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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la censure du gouvernement Barnier.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00Nous sommes avec Eric Nelot. Bonsoir Eric.
00:02Bonsoir Laurence.
00:02Catherine Ney, nous fait l'honneur d'être là. Bonsoir ma chère Catherine.
00:05Florian Tardif, ravi de vous avoir sur ce plateau.
00:07Allez Laurence.
00:08Notre ami Jean-Sébastien Ferjeux du site Atlantico.
00:10Et Louis Deragnel.
00:12Bonsoir Laurence.
00:12De repas, mon cher Louis. Bonsoir.
00:14Beaucoup de choses à évoquer,
00:16notamment cette éventuelle nomination d'un nouveau Premier Ministre ce soir.
00:19Est-ce qu'on peut avoir la réponse ou pas ?
00:21On va aller sur le terrain ?
00:22Je vous donne la parole juste en dessus.
00:23Allez, Augustin Denadieu.
00:25Je sens que vous n'aviez pas la réponse.
00:27Augustin Denadieu, Fabrice Elsner, vous êtes devant l'Elysée.
00:30Est-ce qu'il y a du mouvement ?
00:32Est-ce que vous avez des informations sur une éventuelle nomination prochaine ?
00:37Personne ne sait.
00:39Écoutez Laurence, ici à l'Elysée, pas de fumée blanche.
00:43Toujours pas.
00:44Alors qu'Emmanuel Macron a enchaîné les consultations toute la journée.
00:47On a appris qu'il a déjeuné avec François Bayrou, le maire de Pau.
00:51Il a reçu ensuite Yaël Braun-Pivet, la Présidente de l'Assemblée Nationale.
00:55Et enfin, il a terminé cette série de consultations avec Gérard Larcher, le Président du Sénat.
01:01On imagine que le Président de la République cherche ce Premier ministre ou cette Première Ministre
01:08pour conclure ce budget 2025.
01:11Il ne lui reste plus que 25 jours avant d'être au 1er janvier.
01:16Alors, trois scénarios sont possibles.
01:18Est-ce que le Président de la République va nommer son Premier ministre avant 20h,
01:23heure de son allocution, à suivre sur Europe 1 et sur CNews ?
01:27Va-t-il annoncer le nom de son Premier ministre durant son allocution ?
01:31Ça n'est arrivé qu'une seule fois dans la Ve République.
01:36C'était François Mitterrand qui avait nommé en direct Édouard Balladur.
01:40Ou enfin, troisième scénario, Emmanuel Macron qui préfère attendre lundi, début de semaine prochaine,
01:46pour laisser passer l'inauguration de la cathédrale Notre-Dame
01:49où, je vous le rappelle, sont attendus des dizaines de chefs d'État.
01:52Merci, Augustin Donat, Dieu fabricelle.
01:54Eric Nolot, tout est permis.
01:56Tous les coups sont permis.
01:57Coup de pression, coup de bluff.
01:59Si tu y vas, au jeu, claque la porte.
02:01C'est à nouveau reparti pour un tour de manège.
02:03Oui, mais l'oiseau rare à trouver est tellement rare
02:05que ce serait quand même très surprenant qu'il l'annonce soit pendant l'allocution, soit après.
02:10Il peut nous surprendre.
02:11Oui, mais il nous surprend depuis un moment.
02:13En général, ce n'est pas avec des effets un peu inattendus.
02:20Il nous a beaucoup surpris avec la dissolution.
02:22On ne peut pas dire que ça lui ait porté bonheur.
02:23Peut-être qu'un peu de réflexion pourrait lui être bénéfique.
02:26Non, mais là, en effet, absolument, tout est possible.
02:29Mais on a l'impression que, de toute manière, ce sera un coup d'attente.
02:32C'est-à-dire qu'il faut gagner du temps.
02:34Ça peut être quelques semaines, ça peut être quelques mois.
02:36Avec toutes les astuces possibles, ça peut être un petit peu plus long que ça.
02:39Mais qu'on n'en est pas encore à l'échéance définitive.
02:42Voilà, ça va bargner bise, bargner terre.
02:44Et ensuite, il y aura peut-être une solution plus radicale.
02:46Alors, Louis Drangas, je vous avais promis la parole.
02:48Vous l'avez ?
02:50Pour dire que sera nommé ce soir ?
02:54Non, mais on voit bien qu'Emmanuel Macron est à la recherche du plus petit dénominateur commun.
02:59Globalement, il y a assez peu de noms, il y a assez peu de choix possibles pour lui.
03:03Parce qu'il est confronté à une Assemblée nationale qui est complètement bloquée.
03:08Et avec des gens qui ont des intérêts très divergents.
03:10Alors, les uns et les autres disent oui pour le pays, on aimerait ci, ça, cela.
03:15Je suis un peu cynique, mais tout ça, c'est pour beaucoup d'entre eux complètement faux.
03:19La plupart d'entre eux, les chefs de groupe, pensent à 2027.
03:23Ils sont même en train de torpiller, pour certains d'entre eux, leurs propres amis
03:26qui sont membres du gouvernement, pour éviter qu'ils y soient.
03:28Voilà, le dessous des quarts de la chronique de la Constitution,
03:32de cette définition du Premier ministre.
03:36Et avec la perspective de la formation du gouvernement,
03:39globalement, c'est d'abord et avant tout des enjeux de personnes que des enjeux stratégiques.
03:43Et ensuite, tout le monde a en tête le fait que ce gouvernement restera très peu de temps, probablement.
03:48Et que, c'est ce que disait Eric, on aura le Premier ministre bis, puis terre.
03:52Et puis après, on ne sait pas très bien.
03:54Tout le monde sait que c'est un peu le trou noir, quand même, la perspective qui s'offre à nous.
03:59Ce n'est pas très rassurant.
04:00Catherine, qu'est-ce que vous en pensez ?
04:02Oui, j'en pense comme vous.
04:04C'est-à-dire que je ne sais pas grand-chose.
04:05Mais il ne faut pas oublier que le 31 décembre dernier,
04:09le Président parlait de l'année qui vient comme l'année des fiertés françaises.
04:13Et donc, dans les fiertés françaises, il a montré tous les événements qui allaient avoir lieu,
04:17les fêtes du débarquement, les Jeux olympiques, et puis la cathédrale.
04:21Or, il se trouve que pour les Jeux olympiques, au moment où il reçoit le monde entier, il n'y a pas de gouvernement.
04:25Et là, demain et après-demain, il reçoit le monde entier ou presque, dont Trump, et il n'y a pas de gouvernement.
04:30Donc, est-ce qu'il y a de quoi être fier ? Non.
04:34Et il faut qu'il choisisse aujourd'hui.
04:36Alors, je crois, c'est Florian qui disait tout à l'heure que c'est le retour du macronisme,
04:41je crois qu'il doit être très content que Michel Barnier ne soit plus là,
04:46parce que Michel Barnier, jouer avec lui, ce n'était pas une cohabitation.
04:50Et quelquefois, il lui arrivait d'intervenir après ses dégagements sur la politique intérieure,
04:56ce qui ne lui plaisait pas du tout, et qui disait « moi, je gouverne et lui, il préside ».
05:00Donc, ça ne lui plaisait pas.
05:02Il devait aller en Italie prochainement, où il était reçu par son ami, le ministre des Affaires étrangères,
05:08qui était son camarade à la commission, et Mme Mélanie, qui déteste Macron, le recevait en grande pompe.
05:14Et tout ça ne plaisait pas à l'Élysée.
05:16Donc, quelque part, il est sûrement content que Michel Barnier s'en aille.
05:20Et maintenant, pour le remplacer, par qui ?
05:22Parce que tout à l'heure, Éric disait, les trois choses, c'est qu'en amour, le chiffre 3 est très mauvais.
05:29Parce que quand on est trois, on est toujours deux et un, et successivement.
05:32Mais là, avec le Bloc central, qui devrait avoir toujours le Premier ministre,
05:38et moi, je pense qu'il va nommer un Premier ministre du Bloc central,
05:41comment peut-on attirer un peu à gauche ?
05:44Ça va être difficile de sortir les socialistes de l'emprise de Mélenchon.
05:48Et en tout cas, pas avant une prochaine dissolution possible, ce n'est pas la bonne période.
05:54Et donc, soit avec Mme Le Pen, et là, il y a une partie de la Macronie,
05:59qui, pour elle, c'est toujours l'ennemi intime.
06:01Donc, il n'y a pratiquement pas de solution.
06:03Et donc, la pression retombera sur Emmanuel Macron.
06:06Eh bien, retombera sur Emmanuel Macron.
06:08Alors, si les... Parce que qui a voté une fois, qui a pêché une fois, repêche.
06:14C'est-à-dire, est-ce que Mme Le Pen est prête à revoter les motions de censure ?
06:18Ou est-ce que, si c'est elle qui l'a proposée, est-ce que cette fois-ci,
06:21la gauche voterait la motion de censure ?
06:23Parce qu'elle, comme Mélenchon, ont plutôt envie que la présidentielle se fasse plus vite.
06:31Alors, à condition qu'elle ne soit pas empêchée par la justice.
06:36Parce qu'elle, elle pense que, d'ici là, le Bloc central et tous les candidats seront moins préparés qu'elle.
06:43Enfin, c'est peut-être son calcul.
06:45Et Mélenchon lui dit, j'ai 73 ans, le plus vite sera le mieux.
06:49Et son rêve, c'est de se retrouver face à elle.
06:51Et les deux sont pressés.
06:53Donc, ils n'ont pas le même tempo, ils n'ont pas la même horloge, ils n'ont pas...
06:56Et donc, on va, je crois qu'on entre dans une grande, grande période d'instabilité.
07:02Est-ce que les Français sont inquiets de cette situation ?
07:04A priori, ils ne semblent pas absolument paniquer.
07:07Écoutons quelques réactions recueillies.
07:09À Bordeaux, ils réagissent à la chute du gouverneur Barnier et cette censure.
07:14On va voir une minute de personnes, je pense, qui vont essayer de...
07:20Ben, peut-être pas de construire, mais moi, je dirais plutôt un peu détruire, plutôt.
07:26Voilà. Pas très optimiste, on va dire.
07:28Je m'en balance.
07:30Il faudrait ni gauche, ni droite, ni... Voilà.
07:33Il faudrait juste quelqu'un du peuple.
07:35Ni Macron, ni Bill du truc, ni Le Pen, y a rien. Voilà.
07:38La seule solution, ça va être probablement la démission du président.
07:42Qui est le blocage actuel aux problèmes rencontrés.
07:48Bon, je pense qu'on s'en sortira, hein.
07:50De toute façon, on n'a pas forcément besoin d'eux, j'ai pas l'impression, en tout cas.
07:53Après, peut-être que ça va être les problèmes, tout ça.
07:56Mais bon, pour l'instant, moi, je suis pas plus inquiet que ça, non.
07:59Florian Tardif, on entend à nouveau la démission d'Emmanuel Macron.
08:02Ça va revenir comme une ancienne.
08:04Oui, ça revient tout simplement parce que c'est alimenté par une certaine catégorie de la classe politique.
08:11Je pense que personne n'y croit réellement.
08:13Sauf, effectivement, quelques aficionados de Jean-Luc Mélenchon
08:18qui en parlent pas que depuis 2-3 jours, hein.
08:21Qui en parlent depuis plusieurs mois, voire plusieurs années.
08:24Non, ce qui est intéressant, pour poursuivre le raisonnement de Catherine Hay à l'instant,
08:27c'est que j'ai l'impression que l'ensemble des acteurs politiques actuellement ont peur d'une chose.
08:33De la dilution.
08:35De la dilution.
08:36C'est-à-dire qu'il y a un tel chaos politique.
08:39C'est que chacun essaye de montrer qu'il existe.
08:42Marine Le Pen avec la motion de censure.
08:45Jean-Luc Mélenchon avec la motion de censure.
08:47D'ailleurs, ce n'est pas anodin s'il était présent à l'Assemblée nationale alors qu'il n'est pas député.
08:51L'ensemble des...
08:53Et ça a été décrit à l'instant par Louis.
08:57L'ensemble des personnalités politiques qui, en coulisses,
09:01essayent d'avancer leur pion vis-à-vis d'Emmanuel Macron.
09:05Soit pour barrer la route à Bruno Rotailleau qui pourrait prendre trop de place dans le dispositif.
09:10Soit pour barrer la route à Sébastien Lecornu qui pourrait prendre trop de place dans le dispositif.
09:16Etc.
09:18Tous les acteurs politiques ont peur de la dilution.
09:22C'est-à-dire de ne plus faire partie des personnes qui comptent dans l'équation politique.
09:28C'est dingue.
09:30Il a raison.
09:32Avec 2027 en tête.
09:34Avec 2027 en tête.
09:36C'est la France quand même.
09:38On n'entend pas parler de la France.
09:40Si, on en parle beaucoup.
09:42C'est très très évoqué.
09:44C'était intéressant le micro-trottoir parce qu'il y a une forme de résignation.
09:46Ce n'est pas la panique.
09:48C'est la résignation et la lassitude.
09:50Alors comment ça va se traduire dans les urnes ?
09:52Ça ce serait intéressant à suivre.
09:54Par exemple, en cas de nouvelle dissolution, là,
09:56ce n'est pas un échantillon peut-être représentatif,
09:58on n'a pas l'impression que les gens sont prêts à se ruer et s'en foutre.
10:00Ils ne sont pas paniqués.
10:02Non, ils ne sont pas paniqués mais c'est presque pire.
10:04Il y a une sorte de on s'en fout maintenant.
10:06Et qui se débrouille parce qu'en fait,
10:08ils ne s'intéressent pas à nous, ils ne s'intéressent pas à la France,
10:10ils s'intéressent aux magouilles.
10:12A 2027, ce n'est pas notre affaire.
10:14Moi, je trouve ça un peu inquiétant.
10:16Je ne sais pas si vous avez vu de ce point de vue-là,
10:18l'enquête qui vient d'être publiée qui s'appelle fractures françaises
10:20qui a été réalisée avec l'Institut Montaigne par un certain nombre de politologues,
10:22Bruno Cotteres, Luc Rouban et d'autres,
10:24les indicateurs n'ont été aussi mauvais.
10:26Les Français ne croient plus ni aux institutions,
10:28ni aux hommes politiques,
10:30ni même parfois aux principes démocratiques.
10:32C'est calamiteux.
10:34Il y a une seule chose qui continue à marcher un peu,
10:36c'est que les Jeux Olympiques,
10:38vous y faisiez référence tout à l'heure,
10:40et Notre-Dame, disent que la société civile existe.
10:42La France n'est pas foutue.
10:44Il y a la coexistence de ce désespoir
10:46vis-à-vis de ceux qui nous représentent
10:48avec cet espoir vis-à-vis
10:50de ce que nous serions capables de faire.
10:52Je pense d'ailleurs que peut-être Mme Le Pen
10:54a commis un autre genre d'erreur,
10:56c'est-à-dire qu'elle est dans un vent de révolte,
10:58où elle joue la révolte contre le système,
11:00mais les vents qui soufflent sur les gens
11:02qui sont dans cette posture-là,
11:04que ce soit en Argentine, Javier Milei,
11:06ou de M. Trump, Elon Musk,
11:08ou même quand vous regardez Garth Wilders,
11:10ou la plupart des populistes ailleurs dans le monde,
11:12ils ne sont pas étatistes.
11:14Parce que Marine Le Pen, elle est péroniste.
11:16Elle est dans la position de ceux à qui...
11:18Ils sont libéraux.
11:20Mais ce n'est pas véritablement libéraux.
11:22C'est encore autre chose que ça.
11:24C'est mettre l'État à bas.
11:26Et c'est une vraie question.
11:28Avec l'intelligence artificielle,
11:30qui est capable de savoir quelle est la régulation ?
11:32L'Europe se tue à coups.
11:34Et d'ailleurs, c'est très ironique,
11:36puisque M. Barnier avait porté
11:38le principe de précaution dans la Constitution
11:40quand Jacques Chirac avait voulu l'y inscrire.
11:42L'Europe se tue avec ça.
11:44Vous parliez tout à l'heure des manchots empereurs.
11:46Moi, j'ai une autre image.
11:48Parce qu'à force,
11:50on a des discussions complètement absurdes
11:52sur des points mineurs.
11:54Mais pendant ce temps-là,
11:56l'intelligence artificielle,
11:58ça avance, les questions énergétiques,
12:00le reste du monde avance
12:02à une vitesse folle.
12:04Et nous, la seule chose que nous soyons capables de faire,
12:06c'est de réinventer des réglementations.
12:08Mais de toute façon, ça nous plaît, ça nous déplaît.
12:10Nous devons vivre avec le risque.
12:12Et Marine Le Pen, je pense qu'elle vient de faire un pari
12:14un peu absurde.
12:16Elle veut se protéger du risque.
12:18Ben non, parce que si nous ne courons pas nos propres risques,
12:20nous serons rattrapés par ceux des autres.
12:22Parce que les Etats-Unis, ils en prennent,
12:24d'un point de vue énergétique, environnemental,
12:26les Chinois en prennent sur l'intelligence artificielle.
12:28Et nous serons les dindons de la farce.
12:30Encore une image.
12:32On fait une petite pause.
12:34On se retrouve dans un instant dans Punch Time,
12:36c'est News Europe 1.
12:38Je repasserai la parole à Catherine Ney.
12:40On parlera de Marine Le Pen, on l'écoutera aussi.
12:42Puisque là, elle a encore beaucoup de choses à expliquer.

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