Michel Barnier a engagé la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale en ayant recours à l'article 49.3 de la Constitution. Alors que les députés de la France insoumise ont quitté l'hémicycle, le groupe RN a annoncé qu'il "votera la censure" contre le gouvernement. Si une des motions de censure déposées rassemble les voix de la gauche et du RN, le gouvernement de Michel Barnier pourrait ainsi tomber.
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00:00La gauche, vous confirmez, va déposer une motion de censure ?
00:02Oui, oui, je vous le confirme.
00:03Les socialistes la voteront ?
00:05Bien sûr.
00:06Et vous acceptez les voix du RN pour faire chuter le gouvernement ?
00:09Moi comme d'autres, on vous a déjà répondu à cette question.
00:11On ne se détermine pas par rapport au RN,
00:13on se détermine par rapport à ce qui nous est proposé.
00:16Je voudrais quand même rappeler par rapport à la discussion qu'on vient d'avoir,
00:18on est dans une économie de marché, c'est vrai, avec des risques financiers,
00:22tout ça existe, mais on est aussi, la France, dans une démocratie.
00:25Et la situation que nous vivons aujourd'hui,
00:27c'est celle d'un gouvernement minoritaire,
00:29minoritaire depuis le premier jour en réalité,
00:31qui essaye d'imposer un budget qui est minoritaire à l'Assemblée nationale,
00:36et qui veut en plus l'imposer par une procédure autoritaire qui s'appelle le 49-3,
00:41et qui fait qu'on n'a pas la possibilité de refuser ce budget
00:45sans faire tomber le gouvernement.
00:47Donc c'est tout, on applique les règles démocratiques prévues par notre Constitution.
00:51Et on n'a aucun état d'âme par rapport à ça,
00:53parce que si la gauche avait été un peu entendue,
00:56vous voyez, dans la discussion qu'il vient d'avoir,
00:58à aucun moment, Barnier n'a réellement discuté avec nous.
01:00– C'est-à-dire que Michel Barnier était tourné vers le Rassemblement national,
01:03jamais vers la gauche ? – Bien sûr, bien sûr.
01:05– En même temps, on se souvient des mots de Jean-Luc Mélenchon
01:08le soir du second tour des législatives,
01:11le programme, rien que le programme du Nouveau Front Populaire,
01:14ça coupe court à une négociation ça ?
01:16– Je ne sais pas si vous avez conscience
01:18que vous n'avez pas invité un député insoumis.
01:19– D'accord. – Moi je suis socialiste, je n'ai jamais…
01:21– Oui, mais vous étiez dans le Nouveau Front Populaire.
01:22– Oui, mais je n'ai jamais dit tout le programme, rien que le programme.
01:25Depuis le début, ça a été une différence et une divergence.
01:27Donc nous, on est ouverts à la possibilité de compromis,
01:31on est bien conscients que dans cette Assemblée telle qu'elle est,
01:33il n'y a pas personne à la majorité absolue,
01:35donc il y a forcément des discussions.
01:37La gauche l'avait fait adopter pas mal de choses en première lecture,
01:40y compris dans le projet de loi de finances de la sécurité sociale.
01:43Barnier aurait pu ouvrir une discussion sur deux, trois mesures importantes
01:47qu'il aurait pu essayer de garder.
01:48– Vous auriez pu voter le budget, en tout cas ne pas le censurer.
01:50– On aurait au moins eu un début de discussion.
01:51Reconnaissez que ça, ça n'a même pas existé en vérité.