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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent d'une possible censure du gouvernement Barnier.
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Transcription
00:00On va juste écouter Michel Barnier parce qu'il était présent à ce Salon des maires cet après-midi.
00:04Alors on sait qu'il est assez sous pression parce qu'il y a une motion de censure qui plane sur lui,
00:08mais chère Catherine, son gouvernement peut être renversé à tout instant, il le sait.
00:13Alors il a été assez décontracté dans sa réponse qu'il a faite au Salon des maires.
00:16Écoutez-le, écoutez les mots qu'il a employés.
00:20C'est assez motivant quelque part de se dire qu'on peut partir demain matin.
00:27Mais de se dire que ce n'est pas sûr, et que ça peut durer deux ans et demi.
00:31En tout cas, c'est l'horizon normal qui est devant moi.
00:34Ça dépend d'une éventuelle coalition des contraires, si je puis dire, à l'Assemblée nationale.
00:47Je ne sais pas si ça se produira, j'y suis prêt.
00:50Je sais que ce n'est pas ce que souhaitent les Français, qu'ils souhaitent aujourd'hui de la stabilité, de la sérénité.
00:57Voilà, c'est intéressant Catherine, les mots employés par Michel Barny.
01:00Les Français veulent de la stabilité, de la sérénité, et il dit la coalition des contraires.
01:04C'est-à-dire que la gauche mêlerait ses voix à celle du Rassemblement national.
01:08Ou l'inverse, oui.
01:09Ou l'inverse, le Rassemblement national à celle de la gauche.
01:11Oui, parce qu'on a très peur...
01:12Pour renverser ce gouvernement.
01:13Oui, on dit Mme Le Pen va déposer une motion de censure.
01:17Bon, mais à elle seule, elle a 126 députés, peut-être ceux de M. Chioti s'il vote avec elle, ce qui n'est pas sûr, il ne l'a pas dit.
01:25Mais elle ne peut pas, elle ne peut renverser le gouvernement que si elle a une partie de l'NFP, ou de la totalité.
01:33Oui, c'est ça.
01:34Et donc, c'est une pression.
01:36Bon, mais Jean-Luc Mélenchon dit qu'il est prêt, voilà, mais il ne votera pas la motion de censure de Mme Le Pen.
01:44Mais Mme Le Pen dit qu'elle votera la motion de censure, alors on ne sait pas.
01:48C'est vrai, le Premier ministre a dit qu'il ne savait pas.
01:50Il est en sursis ?
01:51Oui, bien sûr qu'il est en sursis, parce que c'est très...
01:55Il se passe quoi, après ?
01:57Il se passe quoi, après ?
01:59Vous renversez le gouvernement ?
02:01Ce qui est extraordinaire, c'est que le Premier ministre a envie de rester.
02:05Je pense que quand il dit que les Français ont envie de stabilité, ça c'est vrai.
02:09Mais on a découvert un nouveau barnier, si j'ose dire,
02:15parce que, quel que soit le discours qu'il fait,
02:19au Sénat, là, pour célébrer l'hommage au gouvernement provisoire,
02:23vous voyez, c'est un truc où il n'y a pas de quoi faire rigoler,
02:26mais comme Cannaire, le socialiste avait dit,
02:28que le général de Gaulle avait dit que les socialistes travaillaient si bien,
02:31il se félicitait avec eux, il disait
02:33« Ah, M. Cannaire, oui, j'ai entendu. »
02:35Je n'avais pas entendu jamais le général de Gaulle dire ça.
02:37Mais, et vous, je ne sais pas si vous le pensez,
02:41d'ailleurs, je ne suis pas sûre que vous le pensiez non plus, que ce sont très efficaces,
02:43et il fait rire tout le monde, vous voyez.
02:45Donc, il trouve le moyen, et là, il dit les choses,
02:47et il crée un accord, et ça, c'est très british,
02:49de commencer un discours en faisant d'abord rire les gens,
02:53puis après en leur assénant des impôts et tout ce qu'on veut.
02:55Mais ça, je trouve...
02:57Là, on devient français.
02:59Là, je trouve que c'est un talent...
03:01C'est un vrai talent oratoire.
03:03Et qu'il fait du bien.
03:05Oui, je suis d'accord. Il y a une élégance dans tout ça.
03:07Je suis d'accord, Catherine Néa a raison.
03:09La question que beaucoup se posent,
03:11si le Rassemblement National décide de voter la motion de censure
03:13qui est portée par le nouveau Front Populaire,
03:15parce que c'est ça dont il s'agit,
03:17il faut qu'il y ait la même motion de censure,
03:19que se passe-t-il après ?
03:21Alors, Marine Le Pen enverrait le message à ses électeurs,
03:23parce qu'en fait, il y a aussi la base,
03:25le Rassemblement National,
03:27ça, c'est quelque chose qui remonte beaucoup,
03:29les messages qui sont envoyés, c'est
03:31mais quand est-ce que vous allez arrêter, stopper le gouvernement
03:33dans ce qu'il est en train de faire avec le budget ?
03:35Mais, une fois que vous avez décidé,
03:37éventuellement, de renverser le gouvernement,
03:40par qui il est remplacé ?
03:42Que fera Emmanuel Macron ?
03:44Il ne peut pas dissoudre à nouveau l'Assemblée Nationale.
03:46Donc, il va être obligé de choisir
03:48un Premier Ministre qui ressemblera
03:50probablement, peu ou trop, à Michel Barnier.
03:52Peut-être même Michel Barnier ?
03:54Oui, il peut renommer absolument Michel Barnier.
03:56Et, in fine, ça pourrait donner l'impression
03:58d'une absence de pouvoir
04:00du Rassemblement National, et voir une inconséquence.
04:02Donc, ça pourrait tenter Emmanuel Macron ?
04:04Non, mais vous censurez,
04:06mais pour faire quoi, in fine ?
04:08Pour rien faire.
04:10Et donc, la menace que vous brandissez,
04:12quand vous êtes Marine Le Pen,
04:14quelle est la utilité ?
04:16La situation de la France est quand même gravissime.
04:18On le voit
04:20à travers le prisme
04:22du déficit budgétaire,
04:24mais, en fait, qui est
04:26simplement révélateur de tout le reste,
04:28d'une certaine façon. Donc, la France va très mal.
04:30On a la chance d'avoir Michel Barnier,
04:32et je ne pense pas qu'il y en ait tellement d'autres
04:34disponibles. Je connais moins la politique que vous,
04:36mais je n'en rencontre pas beaucoup,
04:38qui sont capables
04:40d'apporter cette forme d'apaisement.
04:42Franchement, même s'il était
04:44désigné de nouveau,
04:46ce qui serait sans doute le cas,
04:48ça serait quand même très compliqué.
04:50Alors, en même temps,
04:52il faut aussi qu'il commence à donner
04:54des gages sur les réformes structurelles
04:56que les Français attendent.
04:58Marine Le Pen estime, vis-à-vis de ses électeurs,
05:00et en ce moment, elle est très malmenée.
05:02C'est une femme qui est très angoissée.
05:05Elle a le procès.
05:07Elle a laissé une nuit de santé de son père.
05:09Oui, elle a laissé une nuit de santé de son père.
05:11Il y a des questions d'argent, puisque tout l'argent du parti
05:13et du fonctionnement,
05:15il y a beaucoup de choses, et puis beaucoup de ses proches
05:17qui aussi sont impactées.
05:19Je pense qu'elle veut,
05:21vis-à-vis de son électorat,
05:23elle voit le Premier ministre lundi,
05:25parce qu'elle veut quelque chose pour le pouvoir d'achat.
05:27Comme s'il y avait une compte d'abondance,
05:29elle veut améliorer
05:31le pouvoir d'achat des Français.
05:33Que peut lui dire le Premier ministre ?
05:35D'ailleurs, pas grand-chose.
05:37Mais surtout, moi, ce qui me fait très peur,
05:39compte tenu de la situation de la France,
05:41peut-être qu'il n'y aura pas d'accord entre les deux,
05:43mais il peut y avoir un accord
05:45sur la suppression
05:47de la loi sur la retraite.
05:49Puisque là, les deux côtés,
05:51à faute d'avoir renversé le gouvernement,
05:53je pense que ça pourrait être voté
05:55par une alliance.
05:57L'abrogation de la réforme de la retraite.
05:59Ce serait le gage qui serait donné.
06:01En tous les cas, le plaisir qu'ils se donneront
06:03faute de dissoudre.
06:05Est-ce qu'il serait compliqué
06:07dans la mesure où ça contreviendrait à l'article 40
06:09qui interdise que
06:11des propositions d'origine parlementaire
06:13alourdissent les charges de l'État ?
06:15Et de facto, si vous supprimez la réforme de la retraite,
06:17ça alourdit les charges de l'État.
06:19Il y a toujours des moyens de le contrebalancer.
06:21Sauf si le gouvernement...
06:23Parce qu'en fait, tout ça, c'est fait pour protéger le gouvernement.
06:25Parce que le gouvernement, lui, a le droit de proposer
06:27des dépenses supplémentaires.
06:30Je pense que le socle commun macroniste et LR
06:32ira dans cette direction-là.
06:34Mais je pense que Marine Le Pen, elle ne cherche pas...
06:36Oui, bien sûr, ça ne serait pas cohérent
06:38de vouloir véritablement faire tomber le gouvernement maintenant.
06:40Parce que que se passerait-il derrière ?
06:42On voit bien que le NFP n'existe plus vraiment.
06:44Lucie Castex a disparu.
06:46Des radars, on ne sait pas si elle a été transformée
06:48en bonhomme de neige.
06:50Non, pas du tout.
06:52Elle fait sa tournée de Premier ministre en Angers.
06:54Il n'y a que la tournée du Père Noël.
06:56Il y a eu le Premier ministre de l'Alliance.
06:58On voit bien que les Insoumis ne l'ont pas investi
07:00comme candidate aux législatives.
07:02Ils n'ont déjà pas réussi à se mettre d'accord
07:04dans la fameuse législative partielle dans l'ISER.
07:06Donc, ça reste une vue de l'esprit,
07:08cette majorité alternative NFP.
07:10En revanche, il pourrait y avoir juste une conjonction
07:12entre le Rassemblement national
07:14et Jean-Luc Mélenchon
07:16pour faire partir Emmanuel Macron
07:18pour provoquer une crise de régime.
07:20C'est-à-dire que la cible, ça ne serait pas Michel Barnier
07:22mais Emmanuel Macron.
07:24Parce que les deux ont un intérêt. Marine Le Pen,
07:26c'est une éligibilité qu'ils placent sur sa tête.
07:28Et Jean-Luc Mélenchon, ayant l'âge qu'il a,
07:30peut-être que son état de vie
07:32plaide aussi pour provoquer la crise.
07:34Ça dépend d'Emmanuel Macron
07:36qui ne veut pas partir.
07:38La seule chose
07:40qu'il peut faire
07:42à la limite pour faire exploser
07:44le système,
07:46c'est d'attendre qu'il y ait un 49-3.
07:48Parce que les Français
07:50se sont laissés envahir par l'idée
07:52que le 49-3 était un outil antidémocratique.
07:54Ce qui n'est pas vrai.
07:56En utilisant le 49-3,
07:58ça légitime le fait d'appuyer sur le bouton
08:00explosion sans que les gens
08:02aient à justifier derrière
08:04ce qui pourrait se passer.
08:06Le Premier ministre a prévenu qu'il en y aurait au moins 3.
08:08D'ailleurs,
08:10s'il avait mis
08:12à une fin
08:14au débat au Parlement
08:16qui a duré longtemps, et on a vu tous ces gens
08:18qui étaient très imaginatifs,
08:20il y aurait déjà eu 6 ou 7 49-3.
08:22Donc il a essayé
08:24de voir jusqu'au bout ce qu'il pouvait
08:26obtenir des députés.
08:28Et puis ça va passer au Sénat
08:30où il y aura des corrections.
08:32Mais je voulais dire quelque chose et puis j'ai oublié.
08:34Sur la réforme des retraites ?
08:36On fait le rappel des titres de l'actualité.
08:38Je vous repasse la parole dans un instant.
08:40C'est Barbara Durand qui est là sur CNews et sur Europe 1.
08:42Monsieur Caterinet, vous avez retrouvé ce que vous vouliez dire ?
08:44Oui, je veux dire que peut-être
08:46que cette Marine Le Pen,
08:48en parlant de motion de censure,
08:50elle veut peut-être obtenir quelque chose du Premier ministre lundi
08:52pour pouvoir dire à ses électeurs
08:54regardez je suis toujours là, je pèse encore
08:56dans le débat. Mais je pense qu'elle est vraiment
08:58très très sonnée par ce qui lui arrive.
09:00Franchement, parce que là
09:02c'est toute sa vie qui s'écroule.
09:04Je veux dire c'est fini.
09:06Elle reste députée jusqu'à la fin du...
09:08Et puis après elle ne peut plus se représenter.
09:10Donc c'est terrible.
09:12Et c'est la fin de sa carrière.
09:14Et elle estime que c'est
09:16tout à fait injuste.
09:18Mais elle pense peut-être que s'il y avait
09:20une motion de censure et que
09:22le Premier ministre
09:24le Président démissionnait,
09:26le Premier ministre en nommait un autre, ça ne marchait pas
09:28et il y avait une nouvelle motion de censure,
09:30elle créerait une situation
09:32qui obligerait peut-être le Président
09:34qui a raison quand même la cause de ce chaos
09:36à démissionner.
09:38Ça c'est un pari.
09:40C'est encore autre chose.
09:42Si c'est son pari, je pense que
09:44il aura du mal
09:46à se concrétiser.

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