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Aujourd'hui, dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent du recours au 49.3 par le gouvernement de Michel Barnier pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale et des deux motions de censure déposées par le Rassemblement National et la France Insoumise.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00des Europains.
00:01PUNCHLINE.
00:02Laurence Ferrari.
00:03Il est 18h, on se retrouve donc dans PUNCHLINE sur CNews et sur Europe 1 avec nos invités
00:14qui vont commenter avec nous cette actualité politique trépidante.
00:17Bonsoir à vous Catherine Ney, merci de nous avoir rejoint, Joseph Maciscarron est là,
00:22Eric Revelle, Louis de Ragnel, Rachel Khan, Arnaud Benedetti qui est politologue.
00:26On va examiner évidemment tout ce qui s'est dit cet après-midi, quel impact pour vous
00:30d'autres, amis français, téléspectateurs, auditeurs, est-ce que ce brouhaha politique,
00:36ces combinazioni, comment dire en italienne, sont au niveau de ce que vous attendez.
00:42On va l'évoquer dans un instant avec mes invités.
00:44D'abord, direction de l'Assemblée Nationale où tout s'est joué cet après-midi, Maïa
00:47Lenne-Tremolet, vous êtes en duplex avec Charles Magé, bonsoir.
00:50Qu'est-ce qui va se passer dans les prochains jours ? Expliquez-nous comment vont se dérouler
00:53les étapes qui nous amèneront jusqu'à la motion de censure.
00:55Et bien concrètement, deux motions de censure ont été déposées à ce stade, l'une par
01:02le Nouveau Front Populaire et l'autre par le Rassemblement National, cette deuxième
01:06motion est assez symbolique puisque le RN sait que la gauche ne devrait pas voter sa
01:10motion de censure, en revanche Marine Le Pen l'a répétée ici dès sa sortie de l'hémicycle,
01:15le parti est prêt à voter n'importe quelle motion déposée par un autre groupe politique
01:20pour faire tomber le gouvernement, concrètement ces motions doivent désormais être examinées
01:24dans un délai de 48 heures minimum, ce qui signifie qu'elles pourraient être votées
01:28et adoptées ici dès mercredi à l'Assemblée Nationale, ce qui acterait alors, sauf grosse
01:33surprise, la fin du gouvernement de Michel Barnier, deux mois seulement après sa nomination
01:37à Matignon.
01:38Signe Maïa Lenne-Tremolet avec Charles Magé, deux mois seulement Catherine, deux mois pour
01:43le gouvernement de Michel Barnier, je pense que ce serait un des plus éphémères de la
01:46Ve République, quelle conclusion vous en tirez ?
01:49Une conclusion, il savait que c'était difficile parce que c'est vrai qu'il est à la tête
01:54d'une coalition, enfin qu'il n'en est pas une, parce que les trois partis ne s'entendaient
01:59pas bien, tous les semaines il devait batailler avec Wauquiez, avec Attal, qu'ils se faisaient
02:04des coups bas et c'était très très difficile, le modem souvent votait des amendements avec
02:11la gauche, enfin c'était quand même, c'était pas une coalition, c'était un sac de souris,
02:16il votait dans tous les sens, donc c'était très difficile, il y avait des égaux, il
02:20y avait une guerre d'égaux, et c'est vrai qu'il a essayé, bon son budget n'est pas
02:26bon, mais est-ce qu'en le laps de temps qui lui était imparti, est-ce qu'il avait le
02:31temps, parce que si on veut vraiment faire des économies sérieuses sur le train de l'État,
02:35il faut quand même travailler ça, c'est un travail de longue haleine, il faut plusieurs
02:38mois avant de proposer, il ne faut pas travailler à la petite semaine et faire des petits coups
02:43comme ça, ça se prépare avec intelligence, il le savait, mais il savait que c'était
02:51une, bon, mais ce qui s'est passé aussi, qui accroît les choses, c'est quand même
02:55qu'il a affaire, alors est-ce qu'il n'a pas assez traité Marine Le Pen, par exemple
03:01lorsque, à peine nommé, son ministre Armand dit je ne la recevrai pas parce qu'elle ne
03:06fait pas partie de l'arc républicain, bon il l'a appelé pour s'excuser, certains
03:11disent qu'il aurait dû le virer tout de suite parce que c'était là, bon, il ne
03:16l'a pas fait, et il avait à côté de lui une femme qui est aujourd'hui un animal blessé,
03:25et blessé parce que la justice lui inflige une sanction très très lourde, d'ailleurs
03:32Jean-Pierre Chevènement a pris sa défense dans le Figaro en disant que c'était disproportionné,
03:37et puis vous savez quand il y a des peines automatiques qui ont été votées, qui ont
03:40été votées, enfin c'est la loi Sapin 2, qui avait été créée à la suite d'un rapport
03:46de la Haute Autorité de la Transparence, c'était au moment de l'opération manipulite
03:50après l'affaire Cahuzac, donc on était, il fallait vraiment punir tout le monde, bon,
03:54mais s'il y a des peines automatiques, mais ce n'est pas la peine qu'il y ait des magistrats,
03:57on fait des bornes, on dit tchouc et on appuie, voilà, donc c'est la fin de la justice ces
04:01peines automatiques, donc moi, donc c'est quelque chose, et c'est une femme qui peut-être
04:06le 31 mars verra sa carrière, donc quand on est près de mourir, et aussi maltraité
04:14par des gens qui vous méprisent, quand vous voyez que le Benjamin, parce qu'il est rassemblement
04:19national, au moment du vote, après le discours de politique générale, on ne lui sert pas
04:23la main, que Hollande ne lui sert pas la main, que Mme Pognier-Hennacher, que le LFI, bon
04:27très bien, c'est douloureux pour elle, et après le, vous voyez, après le, elle avait
04:32besoin d'être un peu nursée, alors évidemment, ce n'est pas le genre du Premier ministre,
04:37donc elle a, voilà, mais je pense que c'est une femme, quand vous êtes comme ça, presque
04:43mort, vous n'êtes pas tolérante et vous n'êtes pas arrangeante.
04:47Écoutons d'abord Michel Barnier, il en a appelé à la responsabilité, il a demandé
04:52à chacun des députés qui étaient présents cet après-midi à l'Assemblée de prendre
04:56leur responsabilité, on écoute le Premier ministre.
04:59Je pense sincèrement que les Français ne nous pardonneraient pas de préférer les
05:04intérêts particuliers à l'avenir de la nation.
05:08Les Français appellent et attendent de la stabilité, appellent et attendent de la visibilité
05:18pour les entreprises et pour leur vie quotidienne.
05:21À un moment, et je sais de quoi je parle, où notre pays a tant à faire pour défendre
05:27ses intérêts et son influence en Europe et dans le monde.
05:32C'est pourquoi, sur le fondement de l'article 49, alinéa 3 de la Constitution, j'engage
05:41la responsabilité du gouvernement, de mon gouvernement, sur l'ensemble du projet de
05:46loi de financement de la sécurité sociale pour 2025.
05:50Voilà donc Michel Barnier, chers amis auditeurs et téléspectateurs, qui a engagé la responsabilité
05:55du gouvernement avec le 49.3.
05:57Plusieurs motions de censure seront déposées d'ici mercredi, une notamment par le Rassemblement
06:03National.
06:04Nous sommes en duplex avec Laure Lavallette, députée du Rassemblement National.
06:07Bonsoir Madame Lavallette.
06:09Votre motion de censure, évidemment vous la voterez.
06:12Est-ce que vous voterez aussi celle du Nouveau Front Populaire ?
06:15Est-ce que ça ne vous gêne pas de mêler vos voix à celle de la gauche pour faire
06:19chuter le gouvernement de Michel Barnier ?
06:21Non, ce qui nous gênerait, Laurence Ferrari, c'est que ce budget inique, violent, d'austérité,
06:29de 40 milliards de taxes et d'impôts supplémentaires passent, donc évidemment nous allons voter
06:33la motion de censure.
06:34Il s'agit de censurer le gouvernement, il ne s'agit pas de mêler nos voix, il s'agit
06:38effectivement de censurer ce gouvernement pour que ce budget ne voit pas le jour.
06:42Quel est l'intérêt de vos électeurs, quel est l'intérêt des Français dans la chute
06:46du gouvernement Barnier, Laure Lavallette ?
06:51Éviter ces 40 milliards d'impôts supplémentaires, il n'est pas question que les retraités,
06:56que la France qui travaille, la France qui se lève tôt le matin paye et soit la variable
07:01d'ajustement des mauvais choix politiques qu'a fait le gouvernement.
07:04Vous savez, ces gens-là ont fait 1000 milliards de dettes en 7 ans, c'est-à-dire autant
07:08de dettes qu'entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 2000.
07:11Il n'est pas question que ce soit les Français qui en payent l'addition.
07:15Nous avions proposé un contre-budget avec beaucoup de propositions d'économie.
07:20Ce budget, par exemple, ne comporte aucune économie structurelle sur le train de vie
07:24de l'État, ce qui est quand même complètement hallucinant.
07:27Et puis nous avions ces quatre lignes rouges depuis le début.
07:30Nous avons été transparents, j'allais dire Michel Barnier savait à quoi s'en tenir.
07:34Nous ne voulions pas que les pensions des retraités soient désindexées de l'inflation,
07:39nous ne voulons pas du déremboursement des médicaments, nous ne voulions pas que la
07:43facture d'électricité des Français augmente.
07:46Encore une fois, nous avons été très clairs, Michel Barnier a méprisé le premier groupe
07:51que nous sommes.
07:52Je rappelle que nous sommes 11 millions de Français, on n'est même pas le premier
07:56groupe d'opposition, on est le premier groupe tout court et ils font comme s'ils avaient
08:00gagné les élections.
08:01Ce n'est pas le cas.
08:02Et d'avoir méprisé les Français, c'est là où je ne suis pas du tout d'accord avec
08:05l'analyse de Mme Ney sur l'État de Marine Le Pen.
08:08Je pense que Mme Ney, ça fait très longtemps que vous n'avez pas vu Marine Le Pen.
08:11Moi, je peux vous dire que je la vois tous les jours, elle est combative, à aucun moment
08:17sa vie personnelle ou sa vie judiciaire n'entrerait en compte contre l'intérêt des Français.
08:22Mme Ney, vous voulez répondre à Laure Lavallette ?
08:24Non, mais si c'est ça, je la trouve très forte, mais je pense qu'humainement, quelque
08:29chose de tellement fort, tellement douloureux pour une femme et tellement le couperait là
08:34peut-être dans trois mois, je doute qu'elle soit aussi zen que vous le dites.
08:38Laure Lavallette, sur l'état d'esprit de Marine Le Pen ?
08:41En tout cas, elle n'a qu'une seule boussole, c'est l'intérêt des Français.
08:44Elle est combative comme elle l'a toujours été.
08:47Enfin, pour vous qui êtes observateurs de la vie politique, il n'y a pas de différence
08:50avec la Marine Le Pen d'avant les réquisitions ou après.
08:53Honnêtement, nous n'avons qu'au cœur, j'allais dire, de protéger les Français.
08:58Vous savez, moi, j'ai été élue à Toulon et dans cette deuxième circonscription du
09:02Var pour protéger le pouvoir d'achat des Français, pour assurer leur sécurité.
09:06Ça n'est pas ce que veut faire le gouvernement de Michel Barnier.
09:09Vous le disiez tout à l'heure, il nous a ignorés et puis il a voulu nous donner quelques
09:14miettes alors qu'en fait l'équation était très simple.
09:16Il y avait ces lignes rouges et effectivement, il en a franchi quelques-unes.
09:20Donc, il s'est exposé lui-même à la censure.
09:23Après, il faut bien se rappeler quand même que la situation que nous vivons, elle est
09:27le fruit d'un chaos provoqué par Emmanuel Macron et Gabriel Attal qui, je vous rappelle,
09:32le 3 juillet dernier, a appelé à voter pour le nouveau Front populaire contre le
09:36Rassemblement national, ce qui fait effectivement une Assemblée nationale très particulière
09:41qui ne correspond pas à ce que veulent les Français puisque, au second tour des élections
09:44législatives, les Français voulaient toujours moins d'immigration, plus de sécurité,
09:49plus de pouvoir d'achat.
09:50Laure Lavallette qui a réagi en direct dans le Pole Change, sur CNews et sur Europe 1.
09:53Merci à vous, merci à Charles Bollejeu qui est député à l'Assemblée nationale.
09:58Pardonnez-moi, il y a quelque chose que je n'ai pas compris, c'est-à-dire qu'il n'y
10:01a pas eu d'abandon de la taxe sur l'électricité ?
10:04De la hausse de la taxe.
10:07Oui, de la hausse de la taxe.
10:08Il n'y a pas eu d'abandon.
10:09Parce qu'elle dit exactement l'inverse, Mme Lavallette.
10:10Alors, est-ce que Mme Lavallette est encore avec nous ?
10:12Excusez-moi, je me suis trompé.
10:13C'est une erreur ou…
10:15Écoutez, je pense que de toute façon, la hausse de la taxe avait été abandonnée.
10:19Le point de blocage, c'était l'indemnisation des retraites.
10:22C'est quand même un coût à 3 milliards d'euros.
10:24Oui, et le dérangouissement ce matin, la ministre des Médicaments, et ce matin, le
10:32porte-parole du gouvernement, Mme Bréjean, a dit sur cette antenne qu'on n'y touchait pas.
10:36C'est elle qui l'a annoncée ici.
10:37Oui, c'est elle qui l'a annoncée.
10:38Non, mais je crois que Mme Le Pen l'a dit hier à un conseiller du président Macron.
10:44Elle souffrait parce que quand on donne quelque chose à Laurent Wauquiez, il passe le TF1
10:49pour le dire, il pose une question d'actualité, il fait mousser ce qu'il a obtenu qui est
10:53bien moindre que ce qu'elle a obtenu.
10:55Donc, elle aurait voulu qu'on dise, grâce à Mme Le Pen, nous lui avons, pour céder
11:01ces choses, ce qu'elle demandait.
11:04Et ça, c'est vrai que le Premier ministre ne l'a pas fait et c'est ce qu'elle lui reproche.
11:08Mais de là à le renverser pour ça, elle a quand même eu gain de cause.
11:11Elle aurait pu dire, nous avons eu gain de cause.
11:12Arnaud Benelli, j'aimerais entendre votre analyse de la situation.
11:15Moi, j'estimais que c'est un triple échec.
11:18Échec pour tout le monde, sur toute la ligne et surtout pour les Français.
11:21Quelle est votre analyse ?
11:23Moi, je pense que c'était inéluctable.
11:24En fait, ce qu'on est en train de vivre était inscrit dans les résultats des élections
11:28législatives.
11:29C'est simple, à un moment donné, le Parlement, c'est de l'arithmétique aussi.
11:33Il ne faut jamais l'oublier.
11:34Quand vous avez à peu près un gouvernement qui est soutenu par à peine 220 parlementaires
11:39et que vous êtes encerclé par des oppositions qui peuvent, avec 300 parlementaires, plus
11:44de 300 parlementaires ou quasiment un peu plus, vous faire tomber, ce qui doit arriver
11:49arrive.
11:50Et c'est ce à quoi nous sommes en train d'assister.
11:52Ensuite, c'est la question du timing.
11:54Moi, je pense que la motion de censure, elle allait arriver à un moment donné.
11:57Que le Rassemblement national allait d'une certaine manière baisser le pouce pour mettre
12:02fin à cette expérience, j'aurais plutôt parié, en effet, début de l'année, notamment
12:06éventuellement sur les textes concernant l'immigration, où ils auraient pu considérer
12:10que les textes qui allaient être présentés étaient insuffisants.
12:13Là, ils choisissent le budget.
12:16Alors, ils regardent aussi quand même les études d'opinion.
12:19Les études d'opinion, qu'est-ce qu'elles disent ?
12:21Elles disent qu'une majorité de l'électorat du Rassemblement national est favorable à
12:26la censure.
12:27D'accord, mais pourquoi ? Parce qu'ils pensent que c'est le Rassemblement national qui peut
12:30accéder au pouvoir ?
12:31Oui.
12:32Ce qui n'était pas possible avant le mois de juin, si tant est qu'il y a des élections
12:34à ce moment-là.
12:35On est d'accord, mais il y a cette réalité-là, c'est-à-dire qu'ils ne veulent pas perdre
12:38le lien avec ce qui constitue le socle de leur électorat, c'est-à-dire les classes
12:43populaires.
12:44Et donc, vraisemblablement, c'est une des raisons pour lesquelles aujourd'hui le Rassemblement
12:49national a pris cette décision, qui était déjà, depuis 3-4 jours, dans l'air du temps.
12:54Il suffisait de discuter avec un certain nombre de responsables du Rassemblement national.
12:59On voyait qu'on était en train de se profiler vers cette décision.
13:02Ensuite, moi, oui, je rejoins ce que dit Catherine, et c'est que je crois quand même qu'il y
13:07a eu un changement de ton de la part du Rassemblement national, après quand même les réquisitions
13:12du ministère public lors du procès.
13:15Parce que même si, évidemment, le Rassemblement national a tout intérêt à démentir cette
13:20interprétation et cette lecture, mais clairement, quand vous regardez le registre sémantique
13:25qui est utilisé par le Rassemblement national avant et après le procès, il n'est plus
13:29tout à fait le même.
13:30Ça a joué aussi dans l'accélération, vraisemblablement, de la décision.
13:33Rachel Kahn, votre analyse ?
13:35Je partage complètement vos propos et ceux de Catherine.
13:39Absolument, dans la vie, il faut toujours se méfier des personnes qui n'ont plus rien
13:44à perdre.
13:45Et là, c'est exactement ce qui se passe.
13:48Et malheureusement, les Français empathisent.
13:51Je pense que nous n'avons pas les moyens de faire ce que nous sommes en train de faire,
13:56non seulement parce qu'on a ces enjeux et ces défis au niveau national, mais parce
14:00que la situation internationale est très préoccupante et qu'il faudrait que nous
14:04soyons extrêmement forts, alors que là, la situation nous oblige à être extrêmement
14:09fragiles.
14:10Il est 18h15, on est en direct sur CNews et sur Europe 1.
14:13On va écouter les mots employés par Marine Le Pen, tout à l'heure, à la sortie de
14:16l'hémicycle.
14:17Elle a passé du temps à essayer d'expliquer pourquoi elle déclenchait, évidemment, le
14:21vote de cette motion de censure, pourquoi elle allait faire tomber le gouvernement de
14:25Michel Barnice, évidemment, à ses électeurs qu'elle s'adresse.
14:28Elle a besoin qu'ils comprennent sa démarche.
14:31Ecoutez les mots qu'elle a employés.
14:34Nous souhaitons voter cette motion de censure.
14:36Nous déposons donc une motion de censure.
14:38Nous allons la voter parce que les Français en ont soupé.
14:42Ils en ont soupé d'être étrillés.
14:44Ils en ont soupé d'être maltraités.
14:47Peut-être certains pensaient qu'avec Michel Barnice, les choses changeraient.
14:50Eh bien, c'est encore pire que ça ne l'était.
14:54Nous ne pouvons pas laisser la situation en l'état.
14:58Et donc, nous allons nous servir de la force que nous donne le mandat de nos 11 millions
15:03d'hectares pour obtenir demain un budget qui les préserve, qui sauvegarde leur pouvoir
15:09d'achat, qui préserve nos entreprises.
15:12Les Français en ont soupé, Louis de Ragnel dit Marine Le Pen.
15:15On accueille Alain Madelin qui vient de s'installer, ancien ministre, bonsoir à vous.
15:19Peut-être un petit mot de Louis de Ragnel sur ce qui se passe en ce moment, ce qu'il
15:22joue au théâtre de l'Assemblée nationale.
15:25Surtout, maintenant, on a entre les mains le texte de la motion de censure qui va être
15:31déposée par le Nouveau Front Populaire.
15:34Donc la motion de gauche.
15:35La motion de gauche pourrait être signée par les députés du RN.
15:38Ils l'ont dit.
15:39Nous l'a dit Madame Lavallette.
15:40Exactement.
15:41Qu'il va être voté.
15:42Quelle que soit la motion.
15:43Le texte est quand même intéressant parce qu'à un moment, à la fin du texte, il est
15:47écrit noir sur blanc que le Premier ministre a cédé à leurs plus viles obsessions, donc
15:53le RN, avec, je cite, une nouvelle loi immigration qui poursuivrait la faillite morale et politique
15:59de l'année dernière et une remise en cause de l'aide médicale d'État qui apporte humanité
16:03et dignité à ceux qui foulent notre sol.
16:06Donc ça veut dire que le Nouveau Front Populaire essaye de mettre le Rassemblement National
16:10dans une contradiction.
16:11Le RN va devoir signer ce texte-là de la motion de censure et donc ne va devoir pas
16:16voter pour la deuxième fois.
16:18Alors que pourtant, ce sont des...
16:20Je comprends rien, vous m'avez tous perdu là.
16:22C'est l'hypothèse.
16:25Oui, mais là, dès 18h16, nos auditeurs se posent...
16:29Non, mais il le votera.
16:31Mais ils le voteront, elle nous l'a dit, Mme Lavallette.
16:33Ils l'ont déjà dit.
16:34Mais il faut quand même faire attention au point des mots.
16:36Non, mais excusez-moi, mais alors pour les...
16:37Vous allez crever, d'après M. Madelin.
16:38Le Rassemblement National, ça devient complètement impossible.
16:41Je vous le dis, l'entourage de Marine Le Pen nous a écrit...
16:43Vous pouvez dire que vous pouvez faire tomber le gouvernement, mais appuyer la motion de
16:46censure du NFP avec de tels termes, tu ne verras pas comment on le verra.
16:50Écoutez, l'entourage de Marine Le Pen nous écrit...
16:52Nous voterons la motion de censure, peu importe ce qu'il y aura dedans.
16:55On l'a déjà fait précédemment.
16:57Même en étant ciblés dans la motion, on insiste sur le vote de la censure et pas sur
17:01le texte de la motion.
17:03Donc, ils votent pour un principe et pas pour le contenu du texte.
17:06Et d'ailleurs, qu'est-ce que ça veut dire ?
17:08Des proches de Marine Le Pen eux-mêmes l'ont dit, mais Bardet là aussi, il a dit à Matignon,
17:13à des conseils de Matignon, il a dit, mais Barnier, c'est pas Barnier.
17:16Nous, c'est Macron.
17:18Macron, mais ce n'est pas en votant la censure qu'ils vont le faire partir.
17:20Donc, c'est un peu incohérent.
17:22Et moi, je trouve que là, quand je la vois, Mme Le Pen, elle a l'air de ne pas croire
17:27à ce qu'elle dit.
17:28Moi, je sens que c'est une femme, et je le redis, qui est un peu vidée d'elle-même
17:32parce que peut-être que dans trois mois, elle n'aura plus de carrière.
17:35Sa carrière sera terminée.
17:36Alors là, c'est vrai qu'elle explose, elle se venge parce que quand même...
17:42C'est un fauve à qui on a arraché une patte.
17:44Voilà, c'est ça.
17:45Exactement, c'est un fauve blessé à qui on a adressé une patte.
17:48Et Mathilde Pannot qui disait, mais Barnier cède au racisme le plus crasse.
17:52Donc, vraiment, et là, elle va voter la même censure.
17:56C'est inconceivable.
17:59Ah non, Madeleine, vous avez très envie de vous entendre sur cette situation que nous vivons.
18:03Moi, je me suis trompé sur tout.
18:05C'est bien de l'admettre.
18:07Je pensais que Barnier serait responsable.
18:09Je pensais que Marine Le Pen, pour une fois, ferait preuve de la sagesse d'une femme d'État.
18:14J'ai perdu.
18:15Mais non, mais pas quand on est...
18:17Quand la justice vous promet la mort dans trois mois.
18:19Mais non.
18:20Ah ben oui.
18:21Mais non, vous pouvez raisonner plus, peut-être, pour montrer qui vous étiez.
18:25Non, non, je ne suis pas d'accord avec cette analyse.
18:28Pourquoi ?
18:29Je ne suis pas non plus d'accord avec ce que fait Barnier.
18:31Parce que Barnier, qu'est-ce qu'il fait ?
18:33Il sait très bien dès le début qu'il va falloir qu'il cause, peut-être pas en public,
18:37mais qu'il va falloir qu'il cause avec le Rassemblement national.
18:41Alors ensuite, vous trouvez les émissaires, vous essayez de tâter les lignes rouges.
18:45Ce ne sont pas des pactes, c'est de la diplomatie.
18:47Alors vous voyez.
18:48Et in fine, on est en train de mettre le pays par terre.
18:54De créer un chaos économique.
18:58De ne pas avoir de solution derrière.
19:00Et si par hasard il y avait une solution, le problème serait exactement le même.
19:04Faudra faire des câlins au Fonds national.
19:08Rassemblement.
19:09Sur quoi on tombe ?
19:11Sur le fait d'une mesure totalement impopulaire, dont on pouvait se passer,
19:16qui est celle de taxer les retraites.
19:21La réindexation des retraites.
19:23Ça coûte, je ne sais pas, 3 milliards, quelque chose comme ça ?
19:264 milliards.
19:274 milliards, c'est la moitié d'une privatisation d'ENGIE.
19:30Ou la demi-privatisation d'Orange.
19:33Franchement, c'était rien.
19:35Si on avait suivi mon conseil,
19:37quand vous avez l'Élysée à la porte,
19:39vous regardez tout ce que vous pouvez vendre.
19:41Les bijoux de famille.
19:42Non, ce n'est pas les bijoux de famille, c'est l'endroit.
19:44Franchement, l'État n'a rien à faire chez ENGIE,
19:46on n'a rien à faire chez Orange.
19:48Donc c'est des choses dont vous devez vous débarrasser.
19:52Donc on pouvait s'en débarrasser avec 40 ou 40 milliards de plus.
19:55Le budget était facile à faire.
19:57Plutôt que de se livrer à ce concours.
19:59Allez, moi je te propose un coup de rabot comme ça sur les immigrés.
20:03Moi je te propose une taxation des riches.
20:05C'était la foire.
20:07Et on l'a bien vu.
20:09Et on aboutit à l'arrivée à quelque chose qui pourrait être un résultat.
20:12Et on bute là-dessus.
20:14Quand vous réfléchissez un instant, vous vous dites
20:16mais c'est complètement stupide de mettre le pays
20:18dans un chaos pareil pour cette petite mesure.
20:20Par engueuil. Par engueuil de Barnier.
20:22Par engueuil de la majorité.
20:24La majorité, alors c'est quoi la majorité ?
20:26Non, du socle.
20:28Du socle fissuré du Premier ministre.
20:32C'est stupide.
20:34Franchement, c'est stupide.
20:36C'est un manque de responsabilité des uns des autres.
20:38Je reconnais que l'orgueil...
20:40Ou de l'imagination.
20:42Oui, l'imagination n'aurait pu faire des tas de choses.
20:44Je trouve que c'est stupide
20:46de se braquer comme ça pour des positions
20:48de principe des uns et des autres
20:50et pour, à l'arrivée, mettre le pays par terre.
20:52Parce que je vois pas quelle autre solution on va avoir.
20:54Et de toute façon, l'autre solution
20:56on retrouvera exactement les problèmes.
20:58Est-ce que c'est pas aussi l'échelle qu'on a parlé du Premier ministre,
21:00de Marine Le Pen, du Président de la République
21:02qui a plongé le pays dans cette situation incontournable ?
21:04C'est évident que cette situation,
21:06elle a un nom, ça s'appelle Macron.
21:08Il est évident aussi
21:10qu'on peut imaginer
21:12que certains fassent le calcul
21:14de, allez, Macron essaie
21:16un nouveau gouvernement, plouf, plouf, censure.
21:18Un nouveau gouvernement, plouf, plouf, censure.
21:20Un nouveau gouvernement, plouf, plouf, censure.
21:22Maintenant, qu'est-ce qui reste ?
21:24Macron.
21:26Le scénario,
21:28c'est le pire.
21:30Qu'est-ce qui se passe au niveau de l'image de la France ?
21:32On n'a pas déjà
21:34une très bonne image, Macron l'avait un tout petit peu redressée
21:36quand même, sur le plan de la confiance économique
21:38avec les premières mesures qu'il avait prises.
21:40Et puis là, tout s'écroule.
21:42Tout s'écroule, et rapidement.
21:44Et c'est normal d'ailleurs, parce que vous voyez
21:46au fond, une majorité
21:48française, un Président de la République impuissant
21:50et un Parlement
21:52dominé par des extrêmes.
21:54Des extrêmes inconciliables dont tout le monde sait
21:56qu'ils ne peuvent pas s'unir pour trouver une solution
21:58et donc, à l'arrivée, nous sommes forcément
22:00dans une longue période de chaos.
22:02Et s'il devait y avoir une élection présidentielle,
22:04on ne sait pas du tout ce qui va arriver.
22:06Et donc, franchement,
22:08on devait faire l'économie de cette crise.
22:10Ça imposait que
22:12les gens fassent un tout petit peu
22:14de responsabilité
22:16et d'autre côté,
22:18qu'ils fassent un peu moins d'orgueil personnel.
22:20Franchement, l'intérêt du pays
22:22le méritait.
22:24Oui, ce qui est terrible, c'est que
22:26Emmanuel Macron a nommé
22:28Michel Barnier, après avoir
22:30cherché...
22:32Ce n'était pas un mauvais choix.
22:34C'était un bon choix, parce qu'au moins, c'était quelqu'un
22:36qui avait d'abord une solidité personnelle,
22:38un passé,
22:40qui avait
22:42une réputation
22:44du Parlement français.
22:46C'est pire que l'Angleterre.
22:48À partir du moment où ce n'était pas, comme a dit
22:50Michel Barnier, une cohabitation
22:52et que le Premier ministre, en Conseil des ministres,
22:54lui,
22:56il n'y avait pas de dialogue avec le Président.
22:58Donc, la solution
23:00dont vous venez de parler
23:02sur la vente de quelques bijoux
23:04de famille, dont on n'a pas besoin,
23:06mais si
23:08ce nouveau tandem avait travaillé
23:10avec intelligence, ils auraient pu se parler.
23:12Or, ils ne se parlaient pas, parce que
23:14Macron disait que ce n'était pas son gouvernement qui se débrouille.
23:16Il était comme ça.
23:18Il n'avait pas besoin de parler au président de la République.
23:20Il pouvait parler à Marine Le Pen.
23:22Il pouvait en parler aussi.
23:24Même pas, Marine Le Pen n'aurait peut-être pas été contente, d'ailleurs, de ça.
23:26Ce n'est pas le problème. C'était de dire
23:28je fais un budget simple.
23:30Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?
23:36Je dis ça parce que là,
23:38après le chaos de la dissolution,
23:40le Président Macron a intérêt
23:42qu'un nouveau gouvernement dure longtemps.
23:44Puisqu'il a dit qu'il a voulu
23:46clarifier et amener de la stabilité,
23:48l'instabilité maintenant
23:50que Barnier va partir,
23:52c'est vraiment quelque chose qui est à son passif.
23:54Puisque les crises vont s'enchaîner.
23:56Tandis que s'il avait réussi
23:58à s'entendre avec Barnier,
24:00lui proposer éventuellement des choses
24:02et qu'il y ait quand même une équipe exécutive
24:04dans le dialogue, alors qu'il n'y avait pas,
24:06et que quand Michel Barnier allait le voir,
24:08il ne comprenait pas ce que voulait
24:10et il ne se parlait pas. Bon, ils ne s'entendaient pas.
24:12Mais moi, je trouve que là aussi,
24:14c'est encore une erreur
24:16accumulée de fonction de l'exécutif.
24:18Tout le monde a des fautes.
24:20Vous avez toujours développé, évidemment,
24:22une vision libérale de l'économie.
24:24Mais quand vous dites,
24:26pardonnez-moi, c'est pas très grave
24:28si on vend un peu d'ENGIE,
24:30deux choses quand même,
24:32c'est que la France a
24:34soupé, à mon avis, et a beaucoup perdu
24:36en souveraineté industrielle en laissant des entreprises
24:38étrangères racheter les entreprises
24:40françaises, au risque de faire disparaître
24:42leurs marques, et j'ajoute, puisqu'on est
24:44à quelques centaines de millions de prêts,
24:46c'est 3 milliards de dividendes,
24:48quand même, c'est 3 milliards d'euros
24:50de dividendes pour l'État, M. Macron.
24:52J'entends bien ce discours.
24:54J'entends surtout, d'ailleurs, chez Marine Le Pen,
24:56et j'entends surtout chez les filles.
24:58Peut-être. Et chez les étatistes
25:00français.
25:02En soi, vous avez partiellement
25:04raison, mais si vous voulez garder
25:06la souveraineté de telle ou telle entreprise,
25:08vous savez que vous avez un mécanisme d'action de préférence.
25:10Vous ajoutez le mécanisme d'action de préférence. Vous n'avez pas besoin d'être au capital.
25:12Oui, certes. D'accord. Bon, merci.
25:14Oui, mais les 3 milliards
25:16d'euros de dividendes que l'État touche aujourd'hui,
25:18qu'est-ce qu'il en reste si...
25:20Si vous devez faire
25:22les recettes de l'État sur les nationalisations,
25:24à ce moment-là, il faut nationaliser
25:26plus, parce qu'on aura davantage de recettes.
25:28Oui, ça nous a bien réussi, il y a quelques années.
25:30Ça nous rappelle quelque chose.
25:32Attendez, on fait juste
25:34un petit tour à Riyad, dans l'Arabie saoudite,
25:36où se trouve actuellement le président Macron.
25:38C'est extrêmement intéressant de savoir ce qui se passe
25:40dans l'entourage du président Emmanuel Macron.
25:42Comment il voit la situation
25:44depuis Riyad, puisqu'il est en visite officielle,
25:46avec cette chute du gouvernement
25:48Barnier. On voit Emmanuel Macron
25:50qui descend les escaliers
25:52de son avion,
25:54de son Airbus.
25:56On va rejoindre Florian Tardif.
25:58Florian, qu'est-ce qu'il se dit
26:00dans l'entourage du président de la République ?
26:02Est-ce qu'on se frotte les mains ?
26:04On se dit, tant pis pour Michel Barnier.
26:06On pense déjà au
26:08successeur de Michel Barnier ?
26:10Oui, on y pense forcément.
26:12Pour l'instant, aucun mot du président de la République.
26:14Florence, il n'a aucun intérêt
26:16à s'associer à cette séquence.
26:18Il y a encore quelques jours, un proche
26:20du chef de l'État est résilient.
26:22Voici ce que me dit ce soir l'un d'entre eux.
26:24Jusqu'à pouvoir résister au choc
26:26du vote d'une motion de censure, on peut
26:28s'interroger. Marine Le Pen est claire.
26:30Ce soir, le Rassemblement national convient
26:32de faire tomber le gouvernement. C'est une erreur.
26:34Juge un proche conseiller du chef de l'État
26:36qui ne voit pas vraiment l'intérêt de Marine Le Pen
26:38de censurer le gouvernement
26:40de Michel Barnier, mais qui ne voit pas non plus
26:42Marine Le Pen, après
26:44les propos qu'elle a tenus
26:46cet après-midi à l'Assemblée nationale,
26:48reculer. Et si Emmanuel Macron
26:50s'affiche aujourd'hui en retrait, en surplomb
26:52de la mêlée, comme on dit en Macronie,
26:54en poursuivant ses déplacements comme si de rien
26:56n'était, comme il le fait en son nom même
26:58ici à Riyad, il est conscient, comme son entourage,
27:00que si le gouvernement de Michel Barnier
27:02tombe, il sera en première ligne, seul,
27:04désigné comme responsable du
27:06chaos politique actuel, et c'est
27:08précisément ce que recherche le
27:10Rassemblement national, en annonçant donc ce soir
27:12voter cette censure.
27:14Merci Florian Tardif, depuis Riyad.
27:16C'est effectivement ça, la pression retombe
27:18sur l'Elysée, Alain Madelin,
27:20s'il n'y a plus de gouvernement Barnier.
27:25La question qui se pose,
27:27à mes yeux, c'est de donner
27:29le sentiment aux Français qu'éventuellement
27:31on leur demande des efforts,
27:33mais que ces efforts vont servir
27:35à quelque chose, et que ces efforts
27:37servent à un projet,
27:39un projet de
27:41modernisation de l'État,
27:43d'un État agile,
27:45de réinvention de nos
27:47protections sociales. Il y a toute une série
27:49de défis qui nous sont lancés par le Nouveau Monde,
27:51par le formidable progrès scientifique
27:53et technique du jour, qui vont être les grandes
27:55questions des prochaines années,
27:57et je crois que, en réalité,
27:59si vous voulez demander aux Français
28:01de faire un effort, de supporter peut-être
28:03une ou deux années, ou trois années,
28:05difficiles. Si vous ne montrez pas le chemin,
28:07je crois que vous vous planterez.
28:09Et le vrai problème, pour moi,
28:11c'est qu'il est très difficile
28:13de monter aux étatistes,
28:15qui sont quand même, toute tendance
28:17confondue, responsables
28:19de la situation dans laquelle nous sommes,
28:21de trouver les solutions.
28:23Ça ne fait rien d'y retourner la table.
28:25Ce sont des solutions d'une sorte de bric-à-brac,
28:27comme dans le budget, d'une sorte de bric-à-brac,
28:29des idées qui traînent.
28:31Un étatiste n'est pas forcément idiot
28:33et rigide. Il y a un étatisme
28:35intelligent qui peut exister.
28:37Arnaud Benedetti !
28:39Il y a un étatisme intelligent. On est d'accord.
28:41Il faut simplement savoir où est-ce que vous placez
28:43le curseur entre l'État et la société.
28:45Exactement. Entre l'État et la société.
28:47On est entièrement d'accord.
28:49Et le fait de déplacer le curseur
28:51de la liberté, c'est quelque chose qui renforce l'État
28:53et qui renforce la société.
28:55Si c'est bien fait, oui.
28:57Si c'est mal fait, si c'est fait par les mêmes, ça va rater.
28:59Je pense que les enjeux
29:01que décrit Alain Madelin sont des enjeux capitaux.
29:03Mais la difficulté, c'est que
29:05le vrai problème, c'est que ce gouvernement
29:07n'avait pas les moyens politiques pour les affronter.
29:09Et le temps ! Il n'avait pas le temps.
29:11Vous voyez bien que pour élaborer
29:13une loi de finances telle que...
29:15dans les conditions qui étaient les siennes
29:17à partir du mois de septembre, il était extrêmement
29:19difficile, en effet, d'avoir une loi
29:21de finances qui permette de restructurer
29:23la reprise en main
29:25de la trajectoire budgétaire.
29:27C'est une réalité. Et en plus, il n'avait pas les moyens politiques.
29:29Et en plus, vous l'avez tout à l'heure dit,
29:31le problème de ce gouvernement, c'est que c'est une
29:33coalition qui s'est construite
29:35à partir
29:37de circonstances tout à fait exceptionnelles,
29:39mais en fin de compte
29:41avec des gens qui,
29:43trois semaines avant, étaient quand même
29:45en train de se combattre.
29:47Ce n'est pas une coalition à l'allemande.
29:49Ce n'est pas une coalition telle qu'on peut les connaître ailleurs.
29:51On avait un gouvernement, j'allais dire, de cohabitation,
29:53mais de cohabitation interne au gouvernement.
29:55Et d'ailleurs, on l'a vu. Vous avez vu
29:57des tas de controverses.
29:59Participation sans soutien.
30:01Voilà, une part de participation sans soutien.
30:03Tout à fait.
30:05Juste, on écoute Marine Le Pen. Je repasse la parole
30:07qui est à elle. Maintenant, appel
30:09au départ d'Emmanuel Macron. Écoutez-la sur CNews
30:11et Europe.
30:13Le président de la République a trois possibilités.
30:15Le remaniement,
30:17s'interroger
30:19sur l'utilité
30:21au moment où
30:23un gouvernement
30:25ne pourrait être que minoritaire.
30:27La dissolution.
30:29Cette arme, il l'a déjà utilisée.
30:31Et il ne peut pas l'utiliser
30:33avant juin prochain.
30:35Et sa propre démission.
30:37Ce sont les leviers que donne la Constitution.
30:39Mais, encore une fois,
30:41ceci relève
30:43de la décision
30:45et de la responsabilité du président de la République.
30:47Voilà pour Marine Le Pen, effectivement.
30:49Catherine Nez, c'est de sa responsabilité
30:51au président. Rien ne l'oblige à quitter son poste.
30:53Absolument rien dans la Constitution.
30:55Non, non. Il a été élu
30:57par les Français pour cinq ans. Bien sûr.
30:59Le fait de dire
31:01qu'il y a
31:03une pression sur lui,
31:05psychologiquement, c'est mal le connaître.
31:07Parce qu'à chaque fois face à la pression, il adore.
31:09Et pour lui, la pression, c'est se trouver
31:11au centre du jeu.
31:13Et ce qu'il détestait...
31:15Ce qu'il détestait...
31:17Ce qu'il détestait ces dernières semaines,
31:19c'est l'idée qu'il ne puisse pas être
31:21au centre du jeu.
31:23C'est vrai, psychologiquement parlant.
31:25Madame Adeline ?
31:27Je voulais juste reprendre en aparté.
31:29Je reviens sur Marine Le Pen.
31:33Je ne suis pas sûr,
31:35contrairement à ce que j'entendais,
31:37je ne suis pas sûr qu'elle
31:39fasse cela parce qu'elle a
31:41une échéance judiciaire devant elle.
31:43Je la crédite,
31:45peut-être à tort,
31:47d'avoir un plus grand sentiment
31:49de la responsabilité
31:51au regard de la France. Peut-être que j'ai tort.
31:53Mais...
31:55J'ai eu tort sur beaucoup de choses.
31:57Mais je l'espère, en tout cas.
31:59Non, mais je crois que ce qu'il a fait souffrir,
32:01c'est qu'après la dissolution,
32:03le grand projet d'Emmanuel Macron,
32:05c'était d'éliminer le RN.
32:07Il a dit qu'il a été élu pour ça.
32:09Et il n'y est pas arrivé.
32:11Et quand même, être traité
32:13comme une ennemie
32:15publique numéro un,
32:17alors que, par différence,
32:19Mélenchon,
32:21qui est plus inquiétant pour les Français,
32:23est presque mieux traité,
32:25ça, c'est pour elle
32:27quelque chose qui est insupportable.
32:29Alors, on comprend d'autant moins, d'ailleurs...
32:31Oui, on le comprend. Et on comprend d'autant moins
32:33qu'elle s'apprête à voter une motion de censure
32:35avec ceux qu'elle...
32:37Voilà.
32:39Et donc, pour qu'elle en arrive
32:41à cette extrémité-là...
32:43Elle aime quand même chercher...
32:45Elle aime les gens qui se tiennent bien,
32:47qui sont responsables. Et on voit quand même
32:49que son groupe, par rapport à ce qu'elle est fille,
32:51ce sont des gens qu'elle tient.
32:53C'est un groupe qui est tenu.
32:55Donc, pour qu'elle accepte de faire le chaos,
32:57moi, je pense qu'il y a psychologiquement
32:59quelque chose, quand vous êtes,
33:01qui s'est passé, et qu'elle soit
33:03aussi maltraitée. Et on l'a vu
33:05quand elle est sortie de l'audience
33:07où elle a vraiment joué le jeu.
33:09Elle est venue, elle a répondu aux questions.
33:11Ça a duré six heures.
33:13Et je veux dire, il faut avoir du courage.
33:15Et quand elle voit que ses amis vont être impactés,
33:17les maires vont perdre
33:19leur mandat dès le 31...
33:21Je veux dire, tout ce qui arrive
33:23à Lyo, le maire
33:25de Perpignan, je veux dire, tout ça
33:27qui est presque maintenant devenu un frère pour elle.
33:29C'est des choses qui sont très, très difficiles
33:31à vivre. Et donc, je pense que
33:33elle a envie de lui donner un coup de boule.
33:35C'est un peu comme Macron
33:37avec la dissolution, d'une certaine façon.
33:39Qui avait envie de lui donner un coup de boule
33:41à tout le système politique. Mais dans tous les cas,
33:43tout le monde est perdant. Et je pense que
33:45tout le monde y perd. Et au bout du compte, c'est les Français.
33:47Il ne va pas gagner
33:49grand-chose à cette dissolution.
33:51On est en duplex à Arthur Delaporte. Bonsoir. Vous êtes député
33:53socialiste du Calvados.
33:55Vous vous apprêtez
33:57à voter la motion de censure
33:59qui sera déposée dans les prochaines heures
34:01à l'Assemblée nationale. Est-ce que ça vous gêne
34:03pas de la voter en même temps que
34:05le Rassemblement national, M. Delaporte ?
34:09Déjà, ce n'est pas une première.
34:11Ça fait plusieurs fois
34:13que le Rassemblement national vote les motions de censure
34:15de la gauche. Après, s'ils votent
34:17notre motion de censure, ce n'est pas pour autant que nous avons
34:19envie de gouverner avec eux. Et d'ailleurs,
34:21on l'a précisé dans la motion
34:23de censure qu'on a déposée. Ce qui nous a
34:25aujourd'hui choqués, c'est le fait que Michel Barnier
34:27cherche à tout prix à négocier
34:29la non-censure de Marine Le Pen
34:31plutôt qu'à négocier la non-censure de la gauche.
34:33À aucun moment, il n'a cherché à discuter
34:35avec nous. Et en permanence,
34:37il s'est courbé devant le RN, mais
34:39à la fin, il a fini par céder et il devrait
34:41tomber à cause de cette turpitude.
34:43Mais il n'a surtout pas négocié
34:45avec Marine Le Pen. La preuve en est, c'est qu'elle appelle
34:47à une motion de censure au monsieur Delaporte.
34:49Vous voyez qu'il a mal
34:51négocié. On nous disait
34:53que c'était un excellent négociateur,
34:55Michel Barnier, celui qui avait fait le Brexit, etc.
34:57La semaine dernière, il l'a reçu.
34:59Il a fait un JT sur TF1 pour
35:01essayer de faire la danse du ventre.
35:03Il a refait des annonces et une interview au Figaro
35:05jeudi dernier en expliquant qu'il allait
35:07revenir sur l'aide médicale d'Etat.
35:09Il a fait aujourd'hui de nouveau un communiqué
35:11de presse en expliquant qu'il avait eu Marine Le Pen
35:13en essayant de négocier jusqu'au bout avec elle.
35:15Donc ça, c'est en effet ce qu'il a fait.
35:17Et à aucun moment, il n'a fait la même chose
35:19vis-à-vis de la gauche. Et c'est ce qu'on lui a dit d'ailleurs
35:21Michel Barnier quand on l'a vu jeudi dernier ou mercredi
35:23dernier. On lui a dit, nous on a une liste de
35:25courses, on a un certain nombre de choses
35:27qui nous paraissent essentielles pour éventuellement
35:29ne pas vous censurer, protéger les Français sur leur pouvoir
35:31d'achat, éviter la saignée de poste
35:33dans l'éducation nationale, défendre
35:35notamment l'hôpital public.
35:37Rien de tout ça n'a été écouté
35:39et donc, dont acte, on le censure
35:41sur le texte qui est le projet de loi
35:43de financement de la Sécurité Sociale parce qu'on le refuse
35:45parce qu'il est injuste. Et le RN
35:47a choisi de voter le texte qu'on dépose.
35:49Monsieur Delaporte, qu'est-ce qui vous fait penser
35:51qu'Emmanuel Macron pourrait nommer un Premier ministre
35:53de gauche si Michel Barnier
35:55devait chuter ?
35:59Alors, je ne sais pas ce qui me fait penser parce que
36:01je crois que le Président de la République est décidément
36:03irrationnel. En revanche,
36:05s'il était un peu attentif aux équilibres
36:07du Parlement, s'il était un peu
36:09respectueux de ce qui a fait qu'il est aujourd'hui
36:11à l'Élysée, c'est-à-dire qu'il est
36:13le Président de ceux qui ont voté contre le RN.
36:15Il ferait en sorte de dire à ses
36:17propres troupes, construisons des équilibres
36:19alternatifs, soutenons
36:21la gauche, mais en mettons-y
36:23éventuellement nos conditions. Nous, on est prêts à discuter,
36:25on est prêts au compromis, mais il faut
36:27prendre acte de ce qu'est la réalité de cette Assemblée.
36:29Michel Barnier n'était pas le centre de gravité
36:31de ce que pourrait être une
36:33coalition stable à gauche, avec
36:35éventuellement le soutien de tous ceux qui voudront des politiques de justice sociale.
36:37Quel nom pourriez-vous
36:39proposer à Emmanuel Macron,
36:41François Hollande, Bernard Cazeneuve,
36:43Madame Castex ? Quel nom
36:45pensez-vous proposer ?
36:47Ce qui est sûr,
36:49c'est que, un, ce n'est pas notre première préoccupation.
36:51La première préoccupation, c'est de savoir
36:53ce qu'on veut proposer comme politique pour changer la vie des Françaises
36:55et des Français. Je pense que Michel Barnier,
36:57il est arrivé à Matignon sans savoir
36:59ce qu'il allait proposer comme politique. Donc, c'était une politique
37:01de la gribouille et, à la fin, c'était une politique sans cohérence
37:03où il a perdu ses propres valeurs. Moi, je pense qu'il faut
37:05inverser la logique. Il faut se dire que c'est le Parlement,
37:07aujourd'hui, on le voit avec la motion de censure,
37:09qui redevient le cœur de la vie politique,
37:11comme c'était le cas dans toutes les républiques parlementaires
37:13jusqu'en 1958.
37:15Et donc, si le Parlement redevient le cœur
37:17de cette République parlementaire,
37:19c'est là où doivent se construire les grands compromis.
37:21Donc, construisons ces compromis,
37:23voyons ce qu'on peut faire pour l'hôpital, pour lutter contre
37:25les déserts médicaux, pour l'école,
37:27pour protéger aussi nos plus âgés
37:29qui ont besoin de grands plans d'investissement.
37:31Voyons aussi comment on peut mettre à contribution
37:33les plus aisés et les plus grandes fortunes.
37:35Ça, c'est ce qu'on doit faire d'abord.
37:37Et après, la question du qui viendra,
37:39mais ça ne viendra que quand on saura avec qui on veut gouverner.
37:41Une dernière question. Est-ce que vous appelez
37:43au départ d'Emmanuel Macron, monsieur Delaporte ?
37:47Je ne fais pas partie de ceux-là.
37:49Moi, je fais partie de ceux qui pensent qu'on doit faire avec ce qu'on a
37:51et qu'on a un forcené enfermé à l'Élysée.
37:53Il faut qu'il se rende compte
37:55qu'aujourd'hui, la situation a changé,
37:57que les équilibres ont changé, mais que
37:59finalement, s'il veut y rester,
38:01il peut y rester jusqu'en 2027.
38:03Nous, on fera avec ce qu'on a, c'est-à-dire un Parlement composite.
38:05Merci beaucoup, Arthur Delaporte,
38:07député socialiste du Calvados
38:09qui était avec Charles Magé à l'Assemblée nationale.
38:11Un forcené qui est
38:13enfermé à l'Élysée.
38:15Ça vous a fait...
38:17Oui, Alain Madelin, qu'est-ce que ça vous inspire ?
38:19C'est un forcené.
38:21C'est pas sérieux.
38:23D'ailleurs, je me pose la question sur la motion de censure.
38:25Bon, c'est un débat
38:27qui n'est pas actuel,
38:29mais néanmoins, ça existe dans beaucoup de pays.
38:31L'équivalent des motions de censure,
38:33ils ne peuvent être adoptés que s'ils présentent
38:35une majorité alternative.
38:37C'est un gros, gros problème.
38:39De pouvoir faire des motions de censure comme ça,
38:41qui sont totalement disparates, et qui ne promouvent pas
38:43de majorité alternative, c'est un problème
38:45pour la démocratie.
38:47Ça ne les rend pas caduques, les motions de censure ?
38:49L'esprit de la motion de censure,
38:51c'est quand même celui que vous décrivez.
38:53C'est-à-dire qu'on renverse un gouvernement pour permettre
38:55à une autre majorité de gouverner.
38:57Là, c'est ce que propose la gauche.
38:59Structurellement, ce n'est pas possible, compte tenu de la composition
39:01de l'Assemblée nationale. Il n'y aura pas de majorité.
39:03Il supposerait que les votes de Marine Le Pen
39:05plus les votes de LFI
39:07se mettent d'accord sur un gouvernement commun.
39:09C'est une liste d'autres qui nous paraît impossible.
39:11Ce qui est extraordinaire, c'est que
39:13la gauche a un programme
39:15et elle parle comme si
39:17les caisses étaient pleines et s'il n'y avait pas de crise économique
39:19et que ça allait être facile.
39:21Elle se croit en 1981,
39:23au moment, presque,
39:25quand vraiment les choses étaient faciles.
39:27Mais aujourd'hui, qu'est-ce qu'elle peut,
39:29qu'est-ce qui est finançable, qu'est-ce qui est possible ?
39:31Ça, c'est...
39:33Il y a une grosse hypocrisie
39:35dans les propos des socialistes.
39:37En l'occurrence, parce qu'ils condamnent
39:39les tractations de Michel Barnier
39:41avec le Rassemblement national. Mais finalement,
39:43les mesures que Michel Barnier
39:45a acceptées venant du Rassemblement national
39:47sont des mesures qui devraient...
39:49qui sont les leurs, qui d'ailleurs
39:51devraient satisfaire leur électorat.
39:53C'est censé être leur électorat. Donc vous voyez bien,
39:55il y a une contradiction. Mais on n'est pas à une contradiction
39:57dans ce jeu parlementaire.
39:59Et puis par ailleurs,
40:01il y avait une mesure
40:03qu'ils auraient aimé voir.
40:05C'était aussi l'indexation de toutes les retraites
40:07qui était la ligne rouge
40:09qui était fixée aussi par Marine Le Pen.
40:11En fait, on voit bien quand même que tout ça est un immense
40:13gâchis, que Michel Barnier n'était pas très loin
40:15de satisfaire
40:17les demandes de Marine Le Pen,
40:19que Marine Le Pen, du coup, s'est sentie contrainte
40:21de censurer. La conséquence,
40:23c'est qu'on commence une grande période
40:25d'instabilité, de crise politique,
40:27sans possibilité de dissolution.
40:29Donc on va vivre ça comme ça.
40:31Avec Jean-Luc Mélenchon qui dit qu'il faut rendre
40:33la parole au peuple.
40:35Mais c'est qui le peuple selon Jean-Luc Mélenchon ?
40:37Il y a l'Assemblée nationale,
40:39le peuple ? Non mais la représentation,
40:41le système démocratique...
40:43Qu'est-ce qu'on en fait de ça ?
40:45Ce qu'il veut dire par là, c'est qu'il veut la démission
40:47d'Emmanuel Macron. Et c'est ça qui est extrêmement
40:49grave. C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron a commis une première
40:51erreur très grave institutionnelle
40:53avec la dissolution. Alors, on arrive
40:55au bout de sa séquence, et donc avec
40:57des gens qui appellent à son départ.
40:59Mais là où c'est très grave, c'est qu'aujourd'hui
41:01si vous respectez la démocratie, le président a été
41:03élu pour cinq ans. Et il y a peut-être plein
41:05de gens qui ont des bonnes raisons de vouloir le départ d'Emmanuel
41:07Macron, mais demain, si leur candidat
41:09arrive au pouvoir, je pense pas qu'il serait très
41:11heureux de voir qu'au bout d'un mois,
41:13plein de gens appellent au départ de leur champion
41:15sans raison. J'aimerais qu'on parle d'économie.
41:17Alors là, vous nous parlez d'une crise
41:19à la Madeleine qui nous attend,
41:21on est d'accord. Là, qu'est-ce qui se passe ?
41:23Le gouvernement de Michel Barnier tombe, mettons,
41:25cette semaine. Concrètement, ça veut dire quoi ?
41:27Qu'est-ce qui se passe pour les finances
41:29de l'État ?
41:31Ah oui, les finances de l'État, bon, vous pouvez toujours fonctionner.
41:33Mais c'est au niveau
41:35de la confiance que je parle.
41:37Quelle est la confiance de l'extérieur ?
41:39Quelle est la confiance de l'intérieur, sur le plan économique ?
41:41La confiance de l'extérieur, elle s'évanouit tout de suite.
41:43Enfin, tout de suite, pas vraiment.
41:45On n'est pas encore dans le 36e
41:47dessous, on n'est pas encore la Grèce, pour être clair.
41:49Et
41:51la Grèce, c'est intéressant d'ailleurs,
41:53parce que c'est l'extrême-gauche
41:55qui s'est convertie
41:57au point de rigueur. Donc ça supposerait
41:59Mélenchon se faire la pôtre aujourd'hui
42:01des mesures Barnier.
42:03Donc c'est une situation totalement différente.
42:05Mais
42:07franchement, la confiance intérieure
42:09va aussi s'éroder,
42:11bien évidemment, dans les milieux économiques, mais c'était déjà
42:13parti. Puis en plus, nous sommes déjà
42:15sur un fond de toile de récession.
42:17Donc, il ne va pas rester grand-chose pour la croissance.
42:19Or, la croissance, c'est quelque chose
42:21d'essentiel, parce que tous les chiffres dont on parle
42:23n'ont l'air pas grand-chose.
42:25Je le répète, mais
42:27à l'heure actuelle, l'impuissance publique, c'est
42:29la vitesse autorisée est de 100.
42:31Nous roulons à 107.
42:33Il faut que l'on roule,
42:35qu'on lève un tout petit peu le pied pour rouler à 105.
42:37Ce n'était que ça, le budget.
42:39En proportion relative.
42:41Et on n'est pas capable de le faire.
42:43Vu de l'extérieur, ça paraît quand même
42:45incroyable, cette histoire. François, je ne rentre pas
42:47dans les détails, mais ça paraît incroyable.
42:49Et là, maintenant, on met la France KO
42:51parce qu'on n'a pas été capable de faire ça.
42:53Donc la France, c'est le pays, malgré tout, de l'impuissance
42:55publique retrouvée. Et puis, l'impuissance publique,
42:57c'est, pardon, mais
42:59c'est quand même cette impuissance de l'étatisme.
43:01Alors, je ne dis pas ça
43:03contre l'État. Ils ont l'impuissance de l'étatisme.
43:05L'étatisme à la française, qui consiste
43:07à croire que la dépense publique, ça fait la croissance.
43:09Si c'était le cas, on serait
43:11record man de la croissance
43:13dans le monde. Donc, ce n'est pas le cas.
43:15Donc, c'est une crise très profonde qui est interprétée
43:17comme cela, de l'extérieur, et à mon
43:19avis, de l'intérieur.
43:21Ce n'est pas encore le chaos, mais
43:23je prends un exemple.
43:25Imaginez, Mélenchon
43:27revient au pouvoir et dit
43:29mon programme, tout le programme,
43:31rien que le programme, ça dure
43:33trois heures, et encore peut-être moins.
43:35La vitesse électronique des transactions,
43:37ça s'efface tout de suite la confiance.
43:39Là, c'est immédiatement le plongeon.
43:41Bon, ce n'est pas possible.
43:43Si la gauche revenait au pouvoir, ce serait sans doute
43:45dans d'autres conditions. Il est sans doute douteux
43:47que la gauche puisse revenir au pouvoir
43:49et résister à une motion de censure
43:51de ce qui reste de l'Assemblée.
43:53Donc, on est dans le chaos, et donc, ce chaos
43:55a bien évidemment des conséquences
43:57économiques lourdes que l'on va payer,
43:59que les Français vont payer, bien sûr.
44:01Si Mélenchon passait, il n'y aurait même pas
44:03de motion de censure.
44:05Ce serait directement une nouvelle constituante.
44:07Non, non, non.
44:09Les marchés en une fraction
44:11de seconde, j'enlève mes trois heures,
44:13en une fraction de seconde, on aurait arbitré.
44:15Non, je pense que ce serait beaucoup mieux pour lui.
44:17La première, pour préciser
44:19ce que disait Alain Madelin, c'est que l'hypothèse de croissance
44:21du budget 2024 qu'on reprendrait si celui
44:23de 2025 n'était pas, hop, c'est un virgule
44:25et des poussières, on sait qu'on va faire
44:27peut-être cette année 0,4, 0,5.
44:29C'est-à-dire que toutes les recettes qui sont déjà accrochées
44:31à un taux de croissance qu'on ne réalisera pas,
44:33il va falloir trouver de l'argent pour...
44:35Et les chiffres du déficit aussi, qui sont accrochés à un taux de croissance.
44:37C'est 3% du par rapport au PIB.
44:39Si le PIB se réduit, ça fait plus.
44:41Bien sûr. L'ancien ministre des Finances le sait,
44:43le principal moteur de la croissance française
44:45c'est la consommation des ménages. Vous avez un problème
44:47de pouvoir d'achat, vous avez un problème de confiance qui est en train de
44:49prendre de l'ampleur.
44:51La confiance des ménages,
44:53c'est redé, et donc ils vont moins
44:55consommer. On peut imaginer,
44:57à l'instar de ce qui se passe en Allemagne,
44:59qu'on frôle ou qu'on soit dans une récession.
45:01C'est deux trimestres de suite de croissance négative.
45:03Non, ça ne vous parait pas inquiétant,
45:07cette récession, Alain Madelin ?
45:09Non, mais globalement, c'est un phénomène
45:11européen aujourd'hui.
45:13La croissance
45:15attonne, c'est un gros problème.
45:17La croissance, c'est quelque chose de décisif.
45:19Je répète, si vous avez
45:217% de croissance,
45:23votre niveau de vie double tous les deux ans.
45:25Si vous avez
45:270% de croissance, il met 72 ans,
45:29il ne double plus.
45:31Dans ces cas-là,
45:33vous avez le sentiment d'une injustice sociale.
45:35La richesse des uns donne le sentiment
45:37d'être prise aux autres.
45:39C'est une situation totalement
45:41explosive.
45:43Je crains cela aujourd'hui.
45:45Selon la vieille phrase
45:47de Gramsci, quand un monde
45:49disparaît et que l'autre monde
45:51tarde à apparaître,
45:53dans l'entre-deux surgissent les monstres.
45:55Les monstres, très bien.
45:57Catherine, on s'est plongé tout à l'heure dans la psychologie de Marine Le Pen
45:59avec vous. Plongeons-nous dans celle
46:01d'Emmanuel Macron, qui est en ce moment en Arabie Saoudite,
46:03qui observe ce qui se passe
46:05dans le Marégo français.
46:07Est-ce qu'il jubile ? Il se dit, je leur ai envoyé
46:09la grenade dégoupillée dans les jambes,
46:11et ça continue
46:13les déflagrations ?
46:15Non, je crois
46:17qu'il ne voulait pas se mêler.
46:19Il disait, ce n'est pas mon gouvernement.
46:21C'était un peu un ponce-pilote.
46:23Je trouvais qu'il avait intérêt
46:25à tout faire pour que
46:27Michel Barnier continue.
46:29Donc, il ne pouvait pas tout à fait
46:31ne pas s'y intéresser.
46:33Enfin, je ne sais pas comment.
46:35Mais là, le problème aujourd'hui, c'est qu'il faut
46:37que très vite, il trouve quelqu'un pour le remplacer.
46:39Or, quelqu'un, il ne va pas nommer
46:41quelqu'un à gauche.
46:43Mais avant Noël, on parle de quel délai ?
46:45Avant Noël ?
46:47Tout de suite ?
46:49Ce n'est pas évident.
46:51On a vu qu'il a mis
46:53deux mois pour pouvoir désigner
46:55un nouveau Premier ministre, qu'il a mis trois semaines
46:57pour former un nouveau gouvernement.
46:59Après, un cataclysme comme celui auquel
47:01on est en train d'assister,
47:03si il y a un gouvernement le 20 janvier, c'est déjà pas mal.
47:05Oui, moi je trouve, ça va être très compliqué.
47:07En même temps que Donald Trump ?
47:09Retrouvez quelqu'un.
47:11Je sais que Mme Braun-Pivet
47:13lui a dit de trouver quelqu'un
47:15et de garder les ministres régaliens
47:17qui, déjà, avaient montré
47:19qu'ils avaient pris les choses en main.
47:21Évidemment, c'est en retaillot,
47:23mais aussi Madame la Justice,
47:25la ministre de l'Agriculture,
47:27il y avait déjà des travaux qui marchaient
47:29et surtout se débarrasser d'une série
47:31de ministres qu'on ne connaissait pas,
47:33qui n'ont pas gagné à être connus et qu'on ne connaît pas.
47:35Et qu'on ne connaîtra pas.
47:37Mais là, il faut
47:39quelqu'un qui est quand même de l'expérience
47:41et ça, quelqu'un
47:43de type Barnier,
47:45c'est vrai que c'était un peu
47:47le dernier des Mohicans, parce qu'on ne voit pas
47:49aujourd'hui de réservoir
47:51dans l'Assemblée Nationale.
47:53L'hémicycle a été renouvelé
47:55à 95% depuis 10 ans.
47:57Donc, avec le recrutement,
47:59en tous les cas,
48:01il n'est pas à l'Assemblée Nationale, forcément.
48:03Ou alors, qu'il revienne,
48:05si on parle beaucoup
48:07de son chouchou, le ministre
48:09de la Défense, M. Lecornu.
48:13On parle de Bruno Retailleau,
48:15de Sébastien Lecornu, François Bayrou,
48:17et le retour
48:19de Michel Barnier aussi. C'est une hypothèse
48:21qui est sur la table, qu'on renomme
48:23Michel Barnier.
48:25Barnier, Bayrou, Borloo,
48:27Bertrand, Baroin.
48:29Le plan B.
48:31J'imagine,
48:33allez, je risque,
48:35je suis le président de la République,
48:37je suis au centre
48:39des feux
48:41aujourd'hui de l'actualité,
48:43je vais être l'être grâce à Notre-Dame,
48:45l'homme qui réussit tout, et je décide
48:47sur cette heure de gloire,
48:49je décide de renommer
48:51Barnier.
48:53Justement, c'est la question que je me pose.
48:55Barnier qui est obligé de faire un budget.
48:57Comme tout possible Premier ministre.
48:59Comme tout possible Premier ministre. Qu'est-ce qu'il fait ?
49:01Il refait le même ?
49:03Est-ce qu'il accepterait d'abord cette deuxième mission impossible ?
49:05Vous avez tout à fait raison. Franchement.
49:07À sa place, je le refuserais.
49:09En effet, qu'il l'accepte.
49:11Je pense que Louis de Ragnel pense la même chose.
49:13Je pense qu'il...
49:15Il pourrait accepter.
49:17Bien sûr. Mais de toute façon, regardez,
49:19dans tous les noms qu'on évoque,
49:21de François Bayrou jusqu'au législateur,
49:23Bruno Retailleau,
49:25est-ce qu'il y a un Premier ministre qui est prêt à faire
49:27plus de concessions que Michel Barnier ?
49:29Est-ce que ce serait suffisant pour le Rassemblement national ?
49:31Est-ce qu'on n'est pas passé dans une dose
49:33irrationnelle qui fait que
49:35plus rien ne peut revenir comme avant ?
49:37Moi, j'ai quand même le sentiment que
49:39si vous voulez, tout le monde est allé beaucoup
49:41trop loin. Et il y a quelque chose qui est quasiment
49:43irréversible. Et
49:45tout le monde a accepté un peu
49:47à chaque fois, en renvoyant la faute à l'autre,
49:49de basculer, d'être un pion
49:51qui précipite la situation
49:53dans une crise politique.
49:55Si
49:57il faut recommencer un budget,
49:59mon conseil, c'est de recommencer
50:01un budget bas zéro.
50:03C'est-à-dire de faire
50:05beaucoup moins de coups de rabeau,
50:07de faire beaucoup moins
50:09de taxes, ou le minimum
50:11essentiel acceptable, etc.
50:13Et puis d'avoir recours à ce que je proposais tout à l'heure,
50:15à des recettes de privatisation.
50:17Ou à une mesure
50:19horizontale, à la rigueur.
50:21Une augmentation de la CSG, c'est un truc horizontal.
50:23Personne ne peut rien dire, le capital est concerné.
50:25Je préfère les privatisations. Mais une fois
50:27que j'ai dit ça, il faut faire quelque chose de très très
50:29court. Il faut faire un budget sur une page.
50:31On écoute juste Jean-Luc Mélenchon
50:33qui lui, évidemment,
50:35appelle à ce que l'on
50:37rende la parole au peuple.
50:39Nous devons rendre la parole
50:41au peuple. Il n'y a pas
50:43d'autre issue que celle-là
50:45dans une démocratie.
50:47Et on doit le faire dans le respect
50:49des règles qui nous sont
50:51imposées par une constitution,
50:53que l'on soit d'accord ou pas avec elle.
50:55Car sinon, alors, c'est tout le fonctionnement
50:57de la démocratie qui se trouverait
50:59paralysé. Dans ces conditions,
51:01pour que l'on puisse
51:03revenir au peuple,
51:05à son vote, à sa décision,
51:07il faut, et c'est la seule
51:09possibilité qui existe
51:11de revenir au suffrage
51:13universel que le Président démissionne.
51:15Voilà, il faut le Président
51:17démissionner.
51:19La suite le mieux.
51:21J'ai une autre solution.
51:23J'ai une autre solution.
51:25Pour refaire une nouvelle majorité
51:27constructive, il faut
51:29que Mélenchon démissionne
51:31de sa présidence de l'EFI.
51:33Et il n'est pas Président.
51:35Et il n'est pas Président.
51:37Il faut qu'il quitte l'EFI.
51:39Je ne suis même pas sûre qu'il est dans l'organigramme.
51:41Il faut qu'il quitte l'EFI et toute prétention sur l'EFI
51:43pour rendre aux socialistes leur liberté.
51:45Louis de Ringuel, il y a un risque de violence,
51:47il y a un risque de manifestation
51:49pour amener à la démission d'Emmanuel Macron.
51:51Alors là, pour l'instant, on n'en sait
51:53absolument rien. Mais ce qu'on observe,
51:55c'est que le discours politique qui se
51:57durcit avec des appels à la démission
51:59au départ du Président de la République, forcément
52:01vont avoir une caisse de résonance
52:03dans la rue. Ça va libérer
52:05un certain nombre de choses. Et on voit bien
52:07qu'il y a un certain nombre de colères sociales
52:09qui y ont cours en ce moment. Il y a la crise
52:11des agriculteurs. Il y a à peu près 300
52:13entreprises de taille moyenne
52:15qui prévoient des licenciements
52:17assez importants. Il y a déjà eu
52:19le secteur de l'automobile et ça va continuer
52:21notamment avec Michelin.
52:23Globalement, les indicateurs sociaux sont assez
52:25mauvais en cette fin d'année.
52:27Noël ou pas Noël, moi je me souviens de la
52:29crise des gilets jaunes. Je me souviens
52:31des deux derniers week-ends de décembre
52:33au moment de la crise des gilets jaunes. C'étaient
52:35les pires week-ends de l'année.
52:37Les grandes grèves de 1995.
52:39Là, c'était l'Elysée qui était assiégée pour les gilets jaunes.
52:41C'était encore plus...
52:43Ils n'étaient pas assiégés. Ils étaient sur la place de l'Etoile.
52:45Pas très loin. Ils étaient rue du Faubourg Saint-Honor.
52:47C'était les véhicules
52:49blindés de la gendarmerie qui étaient quand même autour de l'Elysée.
52:51Et avec, je me souviens, puisque je l'avais
52:53révélé, un plan d'exfiltration du président
52:55de la République par hélicoptère.
52:57Mais qu'il n'était pas là. Il était à l'autre bout du monde.
52:59Non, non. Il était à l'autre bout du monde.
53:01Moi, je peux vous assurer. Il y a même un pilote
53:03qui a eu le briefé pour lui expliquer
53:05comment... Et il y a même eu l'élagage
53:07des branches, des arbres
53:09de l'Elysée pour permettre la pose d'un hélicoptère.
53:11Et si ça ne fonctionnait pas, il y avait une autre,
53:13je me souviens, une autre drop zone
53:15comme on dit, pour poser les hélicoptères
53:17devant la cour de l'arbre.
53:19Je vous dis, c'était le plan.
53:21J'avais pu y accéder. J'avais pu le lire.
53:23Non, mais ce que je disais, c'est que le fameux jour où
53:25les Gilets jaunes étaient très proches, le président
53:27était à l'autre bout du monde.
53:29On a connu, dans une période très
53:31récente, des épisodes
53:33quand même extrêmement violents. Donc, aujourd'hui,
53:35on voit bien qu'il y a, sans rire,
53:37tous les ingrédients de la colère.
53:39Et avec, en plus, je trouve,
53:41le discours politique est quand même
53:43monté de un ou deux niveaux dans la violence
53:45avec, vous avez des partis qui ne veulent
53:47plus tellement jouer le jeu de la démocratie.
53:49Vous avez des gens qui appellent au départ précipité
53:51du président de la République. Ça, c'est des choses qu'on n'entendait
53:53pas dans ces proportions-là au moment de la crise des Gilets jaunes.
53:55Arnaud Benedetti, tout ça peut mal se terminer ou pas ?
53:57Il n'y a pas qu'à LFI
53:59qu'on pense au départ du président de la République.
54:01Bien sûr, vous avez raison.
54:03C'est toutes les oppositions.
54:05Moi, j'ai entendu quand même M. Copé dire que
54:07finalement, il a ressenti
54:09ou a été inventé
54:11que le président de la République
54:13avait quitté ses fonctions, M. De Courson.
54:15Sans parler de ceux qui y pensent.
54:17Et ceux qui y pensent, M. Philippe, quand même, qui était candidat
54:19il y a deux mois.
54:21Il ne l'a pas dit de cette façon-là.
54:23Mais il y pense fortement.
54:25Alain Madelin, tout ça peut mal
54:27se terminer ou pas ?
54:29Je ne sais pas. Les colères,
54:31c'est vrai, il y a plein de colères dans le pays.
54:33Et on les retrouvera contre un gouvernement.
54:35Encore faut-il qu'il y ait un gouvernement.
54:37Qu'il soit capable de distribuer quelque chose.
54:39Si vous n'avez pas de gouvernement,
54:41il y a le sentiment qu'on va secouer qui ?
54:43Oui. Et quoi ?
54:45À ce moment-là,
54:47faute d'arbres à secouer, on ne secoue pas.
54:49Donc, on ne fait pas de gouvernement ?
54:51On secoue celui qui est à l'Élysée.
54:53Donc, on fait quoi alors ?
54:55Même pas, parce qu'on sait qu'il est impuissant, si j'ose dire.
54:57Non, je ne suis pas certain
54:59que ce soit une période...
55:01Je réfléchis en même temps que je parle.
55:03Je ne suis pas certain que ce soit une période
55:05favorable pour les colères.
55:07Les colères, c'est toujours à l'arrivée des sous.
55:09Qui distribue des sous ?
55:11Il n'y a personne pour distribuer.
55:13Il n'y a surtout pas de sous à distribuer.
55:15Il n'y a pas de sous à distribuer.
55:17Oui, il n'y a pas de sous à distribuer,
55:19mais on peut toujours croire qu'il y en a.
55:21C'est comme ça qu'on secoue le plus fort.
55:24Pour avoir les derniers fruits
55:26ou les derniers sous qui restent.
55:28Pour qu'il y ait colère,
55:30il faut qu'il y ait un événement
55:32qui soit un événement fort, un événement marquant.
55:34C'est-à-dire qu'il ne peut pas y avoir
55:36de coordination des colères.
55:39Ça n'existe pas.
55:41On salue nos auditeurs d'Europe 1
55:43qui retrouvent maintenant Pierre de Villeneuve sur Europe 1.

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