• il y a 7 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des solutions pour endiguer la violence.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00 18h19h sur CNews et Europe 1, Punchline, Laurence Ferrari.
00:06 18h38, on se retrouve en direct dans Punchline, CNews et Europe 1.
00:09 Marie-Hélène Thoraval, maire de Romand-sur-Ezer, est toujours avec nous.
00:13 Est-ce que vous avez une solution à proposer pour endiguer cette violence des mineurs ?
00:17 Vous vous êtes plaintes et à juste titre de ne pas être entendues en tant que maire.
00:22 Est-ce que vous avez des solutions pratiques ?
00:23 Parce que là, on entend parler de couvre-feu, d'internat éducatif,
00:27 restaurer l'autorité de l'État, responsabiliser les parents.
00:30 Il y a une solution que vous vous proposez, qu'on n'entend pas ?
00:32 Je pense qu'il n'y a pas une solution, il y a des solutions.
00:36 Elles ne peuvent pas être la seule initiative du maire.
00:40 Je pense que le mal est beaucoup plus profond.
00:42 Et lorsqu'on parle, il faut parler des mots.
00:45 Et les mots ne doivent pas être uniquement rattachés à certains courants politiques,
00:51 je vais le dire très clairement.
00:53 Je pense qu'il faut qu'on soit capable de se mettre autour de la table,
00:55 de parler d'immigration.
00:57 Il faut qu'on soit capable de parler d'intégration
01:00 et il faut qu'on soit capable de parler de laïcité.
01:02 Et quand on aura un débat apaisé et une analyse aussi sur ce qui a bien marché,
01:09 mais aussi l'ensemble des manquements qui sont les nôtres,
01:12 les choses qui sont à améliorer,
01:13 on pourra aller sur une forme de stratégie avec un plan d'action.
01:19 Et là, j'ai quand même l'impression qu'on sort le plan d'action avant d'avoir partagé...
01:22 C'est-à-dire qu'il y a toujours un tabou sur les questions d'intégration,
01:25 d'assimilation, d'immigration, selon vous, on n'en parle pas plus librement ?
01:29 Je pense que c'est l'apanage aussi de certains
01:32 et puis que c'est un mot tabou pour les autres,
01:34 alors que moi, ça me pose absolument aucun souci.
01:37 Et on est nombreux à vouloir en parler,
01:41 mais de manière, pas philosophique, mais de manière concrète...
01:45 Pragmatique.
01:46 Pragmatique.
01:47 L'intégration, comment ça s'est passé sur le terrain ?
01:49 Moi, je vous donne juste un exemple.
01:51 Quand on parle de quartier sensible,
01:52 le quartier sensible qui me concerne,
01:54 c'était effectivement à l'origine un quartier populaire.
01:57 Aujourd'hui...
01:57 La monnaie ?
01:58 Oui, aujourd'hui, je vous dis que c'est un quartier communautaire.
02:01 Communautaire ?
02:02 Oui.
02:02 C'est-à-dire ?
02:04 Parce que l'immigration qui s'est opérée au fur et à mesure,
02:08 c'est-à-dire que les gens qui constituaient ce quartier populaire
02:11 ont eu un parcours résidentiel,
02:12 donc maintenant, généralement, avaient des objectifs d'accession à la propriété,
02:17 ils y sont parvenus.
02:18 Et en fait, avec l'ensemble des flux de l'immigration,
02:21 et bien, du flux migratoire,
02:23 la seule solution, c'était d'aller sur le logement social,
02:27 et finalement, on a organisé ces ghettos.
02:31 On est à l'origine aussi de ces formes de ghetto,
02:34 donc il faut avoir le courage de le regarder en face aussi.
02:37 Et on peut les déconstruire, ces ghettos ?
02:39 Alors maintenant, il faut travailler dessus.
02:40 Vous imaginez bien que quand vous avez un logement social,
02:43 vous avez un bail à durée indéterminée.
02:46 Donc ça n'est pas rien.
02:48 Donc ça veut dire que finalement, vous êtes là,
02:50 vous y êtes pour toute une vie,
02:51 et puis, vous vous retrouvez aussi.
02:54 Puisque l'intégration se fait mal,
02:55 vous vous retrouvez en fonction de votre pays d'origine,
02:58 ou de vos sensibilités.
03:00 Ensuite, il y a la part de la religion aussi,
03:02 qui est forte sur ces quartiers,
03:03 parce que c'est une certaine forme d'autorité.
03:06 Donc, les règles qui s'organisent sur ces quartiers
03:10 sont vraiment en décalage par rapport aux règles
03:14 qui sont celles de la citoyenneté...
03:17 - De la laïcité. - Dans notre République.
03:20 Qui sont les valeurs de la République.
03:21 Un diagnostic clair, encore une fois, Sabrina Medjebor.
03:24 Ça recouvre beaucoup ce que vous nous dites régulièrement sur ce plateau.
03:26 Tout à fait.
03:27 Là, c'est une élue de terrain qui nous le dit.
03:28 Oui, absolument.
03:29 Madame Toraval a une analyse beaucoup plus pragmatique que la mienne,
03:33 puisque moi, ces quartiers, je les ai quittés il y a 20 ans.
03:36 Et je retrouve malheureusement qu'aujourd'hui,
03:38 ce sont les mêmes habitudes, ce sont les mêmes us et coutumes,
03:41 c'est le même normatif linguistique,
03:43 ce sont les mêmes codes anthropologiques.
03:44 Ça n'a pas changé, parce que vous avez tout à fait raison.
03:47 L'État a organisé ces quartiers, comment dire,
03:51 où la seule règle, c'est l'homogénéité culturelle.
03:54 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de possibilité pour cette jeunesse,
03:57 qui est une jeunesse, mais pourtant descendante
03:59 de primo-arrivants issus de l'immigration.
04:01 Je pense par exemple à mes parents,
04:03 qui sont venus en France par la voie du regroupement familial.
04:05 Mais à l'époque, la France était un pays industrialisé.
04:08 À partir du moment où il y a eu ce point de bascule dans les années 90,
04:11 à partir du moment où ces quartiers
04:13 n'étaient plus des bastions ou des bassins industriels,
04:17 eh bien, la nature ayant rendu vide,
04:19 ça a laissé place à des sociabilités parallèles
04:22 et à des économies parallèles.
04:23 Donc, pour réparer ce problème d'assimilation,
04:26 d'intégration et de respect de la laïcité,
04:28 il va déjà falloir, je pense, penser à un plan d'industrialisation du pays
04:32 pour que ces jeunes laissés à l'abandon,
04:34 qui font le chouffe à 12 ans,
04:36 puissent déjà étudier en toute liberté,
04:38 parce que la liberté de conscience est largement attaquée en France,
04:41 y compris même pour les jeunes issus de l'immigration,
04:45 mais également par le travail.
04:46 Alors moi, je suis, par exemple,
04:48 pour le rétablissement du service militaire, madame le maire.
04:50 Je vous le dis honnêtement. Pourquoi ?
04:51 Parce que comme rétablir l'uniforme à l'école,
04:54 ça confère un sentiment d'appartenance,
04:57 ça confère un sentiment de fierté nationale.
04:59 Ça fait... Comment dire ?
05:01 Ça donne sens, ça fait corps, justement,
05:03 à une vision de l'émancipation de l'élève vers le citoyen qui viendra adju.
05:07 - Alexandre Dellecchio ? - Oui, je suis d'accord avec...
05:10 Oui, le service militaire, je suis pour, ne serait-ce que pour.
05:12 On peut dire que je suis pour,
05:13 mais concrètement, ce n'est pas simple à mettre en place.
05:16 Oui, mais alors on va vous dire, ça coûte cher,
05:18 mais enfin, la délinquance coûte extrêmement cher.
05:23 Le fait, pour un pays, de ne pas être capable de se défendre
05:26 peut nous coûter très cher à l'avenir.
05:28 Donc oui, parce que ça donnera un sentiment d'appartenance aussi.
05:31 Donc, je ne pense pas que c'est la solution miracle,
05:33 mais je pense qu'il faut le faire,
05:34 y compris d'ailleurs pour des raisons de défense.
05:37 En réalité, on voit bien que les menaces se multiplient
05:40 et que malheureusement, il faut qu'on se réarme.
05:44 Je ne suis pas d'accord avec Emmanuel Macron
05:46 sur le fait d'aller tout de suite faire la guerre à la Russie.
05:48 Je pense qu'on n'est pas prêt, mais le fait de se réarmer...
05:50 - C'est parce qu'il a dit non plus, Alexandre. - Non, je plaisante.
05:52 Mais le fait de se réarmer sur le long terme,
05:54 je pense qu'il avait raison.
05:55 - Oui, mais sur le réarmement civique. - Le réarmement civique
05:58 et le réarmement tout court.
06:00 Ensuite, pour revenir sur l'immigration,
06:01 je pense qu'effectivement, il faut en parler
06:02 parce que c'est un problème qui fait tache d'huile.
06:04 En fait, il faut bien dire la vérité,
06:07 le problème de l'immigration devient le problème du logement,
06:10 devient le problème de l'école,
06:11 devient le problème des collectivités locales,
06:14 devient le problème de la santé, de la sécurité.
06:17 Et donc, effectivement, c'est en réalité
06:20 quelque chose de transversal et ça commence en réalité par là.
06:23 Puisqu'en réalité, si on a un problème d'intégration,
06:26 c'est aussi parce qu'on a renoncé à notre modèle,
06:28 mais c'est aussi parce que les flux sont trop importants.
06:31 Et si vous voulez, c'est facile d'intégrer
06:33 ou d'assimiler un individu.
06:35 C'est moins facile quand vous avez des communautés entières,
06:37 voire des peuples qui arrivent avec leur propre mœurs.
06:41 Donc oui, il faut en parler.
06:43 - On avance Louis et après la maire.
06:45 - Effectivement, le tabou de l'immigration,
06:48 je suis d'accord avec vous, évidemment.
06:49 Il y a une surreprésentation de la part de l'immigration
06:52 dans la délinquance.
06:53 On a publié Europe 1, un chiffre la semaine dernière.
06:56 À Paris, 77 % des mis en cause dans les affaires de viol
06:59 sont d'origine étrangère.
07:01 Et donc, je trouve que c'est quelque chose qui,
07:02 d'ailleurs, qui mérite d'être creusé.
07:04 Parce qu'aujourd'hui, on entend le discours selon lequel,
07:07 en gros, tous les Français seraient des prédateurs sexuels en herbe.
07:10 En fait, quand on dissèque, on rentre dans l'analyse des données.
07:14 On se rend compte qu'il y a une surreprésentation
07:16 des étrangers dans cette délinquance sexuelle.
07:18 Voilà, c'est un petit aparté sur cette thématique-là.
07:21 Mais voilà, de manière globale, on le voit bien.
07:23 Les vols avec violence, les vols avec armes.
07:26 Il y a une surreprésentation quasiment systématiquement
07:28 de l'immigration.
07:29 Donc le lien, il est fait statistiquement
07:31 et de manière mathématique.
07:33 Ensuite, par rapport à la réponse service militaire,
07:36 je suis d'accord avec la deuxième partie de votre phrase,
07:37 mais pas du tout la première.
07:39 C'est-à-dire qu'à quoi sert le service militaire dans une nation ?
07:43 Ça sert à lever une classe d'âge en arme pour protéger la nation.
07:47 La mission du service militaire n'a jamais été
07:50 de régler les maux de la société.
07:52 Si par ailleurs, la conséquence de lever une nation en arme,
07:57 une classe d'âge 600 000 à 800 000 jeunes parents,
08:01 permettait de créer des valeurs, de fédérer un certain nombre
08:05 de la vie en société, d'apprendre à dire bonjour, au revoir,
08:08 des choses totalement élémentaires, à la limite, tant mieux.
08:11 Mais je pense que ça ne doit pas être le moteur
08:14 de l'éventuelle réhabilitation du service militaire sur le territoire.
08:19 Fausse bonne solution.
08:20 Le service militaire, Mme Torraval ?
08:22 Moi, ce que je trouve bien dans le service militaire,
08:24 c'est la méthode.
08:26 Ce qui est différent de remettre en place le service militaire.
08:30 Parce qu'après, moi, je me mets...
08:31 Il y a aussi tous ces jeunes qui ne nous posent absolument aucun problème.
08:34 Bien sûr.
08:35 Donc, quand vous faites...
08:36 On n'en parle pas.
08:37 On n'en parle pas.
08:38 Mais sauf que quand vous leur parlez de service militaire,
08:40 ils ne sont pas forcément motivés pour aller interrompre leurs études
08:45 pendant un an pour aller au service militaire.
08:47 Enfin, je veux dire, si on l'a arrêté,
08:49 ce n'est pas ce qu'on voulait faire aussi,
08:51 professionnaliser par rapport aux menaces...
08:55 L'armée de métier.
08:56 Par contre, sur les méthodes, je ne dis pas non.
08:59 Je pense que ça peut être intéressant.
09:00 C'est un peu aussi ce qui anime les centres d'éducation fermés.
09:05 Il faut peut-être pousser un peu plus dans ce sens-là.
09:08 Mais je voudrais revenir quand même sur ce point.
09:12 Ils ne sont pas en incapacité de suivre des règles,
09:15 c'est-à-dire qu'ils se sont...
09:17 Ils s'autogèrent et ils ont fixé leurs propres règles.
09:21 Donc là, ils sont à un point aussi où ils combattent le pays dans lequel ils sont
09:25 et ils combattent la nationalité qui est la leur.
09:28 C'est quand même particulièrement inquiétant.
09:30 Donc, il y a quand même une espèce de manipulation intellectuelle
09:33 qui s'est opérée dès le plus jeune âge.
09:37 Donc, c'est pour ça que je suis un peu contrariée.
09:39 Enfin, pas contrariée, ce n'est pas vraiment le mot qui convient,
09:43 mais je reste dubitative par rapport à l'ensemble des propositions qui sont faites.
09:47 Parce que je dis vraiment, aller chercher sur le fond et il faut oser le faire.
09:52 Et je dis que si une politique de lutte contre la délinquance,
09:57 de lutte contre la délinquance a pour deadline une échéance électorale,
10:03 on n'y arrivera jamais.
10:04 On n'y arrivera pas.

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