• il y a 2 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'insécurité en France.
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00:0018h43, on se retrouve en direct dans Punchline avec Linda Kebab, bonsoir à vous,
00:09policière, secrétaire nationale du syndicat de police Unité.
00:12Merci de nous avoir rejoint, on est toujours avec Louis Dragnel,
00:14Rachel Khan, Joseph Macé-Scarron, Alexandre Devecchio.
00:17Il y a eu une semaine très chargée, toutes les semaines sont chargées
00:19pour les policiers en matière de sécurité.
00:21J'aimerais juste qu'on écoute le constat de Thibaud de Montbrial,
00:24que vous connaissez bien, avocat, président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
00:28Il a été l'invité ce matin de Sonia Mabrouk sur CNews Europe 1.
00:30Il fait un constat sur le fait que la violence est devenue un facteur
00:34qui conditionne les comportements dans notre pays. On l'écoute.
00:37On a un pays qui s'enfonce dans la violence, dans lequel la violence est en train de devenir,
00:43et même on peut dire maintenant est devenue, un mode de régulation des conflits,
00:46mais aussi un mode de régulation des pulsions.
00:49On a sur notre territoire un nombre de gens étrangers qui sont en situation irrégulière
00:56et qui bénéficient soit de dysfonctionnements législatifs, soit de dysfonctionnements administratifs,
01:02soit d'un cumul entre les deux.
01:04Aujourd'hui, il faut bien voir que la priorité, il me semble, c'est de protéger notre population.
01:11Voilà pour Thibaud de Montbrial. Vous faites le même constat, Aline Dacabab,
01:14que la violence est devenue un mode de comportement en réalité, maintenant, en France.
01:18Statistiquement, notre pays n'a jamais été aussi violent que depuis deux ans.
01:24Et particulièrement en 2023 et en 2024, alors on n'a pas encore les chiffres consolidés de cette année,
01:28mais déjà en 2022-2023, on avait le nombre de domicides le plus élevé depuis 1972
01:35et le nombre de tentatives d'homicide le plus élevé également, avec tous les jours des tentatives d'homicide,
01:39notamment souvent sur fond de trafic de stupéfiants,
01:41mais également de personnes en situation irrégulière ou qui viennent,
01:44qui sont migrants récents de pays qui sont des théâtres de guerre,
01:47je pense notamment à des pays comme l'Afghanistan,
01:49et avec des personnes qui règlent leurs comptes, pour dire les choses très vulgairement,
01:52à coups de couteau, avec parfois malheureusement des dégâts collatéraux des personnes qui passaient là
01:56et qui sont aussi victimes de ces violences-là.
01:58Donc oui, c'est un constat qui est tout à fait juste, qui est empirique certes, mais qui est juste.
02:02– Rachel Khan, ça vous heurte quand on se dit maintenant c'est la norme,
02:05c'est la violence qui est la norme dans notre pays ?
02:07– Oui, c'est ça, et puis alors forcément les propos tenus,
02:12moi, me font penser à ces névroses sociales.
02:15Donc je ne sais pas si vous, lorsque vous travaillez, vous avez cette analyse en fait,
02:22qu'effectivement la violence est devenue un moyen de régulation,
02:26alors qu'on a des tribunaux, alors qu'on a le droit, alors qu'on a la loi,
02:29et que finalement les gens ont des comportements, c'est la décivilisation au fond.
02:34Et est-ce que vous, lorsque vous avez des entre guillemets bourreaux devant vous,
02:40est-ce que vous percevez cette forme de névrose sociale qu'est la violence ?
02:45– On a la concentration de plusieurs profils,
02:48on a ces personnes qui ont un accès à la violence très facile,
02:51des profils délinquants et criminels,
02:53qui accèdent à la violence notamment à but acquisitif,
02:57les vols avec violence sautent en explosion,
02:59d'ailleurs ils explosent beaucoup plus en hausse par exemple que les arnaques sur internet,
03:04où là bizarrement on a une baisse,
03:06c'est-à-dire souvent les ministres vont vous dire,
03:08on a une baisse de la délinquance globale,
03:10sauf que quand on regarde les actes en lien avec la violence,
03:12notamment les vols avec violence,
03:14ou la violence dite gratuite comme on le dit vulgairement,
03:16même si elle n'est jamais gratuite,
03:18et bien là de ce côté-là on a une hausse statistiquement.
03:21Ensuite vous avez aussi, de la part de nos concitoyens peut-être,
03:24une forme de fin de belles parenthèses dans leur croyance vis-à-vis des institutions.
03:30Et on a de plus en plus aussi de nos concitoyens
03:32qui ont un accès à la violence beaucoup plus rapide,
03:35une forme d'impatience et surtout une volonté de se faire justice soi-même,
03:38c'est des choses qu'on peut constater.
03:40Et puis enfin tout au bout,
03:42on a aussi le fait qu'on a depuis le Covid constaté
03:47des crises de démence de plus en plus importantes,
03:51notamment chez les très jeunes dans la population,
03:53les enfants et les adolescents,
03:55une explosion des crises de démence,
03:57et donc des violences intrafamiliales du fait de ces jeunes-là à l'égard de leurs parents.
04:00Et ça ce sont des questions de souffrance sociale qu'on ne traite pas,
04:03et qui génèrent des violences.
04:05Et aussi c'est en doute des parents contre les enfants.
04:07Alors il y a les violences intrafamiliales
04:09qui elles ont un phénomène qu'il faut savoir traiter
04:11et qu'on ne traite pas de toute manière.
04:13Qu'il s'agisse d'ailleurs des violences dites classiques,
04:15mais également des violences sexuelles.
04:17La question de l'inceste en France,
04:19des viols, des agressions sexuelles,
04:21dans l'environnement familial, voire même amical,
04:23en tout cas le plus proche connu des ados,
04:25des enfants mais aussi des adultes,
04:27n'est pas du tout un sujet pris au sérieux aujourd'hui par nos responsables,
04:30mais également par les administrations,
04:32comme celle qui est celle de la justice.
04:34Mais accessoirement on a aussi une hausse,
04:36depuis notamment le confinement,
04:38des jeunes qui ont un accès à la violence beaucoup plus fort,
04:40avec une souffrance psychiatrique qui est très importante aujourd'hui.
04:42Et très peu de moyens de la soigner. Louis Dragnel ?
04:44Justement par rapport à ça et face à ça,
04:46Bruno Rotaillot,
04:48le nouveau ministre de l'Intérieur,
04:50essaye d'afficher sa détermination,
04:52essaye de montrer que lui va pouvoir,
04:54va essayer de changer les choses.
04:56Vous, quel regard vous portez
04:58sur à la fois ses premières déclarations
05:00et puis sa capacité à agir ?
05:02Je vais rester conforme à ce que j'ai dit
05:04quelques jours avant la nomination de ce gouvernement.
05:06Moi je ne doute pas de la volonté du Premier ministre
05:08de suivre une ligne qui soit claire
05:10et qui soit cohérente
05:12avec ce que la plupart de nos concitoyens
05:14attendent sur les questions de sécurité.
05:16Mais je l'ai dit, il faudrait que les questions d'intérieur,
05:18en tout cas de sécurité publique et de justice,
05:20marchent du même pas
05:22et qu'on ne soit plus un dahu
05:24avec des jambes qui vont dans des directions différentes.
05:26Et c'est malheureusement aussi ce qu'on peut imaginer
05:28notamment lorsque les discours du nouveau garde des Sceaux
05:30ne sont pas forcément en phase
05:32avec les désidératas du ministre de l'Intérieur.
05:34Moi pour ma part jeudi je suis auditionnée
05:36à l'Assemblée Nationale
05:38sur la question des peines planchées,
05:40donc il y a a priori une proposition de loi
05:42qui est en préparation.
05:44J'ai peu envie d'être naïve
05:46et je ne crois pas que cette PPL
05:48obtiendra un quelconque soutien du garde des Sceaux.
05:50Peine planchée ça veut dire quoi concrètement ?
05:52Peine planchée ça veut dire quoi concrètement ?
05:54Ce sont des peines minimales
05:56notamment à l'égard des personnes
05:58qui sont dans des situations de récidive.
06:00Alors nous on avait demandé des peines minimales
06:02contre les agresseurs de force de l'ordre.
06:04D'ailleurs la députée Naïma Moutchou
06:06l'avait proposé il y a un an et demi.
06:08Malheureusement le garde des Sceaux de l'époque
06:10avait demandé à la majorité parlementaire
06:12de l'époque de ne pas soutenir
06:14cet article de loi et donc ça n'a pas été soutenu.
06:16C'était d'ailleurs élargi pas seulement aux forces de l'ordre
06:18mais également aux élus,
06:20aux professeurs, à toutes les personnes
06:22chargées de missions de services publics.
06:24Donc moi je pense que sur cette question-là
06:26on a d'un côté un ministre à l'intérieur
06:28qui a un discours et qui dit
06:30sans je pense complexe ni
06:32enfin je veux dire qui n'est pas du tout
06:34complexe avec son discours et qui dit qu'il essaie
06:36d'être cohérent avec les résultats
06:38des sondages et avec le souhait des concitoyens
06:40et de l'autre côté on a quand même un garde des Sceaux
06:42qui tout de suite dit oulala attention,
06:44allez doucement. Donc bon, je n'ai pas le sentiment
06:46qu'on pourra avancer beaucoup.
06:48Alexandre Devecchio et après Joseph.
06:50On a un constat effectivement
06:52de décivilisation et il faudra
06:54une politique de long terme
06:56sur des décédés.
06:58On voit bien que
07:00personne n'a la volonté de le faire
07:02et que là le contexte politique n'est pas du tout
07:04propice puisqu'on a un gouvernement
07:06de briques et de broc
07:08dont la majorité tient un fil.
07:10Non mais ça vous fait sourire, c'est le cas
07:12et avec la poursuite du...
07:14C'est l'expression qui est un peu désuète qui nous gère.
07:16La poursuite du en même temps ce qu'il voulait
07:18par d'autres moyens puisque
07:20en réalité
07:22c'est pas on prend les mêmes mais on recommence mais presque.
07:24En tout cas on prend un binôme
07:26désaccordé. Effectivement ça a été dit
07:28avec un garde des Sceaux qui n'est pas du tout sur la même ligne
07:30que le ministre de l'Intérieur. Donc les mêmes causes produiront
07:32les mêmes effets.
07:34On passe à la question de Joseph Macescaron.
07:36Prépensif qui vous regarde.
07:38Et vous écoute surtout.
07:40Et en fait je me demandais, puisque vous avez parlé
07:42de PPL, est-ce qu'il est possible
07:44à votre avis de changer des choses
07:46peut-être pas d'une manière révolutionnaire
07:48mais en tout cas assez significative
07:50non pas par la loi mais par
07:52les directives, les règlements et les circulaires.
07:54Est-ce que c'est possible ?
07:56Oui, si on les associe...
07:58Si on les associe à des moyens, on parle
08:00régulièrement notamment de la surpopulation
08:02carcérale qui conduit les magistrats
08:04à ne pas prononcer de peine d'emprisonnement
08:06ferme et en tout cas quand ils les prononcent
08:08elles sont rapidement aménagées
08:10ou reportées, parfois
08:12même jamais exécutées. On est quand même
08:14champion du monde de la non-exécution
08:16ou en tout cas d'une exécution à long terme
08:18des peines qui sont prononcées.
08:20Déjà un, c'est des mesures administratives, notamment plus de places.
08:22On dit souvent, on entend souvent parler
08:24de cette surpopulation carcérale
08:26qui, je l'entends, est tout à fait inadmissible
08:28parce que je pense très sincèrement que
08:30mettre 4 personnes dans une même cellule qui s'engraignent
08:32ne feront pas de meilleures personnes
08:34à la sortie de la prison. Donc oui, il faut pouvoir gérer
08:36notre situation carcérale de la meilleure
08:38des façons qui soient. Mais d'un autre côté
08:40des gens qui nous disent, oui mais on n'a jamais eu autant
08:42de personnes derrière les barreaux
08:44enfin en gros, ça c'est la conséquence.
08:46Donc peut-être qu'il faudrait aussi aller voir du côté des causes.
08:48Donc on a une question de politique pénale
08:50qui est un peu défaillante, notamment
08:52des circulaires comme celle qui a toujours cours
08:54à l'heure où je vous parle, celle de
08:56Madame Belloubet qui demande aux magistrats
08:58de prononcer des peines d'emprisonnement en fonction de la capacité
09:00hôtelière des établissements pénitentiaires.
09:02Il y a aussi des paradigmes à instaurer,
09:04une philosophie à instaurer. Moi, au sein
09:06du centre de réflexion que j'ai cofondé
09:08il y a quelques années, on a fait une étude sur les
09:10très courtes peines, et quand je parle de très courtes peines
09:12on parle de peines de moins d'un mois
09:14qui ne désociabilisent pas et qui ont vocation
09:16à condition qu'on mette en place
09:18un vrai sas d'accompagnement et qu'on ne mette pas
09:20des jeunes avec une Playstation pendant 15 jours
09:22mais qu'on vraiment les prenne en charge
09:24où on met un choc
09:26et un choc d'autorité face à un parcours
09:28délinquant en devenir.
09:30Et là, peut-être éviter que c'est les ados, parce que c'est ça
09:32le problème, c'est que souvent les auteurs qui sont
09:34dans le monde adulte,
09:36multirécidivistes et qui ont un parcours délinquant
09:38puis criminel et qui ont
09:40un accès aux actes les plus graves,
09:42et bien c'est des personnes qui, au cours de leur adolescence
09:44n'ont pas eu de choc pendant leur parcours délinquant
09:46et donc ce genre de peine, je pense, peut-être
09:48une solution tout à fait entendable.
09:50C'est ce que propose aussi le ministre de l'Intérieur.
09:52Linda Kebab, un mot de cavaillon,
09:54il y a eu deux interpellations
09:56après le fait que les voitures de police
09:58aient été incendiées
10:00avec des profils assez classiques
10:02notamment venus de la région parisienne
10:04tout ça est le trafic de drogue
10:06évidemment qui est au coeur de cette affaire ?
10:08De toute façon c'est la
10:10première idée
10:12qui nous est venue à l'esprit
10:14j'ai appris donc quasiment
10:16instantanément les faits
10:18et c'est arrivé quelques heures
10:20après que j'apprenne qu'il y avait eu une grosse opération
10:22et notamment dans les cellules de garde à vue
10:24au moment où il y a les faits, il y a encore
10:26à ce moment-là dans les geôles, des personnes qui venaient d'être
10:28interpellées moins de 48 heures avant
10:30pour du trafic de stupéfiants.
10:32Il y a eu plusieurs kilos de drogue dont de la
10:34cocaïne qui ont été saisies, il y a eu des armes
10:36qui ont été saisies, Kalachnikov
10:38des munitions
10:40d'armes automatiques, de fusils etc.
10:42Donc oui, il y a nécessairement
10:44un lien, dès lors qu'on est
10:46capable de voir que dans cette ville qui
10:48et les collègues nous le disent, est de plus en plus
10:50touchée comme malheureusement beaucoup de nos villes
10:52Petite ville à 25 000 habitants
10:54Cavaillon, on a envie de parler
10:56de son charme initialement, or cette ville qui est
10:58malheureusement aujourd'hui est frappée également par le trafic de stupéfiants
11:00et donc
11:02évidemment qu'il y a pour nous
11:04sans aucun doute
11:06un lien avec ça
11:08alors j'évite de m'avancer de trop
11:10parce que même la procurat a demandé
11:12est-ce qu'on respecte le temps de la justice
11:14et il faudra respecter ce temps-là évidemment
11:16mais il y a évidemment un lien
11:18et une chose, je fais passer le message de mes collègues de Cavaillon
11:20on a la chance en France d'avoir
11:22des policiers extrêmement résilients
11:24et ils n'ont qu'un souhait, c'est certainement pas faire
11:26appel à un quelconque droit
11:28de retrait mais d'être déterminés à aller
11:30jusqu'au bout et aller chercher n'importe quelle personne
11:32en lien direct avec ces faits-là
11:34criminels, premièrement, mais également toute
11:36personne susceptible de participer à ce trafic de stupéfiants
11:38Vous avez bien raison, hommage aux policiers
11:40et gendarmes qui assurent notre protection
11:42Merci à vous Linda Kebab, Alexandre Devecu
11:44Joseph Macescaron, Rachel Kahn et Louis de Ragnel
11:46Dans un instant sur Europe 1, vous avez
11:48rendez-vous avec Pierre Devineau pour Europe 1 soir
11:50Bonsoir Pierre ! Bonsoir Laurence
11:52Avec nous ce soir, Maître Francis Spiner
11:54qui est l'avocat d'une partie de la famille
11:56de Samuel Paty et puis avec Hervé Morin
11:58président de la région Normandie pour commenter
12:00les derniers arbitrages du gouvernement
12:02Merci beaucoup Pierre, Europe 1 soir
12:04et sur CNews, c'est bien sûr Christine Kelly
12:06qui vous attend avec ses mousquetaires
12:08Bonne soirée à vous sur nos deux antennes
12:10A demain !

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