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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent du gouvernement de Michel Barnier et de leurs premières missions.
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Transcription
00:00Allez, ça y est, ils sont là, ils sont au travail, 39 ministres autour d'Emmanuel Macron et Michel Barnier,
00:06et un mot d'ordre, de la clarté, ça c'est une évidence, et de l'ordre, de l'ordre, de l'ordre,
00:11c'est Bruno Retailleau qui l'a dit, écoutez-le.
00:14Trois priorités, vous les retiendrez facilement.
00:19La première, rétablir l'ordre.
00:23La deuxième, rétablir l'ordre.
00:25La troisième, rétablir l'ordre.
00:28Parce que je crois à l'ordre.
00:32L'ordre comme condition de la liberté.
00:35Quand il n'y a pas d'ordre, c'est la liberté d'abord qui est menacée.
00:39Je crois à l'ordre comme la condition de l'égalité, la loi du plus fort s'exerce contre le plus faible.
00:47Je crois à l'ordre comme la condition de la fraternité, comme une possibilité de la concorde civile.
00:56Voilà pour Bruno Retailleau, nouveau ministre de l'Intérieur.
00:59André Vallini, je me tourne vers vous, vous avez exercé des responsabilités ministérielles.
01:03Quand je disais que les Français voient bien que les ministres changent,
01:06mais les problèmes restent, qu'il y a un décalage entre ce qu'ils disent et ce qu'ils vivent,
01:11eux, les Français, c'est indéniable.
01:14Moi, je pense aux parents de cette petite jeune fille.
01:16Écoutez-les parler d'autorité, rien ne change sur le terrain.
01:21On va voir, on va juger aux actes, parce que depuis au moins 12 ans,
01:25puisque c'est depuis 12 ans que la droite était écartée du pouvoir,
01:28depuis 12 ans, la droite dit qu'il faut un choc d'autorité, il faut rétablir l'ordre.
01:32Avec la gauche et les socialistes, François Hollande, ça n'allait pas, avec Macron, ça n'allait pas non plus.
01:37Là, ils sont aux manettes.
01:38Retailleau, qui est un des plus durs à droite sur ces questions de sécurité,
01:43est à l'intérieur, et à l'intérieur de la machine gouvernementale.
01:46Donc voilà, on va voir ce qu'ils vont faire.
01:48Est-ce qu'ils vont modifier des lois ?
01:50Est-ce qu'il va essayer de contourner le Parlement pour agir par voie réglementaire ? On va voir.
01:53Mais sur le décalage, Éric Revelle, encore une fois,
01:56les Français voient que ça ne change pas, en fait, que rien ne se passe.
02:01Combien de temps on va continuer comme ça ?
02:04Tant que les politiques ne seront pas efficaces, mais André Vadigny a raison,
02:07c'est plus facile d'être à l'extérieur qu'à l'intérieur.
02:10Oui, c'est plus facile d'être à l'extérieur qu'à l'intérieur, mais...
02:12Pas les personnes les forces non plus.
02:14Si ils y vont, c'est qu'ils ont des solutions.
02:16Laurence, juste quand même, parce que je...
02:18Éric Revelle, allez-y.
02:18J'ai envie de voir une chose.
02:20Évidemment qu'on vit dans une insécurité très forte,
02:23mais est-ce que, pour les plus anciens,
02:25vous vous souvenez de la star du journal de 20 heures de TF1 de l'époque
02:28qui s'appelait Roger Gickel ?
02:30Roger Gickel avait ouvert son journal le 18 février 1976,
02:34après l'abominable assassinat d'un enfant,
02:37Philippe Bertrand, par Patrick Henry,
02:39« La France a peur ».
02:40Il avait prononcé cette phrase.
02:41Il avait même publié un livre qui avait connu un certain succès
02:43aux éditions France Empire, si ma mémoire est bonne,
02:45qui s'appelait « La violence, c'est la peur ».
02:47Donc rien n'a changé, c'est ce que je vous dis.
02:49Vous savez, ça rejoint la phrase de Pompidou.
02:51En fait, on ne fait qu'assujettir les Français avec des contraintes
02:55sans des résultats probants.
02:57Moi, je ne suis pas un homme politique.
02:59André Valigny représente la classe politique sur ce plateau.
03:02Qu'est-ce qui fait qu'on a des grandes idées,
03:04des grandes convictions, M. Valigny,
03:06quand on est dans l'opposition à l'extérieur,
03:08et puis quand on arrive au pouvoir, on ne fait pas grand-chose.
03:10On se heurte à l'inertie de la machine, j'imagine.
03:13M. Valigny, et ensuite Catherine Nèvre.
03:15L'inertie de la machine, ça dépend aussi des lois qu'on fait voter.
03:18Je le répète, ils ont des lois en préparation,
03:20ils ont travaillé sur ces sujets au Sénat,
03:23notamment avec Bruno Retailleau.
03:24On va voir quelles lois ils vont essayer de faire voter
03:26pour durcir la législation en matière pénale.
03:30Et on verra si le durcissement de la législation
03:32suffit à faire reculer la violence.
03:34Parce qu'on peut faire des lois toujours plus sévères.
03:37Si la violence est enracinée dans la mentalité collective,
03:40si les enfants ne sont plus éduqués à respecter l'ordre,
03:44l'autorité, la hiérarchie,
03:45la délinquance ne cessera pas comme ça du jour au lendemain
03:48parce que des lois auraient été votées.
03:49Mme Catherine Ney, de l'Ordre, de l'Ordre, de l'Ordre, beau programme.
03:52C'est un discours où il met sa flamme et sa conviction.
03:56Mais quand on dit la droite est de retour,
03:58il faut quand même mesurer.
03:59La droite est de retour,
04:00ce n'est pas une cohabitation avec la gauche qui a été battue
04:05et la droite qui est arrivée.
04:07Il y a quelques ministres de droite qui portent cette...
04:09qui sont Bruno Retailleau, le Premier ministre.
04:13On va voir déjà comment vont réagir les autres ministres,
04:19le parti de Gabriel Attal qui ne manquera pas
04:23de mettre peut-être des bords dans leur ambition.
04:27Et puis, vous savez, quand on fait une loi,
04:31par exemple sur l'immigration,
04:32il faut compter avec le Conseil constitutionnel,
04:35avec le Conseil d'État, qui sont des freins.
04:37Et ça fait des années que, combien de fois,
04:40sur des mesures d'ordre,
04:41eh bien, c'est vrai qu'il y a une notion qui est de la droite,
04:44mais qui est un mot qui n'est jamais employé à gauche,
04:47l'ordre, jamais.
04:48Par Ségolène Royal.
04:50L'ordre juste.
04:51Oui, bien sûr, mais ce n'était pas à ce niveau-là.
04:53C'était plutôt l'ordre juste au niveau social.
04:56Mais donc, sur l'ordre...
04:59Je veux dire, ce n'est pas un langage...
05:01C'est un langage de droite,
05:03mais on va voir après avec quelles mesures
05:05et comment, sans majorité,
05:08il va pouvoir faire de grandes lois pour...
05:11Alors, je crois qu'on peut, sur des mesures certaines,
05:16sans faire de bruit, régler beaucoup de choses, paraît-il.
05:19Alors, je pense qu'il va les lister.
05:22On va voir et on va voir s'il peut prendre des décisions.
05:24Des circulaires, par exemple.
05:25Son intention, c'est sa philosophie.
05:28Après, on va écouter Gérald Darmanin,
05:29parce qu'il a dit des choses intéressantes.
05:30Joseph Macéscar, vous voulez ajouter quelque chose ?
05:32On écoute tout de suite M. Darmanin, comme vous voulez.
05:34On va écouter Gérald Darmanin, puis ensuite après, je vais apprendre.
05:36Oui, mais on va partir sur un autre sujet.
05:38Alors non, alors tout de suite...
05:39Non, je préfère.
05:41Non, je préfère parce que...
05:44Je voudrais rebondir sur ce que vient de dire Catherine Ney.
05:46C'est-à-dire qu'il faut arrêter avec la droite et de retour,
05:50ou au secours de la droite.
05:51Il faut arrêter.
05:52Alors, je sais bien que tout le monde embraye là-dessus.
05:55C'est-à-dire qu'aujourd'hui, d'ailleurs,
05:57moi, ce qui me frappe par rapport...
05:58Enfin, comme ancien journaliste politique,
06:01très souvent, quand il y a un gouvernement,
06:02on regarde un peu le parcours professionnel des gens.
06:04Mais là, ce n'est pas ce que les personnes regardent,
06:07les observateurs.
06:08Ils ne demandent pas la carte d'identité,
06:10ils demandent la carte d'identitaire des ministres.
06:12Ce n'est plus du tout la même chose.
06:14Et ça, c'est une première.
06:15C'est vraiment une première.
06:16À mon sens, c'est une première.
06:17C'est-à-dire que Michel Barnier a été le sommet
06:19de s'exprimer sur les orientations sociétales de la droite.
06:22Pardonnez-moi, mais c'est le pâté d'alouette.
06:23D'accord, il y a M. Rataillou,
06:25mais c'est vraiment le pâté d'alouette.
06:26Ça combine Radio Alouette avec La Vendée.
06:28Mais, sérieusement,
06:32oui, à part M. Rataillou,
06:35on voit le nombre de personnes qui, à gauche,
06:37disent, notamment M. Olivier Faure...
06:40C'est le gouvernement le plus à droite de la cinquième.
06:42Le gouvernement le plus à droite de la cinquième.
06:43Il n'a pas d'histoires historiques.
06:44Oui, on se rappelle quand même des gouvernements...
06:47Pasquois-Pendron.
06:48Des gouvernements Pierre Messmer
06:49avec Raymond Marcellin et Michel Debré.
06:52Ce n'était pas vraiment le progressisme en marche.
06:54Mais très bien, d'ailleurs.
06:56Mais ce n'était pas vraiment le progressisme en marche.
06:57Mais c'était l'ordre.
06:58Donc, quand on nous dit, au secours,
07:00la droite revient...
07:01Au secours, la droite revient.
07:02C'est exactement... Mais attendez.
07:03Le problème, c'est que ce qui est dit là,
07:05c'est comme le fait d'avoir dit,
07:07il y a quelques mois, juste après les législatives,
07:09la gauche a gagné les élections.
07:11C'est-à-dire que ce type de mensonge
07:13va s'enraciner dans le pays.
07:15Donc, attention.
07:16Oui.
07:17Pendri Valény, je vous ai vu beaucoup réagir
07:18pendant que Joseph parlait.
07:20La droite est de retour au secours ?
07:21La droite est quand même au ministère de l'Intérieur
07:23avec M. Retailleau.
07:24La gauche est à la justice ?
07:25Avec le maire de Valence.
07:27M. Migaud n'est pas de gauche ?
07:29Didier Migaud a quitté le PS il y a 14 ans, en 2010.
07:32Pour un gouvernement, pendant trois mois,
07:34quitter le...
07:35Eh bien, ils savent qu'à la sortie du ministère,
07:37pendant trois ans, ils ne peuvent plus
07:39prendre un poste qui est en rapport
07:42avec leurs compétences.
07:43Et même, vous savez, c'était lui qui avait imaginé,
07:46ça n'a pas été suivi,
07:47que pour être sûr que, vraiment,
07:49il n'y ait pas de bénéfices induits,
07:52eh bien, les ministres qui sortiraient
07:54d'un gouvernement soient payés pendant trois ans
07:56à ne rien faire en attendant que...
07:58Voilà.
07:59Il manquerait plus que ça, ils sont 39, là.
08:00Ils sont 39, la disson va être salée.
08:02Juste un petit cas juridique.
08:03Eric, et après on écoute M. Darmanin,
08:04et je passe la parole à Noemi.
08:05Il était le président de la Haute Autorité
08:07pour la Transparence ?
08:08Il va se juger.
08:09Il va se juger lui-même.
08:10C'est-à-dire que lui-même, il a envoyé sa fiche
08:11en disant qu'il n'y a rien à signaler
08:13avant d'être embouché.
08:14Le culus, c'est le culus dans ces cas-là.
08:16Il y a beaucoup de ministres qui ne l'aiment pas du tout
08:18parce qu'ils se sont fait redresser.
08:20Ce que je reprends, c'est leur bêtement mort.
08:22Mais ce n'est pas la question.
08:24Et à chaque fois, ils se disaient,
08:25il y a un digémigo qui m'a relancé,
08:26qui m'a demandé des compétences.
08:27C'est son ancienne administration
08:28qui va contrôler cette Transparence.
08:30La vérité, c'est que M. Barnier
08:34a demandé à plusieurs élus de droite
08:37s'ils voulaient prendre la justice.
08:39Personne ne voulait.
08:40Mais il est numéro 2 dans l'ordre protocolaire,
08:42M. Migaud.
08:43C'est comme Bercy.
08:44Personne ne voulait du bilan assumé.
08:46André, je vous ai vu lever la main.
08:49Sur Migaud, il va se déporter.
08:51Il ne va pas juger lui-même son patrimoine
08:53et la conformité de sa déclaration.
08:56C'est acquis.
08:57Il ne va pas lui-même se contrôler.
09:01On verra, on verra.
09:03C'est impossible.
09:04Il n'est plus à la tête de l'âge.
09:05Noémie, attendez.
09:06Noémie Halioua.
09:07Il y a droit à zéro chose, quand même.
09:08Je voudrais juste passer la parole à Noémie Halioua.
09:09Dans la critique de la gauche,
09:10vous avez cité les paroles d'Olivier Faure.
09:13Il y a eu aussi Lucie Casté
09:14qui ont présenté ce gouvernement
09:15comme le gouvernement le plus adroit,
09:17le plus réactionnaire de l'histoire.
09:19Tout ça parce qu'il y a quelques conservateurs.
09:21Et il y a une sorte de critique du conservatisme absolu
09:25qui ne permet pas qu'il y ait
09:26quelques ministres conservateurs
09:28au sein d'un gouvernement.
09:29Comme si c'était impossible.
09:30Alors que les plus grands progressistes de la Terre
09:32qui sont à l'avant-poste
09:33de toutes les grandes avancées progressistes,
09:37ça ne pose aucun problème.
09:38Et lorsqu'il y a quelques conservateurs,
09:39et notamment Bruno Retailleau,
09:41parce qu'il a été proche de Philippe de Villiers,
09:43parce qu'il s'est opposé au mariage pour tous,
09:46et bien aujourd'hui, on considère
09:48qu'il n'a pas sa place dans ce gouvernement
09:50et que ce gouvernement est réactionnaire.
09:52Mais ce que je disais,
09:53c'est qu'on demande maintenant aux ministres
09:55non pas une carte d'identité,
09:56mais une carte identitaire.
09:57Il y a une injonction à dire ce que je pensais
09:59des grands sujets sociétaux.
10:01C'est intéressant d'avoir des ministres identitaires
10:03parce que ça permet de parler à des gens.
10:05Il y a surtout beaucoup de ministres
10:07sans aucune identité,
10:08sans saveur, sans odeur,
10:09mais personne ne les connaissait avant.
10:11Comme les petits pois dans une botte de concert.
10:13Sur les démocrates,
10:14on considère qu'ils représentent aussi
10:15une sensibilité dans notre pays.
10:17Mais au moins, Retailleau,
10:18il parle à des gens.
10:19Allez, petite pause, voyez ?
10:20La musique retentit pour m'aider.
10:21Petite pause.

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