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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'ultraviolence qui se généralise sur le territoire et comment doit agir l'Etat pour endiguer cette tendance.
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Transcription
00:00Bon, juste un petit point sur la mort de Nicolas, parce que c'est vraiment un drame qui nous a tous beaucoup heurtés.
00:04Il y a deux hommes qui ont été interpellés après ce drame devant une discothèque de Saint-Péret en Ardèche.
00:10Le profil de ces individus est assez intéressant. Les détails avec Tanguy Hamon.
00:17Parmi les deux suspects interpellés dans l'enquête sur la mort de Nicolas, figure celui qui aurait été l'auteur des coups de feu mortels.
00:24Il est âgé de 20 ans, de nationalité italienne. Il est inconnu des services de police, mais a été interpellé sur un point de deal d'un quartier de la ville de Marseille.
00:35Le deuxième interpellé est lui suspecté d'avoir été le chauffeur du tireur. Il a été interpellé dans le Vaucluse à Cavaillon.
00:42Il est âgé de 23 ans, né en Tunisie, mais de nationalité française. Il est lui déjà connu de la justice.
00:50L'enquête désormais se poursuit pour connaître les mobiles des coups de feu mortels.
00:55Il pourrait s'agir d'une expédition d'intimidation contre la discothèque et son personnel.
01:00Voilà, il y a un jeune de 22 ans qui est mort. Sa maman a témoigné hier auprès de nos confrères de Figaro.
01:07« Notre cœur est brisé, notre famille anéantie », dit-elle. Jean-Christophe Couville, ces drames se multiplient en fait.
01:13Un règlement de compte contre une discothèque. On va rafaler les gens qui sont devant.
01:17Ça fait d'autant plus mal, en plus, que c'est un jeune rugbyman. Il y a un an, Thomas a joué dans le même club de rugby.
01:23Moi, j'ai une pensée pour aussi tous les copains rugbymans, parce que c'est le monde de l'Ovalie qui s'écroule aussi.
01:29Et c'est des gamins de 22 ans. On en parlait tout à l'heure du petit gamin aussi, c'est Nicolas, je crois, qui était à Dijon.
01:34Il sort de boîte de nuit, 19 ans, qui se fait agresser brutalement. Là, c'est pareil, vous faites la queue pour rentrer en boîte.
01:40Et il y a des tueurs qui arrivent et qui mitraillent devant.
01:44Cartélisation du pays.
01:45Cartélisation. Et puis à chaque fois, c'est bizarre, c'est toujours le clan marseillais quand même, parce qu'on les retrouve aussi à Poitiers.
01:51À Poitiers, le tireur présumé, il venait aussi des clans marseillais.
01:56Donc, en fait, on voit que c'est plus départementalisé, la criminalité.
02:01C'est vraiment sur tout le territoire français. Il y a une offensive, effectivement, d'une mafia marseillaise
02:06qui essaye de prendre des points de contrôle un peu partout, des points de deal.
02:09On ne cesse de le dire. Je reprends les recommandations de la commission d'enquête du Sénat,
02:16qui faisait en trois actes, entre guillemets, arrêter de faire preuve de lucidité.
02:20C'est-à-dire que c'est une menace pour les intérêts fondamentaux de la nation.
02:25Frapper le haut du spectre et non pas que les petits dealers.
02:28Et après, la troisième grande offensive, c'est structurer l'action des services en charge de la lutte contre le narcotrafic.
02:33Il faut se réveiller. Aujourd'hui, effectivement, c'est l'État, la société qui est en danger.
02:37Parce qu'on est en train de voir cette criminalité monter.
02:39Moi, je n'ai pas, effectivement, envie que ça arrive comme dans les pays sud-américains,
02:43comme au Mexique, où ça mitraille de partout.
02:45On a des clans qui prennent le pouvoir et qui ont le même pouvoir que l'État.
02:50Écoutons Bruno Retailleau qui, cet après-midi, a redit qu'il ne s'agissait plus de faits divers, mais de faits de société.
02:57Sans doute, ce meurtre vous touche, mais il nous touche tous.
03:01Et on n'a pas le droit de faire de la polémique dans ces cas-là.
03:04Un homme est mort. Donc, ce n'est pas pour moi un fait divers.
03:08Quand les faits se répètent, ils deviennent des faits de société.
03:10Et on doit les interpréter comme tels, bien entendu.
03:13Hier, après-midi, j'ai eu sa maman. Impressionnante de dignité dans sa souffrance, dans sa douleur.
03:20Je lui ai assuré la sympathie du gouvernement.
03:25Et je lui ai dit que nous étions disponibles en cas de besoin.
03:32L'enquête devra déterminer les mobiles du crime.
03:35Sans doute, bien sûr, le narcotrafic. Et on le voit bien.
03:40Aucun territoire de la France n'est désormais préservé avec un rajeunissement de ceux qui sont tués.
03:46Et un rajeunissement de ceux qui sont tués.
03:48Ne doutez pas une seule seconde de notre détermination pour lutter contre le narcomanditisme.
03:55Bruno Retailleau, à un moment, on entend un petit peu de mouvement dans l'hémicycle.
04:00C'est les députés du RN qui disent le mot « sympathie ».
04:03Mais la famille, elle en fait quoi de la sympathie ?
04:05C'est un mot un peu étrange, malgré le respect que j'ai pour Bruno Retailleau.
04:10Qu'est-ce qu'il veut dire d'autre ?
04:12Le rôle d'un gouvernement, c'est de gouverner, c'est d'apporter éventuellement des solutions.
04:16Alors certes, il ne peut pas apporter des solutions à chaque fait de société, pour le coup.
04:21Mais effectivement, la sympathie du gouvernement ne suffit pas.
04:26Je pense que cette famille aimerait que ça ne se reproduise plus, ou que ça se reproduise le moins possible.
04:31Ça ne lui rendra pas son fils.
04:33Ça ne lui rendra pas son fils, mais qu'au moins, cette mort n'ait pas été vaine.
04:36Donc on attend la réponse politique de Bruno Retailleau.
04:40Il nous fait part de sa détermination, mais ce n'est pas quelque chose de précis.
04:44Alors on espère qu'à Marseille, il y aura des réponses politiques plus concrètes.
04:48On parle d'un parquet spécialisé.
04:50Je pense que c'est une bonne idée pour agir plus vite ou plus fort.
04:54En tout cas, il va falloir changer de braquet, réformer en profondeur, on l'a dit, la politique pénale notamment.
05:01D'ailleurs, c'est peut-être Didier Migaud qui aurait dû répondre à cette question.
05:06Mais la sympathie ne suffit pas, même si c'est mieux que l'indifférence de certains prédécesseurs.
05:13Ou l'hypocrisie.
05:15Je crois que personne ne doute de la détermination de Bruno Retailleau.
05:19Il a essayé de tout donner pour combattre le fléau.
05:23Ensuite, on voit bien qu'en s'agissant de ces drames-là,
05:25maintenant c'est entre les mains de la justice, l'élucidation.
05:28Et puis ensuite, c'est des peines aussi qui produisent des effets de dissuasion
05:33pour toutes les personnes qui seraient tentées de faire à peu près la même chose.
05:36Mais ce que j'observe quand même, c'est que depuis l'arrivée de Bruno Retailleau,
05:39de ce point de vue-là, c'est plutôt habile comme tactique,
05:42c'est qu'il est allé tellement loin dans les mots, tellement fort,
05:45que ça met quasiment Didier Migaud dans l'impossibilité d'aller dans une autre direction.
05:50Ou alors vraiment, c'est-à-dire qu'il y en a un des deux qui doit partir.
05:53Mais j'ose espérer...
05:54Là, ils ont l'air de marcher du même pas.
05:56Il y a une impérieuse nécessité que, vraiment, le ministre de la Justice,
05:59quand il dit qu'il est aligné sur ce que dit Bruno Retailleau,
06:02que réellement il soit aligné.
06:04C'est-à-dire que, concrètement, dans les politiques pénales qu'il veut mettre en place,
06:08dans les impulsions qu'il va donner auprès des parquets,
06:10j'ose espérer que vraiment, il est aligné en adéquation avec ce que dit Bruno Retailleau.
06:17Parce que sinon, je pense sincèrement que les Français...
06:21Je pense que Bruno Retailleau, si vous voulez, c'est la dernière personne,
06:24l'espèce de dernier sursaut.
06:25Et beaucoup de Français se disent, bon alors, on va lui donner sa chance.
06:28Peut-être, il sera sans doute le dernier.
06:30Parce qu'il parle vrai, il parle comme nous, on se comprend.
06:33Mais je pense que s'il n'y parvient pas, et ce ne sera pas entièrement de sa faute...
06:38Ça risque d'être compliqué derrière.
06:39D'abord et avant tout, la responsabilité du garde des Sceaux.
06:41Je pense qu'ensuite, les Français vont vraiment se tourner vers des positions
06:44beaucoup plus dures et radicales.
06:46On est dans un basculement anthropologique.
06:48On va recevoir tout à l'heure Jérôme Fourquet,
06:50qui a un diagnostic vraiment au scalpel sur ce qui se passe dans notre pays.
06:53Et là, il y a un basculement.
06:55Il est indéniable, il est sous nos yeux tous les jours.
06:57Bien sûr, vous avez raison de parler de basculement anthropologique.
07:00C'est-à-dire que notre société a malheureusement fabriqué, entre guillemets,
07:04des enfants soldats qui tuent d'autres enfants.
07:07C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nous avons affaire à une guerre juvénile
07:10qui ne dit pas son nom.
07:12Et la place des adultes, malheureusement, est complètement absente.
07:15C'est la réalité. Pourquoi ?
07:17Parce que, et Jérôme Fourquet l'expliquera bien mieux que moi,
07:20c'est une continuité dans l'atomisation de toutes les structures
07:23qui ont pu justement résister à la violence, à commencer par la famille.
07:27C'est-à-dire que l'individualisme ou l'hyper-individualisme,
07:30l'interdit d'interdire, c'est-à-dire la prohibition de la frustration,
07:34a malheureusement, et je vais le dire encore une fois,
07:37conjointement allié à des enfants issus d'une culture
07:41qui est celle de la culture arabo-musulmane qui sacralise le garçon
07:45et qui infériorise la fille au sein des foyers familiaux,
07:48eh bien la rencontre de ces deux matrices anthropologiques
07:51aboutit à ce que l'on voit aujourd'hui.
07:54Malheureusement, c'est un mal dans l'éthiologie française.
07:58Qu'est-ce que prépare la société aujourd'hui
08:01dans ce que seront les adultes de demain ?
08:04C'est la question qui est cruciale.
08:06Et moi, je me souviens avoir lu, par exemple,
08:08que même à l'époque de l'ordonnance de 1945,
08:10François de Menton, qui était le ministre de la Justice,
08:13qui l'a signé, avait dit
08:14« L'enfance coupable est une question des plus urgentes de notre époque. »
08:17C'était en 1945.
08:19Aujourd'hui, nos enfants meurent sous le coup de mineurs.
08:26C'est une question fondamentale.
08:28Alors moi, je veux bien qu'il y ait, effectivement,
08:30je ne vais pas dire les cimagrés, parce qu'il y a un réel volontarisme
08:34de la part et notamment de Bruno Retailleau
08:36depuis qu'il est arrivé à cette fonction,
08:38mais s'il n'y a pas de réponse structurelle
08:41pour pallier la défaillance et les familles dysfonctionnelles
08:44dans l'éducation des enfants...
08:46OK pour la réponse structurelle,
08:48mais elle doit venir aussi de la société, la réponse.
08:50Ça ne peut pas être tout.
08:51On ne peut pas attendre tout de l'État.
08:52Il faut élever nos enfants.
08:54Il faut les éduquer, nos enfants.
08:56Que voulez-vous dire à ces parents
08:59qui prennent une perpétuité dans la mort de leurs enfants ?
09:02Moi, je vous parle des parents des délinquants.
09:04Nous, les Français, nous sommes conscients, malheureusement,
09:07de ce qu'est l'éducation nationale.
09:08On ne peut pas les abandonner aux écrans toute la journée.
09:10Alors, effectivement, il y a des parents,
09:12vous avez tout à fait raison,
09:13qui sont dysfonctionnels et qui ne participent pas
09:15aux modalités correctes.
09:16Ils ne viennent pas récupérer les gamins en commissariat
09:18pour éviter ce qu'est l'éducation, bien sûr.
09:20Evidemment, je ne dis pas le contraire.
09:22Il y a des parents dysfonctionnels.
09:24Rachel et Marc, ils n'aiment pas leurs enfants.
09:26Parce que lorsqu'on aime ses enfants,
09:28on met des limites, ne pas mettre des limites.
09:30Il n'y a rien de plus violent pour un enfant.
09:32Exactement.
09:33Mais par ailleurs, pour rebondir,
09:35c'est aussi en tant que Français, en tant que citoyen,
09:38où on a pu être heurté par certains mots.
09:40Face à la montée de cette violence, à tous les étages,
09:42réseaux sociaux dans la rue,
09:44de nos jeunes qui n'ont plus aucun repère,
09:47ça nous a fait mal aussi d'entendre
09:49« il faut de la désescalade »,
09:51« il faut un cessez-le-feu »,
09:52« une vie égale une vie ».
09:54Quand on sait que la vie d'un policier
09:55ne vaut pas la vie d'un délinquant
09:57ou d'un criminel, par exemple,
09:59tous ces mots-là ne sont pas en cohérence
10:01avec la vision que l'on veut de notre société.
10:04Deux choses très rapidement.
10:05Moi, je viens d'étudier HLM, comme vous le savez,
10:07et c'est vrai que quand on avait 14 ans,
10:09heureusement, à notre époque, il n'y avait pas de tueurs,
10:11à 14 ans ou à 15 ans, même à 16 ans.
10:14Et encore une fois, je pense qu'effectivement,
10:16c'est le respect des parents.
10:17C'est-à-dire qu'à l'époque, il y avait des voyous, etc.
10:19Mais quand il y avait des problèmes à l'école,
10:20déjà, ça commence à l'école.
10:21Les parents venaient, ils punissaient leurs enfants.
10:23Alors qu'aujourd'hui, c'est presque l'inverse.
10:25Malheureusement, ils les laissent faire,
10:27voire malheureusement, ils les incitent.
10:31Mais c'est ça qui est dangereux, c'est qu'il n'y a plus de respect.
10:35Et deuxième point, plus économique, j'ai envie de dire,
10:37moi, ce qui m'inquiète, c'est que je me balade beaucoup en France,
10:39faire mes conférences et autres, et ça, ça fait peur.
10:42Parce que ça crée une instabilité pour l'ensemble des citoyens,
10:46donc en termes de consommation, en termes d'investissement,
10:49même aller en boîte de nuit.
10:51Donc, ça crée un climat délétère extrêmement dangereux
10:54qui va attiser justement cette instabilité sociale et sociétale.
10:57Un dernier mot, Jean-Christophe Couvillat, avant de vous libérer.
11:00Alors, Bruno Retailleau, on pourrait le reprocher plein de choses,
11:03il a deux idoles, entre guillemets, c'est Clemenceau et Delatte de Tassigny.
11:06Et c'est la guerre en mouvement, et c'est ne pas subir, c'est ça.
11:08C'est pas mal comme référence. Il y a pire.
11:10C'est un homme du bocage vendéen, c'est un puifolé,
11:12pour ceux qui connaissent le puits du fou.
11:14C'est quelqu'un, je pense, qui parle vrai,
11:16parce qu'il parle comme il va parler à quelqu'un dans la rue, etc.
11:19Maintenant, effectivement, derrière, c'est qu'est-ce qu'il va avoir comme élément ?
11:22On attend de savoir ce qu'on va nous donner comme moyens,
11:24mais pas que des moyens financiers, c'est vraiment des moyens humains
11:27et des moyens, j'allais dire, judiciaires, pénaux,
11:30pour pouvoir justement contrer et reprendre l'offensive.
11:33Il faut qu'on prenne l'offensive sur ces narcotrafics.
11:35On a trop longtemps subi.
11:37Il y a eu un laissé-aller de la magistrature,
11:39un laissé-aller des policiers depuis 20...
11:42Pas des policiers, des politiques.
11:43Depuis 20 ans, on a laissé filer,
11:45et aujourd'hui, on se rend compte que tout nous échappe.
11:47Oui, il faut une reprise en main.
11:48Tout nous échappe. Ce sont tous les plans de la société.
11:50Petite pause, on se retrouve dans un instant
11:52dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
11:54On entendra des témoignages vraiment bouleversants
11:56de salariés de Michelin qui voient les usines fermées.
11:59C'est la France qui disparaît.
12:02C'est une partie de la France qui disparaît.
12:04Ces emplois industriels qui s'en vont,
12:06c'est une trace des vies françaises.
12:08On en parle dans un instant, tout de suite.

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