Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la menace de censure du gouvernement Barnier par Marine Le Pen concernant le vote du Budget 2025.
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00:0018h02 sur CNews et Europe 1 avec Louis de Ragnel en plateau.
00:03Bonsoir Louis. Bonsoir Laurence.
00:04Rachel Kahn, merci d'être avec nous. Bonsoir Laurence.
00:06Florian Tardif, journaliste politique à CNews. Bonsoir Laurence.
00:08Bonsoir à vous, Joseph Macézcaron. Bonsoir Laurence.
00:10Écrivain et écrivain. Bonsoir madame.
00:13Vous avez compris que le thème du jour, c'est coup de pression.
00:16Donc vous me mettez un petit coup de pression en me disant bonsoir madame.
00:18Oui, c'est de l'intimidation même.
00:21Le coup de pression de Eric Reuvel sur la présentatrice de Punchline.
00:25Coup de pression, bonjour madame.
00:26Il y a plusieurs coups de pression.
00:27Très déstabilisé, on le sent.
00:29Vous voyez que je vacille devant la pression d'Eric Reuvel.
00:34Non, il y a plusieurs types de pression, de coups de pression que l'on vit
00:38et ce qu'on souhaite aussi.
00:39On reparlera après du coup de pression que l'on souhaiterait de la part de la France.
00:42On va commencer par le coup de pression de Marine Le Pen.
00:44Très concret ce matin, elle a été reçue par Michel Barnier.
00:47Censure, pas censure.
00:48Elle lui a dit qu'en l'état, elle ne voterait pas le budget.
00:49Écoutez-la.
00:51Si le budget reste en l'état, nous l'avons toujours dit.
00:55Encore une fois, nous ne prenons personne de court.
00:58Nous avons dit la même chose depuis trois mois.
01:01Nous avons exposé quels étaient pour nous les éléments non négociables.
01:07Voilà, je crois qu'on est, nous sommes vraiment loyaux dans la démarche politique qui est la nôtre.
01:13Nous défendons les Français.
01:15Nous ne renoncerons pas à défendre les Français.
01:18Et le petit discours, la petite musique reprise par l'intégralité des médias
01:22est diffusé directement de Matignon, consistant à dire
01:27vous vous rendez compte, si jamais ce budget est refusé, s'il y a une censure,
01:32ça va être dramatique, ça va être le chaos, ça va être la chienlit, etc.
01:38Je veux dire, si ce budget ne passe pas, c'est le budget de l'année dernière qui s'appliquera.
01:42Il est plutôt, somme toute, moins mauvais que celui-là,
01:45puisqu'il y a moins d'impôts qui pèseront sur les classes populaires et les classes moyennes.
01:51Marine Le Pen, elle parait assez droite dans ses votes, Louis de Raguenet.
01:55Elle n'a pas l'air vraiment de bluffer.
01:56Non, elle n'a pas l'air de bluffer là.
01:58Et puis, il y a même Jordan Bardella qui a dit cet après-midi,
02:00ce gouvernement ne passera pas Noël.
02:03Lui, il va carrément un peu plus loin.
02:06Ensuite, on a quand même beaucoup de mal à comprendre
02:09l'intérêt que pourrait avoir Marine Le Pen à faire ça.
02:11Donc, elle bluffe pour vous.
02:13Je pense qu'elle tente un bras de fer un peu avec Michel Barnier.
02:16On verra si Michel Barnier lui donne satisfaction sur un ou deux points.
02:20Qu'est-ce qu'elle demande ?
02:21Elle ne demande pas de hausse sur les factures d'électricité ?
02:23Pour l'électricité, il y a un certain nombre de mesures.
02:25Pardon, je l'ai dénoté.
02:26Si je les ai là...
02:28La proportionnelle, la détaxation des retraites, sur l'inflation...
02:33Je voulais vous coller, Louis.
02:34Je voulais vous coller.
02:35Je ne veux rien à la réponse.
02:37J'ai le coup de pression sur mes dragues.
02:39En revanche, si vraiment elle voulait aller jusqu'au bout,
02:42ce serait globalement un assez mauvais calcul.
02:44Pourquoi ?
02:45J'adore quand il fait les réponses, les questions à la fin.
02:49Je vais vous expliquer pourquoi.
02:51Si le gouvernement était renversé, il n'y aurait pas d'élection législative.
02:54Premier cas de figure, gouvernement renversé avant Noël.
02:56Il n'y aurait pas d'élection législative.
02:58Emmanuel Macron ne peut pas dissoudre deux fois en...
03:00Donc on renomme un autre gouvernement.
03:02Michel Barnier ou quelqu'un qui ressemble à Michel Barnier, François Bayrou.
03:04Il y a d'autres noms qui circulent.
03:06Globalement, pour l'ORN, ça ne change strictement rien.
03:08Elle n'aura obtenu aucun gain.
03:10La deuxième raison pour laquelle...
03:12Elle a le budget de l'an dernier.
03:14L'an dernier, il faut se souvenir de ses déclarations,
03:17elle n'était pas non plus très fan de ce budget-là.
03:19Par ailleurs, si elle signe une motion de censure
03:21qui permet de renverser le gouvernement,
03:23il faut ensuite assumer d'avoir signé une motion de censure
03:25avec la France Insoumise.
03:27Politiquement, ça paraît un petit peu risqué.
03:29Ce n'est pas anecdotique.
03:31Pour terminer, il y a eu beaucoup de reportages
03:33qui ont été faits sur le terrain
03:35où vous voyez des députés Rassemblement National
03:37avec leurs électeurs.
03:39Leurs électeurs disent, allez-y, censurez,
03:41faites tomber le gouvernement.
03:43Sauf que les électeurs, quand ils disent censurer,
03:45le gouvernement va tomber et ensuite c'est le RN qui va gouverner.
03:47Et ce sera M. Bardella qui sera nommé.
03:49Sauf que le cas de figure ne se présentera pas là tout de suite.
03:51C'est bien, mais il faut le dire.
03:53Tactiquement, elle aurait beaucoup plus intérêt
03:55à concentrer ses forces à partir du mois de juillet prochain
03:57où là, pour le coup,
03:59elle peut exiger d'Emmanuel Macron une dissolution
04:01et avec réellement
04:03une migration politique qui peut changer.
04:05Très beau raisonnement de Louis de Rugny.
04:07Qui veut concurrencer ? Florian Tardif.
04:09Je suis tout à fait d'accord avec ce qui vient d'être dit.
04:11On assistait un peu à une partie de poker
04:13qui vient à, entre ses mains,
04:15disons-le, un 2 ou un 5,
04:17un 4 et un 13
04:19et mise, peu ou prou,
04:21sur les cartes qui vont être mises sur la table
04:23en espérant pouvoir, potentiellement,
04:25avoir à minima une paire,
04:27au maximum deux paires.
04:29C'est exactement le cas de figure avec Marine Le Pen.
04:31Je rejoins exactement ce qui vient d'être dit.
04:33Elle n'a aucun intérêt, aujourd'hui,
04:35à censurer le gouvernement de Michel Barnier.
04:37Pourquoi ? Tout simplement parce que,
04:39depuis plusieurs années, et c'est une stratégie
04:41qu'elle a mise en place pour, justement, tenter
04:43un jour d'apparaître réellement comme un parti
04:45de gouvernement, c'est-à-dire, elle a engagé
04:47la dédiabolisation, elle a engagé la normalisation.
04:49Aujourd'hui, elle engage la crédibilisation.
04:51Peut-on être crédible
04:53en, effectivement,
04:55faisant tomber un gouvernement Barnier
04:57en signant une motion de censure
04:59avec les députés de la France insoumise,
05:01en plongeant le pays dans un chaos politique,
05:03certes, mais aussi en plongeant le pays
05:05dans une crise, potentiellement,
05:07financière. Elle dénonce ça.
05:09Si on nous parle de la crise financière...
05:11Non, mais ce sera un peu plus complexe que cela.
05:13Il y a énormément d'outils constitutionnels
05:15pour ne pas tomber dans une crise financière.
05:17Mais néanmoins, les marchés qui nous regardent
05:19vont s'agiter.
05:21Qui sont les marchés ?
05:23Malheureusement, oui, mais il faut
05:25en tenir compte aussi.
05:27Et Éric Revelle va pouvoir rebondir là-dessus.
05:29Et après, j'entendrai Rachel Khan.
05:31Coup de pression sur les marchés.
05:33D'abord, vous avez un truc très important, je dis.
05:35Vous avez l'abrogation ou pas, le vote ou pas à l'Assemblée nationale,
05:37en fait. Et ça, les marchés financiers...
05:39Ça, les Français, ils aiment ça.
05:41Oui, mais si c'était abrogé, je peux vous dire que là,
05:43les Canadiens...
05:45Et puis, qu'est-ce qui se passe
05:47vendredi ? Eh bien, vendredi, comme dirait
05:49Marc Twaty, il y a l'agence
05:51Standard & Poor's,
05:53qui donne ses conclusions sur la crédibilité
05:55de la trajectoire budgétaire et de la dette française.
05:57Ah oui, mais ça fait...
05:59On nous parle tout le temps des agences.
06:01Finalement, ils maintiennent notre note.
06:03Parce que voilà...
06:05Quand le loup arrive,
06:07les chasses sont pas là.
06:09Mais il est trop tard.
06:11Et bien là, on va pas avoir le budget et Standard & Poor's va arriver.
06:13Dans le vrai...
06:15Attendez, Joseph, excuse-moi. Coup de pression, c'est Rachel Khan.
06:17C'est elle qui a la parole.
06:19Pour clôturer
06:21cette session incroyable.
06:23Non, mais...
06:25Il y a effectivement la question des retraites. En fait,
06:27il y a le jeu politique, et je suis d'accord avec vous
06:29sur la partie de poker, poker menteur
06:31ou pas, etc. Mais sur les
06:33enjeux aujourd'hui, il y a la question des retraites,
06:35la question des agriculteurs,
06:37la question de certains départements. Je pense
06:39aux Domtom, qui sont dans une situation financière
06:41catastrophique. Personne
06:43n'en parle. La Martinique,
06:45la Guadeloupe, la Guyane également.
06:47Mais la Martinique, la situation est
06:49extrêmement grave. Il y a
06:51aussi le fait que
06:53bon nombre de nos concitoyens
06:55contractent
06:57des prêts, par exemple, notamment des prêts à la consommation
06:59pour pouvoir payer leurs impôts.
07:01Donc on est dans une situation catastrophique.
07:03Donc ce budget, il va falloir se sortir
07:05par l'eau, parce qu'à mon sens, c'est tous
07:07les partis politiques qui vont perdre.
07:09Je pense que
07:11ce qu'a soulevé Eric
07:13et le livre qu'il a soulevé est juste.
07:15C'est-à-dire que le vrai rendez-vous, c'est la question
07:17de l'abrogation ou non de la réforme
07:19des retraites.
07:21C'est un vrai rendez-vous.
07:23C'est là où va se jouer la crédibilité
07:25de Marine Le Pen.
07:27C'est là où on va voir...
07:29Si elle vote avec...
07:31Avec les filles.
07:33Je vais vous mettre la pression.
07:35Si elle vote, oui.
07:37Et à ce moment-là, comme on ne peut pas
07:39dire que les propositions
07:41du Rassemblement National
07:43sur cette question soient extrêmement claires,
07:45c'est un euphémisme,
07:47parce que ça varie suivant.
07:49C'est baloté. Ils ont dit en plus
07:51qu'ils allaient la voter.
07:53C'est le vrai rendez-vous.
07:55Peut-elle à la fois
07:57voter la censure et voter
07:59l'abrogation de la réforme des retraites ?
08:01Je pense que non. C'est soit l'un, soit l'autre.
08:03C'est un choix fait.
08:05Pourquoi ? Parce que si elle
08:07décide les deux, c'est à ce moment-là que
08:09définitivement, à mon avis, le Rassemblement National
08:11ne passera pas pour
08:13un parti de gouvernement.
08:15Ce que disait Louis Dragnel,
08:17et je vous interpelle là-dessus,
08:19les électeurs de Marine Le Pen qui disent voter la censure,
08:21ils pensent que c'est l'ERN qui va arriver
08:23à Matignon. Ça ne sera pas l'ERN
08:25qui arrivera à Matignon. En aucun cas de figure.
08:27Et d'ailleurs, la stratégie
08:29d'Emmanuel Macron, si le gouvernement
08:31Barnier tombe, on la connaît.
08:33C'est de renommer
08:35Michel Barnier. En disant
08:37au député de l'opposition,
08:39en demandant aux députés de l'opposition
08:41« Très bien Marine Le Pen, vous avez voté
08:43la motion de censure avec les députés de la NUPES.
08:45Constituez-moi un gouvernement,
08:47Madame Le Pen. Allez-vous prendre
08:49Mathilde Panot comme garde des Sceaux ?
08:51Allez-vous prendre Hugo Bernalicis ?
08:53Ministre de l'Intérieur ?
08:55On va en parler. En fait, la plus grande
08:57force aujourd'hui de ce
08:59gouvernement qui a une majorité
09:01plus que relative,
09:03c'est le fait que l'opposition
09:05certes peut faire tomber aujourd'hui
09:07le gouvernement à tout moment, mais c'est
09:09une opposition des contraires.
09:11Qui se détestent, que ce soit
09:13dans l'hémicycle comme à l'extérieur de l'hémicycle
09:15et qui ne proposent pas du tout la même chose.
09:17Alors certes, on peut toujours trouver des
09:19propositions, comme sur la réforme des retraites,
09:21qui peuvent tomber d'accord. Mais sinon, sur tout le reste,
09:23ils sont en désaccord.
09:25Donc ils ne peuvent pas former un gouvernement
09:27d'opposition potentiellement
09:29qui serait capable de gouverner en lieu
09:31et place de Michel Barnier.
09:33Donc il n'y aura pas de changement avant la dinde de Noël ?
09:35Non, c'est la même.
09:37Elle a cette arme entre les mains,
09:39Marine Le Pen. Elle peut réactionner.
09:41Par contre, ce qui est impressionnant
09:43à gauche,
09:45c'est que dans cette séquence
09:47censure ou pas censure,
09:49on nous ait ressorti
09:51une nouvelle fois le nom de Lucie Castez.
09:53Ça revient pas ?
09:55C'est imaginaire.
09:57Il faut faire avec ça pendant 10 ans.
09:59C'est incroyable.
10:01C'est un running gag.
10:03Joseph, un petit mot avant la pause ?
10:05C'est-à-dire que
10:07la France insoumise, et je passe au contrôle de fond,
10:09pense véritablement
10:11qu'il y a en ce moment une tractation
10:13qui est en train de se faire entre une partie
10:15des PS, parce qu'ils regardent
10:17et ils voient très bien quand même
10:19que de plus en plus, le nombre de parlementaires
10:21PS qui prennent leur distance avec la France insoumise
10:23est de plus en plus important.
10:25Ça reste raisonnable.
10:27Est-ce qu'il est possible ou pas
10:29avec l'ancienne,
10:31de faire une sorte, peut-être
10:33à travers un nom comme
10:35Cazeneuve ou autre,
10:37ça c'est quelque chose qui revient, évidemment.
10:39Si les électeurs du RN
10:41font tomber Michel Barnier pour avoir
10:43Bernard Cazeneuve, Lucie Castez,
10:45ils auront réussi leur coup.
10:47C'est possible.
10:49Petite pause, on se retrouve dans un instant.
10:51On va parler de la France insoumise
10:53qui a décidé de demander
10:55l'abrogation de l'apologie du terrorisme.
10:57On va voir ce que ça recouvre exactement
10:59et quelle stratégie, évidemment,
11:01sous-tend cette demande. A tout de suite,
11:03dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.