Michel Barnier a engagé la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale en ayant recours à l'article 49.3 de la Constitution. Alors que les députés de la France insoumise ont quitté l'hémicycle, le groupe RN a annoncé qu'il "votera la censure" contre le gouvernement. Si une des motions de censure déposées rassemble les voix de la gauche et du RN, le gouvernement de Michel Barnier pourrait ainsi tomber.
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00:00Écoutez, c'est une situation qui est, pour le moins, inédite en France.
00:03Michel Barnier a tenté de présenter un budget qui répondait à la situation.
00:07La situation, c'est une situation de dégradation de nos finances publiques.
00:10Donc on a besoin de rectifier cette situation.
00:13Michel Barnier et son gouvernement ont fait des propositions très solides, très sérieuses,
00:18très impopulaires aussi, par principe.
00:21Il est revenu sur un certain nombre de ses propositions à la demande du Rassemblement national,
00:26à la demande aussi d'un certain nombre de partis du socle commun,
00:30mais on ne peut pas aller plus loin.
00:32Si on va plus loin, ça veut dire que c'est un budget qui dépense plus,
00:35c'est un budget qui... Enfin, vous voyez, on va aggraver la situation des finances publiques.
00:40Et au fond, chacun crie victoire lorsque Michel Barnier abandonne une mesure,
00:44par exemple sur les retraités,
00:46mais en réalité, c'est une défaite pour les finances publiques de la France.
00:48Donc, Eric Woerth, vous dites...
00:49Le dialogue n'a pas fonctionné.
00:51Vous dites que le gouvernement ne peut pas aller plus loin.
00:53Donc, Michel Barnier tombe mercredi.
00:55Et donc, vous qui faisiez partie de ceux qui expliquaient que ça allait être une tempête épouvantable,
00:59un chaos politique, tempête financière et économique,
01:01on y est à partir de mercredi soir.
01:03Oui, c'est évidemment un chaos.
01:06D'ailleurs, Michel Barnier a employé le terme tout à l'heure
01:08devant les députés d'une situation totalement inconnue.
01:12On ne sait pas trop vraiment ce que c'est que l'absence de budget.
01:16Ça veut dire que, par exemple, le barème de l'impôt sur le revenu ne sera pas indexé.
01:21Il y a 300 000 ou 350 000 foyers fiscaux qui vont rentrer automatiquement dans l'impôt, etc.
01:28Des choses que les Français ne savent pas.
01:30Mais la Sécurité sociale, il y a une sorte de banque de la Sécurité sociale.
01:34Cette banque de la Sécurité sociale, elle emprunte sur les marchés
01:36pour gérer la trésorerie de la Sécurité sociale.
01:39Elle est plafonnée.
01:40Le plafond ne sera pas voté, donc elle ne pourra pas emprunter.
01:43Donc, des problèmes de trésorerie se poseront sur le fonctionnement de la Sécurité sociale.
01:47Eric Woerth.
01:47Tout ce qui était des dépenses supplémentaires.
01:51Il y avait des dépenses supplémentaires.
01:52C'était notamment pour l'armée ou pour la recherche ou pour la sécurité ou pour la justice.
01:58On appelle ça des lois de programmation.
02:00Elles ne pourront pas être mises en oeuvre.
02:03Les conséquences, effectivement, pour le quotidien des Français,
02:05pour un certain nombre de budgets.
02:06Sur le plan politique, vous qui appartenez à un ensemble qui soutenait Michel Barnier.
02:11Qu'est-ce qui se passe mercredi soir ?
02:12Est-ce qu'Emmanuel Macron doit renommer Michel Barnier ?
02:16Est-ce que la bonne idée, c'est de nommer ?
02:19On entend, on lit des profils tels que Sébastien Lecornu, Gérald Darmanin, François Bayrou.
02:24C'est quoi la solution politique qui permet de débloquer le jeu institutionnel ?
02:28Aujourd'hui, je n'en sais rien.
02:30D'abord, ça peut être la renomination de Michel Barnier.
02:32Rien n'empêche de renommer, par exemple, Michel Barnier avec un gouvernement peut-être plus resserré,
02:38qui représentera un budget l'année prochaine et qui peut-être mettra en oeuvre
02:44quelques mesures très précises qui pourraient d'ailleurs obtenir une majorité à l'Assemblée.
02:49Sur l'école, on peut être majoritaire.
02:51Sur la santé, on peut être majoritaire.
02:54Moi, je veux surtout noter l'irresponsabilité de ceux qui décident de voter la censure.
02:59Jusqu'à présent, le Rassemblement national avait essayé de dire
03:02on est un parti de gouvernement, on se notabilise,
03:05on essaie de devenir, au fond, pas uniquement des populistes,
03:07mais des hommes et des femmes de gouvernement.
03:10Ce n'est pas le cas.
03:11Ils ont toujours appelé à des dépenses supplémentaires,
03:14toujours appelé à des augmentations d'impôts lorsqu'ils le voulaient.
03:17C'est de l'irresponsabilité totale.
03:19Le pays n'a pas besoin d'ajouter de l'incertitude à l'incertitude qui règne.