• il y a 2 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Mickaël Dorian pour débattre des actualités du jour. Ensemble, ils reviennent sur l'ultraviolence à Marseille qui découle du trafic de drogue.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Europe 1 Soir, 19h21, Michael Dorian.
00:04Rudy l'évoquait à l'instant dans son journal, les obsèques du chauffeur VTC abattu par un adolescent de 14 ans
00:12avaient lieu cet après-midi à Marseille. Nesim Ramdan avait refusé de s'arrêter alors que le jeune tueur à gages
00:18voulait descendre du véhicule pour aller tirer sur un homme qu'il recherchait.
00:22Cet après-midi plusieurs centaines de personnes étaient réunies pour rendre un dernier hommage à ce père de famille.
00:29Alors il y a évidemment la question du narcotrafic Jules Torres qui interroge.
00:34On en parlait tout à l'heure avec notre invité Franck Calizio.
00:37Quelle solution apporter à ce fléau ? On évoquait tout à l'heure les opérations PlaceNet XXL
00:47qui avaient été mises en place par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, c'était il n'y a même pas 6 mois.
00:53Aujourd'hui on a l'impression que tout ça n'a servi à rien.
00:56Les opérations PlaceNet XXL c'était de la communication XXL, il faut bien le dire.
01:01C'est qu'on était très content, on postait sur les réseaux sociaux qu'on avait chopé 200 kilos de cannabis,
01:08qu'on avait chopé 9 kilos de cocaïne, mais ça ne permettait pas, pardonnez-moi, de couper court à ce trafic
01:17qui aujourd'hui est massif. C'est-à-dire qu'aujourd'hui le chiffre d'affaires de la drogue en France,
01:23du trafic de drogue en France, c'est à peu près 5 milliards d'euros.
01:27Ça concerne, je crois, ça fait vivre plus de 200 000 personnes, donc c'est massif.
01:32Vous parliez tout à l'heure des solutions, peut-être que la solution pour l'ancien gouvernement
01:36aurait été d'écouter la commission d'enquête du Sénat et le rapport qui en a émané, rédigé par le sénateur Étienne Blanc.
01:45C'est un rapport qui disait que l'internationalisation aujourd'hui du trafic de drogue était massive,
01:53que ça devait se faire par la coopération des États, notamment des États européens.
01:59Il fallait aussi, il plaidait, ces sénateurs, pour la création d'une DEA à la française.
02:04Vous savez, c'est cette agence fédérale américaine qui n'est chargée que de lutter contre le trafic de drogue.
02:09Il y a beaucoup de choses qui sont sur la table et que l'on connaît.
02:13Or, M. Eric Dupond-Moretti, il y a encore 6 mois, a rejeté complètement d'un revers de main ce rapport d'Étienne Blanc.
02:21Il a dit que ce n'était pas le rôle des magistrats marseillais, notamment, de parler de ce trafic de drogue ainsi,
02:27qu'ils ne respectaient pas leurs devoirs de réserve.
02:30Moi, je veux bien... On sait ce qui se passe à Marseille depuis des années, on sait l'hyperviolence.
02:35Peut-être que cette histoire, elle nous indique juste la manière dont l'hyperviolence a muté.
02:40C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui des narcotrafiquants qui sont d'ailleurs en prison, qui ont des téléphones,
02:46qui utilisent des jeunes hommes, parce qu'on a ce jeune de 14 ans qui est allé tuer un chauffeur de VTC.
02:52Ce sont des enfants, c'est ça qui a complètement changé.
02:56Vous savez que 5 jours avant, ce même narcotrafiquant envoyait un jeune homme de 15 ans pour intimider un gang adverse.
03:01Ce jeune de 15 ans a été brûlé vif, lardé de 50 coups de couteau.
03:05Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le procureur de la République.
03:07Et c'est pour ça que ce jeune de 14 ans a été envoyé ensuite pour tuer des membres du gang adverse.
03:13Cette histoire, elle nous révèle l'hyperviolence de la drogue.
03:17Mais on sait depuis de longues années, grâce à des enquêtes de la presse, grâce à des rapports du Sénat,
03:22grâce à ce que nous disent le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice,
03:26on sait l'ampleur du fléau du narcotrafic aujourd'hui.
03:29La seule question, c'est est-ce que nos législateurs sont en capacité aujourd'hui de lutter contre ce trafic de drogue ?
03:35Je ne suis pas sûr.
03:37Gilles-William Gognadel, ce qui a été fait depuis toutes ces années, vous partagez ce que dit Jules Torres, c'est de la com', selon vous.
03:43On a laissé, année après année finalement, muter ce problème du narcotrafic à tel point qu'aujourd'hui,
03:50effectivement, ces gangs utilisent des enfants de 14 ans pour arriver à leur fin.
03:57Je souscris chaque mot qui a été prononcé par Jules Torres, j'y ajouterai celui d'immigration.
04:06Personne ne m'empêchera de dire que l'immigration et la radicalisation de l'immigration est à l'origine de ce fléau.
04:15Je disais en aparté à M. Alizio que c'est terrible parce que Marseille, il y a 20 ans,
04:23et d'ailleurs sous l'empire de M. Gaudin, était devenue une ville beaucoup plus calme dans les quartiers nord,
04:30et notamment grâce aussi à l'OM.
04:32La population d'origine immigrée était infiniment, si j'ose dire, moins radicalisée que par exemple dans le nord de la France.
04:41Ce sont ces dernières années, et dans le cadre effectivement du narcotrafic, de l'ultra-violence,
04:50du passage de la France insoumise qui a radicalisé les petits, que à nouveau Marseille est devenue ce qu'elle est devenue.
04:59Et d'une certaine manière, c'est sud-américanisé.
05:03On est dans une situation à la mexicaine, avec en plus un phénomène qui est nouveau dans la magistrature et dans la police,
05:13qui est la corruption.
05:15Vous comprenez ? La peur c'est une grande chose, et l'argent c'est une grande chose aussi.
05:21Et les narcotrafics savent montrer dans la main gauche la carotte, et dans la main droite le bâton.
05:28On est là, pardon de le dire, mais sans lutte contre l'immigration, il n'y a pas de solution.
05:33Autre sujet, hier nous avons rendu hommage aux victimes des attaques terroristes du 7 octobre en Israël.
05:39C'était il y a un an, plus de 1200 personnes tuées, plus de 250 otages capturés.
05:45Il en reste près d'une centaine dans la bande de Gaza, dont deux français.
05:49Une cérémonie avait lieu hier soir au Dôme de Paris devant près de 4000 personnes.
05:53Une soirée organisée par le CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France,
06:01en présence notamment du Premier ministre Michel Barnier, qui a pris la parole.
06:04Sauf que pendant la prise de parole de Michel Barnier, un nom a été hué, celui d'Emmanuel Macron.
06:10Vous pouvez compter sur le Président de la République, sur le Premier ministre, sur tous les membres du gouvernement.
06:27On a entendu Gilles William. Ce qui s'est passé hier au Dôme de Paris est réellement significatif,
06:34de ce que pense une partie de notre société aujourd'hui du Président de la République.
06:42Oui, et notamment une partie importante de la population juive.
06:46Mettez-vous à sa place, et pas seulement de la population juive.
06:50On a un Président de la République qui a commencé la guerre du 7 octobre, si j'ose dire, en disant qu'il fallait éradiquer le Hamas.
07:00Il ne parle plus du Hamas.
07:02On a un Président de la République qui a refusé de marcher contre l'antisémitisme.
07:06Et d'une certaine manière, il a maintenant en commun avec Monsieur Mélenchon,
07:11non seulement de ne pas marcher contre l'antisémitisme, mais de sembler courir derrière le Hezbollah.
07:18Ça fait quand même beaucoup.
07:20Moi j'ai une explication, vous savez, au-delà du fait de sa crainte obséquieuse pour les banlieues radicalisées,
07:27peut-être aussi de son espérance.
07:29Il a 22%. Il a 22%. Il n'a jamais été aussi bas.
07:33Peut-être qu'il pense que ça va plaire, mais je pense qu'il veut surtout exister encore dans son domaine réservé.
07:39Merci beaucoup Gilles William Goldenadel.
07:41Merci Jules Torres d'avoir été avec nous ce soir.
07:43La pause et on revient dans un instant pour le journal de 20h en compagnie de Rudy Saada
07:48et puis la deuxième partie d'Europe 1 soir.
07:50A tout de suite sur Europe 1.

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