Punchline - « La France n'est pas raciste » affirme Nicolas Sarkozy : La fermeté et l'humanité sont-elles conciliables ?

  • il y a 1 heure

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des propos de Nicolas Sarkozy, invité exceptionnel d'Europe 1 et CNEWS ce matin.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

Category

🗞
News
Transcription
00:00Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:0818h20, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1. On a évoqué le meurtre
00:16de Philippine, le témoignage de la première victime de son meurtrier présumé avec vous,
00:20commissaire Frédéric Clause. On va écouter maintenant Nicolas Sarkozy au sujet de l'immigration.
00:25Il était l'invité exceptionnel de CNews et Europe 1 ce matin. Il estime de façon très
00:29claire que la France n'est pas raciste et que les Français éprouvent le souci légitime de
00:34préserver leur culture et leurs valeurs. Écoutez-le.
00:37Que disent les Français ? Ils veulent rester dans un pays qu'ils connaissent, héritier d'une
00:46culture qui est celle de leurs arrière-grands-parents, grands-parents, parents, qui veulent transmettre
00:51à leurs enfants. La France n'est pas raciste. Si vous privilégiez la fermeté, ce que je souhaite,
00:58ce que souhaite M. Retailleau, il a raison. Il y aura des problèmes d'humanité pour tel ou tel
01:04qui aurait voulu venir en France et qui ne pourra pas venir en France. On ne peut pas dire tout et
01:11le contraire de tout. Voilà pour Nicolas Sarkozy. Il reprend au vol le propos de Michel Barnier,
01:15le Bénice, qui avait dit qu'il y avait ce constat dans l'immigration, fermeté et humanité. Je pense
01:20que l'ancien président de la République a raison sur le constat. Moi, je trouve qu'il n'a rien
01:25perdu. Il est toujours brillant, il a le verbe facile, il cerne bien les problèmes. J'ai envie
01:31de dire, mais voilà, je ne veux peut-être pas être très consensuel, c'est dommage qu'il n'ait
01:35pas été au pouvoir parce qu'il aurait fait des choses extraordinaires, le constat qu'il fait
01:39sur l'immigration. Il a raison, mais quand vous signez des traités européens, lorsqu'il était
01:45chef de l'État... Le taux de QTF depuis le 2012 ne cesse de baisser. Il était à son maximum en
01:522012. Très bien, mais si vous voulez, la question de l'immigration n'est pas de la déclaration de
01:56Michel Barnier. Moi, je suis assez d'accord avec les gens qui disent, je crois que c'était sur le
02:02plateau ce matin, dès qu'on parle d'immigration, on est traité de fachos. C'est lui qui le disait
02:08même. Moi, je veux faire un distinguo entre l'immigration légale et l'immigration illégale.
02:14Celle-ci, elle est inacceptable. L'immigration illégale est inacceptable. Globalement,
02:19aujourd'hui, il y a des effets de vase communiquant. Oui, d'accord. Mais la question,
02:24c'est est-ce qu'on peut être ferme et humain ? C'est ça, la question. L'exemple de Tha. Il est
02:29rentré avec un visa touriste. Donc, il s'est qualifié de légal. Et ensuite, son titre de
02:34séjour est dégradé. Enfin, il n'a plus de titre de séjour, donc il est clandestin et il bascule
02:37dans l'illégal. Et vous avez un va-et-vient... Ce que je veux dire par là, c'est qu'on ne peut
02:45pas se segmenter totalement. Il n'y a pas d'un côté un peu migratoire qualifié qu'on veut
02:50l'immigration choisie et de l'autre côté, l'illégale. Toute l'incohérence de la politique
02:54migratoire, toute l'incohérence, tous les blocages du système administratif et suradministré,
02:59ils ne datent pas d'il y a 4 ans, 5 ans, 6 ans. C'est ça que je veux dire. Donc,
03:03Nicolas Sarkozy a raison de dire ce qu'il dit. Alors, Françoise Laborde et Louis Dragnel.
03:07Moi, ce qui me frappe dans cette affaire, c'est qu'il y a deux éléments. On a compris aujourd'hui
03:11que sur le plan de la procédure, il n'y avait rien à dire. Tout avait été respecté. La demande
03:17de certificat consulaire concernant le QTF, le juge d'application qui dit que ce garçon est
03:23dangereux, il peut être récidiviste, mais de toute façon, je n'ai pas les moyens, donc je
03:26le remets en liberté. Donc, tout est conforme. Tout est conforme aux droits, il n'y a rien à dire,
03:30circulez. Sauf qu'on a en France une telle usine à gaz qu'en effet, rien n'est applicable et que
03:36les délais sont toujours dépassés quand on voit appliquer quelque chose. Ça, c'est le premier
03:40point. Le deuxième point, c'est que dès qu'on parle, en effet, de pulsions sexuelles, d'agressions
03:47sexuelles qui sont l'émanation de clandestins, de personnes qui sont d'origine non-européenne,
03:53on préfère mettre son mouchoir par-dessus. Rappelez-vous les viols de Cologne il y a quelques
03:58années en Allemagne, où en effet, la police allemande avait préféré ne rien dire parce
04:03que c'était essentiellement des étrangers qui se retrouvaient dans une fête et subitement avaient
04:08pensé que ça faisait partie du jeu de violer les jeunes femmes. Donc, c'est vrai qu'aujourd'hui,
04:12il y a une question qui est légitimement liée aux questions migratoires. Ça n'est pas faire
04:18insulte de considérer qu'un jeune afghan qui arrive en France, il n'a peut-être pas les mêmes
04:22références culturelles, familiales, émotionnelles, érotiques qu'un jeune homme qui a été élevé en France.
04:27On est d'accord. Donc, on ne peut pas, Louis Dragnel,
04:30faire un plan d'enjeu avec les hommes.
04:33Les références culturelles des violeurs de Mazan, elles sont où ?
04:39Mais je suis absolument d'accord avec vous, mais on le dit de la même façon.
04:50Alors, Louis Dragnel, Louis, et après, on écoutera les Français.
04:53Et par ailleurs, vous avez une surreprésentation de gens sous OQTF qui commettent des actes de délinquance.
04:58Et ce n'est pas uniquement en raison...
05:00En général, oui.
05:01Bien sûr.
05:01Oui, en général, bien sûr.
05:02Oui, tout à fait.
05:03Donc, oui, là, on parlait de l'adhésion sexuelle.
05:06Mais Mazan, je vois bien, c'est un vrai sujet.
05:07Mais ce n'est pas le seul sujet, Mazan.
05:10Non, mais revenons à notre sujet, là.
05:12On peut en parler si vous voulez.
05:13Franchement, là, on perd le fil.
05:15C'est pas le problème.
05:16La question est, est-ce qu'on peut faire rimer fermeté et humanité en matière d'immigration ?
05:20C'est ma question.
05:21Quand quelqu'un vous dit, un homme politique vous dit, humanité, fermeté,
05:24et on va faire beaucoup de choses, ça veut dire qu'en français, traduction pour...
05:27Il ne fera rien.
05:28Bien sûr, il ne fera rien.
05:28Parce qu'en fait, ce sont deux choses malheureusement incompatibles.
05:32Évidemment, il faut que les policiers, lorsqu'ils expulsent, lorsqu'ils raccompagnent à la frontière,
05:37fassent leur travail avec la plus grande humanité possible.
05:39Mais l'immigration, c'est de l'arrachement, dans un sens comme dans l'autre.
05:43À partir du moment où vous expulsez quelqu'un,
05:45et ça ne fonctionne d'ailleurs pas que sur l'immigration,
05:47vous expulsez quelqu'un d'un logement,
05:49vous n'avez jamais personne, il n'y aura jamais un reportage qui vous dit,
05:52ah, la police nationale, quelle classe, j'ai été expulsé,
05:56mais vraiment, ça s'est bien passé.
05:57Donc, c'est totalement incompatible.
06:00Ce que Nicolas Sarkozy...
06:00Moi, ce que je trouve intéressant, c'est qu'il remet un peu les pendules à l'heure.
06:03Il rappelle des choses totalement basiques et essentielles.
06:06Il rappelle, en fait, que les frontières, ce n'est pas un gros mot,
06:08les frontières, ça sert à protéger.
06:10En fait, il y a...
06:11Et que culture et valeur aussi, ce n'est pas des gros mots.
06:13Que les frontières excluent, ben non.
06:15Au début, quand vous construisez votre maison, c'est pour bâtir des fondations.
06:18Le deuxième élément, quand il explique qu'il y a des gens
06:21qui ont besoin de transmettre,
06:23qui sont contents aussi de voir que leurs enfants,
06:25leurs petits-enfants vivent dans une société à peu près correcte,
06:29ça, c'est la transmission de la coutume.
06:31C'est ça, l'identité de la France.
06:33Ce qu'il faut comprendre, c'est que derrière la question d'immigration,
06:35oui, il y a les questions d'humanité,
06:37mais il y a aussi toutes les questions de ce que fonde notre pays.
06:39C'est une question profondément civilisationnelle.
06:43Et on écoute les Français.
06:44On écoute les Français, oui.
06:45La première des humanités,
06:47la première des humanités,
06:48c'est d'abord de s'occuper de son propre pays.
06:50La première des humanités, chère Laurence,
06:51si vous avez des enfants, c'est de vous occuper de vos propres enfants
06:54et ensuite, vous vous occupez peut-être,
06:55si vous avez le temps et que vous pouvez, des enfants des autres.
06:58Plutôt mes filles que mes cousines.
07:00Comment ?
07:00Plutôt mes filles que mes cousines, bien sûr.
07:02Et je pense qu'il rappelle...
07:04En fait, Nicolas Sarkozy a rappelé des choses assez basiques,
07:07élémentaires, qu'on entend assez peu.
07:10Qu'en pensent les Français ?
07:11Fermeté ou humanité en matière d'immigration ?
07:13On vous a posé la question, écoutez.
07:16On ne peut pas accueillir toute la misère du monde,
07:19mais je pense que malgré tout, il faut mettre des limites parfois.
07:22Je pense qu'on doit être trop sévère par certains côtés
07:25et peut-être pas assez sévère par d'autres.
07:27Je pense que nous sommes beaucoup trop sévères
07:29par rapport à l'immigration, qui est très mal considérée.
07:32Et je pense qu'il ne faut surtout pas mettre les bouchées doubles.
07:35Surtout pas, c'est une question d'humanité.
07:37Et je pense que les déclarations de M. Retailleau sont effrayantes.
07:42L'immigration a toujours eu lieu dans tous les pays.
07:46Elle est seulement accélérée par nos sociétés,
07:48qui sont de plus en plus rapides.
07:50Je pense qu'il faut contrôler plus, savoir qui vient, pourquoi,
07:55et en fonction de ce qu'on a dans le pays besoin.
08:00Voilà pour ces réactions de Français et de Françaises.
08:02Rachel Kahn, évidemment des avis partagés.
08:05Oui, il y a des avis partagés.
08:07Après, il y a énormément de choses à dire sur cette question.
08:09Je pense que par rapport aux prises de parole,
08:13l'immigration n'est pas une chance.
08:15Je pense que l'immigration n'est plus une chance.
08:18Parce qu'en réalité, lorsqu'on avait un socle très fort,
08:21justement, de nos valeurs, de nos principes, de nos coutumes, etc.,
08:25il y avait une possibilité d'intégration.
08:27Mais aujourd'hui, l'intégration intégrée à quoi ?
08:30Lorsque précisément le principe humaniste et universaliste,
08:34donc le principe d'humanité, est entaché par notamment l'extrême gauche.
08:38Donc, en fait, même ce principe-là est remis en question par certains.
08:41Donc, finalement, aujourd'hui,
08:44moi, je partage les avis qui ont été émis ici.
08:48Il faut être surtout avoir une parole extrêmement ferme,
08:52d'abord sur notre humanisme à la française,
08:56entre nous et notre fraternité entre nous, pour ensuite...
09:00Commissaire Loos, je vous ai vu réagir pendant que les Français étaient interrogés.
09:04Qu'est-ce qui vous a fait réagir ?
09:05Non, il y a du bon sens, je veux dire.
09:08Là aussi, de dystériser le débat,
09:12ce qu'on a fait depuis 40 ans, d'après moi, est problématique.
09:16On a abandonné l'assimilation,
09:18on a abandonné des outils forts d'assimilation, d'intégration,
09:21comme le service militaire.
09:24On a abandonné le narratif patriotique.
09:26Je ne parle pas de nationalisme, de narratif patriotique.
09:29Toute personne a besoin d'une identité,
09:31d'une identité ouverte sur l'universel.
09:33Si on ne veut pas que les gens aillent dans des identités communautaires,
09:36dans des identités religieuses,
09:38dans des prisons carcérales, et qu'on puisse vivre ensemble,
09:41il faut leur proposer une identité alternative.
09:43Cette identité alternative, ça s'appelle la France et la République.
09:46La République, pas la République sans la France,
09:49pas les valeurs de la République sans la France,
09:51mais pas la France non plus sans les valeurs de la République.
09:53Et en matière d'immigration,
09:56sur cette affaire, moi, je suis très pragmatique.
09:59Il y a une concentration, on l'a dit, de problématiques
10:03qui ne sont pas normales,
10:05qui ne doivent pas faire l'objet d'un débat droite-gauche
10:08de façon hystérique.
10:10On a 90 jours, pas plus, de possibilités de détention en crâ.
10:15On sait bien aujourd'hui que c'est insuffisant.
10:17On va nous dire que ça n'a pas arrêté d'augmenter.
10:19Mais l'immigration n'a pas arrêté d'augmenter également.
10:22Mais les premiers qui veulent à la fois de la fermeté,
10:25de la clarté sur l'immigration et de l'humanisme
10:28pour mieux accueillir les gens,
10:29c'est les étrangers qui respectent le pays d'accueil.
10:33Et c'est la plus grande partie.
10:35Les premiers qui disent expulser les clandestins,
10:40mais surtout les délinquants étrangers,
10:42ce sont les étrangers ou les étrangers en face de devenir français,
10:46parce que c'est eux qui sont insultés.
10:48C'est eux qui sont allés au consulat normalement,
10:50à l'ambassade, qui ont respecté le pays d'accueil.
10:52C'est eux qui, à un moment donné,
10:54peut-être, vont rêver de cette France,
10:56arrivent et voient qu'ils sont en train de faire l'héritage
10:59pour les dépositaires.
11:01J'aime beaucoup ce discours bienveillant où on dit
11:04qu'il ne faut pas opposer la gauche et la droite.
11:06Mais pardonnez-moi, pour assimiler ou intégrer,
11:09il faut, vous l'avez rappelé, avoir un canevas,
11:12être fier des valeurs qui ont fondé ce pays.
11:14Or, ces valeurs, le roman national en fait partie,
11:17ont été bafouées depuis des années par une idéologie,
11:21il faut quand même montrer de l'ouest,
11:23qui est une idéologie d'extrême gauche.
11:25Donc en fait, on ne peut plus intégrer, on ne peut plus assimiler.
11:28Je termine, je termine.
11:30Je suis désolé, quand Bernard Stasi
11:32publie dans les années 80
11:34une émigration, une chance pour la France,
11:36Bernard Stasi n'est pas d'extrême gauche,
11:38c'est le ministre favori de la Régisseur d'Etat.
11:40Mais que ce soit une chance pour la France,
11:42on peut en discuter, mais qu'on soit en capacité
11:45d'assimiler, on ne peut plus, Joseph.
11:47Ce n'est pas simplement l'extrême gauche.
11:49On ne peut plus assimiler, parce qu'on ne croit même plus
11:52aux valeurs qui ont fondé ce pays, et surtout,
11:54on n'en a plus les moyens.
11:55Dernier mot, Joseph, avant le flash.
11:58Ce n'est pas l'extrême gauche qui n'a pas plus aux valeurs.
12:01Non, ce n'est pas simplement.
12:03Je suis désolé.
12:05C'est aussi la droite qui n'a pas plus aux valeurs.
12:07Il y a un renoncement de la droite.
12:09C'est pour ça, d'ailleurs, que ce que dit
12:11Nicolas Sarkozy aujourd'hui est intéressant.
12:13Précisément pour cette raison, d'accord ?
12:15Jacques Chirac, pareil, etc.
12:17Jacques Chirac, on voit ce que ça donne avec Villepin aujourd'hui.
12:20Donc très franchement, moi, je veux bien qu'on dise,
12:22mais l'exemple doit venir aussi du...
12:24D'en haut.

Recommandations