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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent du procès des viols de Mazan.
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Transcription
00:00Mais j'aimerais parler tout de suite d'une autre femme exceptionnelle qui s'appelle Gisèle, ex-femme de M. Pellicot.
00:06Évidemment, elle est à Avignon en ce moment pour le procès de son ex-conjoint qui est toujours malade.
00:13On va voir avec Régine Delfour et Stéphanie Roquier. Bonsoir à toutes les deux.
00:16Vous êtes devant le tribunal judiciaire d'Avignon.
00:18S'il y a une chance, une possibilité que ce procès puisse reprendre son cours, Régine, expliquez-nous.
00:25Écoutez, Laurence, demain matin à 9h, une audience est fixée.
00:30Lors de cette audience, le président de la Cour criminelle nous donnera les détails, les conclusions de l'expertise médicale qu'il a ordonnée aujourd'hui.
00:38Une expertise collégiale où un clinicien et un médecin légiste ont examiné Dominique Pellicot au centre pénitentiaire.
00:45En fonction de ces conclusions, soit il est décidé que Dominique Pellicot doit avoir quelques soins pendant quelques jours et le procès est suspendu.
00:53Mais si cette infection rénale dont on parle est beaucoup plus importante et qu'il nécessite une hospitalisation,
00:59alors là, le président de la Cour criminelle, Roger Arrata, avec évidemment les autres partis, les partis civils mais aussi la Défense,
01:06pourraient décider de renvoyer le procès. Ce serait une catastrophe.
01:10Maître Babonneau, l'avocat de Gisèle Pellicot, a dit que ce serait un scandale, puisque je vous rappelle, Laurence, que cela fait 8 jours que Dominique Pellicot est malade
01:20et que son état de santé ne semble pas avoir été pris en compte.
01:24Merci beaucoup, Régine Delfour, avec Stéphanie Rouquet sur place à Avignon.
01:27J'aimerais juste qu'on entende ce qu'a dit Gisèle, ex-Pellicot, qui a pris la parole ce matin.
01:32Elle a remercié tous ceux, toutes celles qui la soutiennent et il sont des milliers à la soutenir dans son combat. Écoutez-la.
01:39Je souhaite remercier toutes les personnes qui m'ont témoigné leur soutien depuis le début de cette épreuve
01:46et plus particulièrement celles et ceux qui ont pris le temps de se réunir samedi dernier.
01:52À travers toute la France, j'ai été profondément touchée par cet élan qui me donne une responsabilité.
01:59Grâce à vous tous, j'ai la force de mener ce combat jusqu'au bout.
02:04Ce combat que je dédie à toutes les personnes, femmes et hommes, qui à travers le monde sont victimes de violences sexuelles.
02:12À toutes ces victimes, je veux leur dire aujourd'hui, regardez autour de vous, vous n'êtes pas seules.
02:19Et nous, on peut vous dire, madame, que vous êtes admirable.
02:22Quand elle dit Sara Doraghi, cela me donne une responsabilité.
02:26C'est juste extraordinaire ce qu'elle dit.
02:29Elle est incroyable, cette femme, parce que c'est-à-dire qu'elle ne reste même pas une petite minute
02:35dans son statut de victime qu'elle met immédiatement entre parenthèses pour rentrer dans le combat
02:40parce qu'à l'image du combat des femmes iraniennes, des femmes afghanes, des femmes israéliennes,
02:47à partir du moment où vous avez eu l'expérience de la barbarie,
02:53vous rentrez tout de suite dans un esprit d'entraide et d'aide pour que ça s'arrête.
02:59C'est ce qu'elle fait pour les autres femmes. Je la trouve vraiment... J'ai beaucoup d'admiration pour elle.
03:04Merci, on espère que le procès, maître Wakhne-Melki va pouvoir reprendre.
03:08C'est vrai que l'état de santé du principal accusé est crucial.
03:11S'il ne peut pas comparaitre, il ne peut pas comparaitre.
03:13S'il ne peut pas comparaitre, s'il ne peut pas répondre aux questions qu'on va lui poser,
03:17le procès ne peut pas se tenir. Donc il sera ajourné, renvoyé à une date ultérieure,
03:21et donc il faudra dire tout simplement qu'il faudra recommencer toutes les auditions.
03:24On repart de zéro, là. On repartirait de zéro.
03:27En revanche, s'il est simplement suspendu pendant quelques jours, pendant une semaine, pendant deux semaines,
03:31on peut envisager, à ce moment-là, que la cour d'assises reprenne là où elle s'est arrêtée
03:35et que les auditions se poursuivent et que les actes au quotidien de la cour d'assises
03:39puissent se dérouler jusqu'à ce que les jurés se retirent pour délibérer.
03:44Et il y a une règle, en fait, qui s'applique devant la cour d'assises,
03:48qui est qu'en principe, la cour d'assises doit siéger sans discontinuer
03:51jusqu'à ce que le verdict soit rendu.
03:53C'est pour ça qu'on a cette problématique, en fait, qui apparaît.
03:56C'est pour ça qu'on est suspendus, en tout cas les avocats qui sont au dossier
03:59et les personnes qui en font partie, sont suspendus à cette décision
04:03du président de la cour d'assises qui, en fonction des éléments médicaux,
04:06va décider dans un sens ou dans l'autre.
04:09Mais moi aussi, je tiens à souligner ici l'admiration et le respect
04:15que cette femme impose, ce courage, cette dignité,
04:19et ce tempérament, ce caractère.
04:23Je n'ai pas les mots, je n'ai pas les mots.
04:26François Buponi.
04:27Ce que j'ai découvert à l'occasion de cette affaire,
04:29c'est qu'il y a une deuxième affaire dans l'affaire.
04:31C'est-à-dire qu'en fait, M. Pellicot avait réussi à convaincre
04:34un autre accusé de faire la même chose avec la fable de l'accusé,
04:38qu'il avait organisée.
04:39Donc en fait, effectivement, quand Mme Pellicot dit
04:42que je suis maintenant le porte-parole de toutes celles
04:44et de tous ceux, d'ailleurs, qui sont victimes d'agressions sexuelles,
04:48des cas comme celui-là, qui nous paraissent surréalistes,
04:51catastrophés dans le sens, malheureusement ne sont pas uniques,
04:55et donc il y a besoin d'exprimer et de parler.
04:57Et la force qu'a cette fable de pouvoir le dire,
04:59je pense que ça va entraîner la libération d'autres paroles,
05:01et c'est le but un peu, comme avec le principe de MeToo,
05:04c'est-à-dire que d'autres femmes vont parler aussi,
05:06ou d'autres hommes, d'ailleurs, et ça, c'est important.
05:08Monsieur Joseph Macé Scarron,
05:10qu'est-ce qu'elle vous inspire, Mme Gisèle ?
05:13Vous pouvez dire Mme Pellicot.
05:14C'est une femme qui a un courage,
05:17qui ne peut que forcer l'admiration,
05:19c'est ce qui vient d'être dit, c'est absolument évident.
05:23Je retiens aussi que lorsqu'elle parle,
05:26elle sait qu'elle se tient sur une ligne de crête,
05:29et elle y reste.
05:30C'est-à-dire, en dépit de ce qu'elle a vécu,
05:32en dépit de la manière dont elle a été traitée, etc.,
05:36elle arrive à se tenir sur cette ligne de crête.
05:38En effet, elle dit les femmes et les hommes,
05:41qui ont été victimes de violences, par rapport à d'autres.
05:44Elle se tient sur cette ligne de crête qui est absolument admirable.
05:47Moi, ce qui me frappe, c'est que, plus largement,
05:51s'il était possible après,
05:55c'est pas ce procès,
05:59c'est même pas la parole d'une femme,
06:01c'est que la femme, en général, soit considérée, en France,
06:05d'une autre manière dont elle peut être considérée.
06:08Parce que, finalement, quand on sait
06:10que ce qui est arrivé avec le gynécologue de Mme Pellicot,
06:14que son mari ayant eu l'amende n'a pas été prévenu,
06:18tous ces éléments, c'est pas simplement la parole d'une femme
06:21qui est victime de viol, qui n'est pas prise au sérieux.
06:23C'est le fait d'être une femme même
06:26qui n'est pas prise au sérieux dans notre société.
06:30Dans notre société.
06:31Et c'est ça aussi qui, moi, me touche réellement,
06:34que je trouve vraiment effroyable.
06:35Et je vous sens ému, effectivement.
06:36Alexandre, rapidement.
06:38J'avoue que cette affaire, le mot surréaliste a été employé,
06:42elle me paraît totalement invraisemblable.
06:44Il n'y aurait pas eu de vidéo.
06:46C'est même tellement énorme, je dirais, qu'on a du mal,
06:49le premier réflexe, c'est d'avoir du mal...
06:51Il n'y aurait pas eu un vigile dans un supermarché
06:53qui n'aurait pas arrêté Dominique Pellicou qui filmait son jupe
06:55d'une femme qui aurait trouvé un téléphone.
06:57Voilà.
06:58On aurait du mal à y croire.
07:01Et elle interroge quand même, puisqu'il y a le mari,
07:05mais il y a aussi 80 personnes qui auraient violé cette femme.
07:11Donc moi, qui n'aime pas les accusations systémiques,
07:15qui trouvaient que le MeToo avait un caractère excessif,
07:19et je le trouve, et je le dis toujours,
07:21en tout cas qu'il y a eu certaines dérives dans le courant MeToo,
07:24là, cette affaire a quelque chose d'exemplaire,
07:27d'une certaine manière, par son énormité.
07:29Donc j'ai hâte de voir ce que va révéler le procès,
07:35parce qu'on cherche à comprendre.
07:37C'est vrai que pour un individu normalement,
07:40normal, j'allais dire, normalement constitué,
07:42qui est un être humain, tout simplement,
07:44cette affaire paraît complètement...
07:47Inhume.
07:48Incompréhensible et inhume.
07:50C'est la première fois que j'entends les hommes...
07:54Oui, c'est ça.
07:55J'étais très intéressée d'entendre la parole des hommes aussi.
07:57Avec la parole de la femme, sans être en défense d'abord,
08:00en disant qu'on n'est pas tous comme ça,
08:02tous les hommes ne sont pas comme ça.
08:03Il n'y a pas cette défense-là.
08:04C'est-à-dire que ce qui est extraordinaire,
08:06c'est que l'admiration que tout le monde a eue pour cette femme,
08:09parce que, vous disiez justement, elle n'a pas oublié à ce moment-là
08:12de dire que les femmes et les hommes,
08:14elle est incroyable.
08:16Et à l'instant, Régine Delfour, notre envoyée spéciale,
08:20vient de nous communiquer cette information.
08:22L'avocate de Dynamique Pellicot a expliqué
08:26qu'il allait pouvoir comparaître dès demain.
08:28À nouveau, l'expertise médicale a conclu
08:30qu'il était apte à comparaitre dès demain
08:32avec quelques aménagements,
08:33comme un fauteuil roulant et quelques poses.
08:35Voilà, c'est une bonne nouvelle.
08:36Ce procès va pouvoir reprendre.

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