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Aujourd'hui dans "Punchline", Élodie Huchard et ses invités débattent du futur Premier ministre.
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Transcription
00:00Et alors, c'est l'inverse des jeux de téléréalité où on élimine chaque semaine un candidat.
00:05Maintenant, c'est la course à Matignon, à chaque semaine de plus, un nouveau ou une nouvelle candidate,
00:09en général sortie d'ailleurs un peu du chapeau comme ça.
00:12Alors, depuis hier, plus précisément, regardez de qui on entend parler.
00:17C'est Sabrina Agressi-Roubach, la ministre en charge de la Ville et de la Citoyenneté, qui nous le dit.
00:21Si on est capable de dire, de se dire que cette personnalité doit rassembler,
00:27on va dire, les Républicains, les sociodémocrates et le bloc central que nous sommes,
00:34il faudra une personnalité qui soit capable de parler, on va dire, à la gauche,
00:39à la gauche raisonnable, à la gauche que j'aime,
00:42et de l'autre côté aussi, qui serait issue aussi de cette fameuse droite,
00:47comme on dit, droite canal historique.
00:49Mais encore une fois, c'est pas tellement qui, c'est pour quoi faire.
00:53Valérie Pécresse est présidente de la région, elle est une présidente pareille,
00:56elle a à peu près le même profil que Xavier Bertrand,
00:59quelqu'un que je connais, quelqu'un avec qui j'ai travaillé,
01:02remarquable de pragmatisme, d'intelligence, grande républicaine aussi parmi les Républicains.
01:08Ce que je pensais de Xavier Bertrand, je le pense aussi de Valérie Pécresse.
01:12Michel Thaube, en général, quand on est cité par l'entourage du chef de l'État
01:16pour être futur Premier ou Premier ministre, ça n'est jamais un cadeau,
01:20parce que ça a toujours été une technique de l'Élysée,
01:23et depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir,
01:26il balance un petit peu comme ça, ce qu'on appelle des petits ballons d'essai,
01:29et vous êtes sûr que plus vous êtes cité, moins ça fonctionne.
01:32Donc Xavier Bertrand, a priori, c'est cuit.
01:34Valérie Pécresse, ça va être compliqué aussi.
01:36Absolument, mais vous savez, à ce jeu des prévisions,
01:41puisque Naïma El Fadel a tenté son coup...
01:44Moi, j'ai proposé à un institut il y a quelque temps,
01:47une ancienne politique qui a suffisamment de statut et de hauteur de vue
01:52pour pouvoir essayer de dégager un consensus,
01:54et donc j'ai cité Mme Christine Lagarde,
01:56qui est la présidente de la Banque centrale européenne,
01:58et qui pourrait peut-être...
01:59Chacun a le droit de trouver son premier ministre.
02:01Naïma El Fadel, l'Élysée, Michel Thaube, jouer.
02:03Il pourrait essayer au moins de faire passer le budget de la nation
02:06d'ici la fin de l'année.
02:07La réalité, c'est que ce soit Valérie Pécresse, Xavier Bertrand,
02:11Laurent Nunez, Christine Lagarde ou je ne sais qui,
02:15ils n'auront pas de majorité suffisante.
02:18Parce que quand bien même vous prenez, comme le suggère Mme Agresti-Roubach,
02:21le spectre central qui irait des LR jusqu'à certains socialistes et écologistes,
02:28mais ils ne font pas les 289 députés à l'Assemblée nationale
02:32pour voter un budget ou pour échapper à une motion de censure.
02:37Ils seraient à 254, 255 députés.
02:40Donc dans tous les cas de figure,
02:42les Français ont fait un choix un peu impossible,
02:46c'est de doter l'Assemblée nationale d'une impasse politique.
02:50L'Assemblée nationale d'aujourd'hui, vous disiez, cher monsieur,
02:53que c'est à l'Assemblée nationale que se trouve la solution pour l'avenir du pays,
02:58mais elle est ingouvernable,
03:00parce que les trois blocs sont suffisamment faibles les uns et les autres
03:04pour ne pas atteindre cette majorité qui est nécessaire.
03:07Et donc, moi, ce que je vois, c'est comme vous l'avez suggéré, Elodie,
03:10la France n'est quasiment plus gouvernée actuellement.
03:13Une des conséquences concrètes...
03:15Là, on a eu deux ans, on ne pouvait pas faire passer de loi,
03:17maintenant, c'est des affaires courantes.
03:18Effectivement, ce n'est pas là où on engage une grande révolution.
03:20Depuis le début de l'année, quasiment aucune loi n'a été votée par le Parlement.
03:24Vous me direz, c'est peut-être une bonne nouvelle,
03:26parce qu'il y a tellement de lois qui ne sont pas appliquées.
03:28Oui, on ne va pas s'en plaindre.
03:29Admettons, on ne va pas s'en plaindre.
03:31Mais la réalité, c'est que là, il n'y a plus de lois qui peuvent être adoptées.
03:34Je rappelle quand même que Gabriel Attal a été nommé en pleine crise agricole
03:38et qu'il avait promis une grande loi agricole.
03:41Celle-ci a commencé à être mise dans les tuyaux du Parlement,
03:45et finalement, son adoption a été stoppée nette par la dissolution du 9 juin.
03:49Et on pourrait donner d'autres exemples.
03:51Effectivement, on est dans une impasse,
03:53et je ne vois pas comment on va pouvoir en sortir.
03:55Je pense que le président de la République
03:57va évidemment être obligé de nommer un gouvernement.
04:00Un jour, oui, il va falloir.
04:01Sinon, ils vont se libérer eux-mêmes, je pense.
04:03Oui, notamment parce qu'il y a certaines urgences.
04:05On sort des Jeux olympiques.
04:07Je rappelle que le CIO a décidé l'attribution
04:10des Jeux olympiques 2030 aux Alpes françaises,
04:14mais sous condition que d'ici le 1er octobre prochain,
04:17c'est-à-dire dans un mois et demi,
04:19il y ait une loi qui valide la garantie financière de l'État français
04:25pour l'organisation des Jeux.
04:27Or, le gouvernement actuel,
04:29qui se contente de gérer les affaires courantes,
04:32n'a pas le droit de prendre d'engagement financier pour l'avenir.
04:36Donc, on va commencer à être dans des impasses.
04:38Le président de la République va nommer un Premier ministre
04:40qui risque, dans les semaines qui suivent, d'être remboursé.
04:44Et cette impasse va continuer jusqu'en juin de l'année prochaine.
04:47C'est vrai que Naïma M. Fadel, on ne voit pas bien
04:49en quoi on est plus avancé aujourd'hui que le 10 juin,
04:52le lendemain de l'annonce de la dissolution.
04:54On nous avait promis une clarification.
04:56La clarification, c'est peut-être que rien n'est clair.
04:59Du coup, chacun va lancer des noms.
05:01On a beaucoup entendu aussi Gérard Larcher,
05:03qu'on entend moins en ce moment comme potentielle solution.
05:07Mais le problème, c'est qu'en interne de chacun des groupes parlementaires,
05:09il y a des dissensions.
05:10La droite ne veut pas toutes avoir un Premier ministre de droite.
05:13Certains se disent qu'on est indépendants,
05:14on ne s'allie pas avec la Macronie d'une quelconque manière.
05:16Oui, parce que ce n'est pas à leur intérêt aujourd'hui, évidemment.
05:19Mais vous savez, tout ça, ça a commencé dès la dissolution.
05:22À partir du moment où le président de la République a décidé la dissolution,
05:25il a dit, je veux une clarification.
05:27Je veux vous redonner la parole, je vous ai entendus.
05:30Sauf que la tambouille du deuxième tour a foutu un bazar.
05:37Un bazar pas possible.
05:40Effectivement, aujourd'hui, on se retrouve dans une situation
05:43où, effectivement, le pays n'est pas gérable.
05:45Quand on dit que les Français se sont exprimés,
05:48ils se sont exprimés, en fait, pour quelles priorités ?
05:51Quand vous voyez que pratiquement toutes les forces politiques
05:55sont pratiquement à égalité, vous vous dites, mais qu'est-ce qu'ils veulent ?
05:58Vous avez le RN qui est pour une politique par rapport à l'immigration.
06:07Vous avez la gauche et l'extrême-gauche qui sont pour l'immigration,
06:11notamment jusqu'aux migrants climatiques.
06:17Donc, vous voyez ce que je veux dire.
06:19C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a le sentiment qu'il n'y a pas vraiment
06:22de lignes de priorité qui ont été données.
06:26Effectivement, on se retrouve dans un pire qu'avant,
06:28parce qu'à la rigueur, avant, le président de la République
06:31pouvait gouverner et avoir un semblant de gouvernement
06:36et arriver au moins à faire des choses.
06:38Aujourd'hui, c'est pire et je pense qu'ils veulent tout simplement
06:41gagner du temps, maintenant, jusqu'à la prochaine dissolution,
06:44le mois de juin prochain, et qui amènera certainement
06:46le président de la République, je suis certaine, à démissionner.

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