Punchline - La France insoumise est-elle un caillou dans la chaussure du Nouveau Front populaire ?

  • il y a 2 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Yoann Usaï et ses invités débattent de la situation au sein du Nouveau Front populaire qui ne parvient pas à trouver une personnalité qui plaise à l'ensemble de ses membres pour occuper le poste de Premier ministre.
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Transcript
00:00Et pendant ce temps-là, la gauche continue de se déchirer sur le nom d'un éventuel Premier ministre
00:05qu'elle souhaiterait envoyer à Matignon, le nom de Laurence Tubiana,
00:09qui est l'une des architectes de l'accord de Paris en 2015 sur le climat.
00:15La France insoumise a refusé à nouveau ce nom proposé par le Parti socialiste, les écologistes, les communistes.
00:22Fabien Roussel ce matin disait que finalement, selon lui, la France insoumise,
00:27compte tenu de ces refus permanents, n'avait peut-être pas vraiment envie de gouverner.
00:32Écoutez, franchement, c'est un spectacle affligeant.
00:35Pardon, la candidate qui est proposée par vos alliés du Parti socialiste dit le programme du NFP, il faudra en partie le mettre de côté.
00:42C'est un spectacle affligeant que tout ça.
00:44Et je le redis à Emmanuel Bompard, s'il veut quitter le Nouveau Front populaire,
00:50c'est une lourde responsabilité qu'il prendrait.
00:52Ce serait grave, mais peut-être que la France insoumise préfère être dans l'opposition,
00:56qui est une position qui est beaucoup plus confortable, de tout critiquer, de dire non à tout et de voter des motions de censure.
01:01C'est beaucoup plus difficile d'accepter des responsabilités et de construire.
01:05François Pécony, c'est Fabien Roussel qui a vu juste ?
01:09Non mais Fabien Roussel, Olivier Faure, comme les Verts, font semblant de découvrir qui est Jean-Luc Mélenchon et qui est l'NFP.
01:18Il faut qu'ils arrêtent.
01:20Et pendant toute la campagne, ils savaient qu'ils étaient infréquentables.
01:24Ils se sont associés avec eux uniquement pour garder leur poste.
01:27Et maintenant, ils nous expliquent que ces gens-là ne sont pas responsables.
01:30Ils le savaient.
01:31Mais quand vous savez que vous allez avec le diable, il ne faut pas se plaindre après.
01:34Il leur arrive ce qui était prévu qu'il devait leur arriver.
01:37C'est une immense mascarade, ce qu'on a assisté à un mensonge, je trouve, aux électeurs de gauche.
01:42Parce qu'en fait, le Nouveau Front populaire est simplement une alliance électorale
01:47qui n'avait absolument pas pour ambition de survivre aux élections législatives.
01:51Et ça, tout le monde le savait dans tous les partis de gauche.
01:54Et il suffisait simplement de voir les ambitions des uns et des autres
01:57pour comprendre que personne n'acceptait de se soumettre à la bannière d'un parti ou d'une figure.
02:02Et ensuite, ce qu'on observe aussi, c'est que globalement,
02:05quand le Parti socialiste, les écologistes et le Parti communiste proposent un nom à la France insoumise,
02:09ils savent avant même de proposer ce nom-là qu'il sera refusé et ils le font exprès.
02:13Et quand la France insoumise pose ses conditions et essaye d'imposer un nom ou une figure,
02:18ils savent à l'avance, avant même de proposer le nom, que ce nom sera refusé.
02:21Et ils se mettent tous les deux dans la situation de dire « ah bah moi j'ai proposé, j'ai essayé d'être constructif »
02:25mais en face, c'est l'autre qui ferme la porte.
02:28Ce qu'on comprend simplement, c'est que ni la France insoumise, ni les autres,
02:31c'est-à-dire l'alliance du Parti socialiste, des écologistes et des communistes, ne souhaitent gouverner.
02:35Fabien Roussel a beau jeu de dénoncer ce cirque, parce qu'en fait c'est un cirque,
02:40mais c'est un peu quand ça l'arrange.
02:42Avant le premier tour des législatives, là, il n'y avait personne pour dire ça et pourtant tout le monde le savait.
02:47Ce qui est terrible, c'est que derrière tout ça, il y a une espèce d'opération de cynisme absolu.
02:53Tout le monde sait qu'il n'y aura pas de gouvernement du Nouveau Front Populaire,
02:55il n'y aura pas de Premier ministre à la tête d'un gouvernement du Nouveau Front Populaire
02:59et pourtant, il y a encore des gens du NFP qui vous font croire que le prochain Premier ministre,
03:04le prochain gouvernement sera du NFP.
03:06Tout ça est absolument faux et tout le monde le sait.
03:09Sabrina Bataillebeur et puis Julien Dreyfus.
03:11Oui, alors on a assisté à la macro-compatibilité pendant la stratégie d'existement.
03:15On a quand même vu des retours de manivelles assez hallucinants.
03:19Je parle de ça à Gérald Darmanin, je pense à Elisabeth Borne notamment,
03:23qui ont été élues grâce au désistement de LFI pour faire barrage au Rassemblement National.
03:28Et là, on va avoir le droit, je pense, dans les prochains jours, au narratif de
03:31vous voyez, ils sont macro-compatibles, donc ils sont des socialos,
03:35comme vous les appelez tout à l'heure, des sociotraîtres,
03:37qui ont décidé de nous faire imploser de l'intérieur.
03:41Et ce qui va d'ailleurs servir, je pense, Jean-Luc Mélenchon,
03:47dans sa stratégie de conflictualiser à postérieur.
03:50Et je pense que cette situation lui permettra de faire la courte échelle
03:55dans le blocage du pays à travers des manifestations, des grèves,
04:00des appels aux corps intermédiaires à le soutenir, etc.
04:05Mais il faut aussi rappeler la façon qu'a la France insoumise
04:10de traiter, entre guillemets, ses adversaires, lorsqu'on voit...
04:14Parce qu'il y a aussi un narratif très animalisant.
04:17Je me souviens, par exemple, d'Emeric Caron, qui disait que
04:23nous ne faisions pas partie de la même espèce humaine si nous étions solidaires
04:27des personnes qui soutiennent Israël.
04:30Je me souviens que Mme Daniel Obono parlait de manger ses morts
04:34lorsqu'elle parlait de l'instrumentalisation des familles iraniennes en France.
04:39Je me souviens que David Guiraud avait insulté M. Meyer Habib, député de Port.
04:44Et là, on a Mme Chikirou qui nous parle de punaise de lit
04:49en parlant des Hollandistes parce qu'ils n'accepteraient pas
04:52cette alliance qui, visiblement, paraîtrait aujourd'hui comme une alliance contre nature.
04:56Alors, pour faire barrage au Rassemblement national,
04:59ce n'était pas une alliance contre nature.
05:01En revanche, là, pour ne pas imposer la France insoumise
05:03dans le jeu de désignation du Premier ministre,
05:07qui viendrait, qui émanerait de la France insoumise ?
05:10Là, eh bien, c'est une alliance, encore une fois, contre nature.
05:14C'est assez drôle, le concept de ça.
05:16Je pense que les choses sont moins simples que vous le dites.
05:20Pour une raison, c'est qu'on a raté,
05:24le Parti socialiste a raté le soir des Européennes,
05:27c'est-à-dire qu'il a raté le moment où il fallait acter la rupture
05:31et engager une bataille frontale à partir d'un rapport de force
05:35établi sur le plan électoral.
05:36Mais il y a un nouveau rendez-vous.
05:39Et le nouveau rendez-vous, c'est de savoir si le Parti socialiste
05:41maintient la candidature de Mme Toubiana,
05:44coûte que coûte, contre l'avis de la France insoumise.
05:46Au poids du Premier ministre.
05:48Au poids du Premier ministre, et assume la confrontation.
05:50Et là, pourquoi je dis ça ?
05:52Parce que les grands élus à l'intérieur du Parti socialiste,
05:54vous venez comme moi, ils existent.
05:57Et il y a la préparation des municipales.
05:59Et ils n'ont pas forcément envie de se retrouver en tête-à-tête
06:02avec une France insoumise qui va les faire sauter à la corne
06:04dans la constitution des listes.
06:06Donc les grands élus vont parler dans les heures qui viennent.
06:08Et j'ai lu quelques déclarations déjà d'un certain nombre de grands élus
06:11qui disent non, on va jusqu'au bout.
06:13Et à partir du moment où les Verts et les communistes
06:17ont acté la candidature de Mme Toubiana, ça change tout.
06:20Parce que pour Emmanuel Macron, c'est très difficile à ce moment-là
06:23de refuser la candidature de Mme Toubiana.
06:26Non, c'est vrai.
06:27Parfois, ils ont dit on va faire ça, et puis finalement, ils ne le font pas.
06:30Vous voyez ce que je veux dire ?
06:31Il y a beaucoup d'incertitudes.
06:32Je suis d'accord, mais je ne dis pas.
06:33Mais c'est la fermeté de la direction du Parti socialiste qui se joue là.
06:38Soit elle a la capacité de dire maintenant c'est comme ça.
06:41Soit elle n'a pas cette capacité-là.
06:42Et elle sera, effectivement, par mon avis...

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