Punchline - Nouveau Front Populaire : Les premières dissensions apparaissent

  • il y a 2 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des premières tensions et désaccords au sein du Nouveau Front Populaire.
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Transcript
00:00PUNCHLINE, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:1318h36, on se retrouve en direct dans PUNCHLINE sur CNews et sur Europe 1.
00:21On va parler de Jean-Luc Mélenchon, il a été le premier à parler hier soir,
00:24ça ne vous a pas échappé pendant la soirée électorale.
00:26On va écouter ce qu'il dit avec beaucoup, encore une fois, d'emphase.
00:30Et puis on va écouter Daniel Simonnet, qui est une ancienne éléphiée,
00:34elle a été expurgée du parti, elle a été élue,
00:37et elle n'épargne pas son ancien chef.
00:40Écoutez d'abord Jean-Luc Mélenchon, puis Daniel Simonnet.
00:44Le nouveau Front populaire appliquera son programme.
00:48Rien que son programme, mais tout son programme.
00:56En effet, celui-ci forme un tout dont on ne peut dissocier
01:04ni les différentes parties, ni les recettes et les dépenses,
01:09ni le déroulement de l'entrée en vigueur des mesures qu'il contient.
01:14Dès cet été, les mesures prévues par ce programme
01:18peuvent être prises par décret, sans vote.
01:21Je souhaite siéger dans un grand groupe nouveau Front populaire.
01:25Il faut comprendre ce qui s'est passé dans cette élection.
01:28Si malgré cette purge, j'ai gagné haut la main,
01:31et Alexis Corbière a gagné à Bagnolet-Montreuil,
01:34et Hendrick Davy a gagné haut la main à Marseille,
01:38c'est qu'il y a une dynamique mouvement citoyen
01:41à travers ce nouveau Front populaire,
01:43qui fait que ça ne peut pas être un homme à la direction d'un parti
01:46qui peut décider à la place des électrices et des électeurs,
01:49et qu'il y a une aspiration à un mouvement qui soit démocratique,
01:54qui ait une éthique en politique,
01:56et qui s'adose véritablement à un programme,
01:58et qui permette vraiment à tout le monde de s'impliquer.
02:01Voilà pour la critique de Jean-Luc Mélenchon par Daniel Simonet et Louis Doreignel.
02:05Ça veut dire que la France insoumise est divisée,
02:08et qu'elle va diviser aussi le nouveau Front populaire.
02:11Ce qui est fort, c'est que depuis quelques années maintenant,
02:14un certain nombre d'anciens proches de Jean-Luc Mélenchon
02:17osent critiquer à la fois sa légitimité, sa capacité à gouverner,
02:21à prendre le pouvoir, et osent le défier.
02:23Vous avez donc Daniel Simonet, vous avez François Ruffin,
02:26vous avez Alexis Corbière, Raquel Garrido.
02:28Là, je trouve que ça commence à faire un peu beaucoup pour Jean-Luc Mélenchon.
02:31Donc ça, c'est intéressant.
02:32Ensuite, là où on peut regarder les choses de l'autre côté,
02:36c'est que globalement, Jean-Luc Mélenchon est un trotskiste,
02:39donc dès lors qu'il y a une personne qui commence à s'écarter un tout petit peu du droit chemin,
02:43eh bien tout l'entourage de Jean-Luc Mélenchon
02:46saute sur ces espèces de trublions et essaye de les massacrer.
02:49C'est d'une violence rare.
02:51Ils sont souvent condamnés à une mort sociale.
02:53Tous leurs amis d'avant n'ont plus le droit de les voir.
02:57Il y a une étanchéité totale qui est mise en place.
03:00C'est impitoyable.
03:01Et donc moi, la question que je me pose, c'est, bon,
03:03là, ils y sont parvenus, mais parviendront-ils à durer ?
03:07Est-ce que Mme Simonet réussira à créer un courant avec Alexis Corbière ?
03:12Pourquoi pas avec d'autres ?
03:13Est-ce que vraiment il y a une place, il y a une possibilité d'exister
03:16sans Jean-Luc Mélenchon quand on partage les mêmes idées que Jean-Luc Mélenchon ?
03:20Ce sera insoluble tant que LFI ne sera pas une formation politique.
03:26Parce que LFI n'est pas une formation politique.
03:28Ce n'est pas un parti politique.
03:30Mais il le revendique.
03:31Il le revendique.
03:32Ce sont trois personnes, pardonnez-moi,
03:33ce sont trois personnes qui contrôlent une micro-association.
03:36Donc, c'est ça.
03:37Mais il revendique le fait de ne pas être un parti politique traditionnel.
03:40Je suis désolé, il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
03:43C'est pour ça.
03:44On parle des trotskistes.
03:45Pardon, mais les trotskistes, il y a des congrès au NPA.
03:48Il y a des congrès, il y a des motions.
03:50Il n'y en a pas.
03:51La référence.
03:52LFI, pardon.
03:53Il n'y en a pas, LFI.
03:54Ça ne peut pas, ça n'existe pas.
03:56Donc, il faudrait, c'est pour ça.
03:58Pardonnez-moi de faire de l'archéologie politique.
04:01Du temps du parti de gauche, c'était possible.
04:04Du parti de gauche, il y a eu des congrès.
04:06Il y a eu des congrès, des motions, des débats.
04:08Avec LFI, c'est impossible.
04:10C'est une micro-association.
04:12Et ça ne choque personne.
04:14Arnaud Bénédetti, et après on écoutera les Français.
04:17Pardonnez-moi, mais comment des représentants d'une formation aussi antidémocratique
04:23peuvent avoir le mot démocratie en permanence à la bouche ?
04:25Je ne sais pas.
04:26Arnaud ?
04:27Je ne suis pas sûr que Trotski était un grand démocrate.
04:29En l'occurrence, son passé ne plaide pas beaucoup pour lui.
04:32Mais les trotskistes, il y a des tas de nuances.
04:34C'est une démocratie tempérée par le piolet.
04:36Il y a des tas de nuances dans le trotskisme.
04:38Mais si vous voulez, moi ce qui me frappe d'abord,
04:40c'est quand même que ces députés ou ces élus de la France insoumise
04:44qui aujourd'hui s'insurgent contre Jean-Luc Mélenchon,
04:48d'abord, me semble-t-il, ils sont minoritaires.
04:50Parce que le plus gros des troupes, quand même, suit Jean-Luc Mélenchon.
04:54Je pense que son charisme joue pour lui, indéniablement.
04:57Son talent, qu'il ne faut pas nier, joue pour lui.
05:00Et qu'il y a une forme de fascination et d'admiration pour ses proches
05:03vis-à-vis de ce talent qui est un talent hors norme aujourd'hui dans le champ politique.
05:06Parce qu'il n'y en a plus beaucoup comme ça, en termes de tribun.
05:08Ensuite, deuxième point, ils ont quand même avalisé toutes les purges avant.
05:11Parce qu'il faut se souvenir.
05:13Et les purges, elles n'ont pas commencées il y a quelques mois.
05:16Vous avez tout le courant souverainiste qui, à la fin de 2017,
05:20quand il y a eu le tournant communautariste assumé par Jean-Luc Mélenchon,
05:24s'est fait littéralement purger.
05:26Et là, ça ne leur a posé aucun problème.
05:28On n'est passé de M. Demirade à M. Coquerel.
05:29Exactement, voilà.
05:30C'était son meilleur ami.
05:32Justement, à propos de ça, il y a une grande inquiétude dans la communauté juive
05:36à la lumière de ce qui s'est passé hier soir et des résultats de l'innovation populaire.
05:39On va écouter quelques réactions qui ont été recueillies par Fabrice Elsner.
05:44Il apparaît que cette extrême gauche, pas tous, mais beaucoup,
05:48sont dans une position qui frise l'antisémitisme,
05:51qui est parfois vraiment antisémite et qui manque d'intelligence.
05:56On a un peu peur de ce qui va nous arriver.
05:58Avec ma famille, on se pose des questions.
06:00On ne sait pas si on va rester en France ou pas.
06:02On va dire cet antiséanisme qui n'est pas proportionnel
06:05vis-à-vis d'autres conflits, par exemple, qui sont dans le monde,
06:08qui sont présents dans le monde, peut en effet faire peur.
06:12Je ne sais pas ce que ça va devenir. Honnêtement, je ne sais pas ce que ça va devenir.
06:14Ma peur, nous, les Juifs, on a très, très peur.
06:17Très peur pour nous, pour tous.
06:19On se pose tous des questions.
06:21Vraiment, si on sent que ça ne va pas, oui, oui, on se sauve.
06:24On est obligés de se sauver.
06:25Moi, pour cette grande inquiétude dans la communauté juive,
06:28Mme Ragnel, avec des gens qui veulent partir,
06:30il y a beaucoup de gens qui disent, je vais quitter la France.
06:32C'est assez consternant quand même.
06:34Normalement, s'il y a bien une mission du politique,
06:37quelle que soit sa couleur politique, et particulièrement en France,
06:40qui est le pays de l'universalisme,
06:43c'est la protection de tous les concitoyens.
06:46Ce sont des Français juifs, ce sont des Français.
06:48C'est inacceptable qu'une communauté,
06:51quelle qu'elle soit d'ailleurs,
06:53se sente abandonnée, lâchée et pire, menacée.
06:56Menacée par des forces politiques
06:58qui envoient au chapitre et pour lesquelles
07:01beaucoup de Français ont voté hier.
07:03Et qui réclament le pouvoir aujourd'hui.
07:04Rachel Kahn.
07:05Oui, menacée par des forces politiques,
07:07menacée par soi-disant des représentants,
07:10en mettant des cibles dans le dos
07:13carrément de personnes identifiées,
07:15notamment sur ce sixième champ de bataille
07:17que sont les réseaux sociaux.
07:20C'est vrai que dernièrement,
07:21il y a pu y avoir différents événements
07:23de la communauté juive,
07:26notamment à Troyes, parce qu'il y a la Maison Rachid,
07:28donc c'est un peu la référence.
07:30C'est un événement qui se passe tous les deux ans.
07:32Grand rassemblement.
07:33Effectivement, l'ensemble des débats
07:37était sur le fait de partir,
07:40de partir si LFI prenait le pouvoir.
07:43En tout cas, malheureusement,
07:45je n'ai pas le sentiment que
07:47les autres représentants politiques
07:49prennent le problème véritablement à bras-le-corps.
07:51C'est le pire fait.
07:53Et étonnamment, avant,
07:55lorsqu'on parlait du Front national,
07:57j'entendais beaucoup de gens dire
07:58on fait nos valises, on fera nos valises.
08:00Mais là, en l'occurrence,
08:02ce n'est pas simplement la problématique des Juifs,
08:04cette histoire d'antisémitisme,
08:06c'est la problématique de l'ensemble des pays.
08:08Non seulement les autres partis politiques
08:11n'ont pas pris la chose à bras-le-corps,
08:13mais il faut le rappeler,
08:14ils ont fait alliant d'abord le Parti socialiste
08:16et les écolos,
08:17qui ne sont pas moins dangereux que LFI.
08:19Je pense qu'on ne l'a pas assez rappelé,
08:21mais les Sandrine Rousseau,
08:22les Marine Tendelé,
08:24ils ont tous invité Medine
08:27à leur université d'été.
08:28Je crois que c'est un signe
08:29d'une gauche qui est de plus en plus
08:31communautariste, anti-occidentaliste.
08:33Donc non seulement
08:34ils n'ont pas pris la chose à bras-le-corps,
08:35mais ils ont collaboré,
08:37pardonnez-moi d'employer ce mot,
08:40et y compris jusqu'aux centristes
08:42qui se sont fait lire
08:43avec les voix de LFI.
08:45Et ce qui m'impressionne le plus
08:46dans le vote d'IA,
08:47c'est que moi je pensais
08:48que ça n'allait pas fonctionner.
08:49Si vous voulez,
08:50je pensais qu'un bon bourgeois
08:52de centre-droit,
08:53ne serait-ce que parce que parfois
08:54il pense avec son portefeuille,
08:56pardonnez-moi d'être franc,
08:57ne pouvait pas mettre un bulletin
08:59dans l'urne pour LFI.
09:01Donc ça témoigne, je trouve,
09:03ce vote,
09:04et il y a des raisons
09:05beaucoup plus graves,
09:06plus que le programme économique
09:08qui a l'islamo-gauchisme, etc.
09:10Mais je trouve que ce vote,
09:11et c'est ce qui m'inquiète,
09:12témoigne d'un affaissement moral
09:14et intellectuel du pays.
09:16C'est-à-dire que rationnellement,
09:18on peut ne pas aimer
09:19le rassemblement national,
09:20mais entre deux périls,
09:21il y en avait un
09:22qui apparaissait quand même moindre.
09:23Il n'est pas apparu aux Français
09:26qu'ils avaient un parti
09:27en phase 2 extrémisé.
09:29Quand un peuple n'est plus capable
09:30de faire preuve
09:31d'esprit critique,
09:32de rationalité
09:33qu'il y ait dans des réflexes
09:35pavloviens,
09:36moi ce que j'ai vu,
09:37c'est un réflexe pavlovien
09:38des gens qui ont été votés
09:39pour des fascistes
09:40ou des semi-fascistes
09:41par antifascisme.
09:42Quand on en est là,
09:43le fascisme peut vraiment arriver
09:44puisque on voit bien
09:45qu'on a des gens
09:46qu'on manipule
09:47et qui réfléchissent
09:48comme des masses
09:49par réflexe
09:50et qui ont perdu
09:51leur esprit de critique.
09:52Donc ça, c'est quelque chose
09:53qui m'a fait réfléchir
09:54et qui devrait tous
09:55nous faire réfléchir.
09:56Arnaud Bénédicte.
09:57C'est ce qu'a appelé
09:58un essayiste lointain
09:59le viol des masses
10:00par la propagande.
10:01C'est la fabrique
10:02du consentement aussi.
10:03C'est-à-dire que là,
10:04quelle que soit finalement
10:05votre classe sociale,
10:06quel que soit
10:07votre niveau d'éducation,
10:08vous allez adhérer
10:09à un slogan,
10:10à un lait de motifs,
10:11d'ailleurs par mimétisme
10:12et très souvent
10:13par esprit de conformisme.
10:14C'est-à-dire que dès que
10:15vous avez un peu
10:16un esprit critique,
10:17là, en l'occurrence,
10:18ça devient très difficile
10:19parce que vous risquez
10:20en effet la sympathisation
10:22et la dénonciation.
10:23Donc, c'est des phénomènes
10:24qui sont bien connus
10:25et qui, je pense,
10:26ont joué quand même
10:27dans cette efficacité
10:28du Front républicain
10:29parce qu'on a vu
10:30quand même
10:31dans les dernières semaines,
10:32dans les dix derniers jours,
10:33une montée en puissance
10:34d'institutions,
10:35de sportifs.
10:36Enfin, bon,
10:37on peut tous les rappeler
10:38les uns après les autres
10:39qui ont cru bon,
10:40en effet,
10:41de payer leur écho
10:42à cette dénonciation
10:43du fascisme
10:44telle qu'il l'est.
10:45Saskia de Ville.
10:46Joseph,
10:47votre avis là-dessus
10:48sur ce sujet-là ?
10:49Joseph,
10:50votre avis là-dessus
10:51sur ce front
10:52qui fonctionne encore ?
10:54Ça fonctionne
10:55et ça fonctionnera
10:56encore longtemps
10:57pendant des décennies
10:58et des décennies.
10:59Enfin, en tout cas,
11:00il sera manié par la gauche
11:01pendant des décennies
11:02et des décennies.
11:03Nous avons une gauche
11:04extrêmement particulière
11:05en France.
11:06C'est-à-dire,
11:07nous avons une gauche,
11:08contrairement aux autres gauches
11:09européennes,
11:10qui n'a pas,
11:11comment dire,
11:12qui n'a pas donné
11:13toute la critique
11:14qu'elle aurait dû donner
11:15sur le totalitarisme
11:16après la Deuxième Guerre mondiale.
11:18Elle est restée
11:19sur une critique
11:20du fascisme
11:21et non pas du totalitarisme.
11:23Le résultat,
11:24pour être très simple
11:25et très bref,
11:26ils voient du fascisme
11:28partout
11:29parce que, évidemment,
11:30ils sont restés
11:31sur cette critique du fascisme
11:32qui avait sa légitimité,
11:33évidemment,
11:34autrefois.
11:35Et, en revanche,
11:36quand le totalitarisme
11:37réel vient,
11:38c'est curieux,
11:39ils ne le voient pas.

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