour les élèves qui sont
49:33un peu en retard et ça se
49:35fait très bien et ça permet à ces élèves
49:37sans aucune difficulté de rattraper
49:39leurs camarades alors que dans le public
49:41chacun est un peu livré
49:43à lui-même et des élèves
49:45qui en fait juste, voilà, avaient un
49:47peu de retard et ce retard
49:49se creuse et on ne leur permet jamais de le compenser
49:51et après on leur fait croire qu'ils ne sont pas capables
49:53et qu'ils ne méritent rien de plus
49:55qu'une voie de garage qui n'a pas
49:57été assez revalorisée.
49:59C'est un vrai problème mais c'est uniquement
50:01pour moi une question de manque de moyens.
50:03C'était l'idée des groupes de niveau quand même, de la 6ème et la 5ème
50:05et 4ème et 3ème.
50:07Mais sans moyens mis.
50:09Pour le coup, vous voyez comme quoi je ne suis pas toujours
50:11l'afro-libéral.
50:13Par exemple, dans le budget
50:152025, il y a 4000 suppressions
50:17de postes dans l'éducation.
50:19On verra ce que feront les amendements mais effectivement,
50:21comment voulez-vous créer des groupes de niveau
50:23si vous n'avez pas des moyens pour le faire ? Et je pense que
50:25l'éducation est une priorité absolue.
50:27Alors, on rappelle que sur la 4ème
50:29et 3ème, ce seraient des groupes de niveau en fait d'une heure
50:31par semaine.
50:33Ce seraient plutôt d'ailleurs des groupes de soutien.
50:35Et les volontariats des professeurs, dans le cadre
50:37du fameux pacte, on leur demandera de faire
50:39cette heure de soutien payée en plus évidemment.
50:41Mais vous voyez, c'est quand même
50:43assez maigre comme moyens.
50:45Stéphane Zumsteig, l'idée même de revenir sur la question
50:47du tri, l'idée même de ces questions de groupe
50:49de besoin, groupe de niveau.
50:51Il y a eu plusieurs expérimentations et plusieurs noms
50:53qui ont été donnés mais ça, est-ce qu'on sait
50:55ce que les Français en pensent ?
50:57D'abord, je pense qu'ils s'y perdent un petit peu parce que
50:59un peu comme peut-être nous ici,
51:01en tout cas moi, je suis toujours frappé par l'incapacité
51:03qu'ont les ministres de l'éducation nationale
51:05successifs à pouvoir travailler
51:07en co-construction avec les enseignants.
51:09J'entendais juste la ministre dire
51:11on redonnera la vérité aux notes,
51:13c'est fini,
51:15je reprends ces termes qu'on a écoutés, c'est fini
51:17les académies qui gonflent les notes. Donc on a carrément
51:19une ministre qui critique
51:21les rectorats.
51:23Là encore, les responsables
51:25des enseignants ont expliqué
51:27que les groupes de niveau, il y avait des solutions
51:29qui existaient déjà et que de toute façon,
51:31même s'ils étaient présentés par
51:33la ministre, cela allait poser
51:35des problèmes d'organisation. On a quand même
51:37une sorte de dialogue de sourds depuis des années
51:39entre les enseignants,
51:41les syndicats d'enseignants aussi,
51:43qui représentent les enseignants évidemment,
51:45et les administrations centrales.
51:47Et ça, ça me frappe
51:49quand même à chaque fois. Le seul qui avait un peu réussi son coup
51:51c'était François Hollande. C'est le seul moment
51:53dans la vie politique très récente
51:55où il a réussi à amaduer un petit peu
51:57la population enseignante
51:59avec son idée structurante à l'époque.
52:01C'était en 2011-2012, avant son élection, de la création
52:03de 60 000 postes. Mais depuis, les relations ont été
52:05extrêmement... Mais là, c'est pas le moyen, on ne parle pas d'efficacité.
52:07Quand on pense qu'on est en plein dans la réflexion
52:09sur le rôle de l'intelligence artificielle
52:11dans les entreprises, il y a un organisme
52:13qui est le premier employeur de France
52:15qui ne pense même pas à l'IA, alors que l'IA
52:17permettrait d'avoir des professeurs
52:19adaptés à chaque élève,
52:21on n'entre même pas là-dedans. C'est quand même hallucinant.
52:23C'est pas en mettant 60 000 profs de plus
52:25que vous allez régler le problème de l'éducation française.
52:27En plus, ça va calmer les relations
52:29entre le politique.
52:31C'est quand même reculade, ce qui s'est passé aujourd'hui,
52:33que la ministre de l'Éducation dise qu'elle ne va pas
52:35généraliser ses groupes de besoins ou de niveaux,
52:37parce qu'il y avait une différence
52:39de terminologie entre les deux précédents ministres
52:41de l'Éducation, mais elle ne va pas les généraliser
52:43en quatrième ou en troisième. C'est l'aveu
52:45que, en fait, cette mesure, elle était
52:47mal enmanchée et elle n'avait pas les moyens
52:49supplémentaires. Donc, on ne peut pas
52:51dire que ce soit une grande victoire
52:53pour Gabriel Attal,
52:55ou pour Hubert Ptolomy.
52:57C'est en tout cas un petit pas de côté
52:59par rapport à ce qu'avait fait Gabriel Attal,
53:01qui est l'un de ses proches. La ministre est très
53:03en soutien de Gabriel Attal, on peut le rappeler.
53:05Donc, elle se démarque
53:07un tout petit peu, mais pas complètement.
53:09On peut dire qu'en fait,
53:11elle a fait un peu des annonces vraiment sans réelle
53:13idéologie. C'est pas très assumé,
53:15c'est pas très clinquant. C'est dans
53:17l'optique de tenter de calmer
53:19le corps enseignant et
53:21les personnalités, en tout cas les salariés
53:23qui vont dépendre
53:25de cette institution qu'est l'éducation
53:27nationale. Ça renverse pas
53:29complètement la table non plus par rapport à ce qu'avait fait
53:31Gabriel Attal, mais en tout cas, elle essaye un peu
53:33de ménager la chèvre, le chou.
53:35Par rapport, juste une précision, peut-être qu'on peut aussi dire que
53:37depuis trois ans, il y a quand même eu cinq
53:39ministres de l'éducation nationale.
53:41Si on prend depuis 2022, on est passé de Jean-Michel Blanquer
53:43à Pape Ndiaye, à Gabriel Attal...
53:45Blanquer qui était resté très longtemps.
53:47Si on fait une moyenne sur les sept dernières années...
53:49Il était très stable.
53:51Ça montre également que les autres sont restés
53:53peu de temps.
53:55En opposition. Forcément, ça a de quoi aussi
53:57déstabiliser un corps enseignant et une institution
53:59qui se déstabilise aussi
54:01très facilement.
54:03Ça va être aussi l'un des enjeux d'Anne Genetet, d'essayer un peu
54:05de calmer tout le monde. En tout cas, les syndicats
54:07n'ont pas très bien accueilli le deuxième
54:09choc des savoirs qu'elle a présenté aujourd'hui.
54:11C'était assez attendu, mais c'est à nouveau critique.
54:13Je conseille juste qu'on prenne des mesures pour
54:15appeler les profs et pas pour améliorer l'éducation
54:17des élèves, c'est tout.
54:19C'est tout ce que vous disiez de Stéphane Zoubstek.
54:21Tout à l'heure, j'avais à la radio un responsable
54:23des directeurs
54:25d'établissements qui disait qu'encore une fois,
54:27il ne se sentait pas écouté.
54:29C'est peut-être effectivement une piste à creuser.
54:31Allez, on regarde les unes de demain.
54:33Christophe Jacuby, Zinalo, une des échos.
54:35On va forcément parler de la saison 2 du budget.
54:37Ça y est, c'est parti. On met à la poubelle tout ce qu'on a
54:39fait depuis deux mois. On en a largement parlé.
54:41Et on attaque peut-être enfin le travail
54:43sérieux. C'est avec nous, on l'espère.
54:45Merci beaucoup, Christophe. Anthony Cortès,
54:47c'est une de l'humanité demain.
54:49Je ne l'ai pas vue, donc...
54:51Je suis parti avant le bouclage.
54:53La prochaine fois, vous viendrez avec.
54:55Merci beaucoup.
54:57Certains mentent.
54:59Elisabeth Ptolomé, on vous retrouve peut-être
55:01dans le Playbook de Politico.
55:03Merci beaucoup Stéphane Zoubstek, directeur du département politique
55:05et opinion de l'Institut Ipsos.
55:07En tout cas, merci beaucoup les informés.
55:09Agathe, on se retrouve demain.
55:1118h-20h à la radio.
55:1318h30 pour votre invité.