• il y a 2 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent du discours de politique générale prononcé par le Premier ministre, Michel Barnier mais aussi sur l'avenir de ce gouvernement.
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Transcription
00:00Alors, je voudrais juste qu'on parte à l'Assemblée. Je vous passe la parole ensuite, Catherine, qui vous a écouté avec beaucoup d'intérêt.
00:04Arthur Delaporte, député socialiste du Calvados, est avec nous. Bonsoir à vous. Vous avez écouté les discours cet après-midi.
00:11La position que vous adoptez, c'est toujours la censure, M. Delaporte ?
00:17Bien sûr. Écoutez, on n'attendait rien, on n'a pas été déçus. Il n'y avait rien dans ce discours.
00:21Donc voilà, on va censurer non seulement un creux propositionnel,
00:25mais aussi, évidemment, le mal fait à la démocratie par la nomination de Michel Barnier à Matignon,
00:31parce que c'est évidemment une injure au vote des électrices et électeurs,
00:35et c'est d'ailleurs la logique qui aurait voulu que ça soit la gauche nommée,
00:38et derrière que nous tentions de gagner la confiance du Parlement. Malheureusement, ce n'est pas le cas.
00:42Une question de Louis Doreignel, M. Delaporte.
00:44Est-ce qu'il y avait une condition qui aurait pu vous satisfaire dans le discours de Michel Barnier ?
00:49Une condition qui aurait pu nous satisfaire ?
00:53Il y a des choses, évidemment, comme dans tout discours de politique générale depuis que cela existe,
00:57qui ne nous horripilent pas et qui vont, je pense, dans le bon sens.
01:01Pour prendre un exemple dont on parle peu, ce qui se passe sur la Nouvelle-Calédonie.
01:04Michel Barnier vient désavouer totalement la politique qui a été menée par Emmanuel Macron, puis Gabriel Attal,
01:08en disant très clairement que la réforme constitutionnelle serait abandonnée.
01:11Moi, je trouve ça bien, donc je le salue.
01:13Mais évidemment que ce n'est pas ça le principal des enjeux,
01:16et que nous nous censurons sur une question de méthode, l'affront fait à la démocratie,
01:20et puis sur tout un certain nombre d'autres choses qui ne vont pas dans le bon sens.
01:23Et pour vous, le fait que Michel Barnier, vous souhaitez un mandat le plus court possible,
01:28si j'ai bien compris, pour Michel Barnier, comme l'a dit Mathilde Pannot,
01:31pour ensuite imposer Mme Castet.
01:33Sinon, le Président doit partir, c'est ce que vous dites aussi, M. Delaporte ?
01:39Alors, nous, ce qu'on dit, d'une chose très simple, dans la motion de censure que nous déposerons la semaine prochaine,
01:43c'est qu'en effet, c'est la gauche qui doit aller à Amatignon.
01:46C'est la gauche qui a été le premier bloc en tête lors de ces élections.
01:50C'est la gauche qui devrait, derrière, former des majorités,
01:53et ne pas tenir, comme le fait Michel Barnier, sur la béquille instable du soutien implicite du RN.
01:59Voilà, ça c'est une chose extrêmement claire.
02:01Donc oui, nous avions proposé la candidature de Lucie Castet, elle reste dans la course.
02:06Après, moi, ce que je dis aujourd'hui, c'est surtout que la réalité du pouvoir, il est à Amatignon.
02:10C'est une phase de cohabitation entre le gouvernement et le parlement qui s'engage aujourd'hui.
02:14Nous allons tenter de le censurer la semaine prochaine.
02:17Il tombera, si le RN décide de lui retirer son soutien qu'il maintient encore aujourd'hui.
02:22Et malheureusement, aujourd'hui, il ne tombe pas.
02:25Demain, peut-être, le sera-t-il.
02:27Et dans ce cas-là, nous serons prêts à gouverner.
02:29Merci, Arthur Delaporte, député socialiste du Calvados.
02:33Merci à Élodie Huchard et Jean-Laurent Constantini qui étaient à vos côtés.
02:36Catherine, on entend toutes les réactions politiques, droite et gauche.
02:39On entend Henri Guaino, le grand pessimisme d'Henri Guaino qui dit
02:42qu'il n'y aura pas grand-chose de possible.
02:44En réalité, ce gouvernement est juste là pour durer.
02:47Durer jusqu'à quand ? Et pour faire quoi ?
02:49D'abord, je pense que ce qui laisse augurer, qu'il va quand même un peu durer,
02:53c'est que personne n'est prêt à prendre le pouvoir.
02:56Et dans les conditions actuelles, avec cet endettement qui est dû pour les deux dernières années,
03:01en partie parce que l'impôt sur les entreprises a été moins que prévu.
03:07On a prévu un budget 2024 sur des hypothèses qui étaient erronées.
03:12Eh bien, il se trouve que les entreprises se portaient plutôt moins bien.
03:15Et puis, il y a aussi des recettes de TVA qui n'ont pas eu lieu.
03:19Et donc, s'il n'y a pas une forme de stabilité politique,
03:24la situation va s'aggraver plus encore.
03:27Et qui veut prendre le pouvoir, à part les filles qui veulent faire le chaos, la révolution ?
03:32Ou le nouveau Front populaire, comme dit M. Delaporte.
03:35M. Delaporte dit qu'ils sont prêts à exercer le pouvoir.
03:37Oui, peut-être, mais pour faire quoi ?
03:40Et donc, je crois que pour l'instant, la durabilité du Premier ministre n'est pas engagée
03:49parce que Marine Le Pen n'est pas prête.
03:51Bien sûr, elle lui demandera sur un certain nombre de choses,
03:54sur l'immigration, sur le changement de la proportionnelle.
03:58Et il a déjà dit qu'il y regarderait ça avec faveur.
04:01Et en tous les cas, Gabriel Attal, tout ce Front central, lui aussi,
04:04il a dit qu'il fallait parler, sortir du sectarisme, faire des compromis.
04:08Donc, voilà.
04:09Mais M. Barnier, le Premier ministre, c'est vrai qu'il a énuméré des choses.
04:15Il voit bien tous les problèmes, que dans chaque problème qu'il a énoncé,
04:19il sait qu'il y a des choses à faire, qu'on peut décider par décret.
04:23Et peut-être en gérant un peu mieux, parce qu'on ne regarde pas les choses.
04:28Et dans les collectivités locales, territoriales,
04:31on sait très bien que les gens ne travaillent pas, ne font pas les 35 heures chaque.
04:35Et que la Sarkozy l'a dit, il faut remettre un peu d'ordre.
04:38Et ça, il n'y a pas besoin de faire une nouvelle loi.
04:40Alors, Henri Guaino et après, François Fiponi.
04:42Le principe constitutionnel, c'est l'autonomie de gestion des collectivités.
04:48Donc, le gouvernement, en réalité, ne peut pas grand-chose.
04:51Il peut juste serrer la vis en faisant voter des dotations moins importantes.
04:57Mais il ne peut pas l'autonomie de gestion des collectivités locales et constitutionnelles.
05:05Le Conseil constitutionnel, il veille avec beaucoup d'attention.
05:08Donc, il y a beaucoup d'obstacles.
05:10Pas seulement des obstacles politiques, mais aussi des obstacles juridiques.
05:14Oui, mais on peut...
05:17J'aimerais juste qu'on écoute Michel Barnier, puis je vous passe la parole, François Fiponi.
05:20Et les Français n'ont tout ça, j'ai envie de dire.
05:22Parce que là, ça fait depuis le début de l'après-midi qu'ils entendent
05:24les discours politiques des uns et des autres.
05:26Qu'est-ce qui va changer dans leur vie quotidienne ?
05:28Qu'est-ce qui va changer pour leur pouvoir d'achat, pour la sécurité ?
05:31Évidemment, c'est la question.
05:32Écoutez ce qu'a dit Michel Barnier à propos de l'épée de Damoclès.
05:34Il dit que l'épée de Damoclès n'est pas sur le gouvernement.
05:37En réalité, elle est sur la tête des Français.
05:41J'ai entendu parler, mesdames et messieurs, d'une épée de Damoclès
05:45qui pèserait au-dessus de la tête du gouvernement.
05:48Mais la véritable épée de Damoclès
05:51est là, sur la tête de la France et des Français,
05:54dès aujourd'hui.
05:56Et faute d'action, faute de courage maintenant,
06:00je suis sûr d'une chose, c'est que cette épée de Damoclès
06:04pèsera beaucoup plus gravement
06:06demain sur nos enfants et nos petits-enfants.
06:09La véritable épée de Damoclès, c'est notre dette financière colossale.
06:12Voilà, la dette financière colossale pour Jean-Pierre Barnier, oui.
06:15Mais quelle piste ? Qu'est-ce qu'on fait ?
06:17Quand j'écoute Catherine et Henri Henault,
06:19je me dis que je vais sortir déprimé de cette émission,
06:21parce que, disons, tous les deux,
06:22personne n'a intérêt à faire tomber le gouvernement.
06:24À part la gauche qui…
06:26Globalement, on a vu Marine Le Pen qui dit
06:29« Si vous me faites la proportionnelle,
06:31et en janvier, une loi sur l'immigration,
06:34on vous ira. »
06:35Et dans ce cadre-là, il n'y a pas de réforme possible.
06:38Il n'y a pas de vraie réforme budgétaire
06:40pour trouver une solution.
06:42On a entendu Gabriel Attal qui dit
06:44« Moi, je ne veux pas augmenter les impôts. »
06:46Qui va avoir le courage de dire
06:47« Je vais baisser de 30, 40, 50 milliards les dépenses ? »
06:50Personne.
06:51Et donc, on va sortir avec une loi de finances
06:54qui continuera comme avant.
06:55On aura à la fin un déficit de 6 %, voire plus,
06:58et ça continuera.
06:59Et c'est ça qui est dramatique,
07:00c'est qu'à la fois le Premier ministre dit
07:01« La situation est catastrophique »,
07:03mais il n'a pas de majorité pour faire les vraies réformes.
07:06C'est l'impasse, alors.
07:07Tous ceux qui le poussaient à aller plus loin
07:10et qui étaient encore aux manettes il y a encore trois mois
07:13n'étaient absolument pas, quand ils étaient au gouvernement,
07:16pour baisser les dépenses.
07:17Et tout d'un coup, comme ils n'y sont plus,
07:18ils ont du courage pour les autres.
07:20Il y a quand même un petit peu de ça.
07:21Mais si on parle concrètement de l'épée de Damoclès
07:23qui pèse sur chacune de nos têtes ici,
07:25c'est 47 000 euros, la dette par français.
07:2847 000 euros.
07:293 200 milliards, ça fait 47 000 euros.
07:31Donc ça, c'est une épée de Damoclès
07:33parce qu'on ne pourra pas toujours le financer.
07:34On parlait des taux d'intérêt tout à l'heure,
07:36il faut savoir qu'on emprunte à plus cher aujourd'hui
07:38que la Grèce, l'Espagne ou le Portugal, quand même.
07:41Alors, parmi les mesures concrètes
07:42qu'a annoncées le Premier ministre quand même,
07:44il y a cette augmentation du SMIC de 2 %,
07:46mais en fait qui n'est pas un coup de pouce,
07:48qui est juste le fait de...
07:50D'avancer l'augmentation qui était prévue en 2025.
07:53L'avance qui était prévue en janvier.
07:54Il y a un sujet qui est un très bon sujet,
07:57mais là, ça dépend de quel côté on regarde la pièce.
08:00C'est plus d'intéressement,
08:02notamment dans les petites entreprises.
08:05Très bien, mais c'est bien pour les salariés,
08:07mais il faut le savoir aussi,
08:08c'est une charge supplémentaire pour les TPE.
08:11Ce n'est même pas faisable dans la plupart des TPE.
08:14Et puis, autre chose qui est intéressante,
08:15mais là qui est passée sous le scope,
08:16c'est quand même, il essaie,
08:18il y a quelque chose d'intéressant, me semble-t-il,
08:20c'est d'essayer de réorienter l'épargne des Français,
08:22qui est considérable.
08:23L'assurance vie, c'est 1 923 milliards d'euros.
08:27Et là, il crée un livret industriel pour dire,
08:30si vous voulez,
08:31alors, il faudra voir quel rendement il propose
08:32sur le livret industriel,
08:33mais c'est intéressant,
08:34parce que vous savez,
08:35il y a une rumeur qui traîne depuis un certain nombre d'années,
08:38qui est l'idée d'un grand emprunt national.
08:41Ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy,
08:42mais uniquement en direction des marchés financiers
08:44en 2009, en pleine crise de ce prime,
08:46ce qu'avait fait...
08:47Alors, on va passer la parole à Henri Guénon.
08:49Un emprunt national, ça vous rappelle des souvenirs ?
08:52Cette histoire d'emprunt national, plus que le livreur.
08:54Allez-y, Henri Guénon.
08:55Quelle est la différence entre un emprunt national
08:57et un emprunt sur les marchés financiers ?
09:00Avant, on pouvait donner des avantages fiscaux
09:03à des emprunts,
09:04ce qu'on appelait un emprunt national,
09:05comme l'emprunt Pinet, le Giscard, etc.
09:07Donc, certains nous ont coûté, à terme,
09:09le Giscard très, très cher.
09:10Il y a eu Pinet aussi, avant.
09:12Il y a eu Pinet.
09:13Maintenant, le marché est globalisé,
09:15il est mondial.
09:17Si vous faites un emprunt pas sur les marchés,
09:21d'abord en France,
09:22qui n'interdira pas aux gens
09:24d'aller revendre sur les marchés leurs titres,
09:26il va coûter plus cher, tout simplement.
09:28Donc, on ne le fera pas.
09:29Et on continuera à aller sur les marchés financiers,
09:32dans le marché global,
09:33dans la grande déciveuse du marché global.
09:35Et c'est comme ça que ça continuera à se passer.
09:37Il n'y a aucun intérêt, aujourd'hui, à faire ça.
09:40Chaque fois qu'on y a réfléchi...
09:42La proportionnelle, c'est une bonne idée, Henri Guénon ?
09:44C'est l'idée la plus désastreuse qu'on puisse imaginer.
09:46Je me doutais de votre réponse.
09:47Oui, mais parce que ça va achever.
09:49Quelqu'un a dit que c'était le dernier clou
09:51au cercueil de la Ve République, à juste titre.
09:56Mais la plupart des politiciens le veulent,
09:59pour des raisons très simples.
10:00D'abord, ça permet aux apparatchiks de se perpétuer.
10:03C'est quand même extraordinaire.
10:06La situation qu'on vit aujourd'hui,
10:09elle va se perpétuer, se reproduire.
10:12Ça ne marche nulle part.
10:13Allez voir en Israël,
10:14ce que donne la proportionnelle intégrale.
10:16On me dit qu'on va mettre une prime majoritaire.
10:18Si on met des primes majoritaires trop fortes, ça revient...
10:20C'est-à-dire qu'on garde les apparatchiks,
10:22mais on a tous les inconvénients.
10:24Tous les inconvénients.
10:28C'est un poison pour les institutions.
10:31Je crains que ça ne soit un des consensus possibles des parlements.
10:37Israël, Henri Guaino,
10:38où la situation est très tendue,
10:39des sirènes d'alerte ont été activées partout en Israël,
10:42selon l'armée israélienne,
10:44après des tirs de missiles
10:46qui ont été perpétrés sur le sol israélien.
10:48On vous tient informés dans les prochaines minutes.
10:50Il y a aussi ces informations,
10:51CNews et Europe 1,
10:53qui concernent Bruno Retailleau.
10:54Il s'est rendu en visite privée auprès des parents de Philippine.
10:58C'est bien ça ?
10:59Oui, absolument.
11:00La décision avait été prise il y a quelque temps.
11:03Il avait fait le choix de ne pas se rendre aux obsèques de Philippine.
11:06C'était dans la cathédrale Saint-Louis à Versailles.
11:09Parce qu'il ne voulait pas être...
11:11Quand le ministre de l'Intérieur se déplace quelque part,
11:13c'est lui qu'on regarde,
11:15c'est lui qui crée l'événement.
11:16Et il ne voulait pas être l'événement à la place de Philippine,
11:20qui était enterrée.
11:21Il lui avait remis une lettre.
11:23Il avait envoyé un de ses collaborateurs juste avant l'enterrement.
11:26Il le fait en toute discrétion,
11:29parce qu'il n'y a pas de journaliste, pas de caméra.
11:31Rien du tout.
11:32François Péponnier ?
11:33Sur ce sujet, il y a quand même eu un événement très important.
11:36La présente de l'Assemblée nationale a commencé l'ouverture de la session
11:39avec une minute de silence.
11:41C'est à la fois très important,
11:43qui montre le drame que l'on a connu,
11:47et que cette famille a connu,
11:48et que cette jeune fille a connu.
11:49Mais une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qu'on fait ?
11:51Parce que moi, je n'ai pas vu beaucoup de minutes de silence
11:54à l'Assemblée nationale pour un drame comme celui-là.
11:57Généralement, la minute de silence, c'est pour des soldats français
12:00morts pour la France.
12:02Oui, c'est devenu un peu plus fort.
12:04Mais là, on fait une minute de silence,
12:06on ne peut pas en rester là.
12:08Il faut faire quelque chose.
12:09Et pour suivre une petite polémique,
12:12je pense qu'effectivement, il faut faire évoluer l'état du droit.
12:15Il y avait eu une minute de silence pour Naël.
12:18Et même l'état de droit, en l'occurrence.
12:20Mais ça demande de changer des normes constitutionnelles,
12:23ça demande de changer la hiérarchie des normes
12:26avec l'UE et les conventions internationales.
12:29Aujourd'hui, ce gouvernement n'en a pas les moyens.
12:32Donc, il peut faire à la marge.
12:33La question qui va se poser aussi,
12:35c'est que va-t-on faire du monsieur du criminel ?
12:40Qui est en Suisse.
12:41Qui est toujours en Suisse.
12:42Oui, mais quand on l'aura attrapé, on va en faire quoi ?
12:45Il est déjà incarcéré.
12:47On va le garder.
12:48Mais non, mais son occupé est un juge.
12:50Son occupé est un juge.
12:52Il sera incarcéré encore.
12:54La question qui se pose aujourd'hui,
12:56c'est ce genre de personnages.
12:58Est-ce qu'ils ont encore leur place dans la société ?
13:00Tout ça nous demande de repenser les fondements de notre code pénal.
13:04Il y a des gens qui méritent d'être réinsérés,
13:07puis d'autres non.
13:08Il a commis un viol, il est condamné, il ressort, il viole et il tue.
13:13La question maintenant, c'est de savoir ce que l'on fait
13:19de ce genre de personnages qui commencent à...
13:22Ça, on parle des vrais, des criminels.
13:24La violence physique, elle monte, elle monte de partout.
13:27Et si on ne repense pas les fondements de notre droit pénal,
13:30elle va finir par nous submerger.
13:32Mais Michel Barnier a annoncé qu'il y aurait des courtes peines
13:34désormais de prison, peut-être quelques jours,
13:36des centres dédiés.
13:38Je ne vous parle pas de ce criminel endurci.
13:41Je vous parle de cette évolution, encore une fois, de nos mesures.
13:45Si c'est pour mettre trois jours...
13:47Ça fonctionne dans certains pays, Henri Guénon.
13:49C'est mieux que rien.
13:50Ça fonctionne aux Pays-Bas.
13:51C'est une sanction.
13:53Mais c'est toute l'architecture pénale qu'il faut changer.
13:56On est d'accord.
13:57Parce qu'en fait, notre philosophie n'est pas du tout comme ça.
13:59C'est notre architecture pénale.
14:00Mais les exemples dans les pays du Nord sont intéressants.
14:02Ça montre quand même que si vous sanctionnez dès le premier délit
14:07ou le premier crime,
14:09le premier délit, vous incarcérez à des courtes peines,
14:12très souvent, c'est un effet dissuasif.
14:14Alors qu'en France, souvent, vous êtes condamné d'abord à de la prison
14:17avec sursis pour quelque chose de très grave.
14:19Puis comme, en fait, il n'y a pas vraiment de sanctions
14:21ou ce n'est pas perçu comme tel,
14:22vous commettez quelque chose de plus en plus grave.
14:25Et à la fin, vous arrivez au tribunal
14:27et immédiatement, vous prenez 20 ans de prison.
14:29Et donc, c'est toute la mécanique.
14:32Il faut tout changer.
14:33Tant de prison que vous ne faites pas.
14:34Je suis d'accord avec vous avec des aménagements de peines.
14:37Il faut changer tout le logiciel.
14:39On le dit depuis 15 jours.
14:41Moi, je ne comprends pas, d'ailleurs,
14:42que le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Justice
14:44n'aient pas demandé, en plus,
14:45il y a une instruction judiciaire bien sûr en cours,
14:47une enquête administrative pour les dysfonctionnements.
14:50Les dysfonctionnements.
14:51Le président Sarkozy l'a dit l'autre jour sur votre antenne,
14:54en disant qu'il y a eu des dysfonctionnements
14:56au sein de l'administration.
14:58Peut-être au sein de la justice, on verra.
15:00Mais il faut qu'on le sache,
15:02parce qu'il faut changer les textes.
15:04Si déjà les textes appliqués le sont mal par l'administration,
15:07il faut, si je peux me permettre, une sanction aussi.
15:10S'il y a une faute de l'administration,
15:11il faut qu'elle soit sanctionnée au niveau administratif.
15:14Le dysfonctionnement, il est administratif.
15:16Pour une fois, moi, je suis en général assez sévère
15:18avec la magistrature.
15:20À mon sens, il n'y a pas de faute de droit
15:24de la part du magistrat.
15:26Ni même dans le dérive idéologique,
15:29c'est pas le sujet.
15:30La faute, le dysfonctionnement, il est administratif.
15:32Mais il faut bien voir une chose,
15:33c'est que dysfonctionnement ne veut pas dire nécessairement faute.
15:36Le dysfonctionnement, il tient aussi au fait
15:38que notre système craque de partout,
15:40que notre système ne peut plus absorber.
15:43Vous ne pouvez pas dire au début du plateau
15:45qu'il faut réduire le nombre de fonctionnaires,
15:47mettre les préfectures à l'os comme elles le sont aujourd'hui.
15:50Je ne parle pas que des préfectures.
15:51Allez voir l'administration pénitentiaire,
15:53allez voir les centres de rétention administratifs.
15:56Et puis ensuite,
15:58expliquer qu'il faut réduire le nombre de fonctionnaires.
16:01Si vous en enlevez à certains endroits,
16:03il faudra en mettre ailleurs.
16:04En particulier là,
16:05parce que les masses à gérer deviennent ingérables.
16:09Ingérables avec les moyens actuels.
16:11Très bien.
16:12Catherine Ney, constat d'impuissance
16:13que nous faisons ce soir tous ensemble.
16:15En tout cas pour les semaines à venir.
16:18Oui, oui, oui.
16:19Tout ce qui vient d'être dit ne porte pas à l'optimisme.
16:22Alors, pour clore la journée,
16:25je dirais que malgré tout,
16:27je crois que dans la situation actuelle,
16:30Michel Barnier est le seul qui, par son caractère,
16:35dans le fond sa connaissance des problèmes
16:37a cumulé depuis longtemps,
16:39sa volonté d'essayer de faire que la machine n'explose pas,
16:43qu'il peut négocier, trouver des compromis,
16:46avancer un peu.
16:47L'homme, il l'a toujours dit.
16:48Il a dit, je ne ferai pas des miracles.
16:50Ceux qui vous disent,
16:51dans la situation politique actuelle,
16:52qu'ils feront des miracles,
16:53ils vous racontent des histoires.
16:54Lui, il ne le dit pas.
16:55Il énumère toutes les choses
16:56sur lesquelles il va essayer d'avancer.
16:59Et si jamais il y a un peu de paix
17:01dans la classe politique,
17:02si on reprend ses esprits et tout ça,
17:04ça sera déjà...
17:06On n'y est pas, on en a entendu.
17:08On en a entendu la France Insoumise.
17:10Orguéno...
17:11Vous avez raison,
17:12ce n'est pas ce qu'on a vu aujourd'hui.
17:13Vous avez raison,
17:14il est sans doute le seul dans le paysage.
17:16Le problème, c'est qu'il n'est pas tout seul.
17:18C'est qu'il y a les autres.
17:19Quand on dit, par exemple,
17:20qu'ils n'ont pas intérêt...
17:21Ils choisiront le moment
17:23où ils ont intérêt à le faire tomber.
17:24Pas seulement dans les oppositions,
17:26aussi dans la coalition.
17:28Parce qu'il y a des gens
17:29qui veulent sortir du piège en lequel ils sont.
17:31Des autres qui préparent leur destin à très long terme.
17:33Oui, mais comme l'a dit très bien Nicolas Sarkozy,
17:35tous ces gens,
17:36parce qu'il y en a au moins 4 ou 5
17:37qui sont candidats à 27,
17:38et bien il dit tout ça,
17:39c'est des chapelles.
17:40Et s'ils ne reviennent pas dans la cathédrale,
17:41et s'ils ne se mettent pas seuls,
17:43s'il n'y a pas une unité de candidature,
17:45et bien ce sera le duel Mélenchon-Le Pen.
17:47Il n'y aura pas d'unité de candidature,
17:48c'est la nature humaine.

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