Punchline - La France et son «gouvernement fantôme»
Aujourd'hui dans "Punchline", Yoanne Usaï et ses invités débattent des propos de François Ruffin.
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00:00Pour m'accompagner jusqu'à 19h en plateau avec mon adjoint LAIT, bonsoir, soyez là, bienvenue, vous êtes avocate, à vos côtés Jean-Christophe Couville, bonsoir, vous êtes secrétaire nationale d'Unité, Thomas Bonnet est également avec nous, bonsoir Thomas, du service politique de CNews, Pierre-Yves Bournazel, conseiller à Horizon de Paris, bonsoir, soyez le bienvenu, à vos côtés se trouve François Puponi, bonsoir, chère François, et puis Fabrice Hakoun, essayiste et entrepreneur, merci.
00:30Merci à vous six d'être présents, qui dirige le pays, le gouvernement, est-il encore aux manettes, Gabriel Attal et ses ministres sont démissionnaires et gèrent donc les affaires courantes, mais sont-ils là aussi pour s'occuper des problèmes des Français ? Non, répond François Ruffin, on l'écoute.
00:48Ce qui m'inquiète, moi, il y a ça, mais il y a la situation du pays, vous savez, moi, samedi, je reçois un appel d'un délégué de Valeo parce qu'il va y avoir 1 000 emplois de supprimés, 3 sites qui vont fermer, et qui s'en charge ? Il n'y a pas de ministre de l'Industrie, il y a une rentrée, 3 000 profs qui manquent, il n'y a pas de ministre de l'Education, on est en train de fermer les services urbains...
01:06Ils sont quand même là pour gérer les affaires courantes, il y a quand même des ministres encore au gouvernement.
01:10Vous savez, là, en ce moment, personne ne répond, là c'est clair. Qui prépare la rentrée ? Vous n'allez pas me faire croire qu'il y a quelqu'un qui prépare la rentrée scolaire. Personne. Qui prépare, qui affronte là les fermetures des services d'urgence ? Personne.
01:22Donc en fait, on a un gouvernement fantôme avec quand même une espèce de truc bizarre, on est supposé avoir Gabriel Attal à la fois à Matignon, en même temps à l'Assemblée et surtout à la plage.
01:30François Pipponi, est-ce que ce que décrit là François Ruffin est une réalité ou est-ce que c'est exagéré ?
01:36Non, c'est exagéré. Il suffit d'appeler, moi je suis pour d'autres raisons en contact avec des cabinets ministériels, ils répondent, les ministres sont là, ils sont ministres en titre.
01:46Des missionnaires certes, parfois députés, ils cumulent, ce qui est un petit problème par rapport à la Constitution, mais jusqu'à présent ça a été autorisé et accepté, et ils jouent leur rôle de ministres.
01:57Bien entendu que certains préparent le budget, que d'autres préparent la rentrée, ils font leur job de ministres.
02:03Néanmoins, ils ne peuvent pas déposer de projet de loi par exemple, donc on ne peut pas réformer la France.
02:07Oui, mais généralement à l'Assemblée entre juillet et août, il n'y avait pas de projet de loi qui était déposé.
02:13Ce qu'on attend tous, c'est le projet de loi de finances en septembre, c'est là où il faudra effectivement un ministre de plein exercice capable de défendre le projet de loi pendant trois mois devant le Parlement.
02:25Mais j'allais dire, juillet et août, tout le monde sait que la priorité c'est que les JO se passent bien, le ministre de l'Intérieur est présent, il assure avec les forces de l'ordre la sécurité, et donc pour l'instant, les choses, le gouvernement gouverne.
02:36Fabrice Lacoune.
02:37Il n'y a qu'en France, dans un État très jacobin et centralisateur, qu'on pense que le gouvernement fait tout, tout, tout de suite et immédiatement.
02:44Le pays continue de tourner, vous savez qu'aujourd'hui l'essentiel du pouvoir est économique, il n'est pas politique, qu'on le veuille ou pas,
02:50et puis vous avez surtout, rappelons-le quand même en France, des fonctionnaires qui sont très puissants, très organisés, et ce sont eux qui aujourd'hui font marcher le pays.
02:57Donc je ne suis pas plus inquiet que ça.
02:59Après, ça pose un problème d'image, ça pose un problème effectivement vis-à-vis des Français, ça pose un problème en termes de légitimité parce que c'est un gouvernement qui n'a plus la majorité à l'Assemblée,
03:06donc ça ne peut pas durer, c'est clair, mais il est vrai que, je rejoins M. Pépouni là-dessus, durant l'été il ne va pas se passer grand-chose, et donc c'est un peu une tempête dans un verre d'eau.
03:15Même si effectivement, c'est ennuyeux pour l'image que ça donne vis-à-vis des Français qui pensaient que dès la fin du mois, le SMIC allait augmenter, passer à 1600 euros sur les promesses de l'FI.
03:24On va écouter Amélie Oudéa Castera qui est la ministre des missionnaires chargée des sports, qui prépare donc ses Jeux Olympiques et qui l'assure, l'ensemble des ministres sont à leur tâche.
03:33Moi, c'est vraiment jour après jour, j'ai ce côté un peu sportif de haut niveau là-dessus, match après match, on se concentre sur chaque journée.
03:42Je pense que les Français sont tout de même rassurés d'avoir à la barre des ministres expérimentés, qui ont fait la preuve de leur engagement sur ces sujets, qui connaissent les dossiers.
03:52Pour l'instant, c'est ça qui est le plus rassurant pour notre pays, avec Gérald Darmanin, avec Patrice Berggrit, avec Stéphane Séjourné, avec d'autres comme Catherine Vautrin, Frédéric Valthou, côté santé.
04:02Nous tenons nos rôles de manière à ce que la France est une organisation aussi irréprochable que possible.
04:08Emmanuel Macron doit prendre la parole ce soir à 20h. D'abord, qu'est-ce qu'on attend de cette intervention et est-ce qu'il en dira un peu plus sur le calendrier politique des prochaines semaines ?
04:16Forcément, la question va lui être posée, d'abord de définir cette fameuse trêve politique qu'il a appelée de ses voeux hier.
04:22Qu'est-ce qu'il entend par trêve politique ? Est-ce qu'il a un horizon à nous donner, une date, peut-être un délai avant de nommer un Premier ministre ?
04:29Et puis forcément, on va lui demander un peu les conclusions que lui a tirées de ses élections législatives.
04:33Ce sera la première fois qu'il s'exprimera depuis le deuxième tour des élections législatives.
04:37Mais on l'a bien compris, l'interview de ce soir du chef de l'État, elle sera surtout une interview liée à la tenue des Jeux Olympiques pour rappeler à quel point c'est un événement majeur pour la France et pour le rayonnement de notre pays.
04:48Quant au gouvernement fantôme dont parle la gauche, c'est juste un aperçu de ce qui nous attend, à vrai dire, pour l'année qui va s'écouler.
04:56Parce qu'en réalité, peu importe où se trouvera une éventuelle coalition dans les semaines qui viennent, la marge de manœuvre sera tellement restreinte
05:03que de toute façon, vous n'aurez pas de grandes orientations politiques qui pourront être prises pendant l'année qui va s'écouler.
05:07Donc que les Français se rassurent, que nous vivons maintenant, nous allons le vivre au moins pendant un an.
05:11C'est très rassurant, effectivement. Merci beaucoup Thomas Bonnet.
05:14On va parler de la trêve politique que vous évoquiez justement dans votre propos.
05:18Trêve politique souhaitée par le Président de la République, mais pas par Mathilde Panot. Écoutez.
05:23Ce n'est pas une trêve politique qu'est en train de proposer Emmanuel Macron pendant les Jeux Olympiques, mais c'est tout simplement une interruption de la démocratie.
05:31Pour nous, c'est inacceptable. Il faut quand même revenir du début.
05:35Emmanuel Macron est celui qui a décidé la dissolution, juste avant les Jeux Olympiques, parce qu'il avait été défait dans les élections européennes.
05:43Pour demander, je cite ces mots, une clarification politique.
05:46Cette clarification politique a eu lieu, et malgré les 27 sondages qui donnaient le RN en tête, c'est le Nouveau Front Populaire qui est arrivé en tête.
05:56Maintenant que cette clarification politique a eu lieu, vous avez un Président de la République qui explique que personne n'a gagné ses élections,
06:03et qui refuse de nommer à Matignon un Premier ou une Première Ministre issus du Nouveau Front Populaire.
06:09Thierry de Bournazel, elle consiste en quoi cette trêve politique voulue par le Président de la République ?
06:13C'est une manière de mettre les problèmes de côté pendant les Jeux Olympiques, ou de mettre la poussière sous le tapis ?
06:18Je pense que comme beaucoup de Français, j'aurais aimé qu'il y ait une clarification, mais elle n'a pas eu lieu.
06:22Elle n'a pas eu lieu la clarification.
06:24Le RN est arrivé en tête en voix et en nombre de députés, mais le Nouveau Front Populaire avec sa coalition est en tête à l'Assemblée Nationale.
06:32Mais personne ne peut gouverner seul, on l'a dit tout à l'heure.
06:34Donc, qu'est-ce qu'on peut faire ?
06:36La seule solution, c'est de construire une coalition pour permettre au pays d'être gouverné.
06:40On a bien compris, on en parle depuis deux semaines.
06:42Je suis pour qu'elle soit la plus courte possible, parce que moi je préfère que mon pays soit gouverné.
06:46Je préfère qu'on puisse agir, même si c'est vrai que des ministres travaillent.
06:50Je rencontrais, pour dévoiler un petit secret, Mme Belloubet, ministre de l'Education Nationale, la semaine dernière pour parler des questions d'école,
06:56parce que c'est des sujets qui m'intéressent.
06:58Comme député, j'ai travaillé sur ces sujets.
07:00Mme Belloubet prépare la rentrée scolaire.
07:02C'est une ministre consciencieuse qui bosse et qui prépare la rentrée scolaire.
07:06Mais c'est vrai que pour la clarification pour le pays,
07:08j'aimerais qu'on passe à l'étape d'un gouvernement qui s'appuie sur une majorité même relative à l'Assemblée Nationale
07:14pour que les Français y voient clair et que notre pays puisse avancer.
07:17Je le disais tout à l'heure, nous avons quand même la guerre sur le sol européen.
07:19Nous avons une crise financière peut-être devant nous, parce que nous sommes fragiles avec l'endettement.
07:23Il faut quand même prendre des mesures aussi pour protéger les Français les plus vulnérables en matière de pouvoir d'achat.
07:27Donc il faut qu'il y ait un gouvernement le plus tôt possible.
07:29Najwa El Haïté, est-ce que cette trêve politique voulue par le président de la République est une interruption démocratique,
07:35comme le dit Mathilde Panot qui préside le groupe LFI à l'Assemblée Nationale ?
07:39Non. Moi, je comprends le président de la République quand il dit qu'il faut une trêve politique.
07:43Déjà, je parlais tout à l'heure d'un triste spectacle, voire pitoyable spectacle quand même, donné par une certaine classe politique.
07:51Oui, il le faut absolument, parce que vous avez tous les médias internationaux qui s'intéressent d'ailleurs aux JO.
07:59Oui, il vaut mieux une trêve politique pour éviter encore une crise politique.
08:07Une crise pendant les JO ?
08:10Oui, et puis on n'a pas besoin de ça. J'ai envie de vous dire, mais ça suffit, les Français en ont marre.
08:16On préfère positiver. J'espère de tout cœur que ces JO seront une véritable réussite,
08:24parce qu'à un moment, arrêtons d'être que dans des énergies négatives, positives.
08:29J'espère que vendredi, ce sera une belle ouverture, magnifique, qui fera qu'on sera fiers d'être Français.
08:36On a besoin de ça. Les Français ont besoin de ça, de positiver, de se projeter.
08:42Se projeter politiquement, c'est un peu compliqué.
08:45Le président de la République parlait de mi-août pour qu'un gouvernement puisse être enfin mis en place.
08:55On verra. Mais quand Mathilde Panot se permet de dire, nous avons gagné,
09:00je rejoins parfaitement ce que vous dites, Pierre-Yves Bournazel.
09:04Personne n'a gagné, personne n'a gagné. Il n'y a que des majorités relatives.
09:08Ils sont obligés de trouver des coalitions pour pouvoir décider et avancer parlementairement.
09:15En parlant, on voit, il se noie, c'est un fiasco cette proposition concernant un gouvernement.
09:21Pas de leçon à recevoir de Mathilde Panot.
09:2518h11, vous êtes sur CNews et sur Europe 1.
09:27La suite de nos débats, dans un instant, on évoquera l'ensemble des questions de sécurité avec cette cérémonie d'ouverture.
09:34Protection également particulière pour la délégation israélienne qui est arrivée hier soir en France.
09:40A tout de suite.
09:4218h19 sur CNews et Europe 1.
09:45Punchline.
09:46Yoan Usahi.