Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la hausse des violences et des trafics à Grenoble.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline
Category
🗞
NewsTranscription
00:00...
00:05-"18h24", on est en direct sur CNews et Europe 1.
00:08Encore un mot de sécurité, avec le commissaire Loos.
00:11On va se rendre à Grenoble, où une vaste opération
00:14de la CRS 8 a eu lieu dans le quartier Hoche,
00:16avec l'objectif de perturber les points de deal.
00:19Après que cette fusillade ait eu lieu en moins d'un mois
00:23sur fond de trafic, cette fusillade,
00:26je pense aux habitants de ces quartiers.
00:28Olivier Gangloff et Corentin Alonso.
00:31Le top départ est donné juste avant la tombée de la nuit.
00:35L'objectif du jour, investir par surprise
00:37le quartier Hoche de Grenoble,
00:39connu pour son trafic de drogue, pendant plusieurs heures.
00:42Si vous passez sur le mur, c'est un contrôle de police.
00:46Vous avez une date de naissance ?
00:47Une quarantaine de fonctionnaires
00:50procèdent au contrôle de nombreux jeunes,
00:52cadrient la zone et vérifient toutes les caches possibles
00:55à la recherche de drogues et de dealers.
00:57C'est une opération jugée indispensable
00:59par le préfet de l'ISER, Louis Logier.
01:02Un point de deal, c'est comme un abcès.
01:04Votre vie n'est plus la même.
01:06Si vous avez un point de deal en bas de chez vous,
01:08vous aurez une vie différente.
01:10C'est pourquoi la police nationale et la gendarmerie
01:13interviennent sur le terrain pour redonner une vie normale
01:16à nos concitoyens.
01:18En un mois, 10 fusillades liées au trafic de drogue
01:21ont fait 17 victimes dans la cité grenobloise.
01:23Chaque semaine, la police et la gendarmerie
01:26recrutent les dealers en multipliant les descentes surprises.
01:30Les habitants ne sont pas étonnés.
01:32C'est pas forcément choquant,
01:33parce que c'est pas la première fois qu'ils passent.
01:37Depuis le début des opérations,
01:397 points de deal sur 26 ont été démantelés.
01:41Hier, aucune interpellation ni saisie ont eu lieu,
01:44mais cette démonstration de force
01:46aura permis d'accorder un peu de répit aux habitants de la cité.
01:50On a l'impression que c'est vider l'océan à la petite cuillère,
01:54ça apporte un certain soulagement aux habitants concernés.
01:57C'est un peu le fil rouge de notre émission.
02:00On est en train d'étudier la relation
02:02entre des faits délictueux et criminels et une certaine idéologie.
02:06Dans le bulletin municipal de Grenoble,
02:08la municipalité est tenue par des écologistes,
02:11il y avait une publicité pour un spectacle
02:14qui avait reçu l'imprimature officielle.
02:16Les gens d'en bas, ça voulait apprendre aux gens
02:19à cohabiter avec les dealers,
02:21comme il n'est pas question de les virer,
02:24malgré les efforts de la police.
02:26Il faut apprendre à vivre avec ces gens,
02:29peut-être qu'en les connaissant, on apprendra à mieux les apprécier.
02:33Vous devez leur demander l'autorisation
02:35pour rentrer chez vous, recevoir de la famille.
02:38Tant qu'on ne s'attaquera pas à l'idéologie,
02:41les policiers font ce qu'ils peuvent,
02:43je suis favorable à toutes ces descentes,
02:46mais tant qu'on ne s'attaque pas au coeur du problème,
02:49idéologique, on n'arrivera à rien.
02:52Il y a une complaisance, un compromis,
02:54et même une compromission avec la délinquance
02:57portée par l'extrême-gauche.
02:59Grenoble en est un cas emblématique,
03:01malheureusement, et pas unique.
03:04Ces phénomènes, on les observe de manière très forte
03:07à Grenoble, à Nantes, à Lyon,
03:09et à chaque fois, les gens ont voté au moment des élections.
03:12Et ils ont voté pour un maire qui, globalement,
03:15ne veut pas l'armement de la police municipale,
03:18ne veut pas de caméras de vidéoprotection.
03:21C'est le reflet de quoi ?
03:22Il y a deux sociétés qui essaient de coexister.
03:25Je ne sais pas si elles essaient de coexister.
03:28Il y a les honnêtes gens qui quittent la ville,
03:31et puis il y a les dealers, les séparatistes,
03:34ceux qui vivent d'allocations, ceux qui ne font pas grand-chose,
03:38et qui constituent l'espèce de manne électorale,
03:41ce nouvel électorat.
03:43C'est la raison pour laquelle ils élisent des responsables politiques
03:47qui répondent à leurs aspirations.
03:49Il faut se souvenir que Grenoble, c'était censé être,
03:52il y a une quarantaine d'années, la Silicon Valley française.
03:56C'était là où il y avait l'informatique,
03:59les puces, il y avait des usines, une industrie.
04:02Aujourd'hui, c'est complètement déclassé,
04:05en train de s'effondrer, avec un accélérateur,
04:08parce que la population a tellement changé
04:10que la population restante finit par élire des maires
04:14qui sont anti-police, anti-autorité.
04:16On n'a que ce qu'on mérite,
04:18et globalement, ce sont les électeurs qui ont décidé.
04:22La délinquance ne s'explique pas par la couleur politique des maires.
04:26Il y a des maires qui ont réussi à inverser les choses,
04:29notamment à travers l'urbanisation.
04:32Je peux vous donner un exemple.
04:34Jean-François Copé, à Meaux.
04:36Il a fait un énorme travail d'urbanisation,
04:39police municipale, c'est un travail de 40 ans.
04:43Commissaire Lozet, Arnaud Bénédicte.
04:46Jean-François Copé, la mairie à Orléans.
04:49Beaucoup de choses ont été faites, le quartier de la Source.
04:53Nice, ça ne marche pas, Marseille, ça ne marche pas.
04:56Ça serait peut-être pire.
04:58Ce n'est pas que ça ne marche pas, c'est que ça serait pire.
05:02Nice, en plus, est une ville extrêmement touristique
05:05où la délinquance est très importante,
05:08parce qu'il y a beaucoup de tentations.
05:10Il y a des gens riches, beaucoup de festivals.
05:13Il y a un tourisme de 12 mois par an.
05:15J'ai été commissaire centrale de Nice.
05:18Les policiers grenoblois n'arrêtent pas.
05:21Je connais certains d'entre eux, notamment leur directeur.
05:24Ils font un travail remarquable.
05:27Peut-être qu'on a cette impression
05:29de vider l'océan à la petite cuillère,
05:32mais heureusement qu'on fait ça,
05:34parce que néanmoins, c'est une guerre qui est menée
05:37et que mènent les policiers, les gendarmes,
05:40les douaniers, et cette guerre porte ses fruits.
05:43Il y a des résultats, même si on a besoin
05:46d'un soutien politique et d'un soutien,
05:48vous l'avez très bien dit, une ville comme Grenoble,
05:51la 12e ville de France, ne peut pas avoir
05:54une police municipale qui n'est pas armée.
05:57Un voyou sur la voie publique ou un terroriste
06:00ne peut pas dire que c'est la police municipale.
06:03Il ne peut pas avoir des caméras de vidéoprotection.
06:06Il y a des endroits où ça marche.
06:09Pas la Californie, mais la ville de New York.
06:12Quand on met du monde sur le terrain,
06:14quand on a une stratégie...
06:16Quand on retire les effectifs, ça revient.
06:19Il y a les effectifs, mais pas que ça.
06:21Il faut savoir qu'il y a un autre débat.
06:24S'il y a des points de deal à 30 ou 40 000 euros par jour,
06:27c'est qu'il y a autant de consommateurs.
06:30C'est un vrai sujet, la consommation.
06:32Encore une fois, offre et demande.
06:35Un dernier mot avant qu'on parte à Montpellier.
06:38Le narcotrafic, c'est un fléau civilisationnel.
06:41Plusieurs opérations ont été menées.
06:43Cette région est particulièrement touchée
06:46car la mafia albanaise s'en est emparée il y a quelques années.
06:50L'héroïne circule énormément.
06:52Manne financière dit convoitise,
06:54dit prête à tuer pour quelques milliers d'euros.
06:57Ça se voit, ça se pollinise partout,
07:00ça se dissémine partout en France.
07:02Si l'élu local n'est pas en mesure
07:04de porter une responsabilité sécuritaire avec une doctrine,
07:08au moins de caméras, vues de vidéosurveillance,
07:11qu'a refusé Eric Piolle,
07:13les gens qui habitent ces quartiers
07:16ne pourront pas avoir ce fameux sentiment de sécurité.
07:19Ce sont elles qui sont les premières victimes.
07:22Cette fusillade en un mois pour ces populations.
07:25C'est ces gens-là qu'il faut penser.
07:28Pas sous des quartiers chics.