Neuf arrestations de membres de la DZ Mafia : est-ce le début de la fin des narcotrafiquants à Marseille ?

  • il y a 1 heure

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent sur l'arrestation de neuf membres présumés de la DZ Mafia un réseau majeur de narcotrafiquants à Marseille.
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Transcription
00:00Moi, je profite de la présence encore de Jean-Christophe Couvic et policiers pour s'intéresser à ce qu'il se passe à Marseille.
00:05Puisque là, il y a eu un gros coup de filet. Aujourd'hui, dans les rangs de la DZ Mafia,
00:08qui est ce cartel qui tient une partie de la ville, un gang de narcotrafiquants,
00:13la désinterpellation a un grand niveau. Alors, est-ce que c'est le début du commencement de la fin ?
00:18On l'ignore. On fait juste le point avec Barbara Durand et puis je vous passe la parole.
00:23C'est un coup dur porté à la DZ Mafia.
00:25Ce mercredi, neuf membres présumés de ce gang connu pour ses règlements de comptes sanglants
00:30ont été interpellés à Marseille. Ils sont soupçonnés d'être impliqués dans un double homicide
00:34survenu en novembre 2023. Un coup de filet de grande ampleur.
00:39Mais sera-t-il suffisant pour freiner le principal clan de narcotrafiquants marseillais ?
00:43Le secrétaire national Unité Zone Sud, Bruno Bartocchetti, n'en est pas convaincu.
00:48C'est un grand réseau. C'est une multinationale, j'ai envie de dire, en matière de banditisme.
00:54Et si ça les affaiblit, pour l'heure, j'ai bien peur que ça ne les freine pas dans leur travail.
01:00Si ces arrestations n'ont rien à voir avec les deux narcomicides commis dans la cité phocéenne début octobre,
01:06la diffusion d'une vidéo de plusieurs membres de l'organisation, provocatrice,
01:11pourrait avoir accéléré l'enquête, toujours selon Bruno Bartocchetti.
01:14La vidéo de la DZ Mafia, dernièrement, a sérieusement agacé la magistrature.
01:20Est-ce que pour autant la magistrature a accéléré la volonté de les interpeller ?
01:27C'est possible, en tout cas.
01:29Ce qu'il faut savoir, ce qu'il faut retenir, c'est que l'enquête était en cours depuis deux longs mois.
01:33En déplacement mardi au siège de la direction départementale de la police judiciaire à Nanterre,
01:38le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
01:41a déclaré qu'il souhaitait que la lutte contre le narcotrafic devienne cause nationale.
01:46Neuf interpellations, André Valigny, on ne va pas se mentir, on n'a pas décapité la pieuvre.
01:50Non, mais ça montre quand même que la police agit, qu'elle fait son travail,
01:54qu'elle fait tomber des trafiquants, il faut continuer, il faut soutenir la police.
01:57Je crois que Bruno Retailleau n'a pas raison sur tout,
02:00mais quand il dit que la lutte contre le narcotrafic doit devenir vraiment une cause nationale,
02:05il a raison, parce que toute la délinquance, je ne parle même pas de la criminalité,
02:10découle, presque toute la délinquance découle du trafic de drogue.
02:14Vous parlez même de narcoterrorisme.
02:16De narcoterrorisme, oui. La mexicanisation de la France.
02:20Non, mais parce qu'il y a une imbrication des liens entre trafiquants de drogue et terrorisme.
02:24Bien sûr, bien sûr.
02:25J'ai entendu hier Bruno Retailleau dire quelque chose que je dis depuis longtemps,
02:29à savoir qu'il faut aussi s'occuper des consommateurs.
02:31Il faut culpabiliser, mais pas seulement culpabiliser, taxer, verbaliser, faire payer les consommateurs.
02:37Mais il y a déjà une amende par faitaire.
02:38Mais ce n'est pas suffisant.
02:40Elle est recouvrée une fois sur trois seulement, en 30% des cas seulement.
02:44Bon, ils ne sont pas soulevables.
02:45Alors, Yohann, et après on va voir.
02:47Mais on a des chiffres.
02:48Pour rebondir sur ce que disait André Valigny,
02:50on sait que dans ce pays, un délit ou un crime sur quatre est lié au trafic de stupéfiants.
02:5525% des crimes et délits de ce pays sont liés au narco-banditisme.
02:59Donc, il est évident, et je crois que Bruno Retailleau emploie des mots qui sont justes.
03:02Quand il s'est attaqué aux consommateurs,
03:04il a employé des mots qu'on n'avait jamais utilisés jusqu'à présent.
03:07Alors, il y a une volonté qui était déjà là, me semble-t-il, chez Gérald Darmanin,
03:11qui est encore plus forte chez Bruno Retailleau.
03:14Est-ce qu'il aura les moyens de sa politique ?
03:16Ça, c'est autre chose.
03:17Mais en tout cas, il y a une volonté qui n'a jamais été aussi forte qu'aujourd'hui.
03:19C'est vrai. André, et après, Jean-Christophe Couville.
03:21Dupond-Borgetti avait commencé à parler des consommateurs.
03:24Je me souviens, il avait eu des phrases...
03:25Mais pas dans ces termes-là, quand même.
03:26Ah, ce n'était pas le même.
03:27Enfin, c'est bien, ça va dans le bon sens.
03:28Oui, il avait dit, et ce qu'a une métaphore d'ailleurs,
03:31les joints qui ont un goût de sang, c'est du sang sur le trottoir.
03:36Jean-Christophe Couville, des aides-mafias, neuf interpellations.
03:40Oui, en fait, on fait le job.
03:41Mais encore une fois, nous, ce qu'il nous faut, c'est des enquêteurs.
03:43Et à l'époque, on avait dit, à Marseille,
03:46pratiquement tous les jours, il y avait un homicide.
03:48Et quand vous êtes enquêteur à la criminelle,
03:49tous les jours, à chaque fois, ça vous charge la barque.
03:52Donc, il a fallu qu'on envoie quand même aussi des enquêteurs
03:55pour compléter, j'allais dire, les brigades.
03:59Le problème, effectivement, c'est une cause nationale,
04:02mais c'est aussi une cause de santé mentale publique,
04:04parce qu'il y a un problème.
04:05S'il y a 5 millions de Français qui, effectivement, s'adonnent à la drogue,
04:09c'est qu'on a un souci en France.
04:10Ça fait presque 10%, un peu moins de 10% de la population.
04:13Il va falloir aussi se pencher là-dessus.
04:15L'AFD, c'est l'amende forfaitaire délictuelle.
04:17Ça pourrait être un bon levier, mais 200 euros, ce n'est pas bézef.
04:21Il faut que ce soit 2 000 euros.
04:22Et surtout, c'est comme disait Johan,
04:23c'est 40% qui sont juste recouvrés, 60% qui ne sont pas payés.
04:27Dernier mot.
04:28Et après, c'est dans nos façons de mener les investigations.
04:32Il faut qu'effectivement, et ils l'ont demandé,
04:34on a demandé, les enquêteurs, notamment aux législateurs,
04:37il faut qu'aujourd'hui, on travaille couvert.
04:39C'est-à-dire que quand il y a un procès,
04:42les avocats et même des personnes qui viennent dans le public,
04:46qui sont payées souvent par les délinquants,
04:49les narcotrafics, regardent nos techniques d'enquête.
04:52Et donc, après, eux aussi, ils s'adaptent.
04:54Et donc, ça, il faut qu'on ait des éléments, on appelle ça coffres,
04:57où on puisse un peu mettre sous secret nos enquêtes,
05:00parce qu'on est scrutés.
05:01Dernier mot, Éric.
05:03Non, je voulais juste faire sourire sur un sujet très grave.
05:05Vous allez nous faire sourire sur ces drames ?
05:07Je ne sais pas si c'était Gérald Darmanin ou Emmanuel Macron
05:10qui avaient une idée lumineuse
05:11pour recouvrer les amants des trafiquants de drogue
05:13sur des terminaux carte bancaire
05:15qui avaient été mis à la ceinture du policier.
05:18Vous vous souvenez de cette histoire ?
05:19Ça n'a jamais vu le jour, rassurez-moi, Jean-Joseph.
05:21Non, mais en fait, c'est dans les images.
05:23Vraiment, je vous dis, ils sont prêts à le sortir.
05:25Mais encore une fois, ça, c'est une réponse de techno.
05:27Sur le terrain, je suis désolé, mais comment on va faire ?
05:30Et bientôt, on va avoir le sourire commercial,
05:32et il va falloir faire des cartes de fidélité.
05:34On ne peut pas faire des choses comme ça.
05:35Ce n'est pas possible.
05:36Je n'entends pas le ministre Rotaillot
05:38notamment parler de toute cette délinquance
05:41liée au trafic de drogue qui concerne les mineurs,
05:44les gamins de 7, 8, 9 ans,
05:46qui commencent maintenant à 7, 8, 9 ans.
05:48Donc, je n'en entends pas parler,
05:49alors que c'est eux les ouvriers de ce trafic de drogue.
05:517, 8, 9 ans, vous dites ?
05:52Oui, maintenant, ça commence à 7, 8, 9 ans,
05:55qui font le chouf, qui font les mûlés.
05:58Certains même transportent dans leur sac.
06:00C'est extrêmement grave, ce qui se passe.
06:01Et moi, je n'entends personne en parler.

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