• il y a 2 heures

Aujourd'hui dans "Punchline", Florian Tardif et ses invités débattent de la défiance des Français vis-à-vis de la classe politique qui ne cesse d'augmenter.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

Category

🗞
News
Transcription
00:00Je souhaitais revenir sur ce qui s'est passé à Grenoble,
00:03notamment à l'aune de ce député dont on parle depuis plusieurs jours maintenant,
00:08ce député de la France insoumise, Andy Kerr-Bratt,
00:11qui a été pris, entre guillemets, la main dans le sac
00:13alors qu'il tentait d'acheter de la drogue à un mineur.
00:15Ça s'est passé la semaine dernière.
00:17Alors, on ne va pas revenir sur ses déclarations.
00:21On va peut-être écouter, en revanche, plusieurs de ses collègues
00:24et nous interroger.
00:26En tout cas, cela nous interpelle la défense de ses collègues.
00:30On peut comprendre qu'on... Et encore, et encore.
00:34Je vous vois hocher de la tête, François Puponi,
00:37peut-être sur les difficultés psychologiques.
00:39Et je le disais à l'instant, et encore.
00:42Mais la défense des députés de gauche par rapport à ce qui s'est passé,
00:46une nouvelle fois, c'était hier soir.
00:48Cet enfant, cet enfant de 15 ans.
00:53Certes, on peut parler d'un adolescent.
00:54Moi, j'estime qu'on est encore un enfant.
00:55Une balle dans la tête.
00:57On écoute Éric Mottrel et Sandrine Rousseau sur Andy Kerbrat.
01:00Et ensuite, on fera un point sur les trafics de drogue,
01:03malheureusement, qui gangrènent notre société.
01:06Je lui dis mon affection, d'accord ?
01:08Parce qu'Andy Kerbrat, lui-même, le dit.
01:10Il a des problèmes qui sont de fragilité psychologique.
01:13Je cite qu'on s'en communiquait pour dire ces mots.
01:16Bon, de santé, ça fait d'addiction.
01:20Il l'a admis depuis longtemps.
01:22Il essaie de le soigner.
01:23Et moi, je considère que, je l'ai dit,
01:26l'usage des stupéfiants, je parle bien de l'usage,
01:28je ne parle pas du trafic,
01:29l'usage des stupéfiants en France devrait être dépénalisé
01:32parce que ce n'est pas la bonne réponse
01:33qui est faite contre les risques d'addiction
01:36et la lutte contre les stupéfiants.
01:37Nous ne rajouterons pas une double peine
01:40à une éventuelle peine de justice
01:42ou surtout, ce que je souhaite,
01:43et souhaitons-lui, au parcours de santé
01:45que lui-même veut s'imposer.
01:47Lutter contre la consommation de drogue partout.
01:49Mais il y en a partout de la consommation de drogue.
01:51Il y en a ici, dans cette rédaction, très probablement,
01:53il y en a à l'Assemblée, il y en a partout.
01:55Quand on est en addictologie, c'est précisément ça,
01:58c'est qu'on est dépendant.
01:59On est dépendant.
02:00Et ça fait faire les plus grandes conneries.
02:02S'il a fait une connerie, il n'y a pas de doute là-dessus.
02:05Et il doit payer pour cela.
02:06Il n'y a pas de doute là-dessus.
02:07Et tant qu'il n'est pas totalement soigné,
02:08peut-il continuer à rester député ?
02:10Alors ça, je pense qu'il faut vraiment
02:12qu'il s'engage dans un parcours de soins.
02:14Là, par contre, pour moi, ce sera vraiment
02:15la ligne rouge très importante dans ma position vis-à-vis de...
02:19Il ne peut rester député que s'il sort de la drogue.
02:23Oui, il doit démissionner.
02:25Et moi, ce qui m'interroge et ce qui m'interpelle,
02:28c'est aucun mot, ensuite, pour cet enfant, je le rappelle,
02:34tué d'une balle dans la tête, dû au trafic de drogue,
02:36puisqu'il y a certes des dealers, mais il y a des consommateurs.
02:40Il y a des consommateurs et on ne peut pas se dédouaner
02:42lorsqu'on consomme de la drogue et dire
02:44qu'il faut lutter contre les trafics de drogue.
02:47C'est ce que dit Coquerel en disant
02:49qu'il y a les trafics d'un côté, ce n'est pas bien,
02:51mais quand on consomme, ce n'est pas grave.
02:53Alors que s'il y a des trafics,
02:55c'est parce qu'il y a des consommateurs.
02:57Après, moi, je peux comprendre
02:59que l'on soutienne un ami qui a effectivement eu un problème.
03:02Ça, c'est humain.
03:04Mais on lui dit, écoute, va-t'en.
03:05Tu ne peux pas voter la loi sereinement
03:07si tu es confronté à des graves problèmes
03:09psychologiques de comportement, si tu as violé la loi,
03:12si tu es consommateur de drogue, t'as placé pas là.
03:14Ce n'est pas compliqué de dire ça.
03:16C'est le même problème quand il y a des relations difficiles.
03:19On l'a vu avec Aintre-Lens et avec sa compagne.
03:22À un moment, quand on viole la loi,
03:24on en assume les conséquences.
03:26Là, on arrive à justifier que la consommation,
03:29ce n'est pas grave, mais c'est comme l'antisémitisme.
03:31Il y a l'antisémitisme de circonstance,
03:33c'est normal, ce n'est pas grave.
03:35Et puis, il y a le mauvais antisémitisme.
03:37Ils arrivent à tout justifier, tout.
03:39Et là, c'est inimaginable.
03:41Le discours de Sandrine Rousseau est tout simplement inimaginable.
03:44C'est-à-dire que demain,
03:46quelqu'un peut dire qu'il a des problèmes d'argent,
03:48qu'il a été comblé à une banque, qu'il n'avait plus d'argent,
03:50mais qu'il allait se soigner.
03:52J'ai vu mon psychiatre.
03:54Donc, on justifie tout.
03:56Quand c'est eux, quand c'est les autres, on ne justifie rien.
04:00Moi, c'est exactement ça qui m'a frappé également.
04:02C'est les incohérences de la justification aussi.
04:04Il n'y a rien qui tient debout, si vous regardez.
04:06Je ne vais même pas être de ceux qui pensent
04:08qu'il faudrait qu'ils démissionnent,
04:09parce que je pense qu'il y a quelque chose
04:10qui est au-dessus de ces polémiques.
04:12Notre système qui fonctionne
04:14avec une démocratie qu'on a voulue
04:16et qu'on défend, dans laquelle
04:18les gens élisent leurs députés, il est là pour 5 ans
04:20et tant que les gens n'ont pas décidé de le renvoyer...
04:22Après, vous pouvez dire que c'est une question d'honneur,
04:24il pourrait remettre son mandat en jeu.
04:26Je disais ça au moment de Katniss, il ne le fait pas, c'est son problème.
04:28Mais ce que je veux dire, c'est que je ne vois pas
04:30comment ça pourrait être vertueux d'exiger
04:32que quelqu'un qui a fauté perde son mandat
04:34de manière automatique. Ça ouvrirait la voie
04:36à beaucoup de problèmes. On attaquerait
04:38des députés ou des élus en permanence,
04:40qui pourraient démissionner. Maintenant, une fois qu'on a dit ça,
04:42c'est vrai que les discours entendus
04:44et la juxtaposition des deux affaires est sidérante.
04:46En effet, il y a un lien direct
04:48de cause à effet entre ceux qui consomment
04:50relativement dans la punité,
04:52parce qu'on n'est pas beaucoup, aujourd'hui,
04:54condamnés en France pour avoir consommé de la drogue
04:56et les trafics. Ça, c'est la première chose.
04:58Et la deuxième, c'est la manière
05:00dont, presque en meute,
05:02ils se sont mis tout de suite à le défendre.
05:04C'était dans un premier temps, attention, ça vient de l'extrême droite,
05:06c'est forcément une mauvaise attaque
05:08parce qu'elle est d'extrême droite. Vous êtes même d'extrême droite
05:10si vous trouvez que ce n'est pas normal, quand on est député,
05:12d'acheter de la drogue à un mineur dans le métro.
05:14Ça, c'est la première chose. Mais presque
05:16unanimement, comme si c'était spontané, etc.,
05:18ils sont très bien organisés, il faut le reconnaître.
05:20Ils ont cette vertu des partis politiques
05:22un peu à l'ancienne de chasser en meute
05:24comme le RPR des
05:26grandes années 80,
05:28où ils ne laissaient jamais tomber personne.
05:30Ça, c'est la première chose. Et la dernière qui est en train
05:32d'arriver en ce moment, c'est que ça devient maintenant homophobe
05:34de critiquer les gens qui prennent de la 3-MMC
05:36parce que c'est prétendument la drogue
05:38dès qu'elle soit avec MSEX qui est réservée
05:40à une communauté. Mais c'est assez facilement...
05:42Je ne suis même pas sûr qu'on ait fait le lien. J'ai découvert ça
05:44avec certaines associations qui en ont
05:46parlé. On l'a découvert au moment de l'affaire Palman
05:48en réalité, le lien entre les deux. Mais ce qu'on a aujourd'hui,
05:50si vous critiquez ce comportement, vous allez
05:52être taxés d'homophobie. Bref, c'est toujours...
05:54Je ne suis même pas sûr que tout le monde pense 3-MMC,
05:56donc c'est le MSEX, donc
05:58l'affaire Palman, donc...
06:00Ce que je veux dire, c'est que c'est ceux qui veulent le défendre
06:02avant cet argument. Bien évidemment.
06:04À aucun moment, sa responsabilité individuelle
06:06est en cause. C'est absolument
06:08sidérant. Donc moi, si je faisais de la politique,
06:10je préférerais être dans un parti qui ressemble à la France insoumise
06:12pour ses méthodes et sa manière de défendre les siens
06:14que dans un autre où tout le monde se tire dessus.
06:16En tout cas, on va écouter le procureur
06:18de la République de Grenoble, Éric Vaillant,
06:20qui fait un point complet sur ce qui s'est passé.
06:22Ce garçon, 7 enfants,
06:2415 ans, tué d'une balle en pleine tête.
06:26...
06:28C'est un adolescent
06:30de 15 ans qui a été tué d'une balle
06:32dans la tête.
06:36Et un autre adolescent
06:38de 16 ans a été blessé
06:40à la jambe. Ces jours ne sont
06:42pas en danger.
06:44Deux hommes ont été vus
06:46en train de s'enfuir
06:48sur une trottinette de
06:50forte cylindrée.
06:52Et il semblait être en possession
06:54d'un pistolet, d'une arme de poing.
06:56Cet assassinat
06:58de cette nuit
07:00fait suite
07:02à celui qui est intervenu
07:04dimanche soir à Sainte-Égrève.
07:08Un homme de 47 ans a été tué
07:10d'une balle devant chez lui.
07:12Une partie
07:14de la famille de cet homme
07:16de 47 ans qui a été tué à Sainte-Égrève
07:18est connue pour participer
07:20activement au point
07:22de deal du quartier Hoche
07:24à Grenoble. Donc évidemment,
07:26il y a donc
07:28un lien dans tous les esprits
07:30qui se fait et nous soupçonnons
07:32qu'un gang
07:34est actuellement en train de chercher
07:36à prendre le pouvoir sur ce point de deal
07:38de Hoche.
07:40Et on va écouter une nouvelle fois
07:42Éric Vaillant qui explique
07:44que, et ça rejoint
07:46la discussion qu'on avait à l'instant
07:48sur le cas d'Andy Kerbratz,
07:50ce député de la France insoumise
07:52qui explique qu'effectivement,
07:54il y a des conflits.
07:56Il y a eu cet enfant,
07:5815 ans, qui est mort d'une balle dans la tête.
08:00Visiblement, c'est un règlement de compte
08:02mais tout simplement parce que les points de deal
08:04et vous allez voir que toutes les villes sont
08:06à présent extrêmement rémunérateurs.
08:08Et il y a une guerre des territoires
08:10entre des gangs
08:12qui opèrent autour de ces points de deal. On l'écoute.
08:26Un point de deal qui fonctionne très bien,
08:28c'est plus de 30 000 euros de chiffre d'affaires jour.
08:30Donc vous faites le calcul,
08:32c'est entre 3 et 11 millions d'euros
08:34à l'année si on multiplie
08:36ces chiffres par 365.
08:38Et aux députés de la Nation,
08:40on pose une question ce soir.
08:42Comment fonctionnent ces points de deal
08:44sans consommateur ?
08:46Oui, effectivement, c'est pour ça que
08:48moi j'ai trouvé les réactions
08:50que ce soit de Madame Rousseau,
08:52de Monsieur Coquerel,
08:54vraiment
08:56des réactions indécentes.
08:58Parce qu'aujourd'hui,
09:00on assiste pratiquement tous les jours où il y a des règlements de compte
09:02dans le cadre de ce trafic
09:04de drogue, et notamment toute notre
09:06jeunesse, parce qu'il y a une surreprésentation
09:08des mineurs dans le trafic de drogue.
09:10C'est les petites mains, ceux qui font le chouvre,
09:12qui font les mulets, etc.
09:14Je crois qu'il y a un chiffre qui a été soulevé,
09:16d'ailleurs c'était hier sur ce plateau,
09:18que 60% des
09:20personnes qui sont arrêtées
09:22ont pris la main dans le sac, malheureusement
09:24on n'arrête pas tout le monde, ont entre 15 et 21 ans
09:26dans ces trafics de drogue.
09:28Et maintenant, malheureusement,
09:30on assiste aussi à un
09:32rajeunissement. Vous avez de plus
09:34en plus de gamins de 11 ans
09:36et même 7-8 ans qui commencent.
09:38C'est la réalité, c'est la triste réalité.
09:40Et moi, vous voyez, quand
09:42j'entends ce...
09:44et les filles le défendre comme ça,
09:46ça me fait beaucoup de peine
09:48en fait, parce que je me dis, ils sont là
09:50pour faire la loi.
09:52Et ce même monsieur, on dit
09:54Kerbrat, c'est ça, Kerbrat,
09:56a signé une pétition
09:58contre justement cette drogue
10:00de synthèse. De qui se moque-t-on ?
10:02Et vous voyez, c'est ça le problème,
10:04c'est qu'on a une défiance aussi de plus en plus
10:06envers nos politiques, parce qu'on
10:08se dit, mais en fait, ils sont là en train de nous
10:10baratiner en fait, et qu'ils ne veulent pas
10:12protéger ce pays,
10:14ne veulent pas protéger les citoyens,
10:16ils ne sont pas investis,
10:18ils n'ont pas conscience qu'ils sont là aussi
10:20pour la sécurité, la protection des citoyens,
10:22et aussi la protection
10:24et la sécurité de ces gamins
10:26malgré eux. Quand j'entends aussi
10:28le procureur parler de ce quartier
10:30où cette famille est connue pour faire
10:32du trafic de drogue,
10:34mais combien de fois on parle de l'expulsion de ces familles
10:36d'alinquantes ? Mais vous avez
10:38décrits d'orfraie, notamment de la gauche.
10:40Vous voyez, quand est-ce qu'on va s'en sortir ?
10:42Il faut combien de morts ? Et notamment
10:44que c'est des règlements de comptes
10:46entre jeunes mineurs,
10:48mais vous avez aussi ceux qui ont été tués
10:50à cause de balles perdues. Je parle de la
10:52petite Soukaina qui faisait ses devoirs
10:54dans sa chambre, le petit Fayet qui était
10:56avec son oncle dans la voiture qui revenait
10:58d'un restaurant, et il y en a d'autres comme ça.
11:00Le monsieur qui dormait dans sa chambre
11:02et qui a reçu une balle perdue. Quand est-ce
11:04que ça va s'arrêter ? Est-ce que nos politiques
11:06ne voient pas ça ?
11:08Vous voyez ? Vous savez,
11:10je vais vous dire, ça fait des années
11:12que je travaille sur les quartiers. Tout se sait.
11:14On sait parfaitement quelles sont les familles délinquantes.
11:16On sait parfaitement
11:18quand les gamins sont laissés à l'abandon
11:20le soir jusqu'à minuit.
11:22Comment ça se fait qu'aujourd'hui, on a du mal
11:24avec une politique familiale que j'appelle
11:26de mes voeux ? Comment ça se fait qu'aujourd'hui,
11:28on ne veut pas parler de la responsabilité
11:30des parents ? Pourquoi
11:32on ne dit pas, vous avez des droits ?
11:34Effectivement, nous sommes un État
11:36extrêmement généreux, mais vous avez des devoirs.
11:38Allez-vous balader dans certains quartiers,
11:40vous allez voir les gamins de 6-7 ans qui traînent
11:42le soir, surtout l'été.
11:44C'est vraiment des mères célibataires qui sont...
11:46Mais il faut arrêter avec les mères célibataires.
11:48Non, mais ça peut arriver.
11:50Il y a des mères célibataires qui élèvent très très bien
11:52leurs gamins, et je vais vous dire,
11:54je vais y aller encore, et je vais le redire, je le dis tout le temps,
11:56c'est des fausses mères célibataires.
11:58Vous avez aussi...
12:00Écoutez, je travaille dans les quartiers.
12:02Je vous dis aussi que
12:04je vous rejoins,
12:06il faut responsabiliser les parents, il faut responsabiliser
12:08les familles.
12:10Je voulais quand même rejoindre ce que vous
12:12disiez juste avant, c'est-à-dire qu'on a
12:14aujourd'hui des jeunes qui servent concrètement de
12:16chair à canon pour des trafics,
12:18on a des familles qui sont brisées, on a tous les jours
12:20des morts qui sont liées
12:22à ces trafics-là.
12:24Et effectivement, si on ne comprend pas que c'est un
12:26système auquel il faut s'attaquer,
12:28eh bien, on ne prend pas les choses
12:30par le bon bout. Et lorsqu'on voit
12:32effectivement des politiciens qui considèrent qu'il
12:34faut, si vous voulez, sortir
12:36une petite larme pour un collègue
12:38qui s'est permis d'aller
12:40lui-même se servir aux yeux
12:42de tous pour aller prendre sa
12:44drogue et que ce n'est pas grave,
12:46on voit bien qu'il y a un problème.
12:48C'est un système qui s'entretient avec des
12:50consommateurs et des vendeurs.
12:52Et je me souviens de cette phrase de Bruno
12:54Rotailleux qui était assez forte, il disait
12:56« Chaque joint a le goût du sang ». Et c'est vrai.
12:58Chaque joint a le goût du sang. Il faut bien comprendre
13:00que lorsque vous allez
13:02chercher votre drogue,
13:04vous participez à tout un système qui mène
13:06à ces morts, qui mène à des jeunes
13:08qui, effectivement, se retrouvent à
13:10prendre des balles et des familles qui sont brisées.
13:12Donc, il faut prendre le problème comme
13:14un système global par tous les bouts.
13:16Juste, pour la France insoumise,
13:18ils sont dans une double difficulté.
13:20D'abord, effectivement, c'est
13:22très, entre guillemets, stalinien de défendre
13:24des siens quoi qu'il arrive.
13:26Quoi qu'il en coûte, on y va.
13:28Mais qui est leur électorat ?
13:30Où sont-ils élus ?
13:32Dans ces propres quartiers-là.
13:34Ils voient très bien ce qui se passe dans ces quartiers.
13:36Ils connaissent très bien le problème du trafic de drogue.
13:38Ils connaissent très bien le problème de l'arrivée
13:40des réseaux proches de l'islam radical. Ils savent tout ça.
13:42Mais ils sont dans l'incapacité
13:44d'aller dénoncer tout ça.
13:46Moi, j'ai jamais vu un député de la France insoumise
13:48aller dire qu'il faut arrêter les trafics,
13:50dire à la police de les arrêter.
13:52Ils sont là.
13:54C'est compliqué pour eux.
13:56Ils sont au cœur de ces quartiers.
13:58Ils ont cette difficulté.
14:00Toute l'idée, c'est de dire,
14:02il y a des malades, il y a des victimes.
14:04Comme à chaque fois, il faut les accompagner,
14:06il faut les soutenir, il faut les soigner.
14:08Les trafics, c'est pas notre problème, c'est le problème de l'État.
14:10C'est pas à nous. On s'en occupe pas.
14:12Que l'État s'occupe, nous on va s'occuper
14:14des pauvres victimes, entre guillemets.
14:16Ils ont une forme de cohérence dramatique.
14:20Mais effectivement, ça rejoint
14:22leur politique générale sur les quartiers,
14:24leur politique anti-flic aussi.
14:26C'est un parti qui veut quasiment
14:28désarmer la police.
14:30Leur victoire mènerait
14:32à une forme
14:34d'anarchie totale. Pour rebondir
14:36sur ce qu'a dit Geoffroy Lejeune,
14:38on pourra aussi se poser la question
14:40d'une forme de deux poids, deux mesures
14:42médiatique. On se souvient
14:44que pendant les élections législatives,
14:46on a dénoncé à juste titre
14:48un certain nombre de candidats
14:50du Rassemblement national
14:52qui avaient des profils
14:54spéciaux. Je pense qu'il y en a
14:56dans tous les partis. Il y en a
14:58beaucoup dans la France informiste,
15:00entre les chichéens, ceux qui sont condamnés pour pédophilie
15:02et maintenant, ceux qui
15:04consomment de la drogue sans même
15:06avoir l'habileté de ne pas se faire
15:08prendre, j'ai envie de vous dire.
15:10Les uns n'excusent pas
15:12les autres, si vous voulez,
15:14mais il y a un débat
15:16médiatique qui se focalise toujours
15:18sur les mêmes. D'ailleurs,
15:20c'est marrant aussi l'espèce d'impunité
15:22de la gauche qui fait en permanence
15:24la morale aux autres et qui, là,
15:26ne s'arrête même pas
15:28pour faire son oseau critique.
15:30Ce qui est intéressant, et vous en avez
15:32un tout petit peu parlé il y a quelques minutes,
15:34Naïma M. Fadel,
15:36c'est cette distance
15:38que l'on voit
15:40année après année
15:42et ce fossé qui se creuse entre
15:44les Français, les électeurs
15:46et les élus.
15:48Et il y a eu ce sondage dévoilé
15:50par le CESE sur l'État
15:52justement du débat public
15:54en France. 15%, écoutez bien,
15:56des Français déclarent aujourd'hui qu'ils ne seraient pas
15:58prêts à défendre la démocratie si elle était
16:00en danger, note l'étude. Plus inquiétant,
16:0223% ne sont pas convaincus
16:04qu'il s'agisse du meilleur système politique
16:06existant et un Français sur deux,
16:08jusque seul un pouvoir fort,
16:10centralisé, peut garantir
16:12l'ordre et la
16:14sécurité aujourd'hui.
16:16Mais tout est lié entre
16:18la défiance que peut avoir une partie
16:20de la population vis-à-vis de ces élus qui,
16:22et vous le rappeliez tout à l'heure,
16:24Geoffroy Lejeune, ont été élus
16:26par le peuple. Il y a des gens qui ont
16:28voté pour ces...
16:30Et d'ailleurs, par rapport
16:32à Andy Kerr-Bragg, on aimerait peut-être que les
16:34citoyens qui ont voté pour
16:36lui se disent aujourd'hui,
16:38attention, là on ne savait pas
16:40tout cela maintenant,
16:42il y a peut-être une élection potentiellement
16:44à organiser.
16:46Ça c'est la parole des citoyens.
16:48Dans la défense,
16:50il n'avait qu'une chose à dire,
16:52c'est un, la justice a été
16:54saisie, on verra bien, on fait
16:56confiance à la justice et s'il a fauté
16:58qu'il est condamné, c'est normal.
17:00Parce que quand on est député, on vote la loi.
17:02Et quand vous êtes pris en train de violer la loi,
17:04vous demandez la justice
17:06plus que les autres.
17:08Pour le coup,
17:10il a reconnu...
17:12Oui, mais je parlais de Coquerel et de...
17:14Ah oui, ils ont donné de beaux sons.
17:16Ils auraient dû dire, voilà, moi je vais l'écouter,
17:18la justice a été saisie, il doit être sanctionné lourdement
17:20parce qu'effectivement, on est un devoir exemplarité, etc.
17:22Mais ils ne disent pas ça.
17:24Ils disent, bon, c'est pas grave.
17:26Sauf en disant qu'il faut passer le message aux citoyens
17:28que quand on est élu, on peut
17:30s'abstreindre de, quand on viole
17:32la loi, d'être sanctionné. Parce que le pauvre,
17:34il a des problèmes. Mais on peut le dire pour
17:36tous les délinquants.
17:38C'est leur idéologie.
17:40C'est leur idéologie
17:42de trouver des excuses à chaque fois, de dire
17:44le pauvre, vous comprenez, il a été maltraité
17:46quand il était enfant, il vit dans les quartiers difficiles.
17:48Et pour tout justifier,
17:50ils le font, y compris pour...
17:52Après, il ne faut pas s'étonner qu'il y ait un tel
17:54fossé entre ce que les citoyens
17:56pensent et les élites en général, d'ailleurs.
17:58Geoffroy Lejeune.
18:00J'allais juste dire qu'en effet, c'est ça qui est intéressant aussi
18:02dans leur rhétorique, c'est que ça devient une victime,
18:04ils en parlent presque comme si c'était quelqu'un
18:06qui avait une maladie chronique lourde, héréditaire,
18:08dont il n'est pas responsable.
18:10Je sais bien qu'il y a une part
18:12de pathologie dans les addictions, etc.
18:14Il n'y a pas de problème pour le reconnaître. Il y a aussi une responsabilité.
18:16Contrairement à quelqu'un qui est touché par la sclérose
18:18en plaques ou par la maladie de Charcot, lui, il a décidé
18:20à un moment donné de prendre de la drogue,
18:22contrairement à des gens qui ont décidé de ne pas le prendre.
18:24Et c'est intéressant, cette, Alexandre disait
18:26à côté de moi, idéologie victimaire,
18:28elle fonctionne en fait dans tous les domaines. C'est-à-dire que
18:30c'est vrai pour lui, mais c'est vrai aussi pour le délinquant
18:32qui ne doit pas aller en prison
18:34ou y aller le moins possible, parce que lui aussi
18:36a des circonstances atteignantes. On a trouvé
18:38parfois des gens sur ce bord politique
18:40pour aller excuser aussi même le parcours de certains
18:42djihadistes ou islamistes, etc.
18:44C'est relativement cohérent, il faut le reconnaître.
18:46C'est vrai.
18:48Mais malheureusement, je pense que
18:50s'il n'y a pas un autre discours qui est tenu
18:52de la part des élus de la nation,
18:54telle qu'on le commande
18:56depuis tout à l'heure,
18:58ce fossé ne va faire que se creuser.
19:00Il y a eu la tangouille du
19:02deuxième tour aussi des législatives.
19:04Tangouille ou...
19:06Oui, ça c'est...
19:08Effectivement, mais c'est encore un autre...
19:10Oui, c'est encore un autre débat.
19:12Ça ne peut pas résister à ce
19:14fossé qui est creusé
19:16d'année en année. Ce sondage, il est intéressant.
19:18Il montre qu'il y a une défiance de la part d'une partie des Français
19:20vis-à-vis du système démocratique.
19:22Mais peut-être que certains d'entre eux ont été déçus.
19:24Qu'est-ce que la démocratie, si ce n'est
19:26normalement donner le pouvoir au peuple
19:28et écouter ce qu'il a à dire. Or, on a au moins
19:30deux exemples récents qui montrent
19:32que leur voix n'a pas été entendue.
19:34Le référendum de 2005, bien sûr,
19:36parce que c'est un exemple qui a été un tournant historique
19:38dans la matière. Ils se sont exprimés
19:40contre une constitution européenne.
19:42On leur a quand même mis
19:44dans la figure. Et souvenez-vous aussi
19:46au moment des Gilets jaunes, il y a eu
19:48toutes ces lettres de doléances qui ont été
19:50signées. Je me souviens, j'avais fait des reportages dans des
19:52petites communes et je me souviens de ce
19:54moment d'émulation où vous aviez des Français
19:56qui s'étaient réunis dans leur mairie pour
19:58essayer d'expliquer quels étaient leurs problèmes du quotidien.
20:00Et tout ça a été remonté à l'Élysée.
20:02Et qu'est-ce qu'en a fait le Président de la République ?
20:04Rien du tout. Ces cahiers de doléances
20:06n'ont servi à rien. Donc, effectivement,
20:08je comprends qu'une partie des Français, aujourd'hui,
20:10considère que la démocratie, eh bien,
20:12ne les sert pas. Ils considèrent que
20:14leur voix n'est pas respectée, ni entendue.
20:16Alors même que, normalement, ce devrait être
20:18le système qui devrait les entendre.
20:20Donc, ils se disent, pourquoi pas un régime autoritaire ?
20:22Au moins, il fera régner leur voix.
20:24Vous savez quoi ? Ça m'a fait penser à l'anaciclose
20:26de Pauly, c'est le fait
20:28qu'il y a un cycle de régimes.
20:30Et normalement, de la démocratie,
20:32on passe à l'aucrocratie, qui est le pouvoir
20:34de la foule, malheureusement, tout simplement,
20:36parce qu'on permet énormément de choses.
20:38Et la foule finit par prendre le pouvoir.
20:40Et lorsque la foule prend le pouvoir,
20:42on le voit parfois sur certains sujets, d'ailleurs,
20:44qu'on commente, ici, sur ce plateau.
20:46Qu'est-ce que veulent les citoyens ?
20:48La monarchie. Un homme fort
20:50qui reprend le pouvoir et qui recadre cela.
20:52Mais c'est exactement ce que montre...
20:54C'est exactement ce que montre...
20:56C'est exactement ce que montre
20:58aujourd'hui
21:00ce sondage dévoilé par le CSE.
21:02Les Français ont encore
21:04plus raison, entre guillemets.
21:06Le Premier ministre leur a dit, vous allez voir,
21:08on a compris, on va changer, on va écouter
21:10le Parlement. Les ministres du budget
21:12ont dit, nous, on va écouter le Parlement.
21:14Là, demain ou après-demain,
21:16ils déclenchent le 49-3 sur les recettes
21:18de la loi de finances.
21:20Parce que, de toute façon, ils peuvent pas aller plus loin.
21:22Donc, c'est...
21:24Le vendredi, on lui dit, vous inquiétez pas, on a compris,
21:26on va prendre en compte. Et trois jours après,
21:28c'est terminé. Et donc, ça, les Français
21:30ne l'acceptent plus. Ils disent, ils nous prennent pour des idiots.
21:32Et donc, quand on dit, on veut un pouvoir fort,
21:34on veut un pouvoir fort,
21:36on voit très bien à qui ils pensent.
21:38Quand on a 50 % en disant,
21:40on veut un pouvoir fort, on sait très bien à qui ils pensent.
21:42Il faut se mettre d'accord sur ce que signifie
21:44le mot démocratie. En réalité, je crois que
21:46même les 20 % qui se sont
21:48exprimés ne réclament pas une dictature.
21:50Simplement, il faut bien voir
21:52quelle est l'évolution de la démocratie
21:54ces dernières années, outre le fait
21:56qu'on ne respecte pas les référendums,
21:58etc. Quelqu'un
22:00comme Marcel Gaucher, qui sort récemment un livre
22:02qui s'appelle Le Nœud démocratique, montre
22:04bien qu'on a une démocratie qui est de plus
22:06en plus fondée sur l'extension
22:08à l'infini des libertés individuelles,
22:10sans prendre en compte de moins en moins
22:12l'intérêt général. Ça, c'est une évolution
22:14tout de même assez récente.
22:16Et moi, je crois que la vraie démocratie libérale,
22:18c'est une démocratie dans laquelle
22:20il y a des contre-pouvoirs, des juges,
22:22mais dans laquelle les juges ne sont pas
22:24le pouvoir et n'imposent pas leur idéologie
22:26aux politiques. Donc, je crois qu'il faut
22:28retrouver une forme d'équilibre
22:30entre les deux. C'est tout le débat qu'on a eu
22:32sur l'état de droit. L'état de droit n'est
22:34pas sacré, il a évolué pendant des
22:36décennies et je crois qu'on a justement été trop loin
22:38dans la sacralisation, pour le coup,
22:40des droits individuels
22:42et pas assez du côté
22:44de l'intérêt général et du bien commun.

Recommandations