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Aujourd'hui, dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des propos tenus par Gisèle Pélicot. Elle qui fut, pendant près d'une décennie, victime de viols répétés, par son mari, qui la droguait, et des dizaines d’inconnus qu’il recrutait sur Internet.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00On va tout de suite partir à Avignon, dans la dernière journée d'audition des accusés au procès Pellicot.
00:07Après 11 semaines, on rejoint Marie-Victoire Diodonné et Sacha Robin.
00:11Bonsoir à tous les deux. Vous êtes à la cour criminelle de Vaucluse.
00:14Le principal accusé, donc Dominique Pellicot, a lui-même témoigné pour la dernière fois.
00:19Qu'est-ce qu'il a dit, Marie-Victoire ?
00:22Exactement, Laurence, les enfants de Dominique Pellicot espéraient des aveux en cette dernière et ultime audition,
00:30car il s'agissait probablement pour l'accusé de la dernière opportunité pour apporter des réponses à Caroline,
00:36convaincue d'avoir été violée par son père, mais pleurant sur lui-même.
00:41La réponse de l'accusé est restée la même que la veille.
00:44Je ne t'ai jamais rien fait, jamais.
00:46C'est alors que la voix de Caroline éclate dans la salle d'audience.
00:50Tu mens. Tu n'as pas le courage de dire la vérité.
00:53Tu mourras dans le mensonge. Tu es seule dans le mensonge.
00:56Et de continuer le visage rouge, c'est bien dommage pour toi.
00:59Tu n'as pas de face.
01:01Plutôt, l'accusé avait fourni pour la première fois son mobile à la cour.
01:05Il avait avoué son fantasme, soumettre une femme insoumise.
01:09L'audition avait ensuite porté sur la soumission chimique.
01:12Dominique Pellicot a été interrogée sur l'usage des anxiolytiques, bien sûr,
01:16mais aussi sur l'usage du rivotril, parfois appelé la drogue du viol,
01:20et sur l'éther utilisé dans les affaires non résolues de viol et de meurtre
01:24pour lesquelles il est mis en examen.
01:26La journée de demain sera, elle, consacrée aux plaidoiries des partis civils.
01:31Merci. Merci beaucoup, Marie-Victoire Dédonné et Sacha Robin.
01:34Ce procès est une véritable épreuve, d'abord pour la femme Gisèle, la victime principale.
01:42Elle dit qu'il est temps qu'on change de regard sur le viol.
01:45C'est ça qu'il faut faire, maître Waktin Melki ?
01:48Indubitablement, oui, évidemment.
01:50Il n'y a pas que ça. Il y a beaucoup d'autres choses.
01:53Il y a d'éducation, évidemment, chez les enfants, ça passe par plein de choses.
01:56Mais oui, il faut changer le regard sur le viol.
01:58Il faut véritablement qu'on puisse, aujourd'hui, lorsqu'on est victime d'une agression sexuelle ou d'un viol,
02:04avoir une parole qui soit prise en compte, qui soit prise en compte par les bonnes personnes.
02:08On a fait des progrès par rapport à ça sur l'accueil au sein des commissariats pour les dépôts de plaintes,
02:12mais ce n'est pas encore parfait partout.
02:14Et puis ensuite, c'est le parcours du combattant.
02:16On le sait, le dépôt de plaintes, le traitement de la plainte,
02:19le temps que ça met pour que la plainte soit instruite,
02:21que les enquêteurs fassent les diligences que demandent les magistrats,
02:26enfin que l'instruction se déroule,
02:28et puis après, un jour, peut-être que ce soit renvoyé devant une juridiction.
02:31Donc c'est encore un parcours du combattant.
02:33C'est un parcours qui est long, qui est pénible, qui est difficile.
02:36Je le sais, pour accompagner des victimes de viol, ça prend du temps.
02:40Le temps moyen d'instruction d'un dossier, c'est entre 4 et 7-8 ans à peu près.
02:454 à 7-8 ans ?
02:46Oui, avant qu'une affaire soit jugée pour des faits de viol.
02:49Et ça laisse malheureusement la victime dans un état pas possible
02:54parce que c'est long et que c'est pénible.
02:56Et à côté de ça, lorsque la personne en face n'est pas incarcérée,
02:59l'auteur présumé n'est pas incarcéré,
03:01ça donne des possibilités de réitération pendant le temps de l'enquête.
03:07Donc oui, on a encore de grands progrès à faire sur le plan du viol
03:10et pour la prise en compte de la parole de la femme aussi.
03:13Éric Revel, c'est un projet qui est terrifiant.
03:15Pour moi, ce n'est pas le procès des hommes,
03:17parce qu'on a voulu en faire le procès des hommes,
03:19parce que cet homme, M. Pellicot, avait drogué son épouse
03:22pour la livrer à des inconnus.
03:23Ce n'est pas ça ?
03:24Pour moi, c'est le procès de la barbarie, en fait.
03:26Oui, c'est le procès de la barbarie.
03:28Je pense que, puisqu'on arrive au terme...
03:30Il y a les réquisitions qui doivent...
03:32Il y a les réquisitions.
03:33Je pense qu'il faut, une fois encore, saluer le courage de cette femme.
03:36Et parmi les mots qu'elle a eus,
03:38ce que j'ai lu la dernière fois qu'elle a pris la parole,
03:41et là aussi, c'est à la fois toute la modestie,
03:44tout le calvaire qu'elle a enduré,
03:47elle dit si au moins ce procès pouvait être utile.
03:50Et c'est évidemment l'image qui doit changer sur le viol,
03:54mais le courage qu'il a fallu à cette femme,
03:57depuis le début, vous vous souvenez,
03:58certains l'accueillaient à l'audience avec des fleurs, etc.
04:03Et moi, c'est ces deux choses qui m'ont le plus frappé.
04:05C'est le courage de cette femme,
04:07l'abnégation à décrire son calvaire,
04:11et en même temps, cette phrase finale,
04:13si ce procès pouvait être utile.
04:15Sabrina, un dernier mot ?
04:17Oui, ce procès sera utile à la société, évidemment,
04:19parce qu'il y a quand même une méthode très industrielle
04:23qui est liée à l'utilisation des réseaux sociaux
04:27et des applications...
04:28Heureusement qu'elle a été fermée, cette application Coco,
04:31qui démontre aujourd'hui une nouvelle, malheureusement,
04:34modalité de viol collectif,
04:37cette organisation très industrielle
04:40avec des manœuvres à faire ou à ne pas faire,
04:44des consignes indiquées aux violeurs,
04:47qui d'ailleurs sont, pour le coup,
04:48issues de toutes les classes sociales et de tous les âges.
04:51Ça démontre aujourd'hui que ce que l'on a cru de la technologie,
04:55c'est-à-dire qu'elle était idéologiquement neutre
04:58et incapable, finalement, de faire du mal
05:00parce qu'elle allait supplanter la spiritualité
05:02ou la déspiritualisation de l'être.
05:04Aujourd'hui, malheureusement, on se rend compte,
05:06avec ce procès, que la technologie est barbare
05:10parce qu'elle permet justement une abomination,
05:14un phénomène de l'ordre de l'inanalysable
05:18sur une victime comme Mme Pellicot.
05:21Donc oui, l'enseignement à tirer,
05:22c'est entre autres, malheureusement,
05:24l'utilisation des réseaux sociaux.
05:26Petite pause, on se retrouve dans un instant.
05:27Je vous remercie, Maître, d'être venu.
05:29On parlera avec Michel Cotta,
05:31grande dame du journalisme,
05:33les derniers grands présidents de la Vème République.
05:36Qui sont-ils ? On le devine dans un instant
05:39avec Michel Cotta, juste après la pub
05:41sur CNews Europe.
05:42A tout de suite.

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