Punchline - La sécurité sera-t-elle la priorité du prochain gouvernement ?

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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'importance de la sécurité pour les Français.
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Transcript
00:0018h19, on se retrouve en direct dans PUNCHLINE, CNews et Europe 1.
00:04La sécurité sera-t-elle la priorité du prochain gouvernement ?
00:07Michel Barnier l'a en tout cas promis et selon un sondage CSA pour CNews,
00:11vous êtes 84%, 84% à penser qu'il doit s'agir d'une question prioritaire.
00:17Explication de Maxime Lavandie, Adrien Spiteri, on en débat ensuite.
00:21C'était il y a une semaine dans la cour de Matignon.
00:24Michel Barnier dressait la liste des priorités du prochain gouvernement.
00:29Je pense à la sécurité au quotidien, je pense aussi à la maîtrise de l'immigration.
00:36Concernant la sécurité justement, 84% des Français partagent l'avis du Premier ministre.
00:42Un résultat clair issu d'un sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD.
00:48Selon la proximité politique des sondés, les résultats diffèrent.
00:52A gauche, seule la France insoumise fait exception.
00:55La sécurité n'est pas une priorité pour 56% de ses électeurs,
01:00au contraire de la majorité présidentielle avec 86% et jusqu'à 98%
01:06pour les personnes les plus à droite de l'échiquier politique.
01:09Mais alors, pourquoi la sécurité doit-elle être une priorité ?
01:13Nous vous avons posé la question.
01:15Parce qu'on commence à être en insécurité depuis quelques années déjà
01:19et maintenant que je suis maman, je m'inquiète pour la future génération.
01:24Il me paraît légitime de penser à la sécurité dans un monde qui est un peu en déclin.
01:30D'autres personnes interrogées assurent que la santé, mais aussi l'éducation,
01:34doivent être les dossiers prioritaires du prochain gouvernement.
01:37Catherine, il y a beaucoup de priorités pour Michel Barnier,
01:40mais ça, la sécurité, ça paraît incontournable.
01:43Oui, mais je crois qu'il en est convaincu, d'abord il l'a dit.
01:46Alors pour l'instant, on ne sait rien de ses intentions
01:50parce que tout va dépendre de qui va incarner ce secteur de la sécurité.
01:54Je crois que son intention, c'est de refaire l'architecture gouvernementale
01:59avec peut-être l'intérieur, avec un binôme, avec...
02:03C'est son idée, mais moi je ne sais pas qui il va choisir comme tête,
02:07une politique et puis une autre, peut-être un gradé de la gendarmerie,
02:11ou je ne sais pas, en face de la police.
02:14Et il y a beaucoup de candidats, beaucoup, beaucoup,
02:18même parmi ceux qui disaient que jamais, jamais,
02:21il reviendrait chez les LR.
02:24Mais voilà, je pense que c'est son...
02:27Ça sera dans ses priorités.
02:29L'immigration aussi, mais là, quand on dit qu'il était plus européen,
02:32vous avez vu ce qui est absolument idiot,
02:36c'est justement parce qu'après avoir fait la campagne pour le Brexit,
02:40il a vu, en allant dans chaque pays,
02:43combien peu à peu, cette idée de sécurité,
02:46et surtout en Angleterre, et il pense que le Brexit,
02:49le déclencheur, ça a été l'immigration.
02:52Et qu'il dit, j'ai des gens qui étaient, en général, les Anglais,
02:56y compris du côté de l'élite, qui sont des gens qui sont mesurés,
03:00avec Bruce Johnson, c'est à voir,
03:03et bien on voyait que l'immigration faisait qu'il perdait la raison.
03:09Mais quand on regarde ce sondage, Alexandre Devecqueux,
03:1284% de ces news européennes de JDD
03:15veulent que la sécurité soit une question prioritaire.
03:18Et tout bord politique, c'est un peu plus à droite, mais à gauche,
03:21c'est extrêmement présent.
03:23Il y a un vrai consensus, c'est pour ça que c'est aussi une question de volonté politique.
03:26Mais je pense qu'on ne peut pas séparer les sujets,
03:29justement, mettre tout sur le ministère,
03:32le paquet sur le ministère de l'Intérieur ne serait pas suffisant.
03:36C'est un peu ce qu'on a fait en découplant Gérald Darmanin,
03:39et de l'autre côté, Éric Dupond-Morettier.
03:41Il doit avoir une politique cohérente en matière de justice,
03:44et une politique cohérente en matière d'immigration et en matière d'Europe.
03:47Il a fini par découvrir, au bout de 30 ans de vie politique,
03:50que ne pas avoir de frontières, ça compliquait la donne.
03:54Mais il l'a fait opportunément au moment où il s'est lancé dans une campagne électorale.
03:58J'espère en tout cas que son intérêt politique,
04:01parce qu'il a du sens politique,
04:03il a bien compris que la majorité des Français
04:05attendait des réponses fortes sur l'immigration et sur l'insécurité.
04:08L'insécurité le poussera à aller le plus loin possible.
04:11Et de fait, même si ses marges de manœuvre sont réduites,
04:14moi je pense qu'il en a.
04:15En réalité, il sera soutenu sans problème par le Rassemblement national,
04:18même s'il ne faut pas le dire trop fort,
04:20par les LR et même par les centristes,
04:22puisque vous parliez des gens raisonnables.
04:24Effectivement, même les gens dits raisonnables,
04:27quand on leur parle d'immigration en privé,
04:30sont parfois plus brutaux que des gens qu'on qualifierait de déraisonnables.
04:36Donc, il sera soutenu et surtout s'il prend l'opinion à témoin.
04:40Maintenant, il faut du courage et de la volonté politique
04:42et que ce soit Michel Barnier ou ses prédécesseurs,
04:44ça a souvent calé dès qu'une association,
04:47une minorité bruyante commence à intimider
04:50ou qu'il y a un tel ou tel journal de gauche
04:52que plus personne ne lise,
04:54pardon d'être un peu désagréable avec mes confrères,
04:57ou que de moins en moins de personnes ne lisent,
04:59qualifient un tel ou un tel d'extrême droite,
05:01ça leur fait peur.
05:03Je pense qu'ils ne devraient pas avoir peur.
05:04On écoute juste Thibaud de Montbrial,
05:06président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
05:08Il était l'invité ce matin de Sonia Mabrouk sur nos antennes.
05:10Lui, il estime que la sécurité est un besoin
05:12qui ne doit pas avoir de couleur politique.
05:14Je dis souvent que le besoin de sécurité,
05:18la sécurité, ce n'est pas un programme politique.
05:21Ce n'est ni de droite ni de gauche.
05:22C'est un besoin primaire de l'être humain
05:25et c'est un besoin universel qui est partagé partout.
05:28Et c'est le préalable à la possibilité
05:32de la mise en place d'une politique
05:34de droite, de gauche, du centre, écolo, peu importe.
05:36Il faut d'abord être en sécurité.
05:38Il faut absolument être en sécurité.
05:40Oui, en fait, c'est même le préalable
05:42à la constitution d'une société politique.
05:44À la base d'une société politique,
05:46on pourrait dire tous, autant que nous sommes,
05:48nous sommes investis, d'une parcelle de souveraineté.
05:51Cette parcelle de souveraineté,
05:52on la transmet à nos représentants
05:54et nos représentants, en échange,
05:56nous donnent la sécurité.
05:58Et ce qu'on leur transmet, c'est à la fois notre souveraineté
06:00et l'autorisation d'user de la violence collective,
06:03enfin de la violence légitime,
06:05c'est celle qui est exercée par les forces de l'ordre.
06:09Tout simplement.
06:10Donc on le voit, c'est comme ça qu'on constitue
06:12déjà une société.
06:13Mais pourquoi est-ce qu'on a autant de problèmes
06:15avec la sécurité aujourd'hui ?
06:17Pourquoi est-ce qu'on a autant de problèmes à en parler ?
06:19Regardez tout simplement,
06:21dès que vous avez des incidents marquants,
06:24la difficulté qu'on a à voir le profil de l'agresseur.
06:27Pourquoi ?
06:28Parce que souvent ce profil est dérangeant
06:30et parce que souvent le profil va vous parler
06:33d'une France qui n'a pas réussi à faire peuple,
06:36d'une partie de gens qui sont devenus français
06:39qui ne partagent pas pour autant
06:41ni les mœurs, ni les représentations,
06:43ni l'attachement à l'égalité, à la laïcité,
06:46à la liberté, etc.
06:48Et donc qu'il y a derrière les questions de sécurité
06:52la question d'un peuple peut-être en décomposition
06:56et c'est ça qui fait très peur à nos politiques.
06:58Et c'est pour ça, rappelez-vous,
07:00de temps en temps on va vous dire
07:02non mais là dans les émeutes on ne va pas intervenir,
07:04on ne voudrait pas que ça explose encore plus dans les quartiers.
07:06Autrement dit, je n'arrête pas mes propres délinquants
07:09parce que j'ignore leur puissance réelle
07:12et que j'imagine que cette puissance
07:14pourrait être plus forte que la mienne.
07:16Et c'est là où il y a vraiment un problème dans le pays.
07:18Jean-Sébastien Ferjou, priorité.
07:20Il y a certainement cette dimension là,
07:22mais il y a aussi une autre dimension qui est très française
07:24et très occidentale.
07:26C'est-à-dire que quand vous regardez,
07:28il y a le président de la République
07:30qui faisait son discours devant le Conseil d'État
07:32et la composition du Conseil d'État,
07:34la composition du Conseil constitutionnel,
07:36le Conseil d'État donne son avis sur les textes
07:38avant justement quand ils sont rédigés par le gouvernement.
07:40Quand Emmanuel Macron a nommé notamment Thierry Truant,
07:42me semble-t-il,
07:44à la tête de la section régalienne
07:46connue pour ses positions multiculturalistes,
07:50de toute façon,
07:52après, un ministre, il est quand même,
07:54et c'est heureux, dans un État de droit, tenu par le droit.
07:56Mais cette question-là, et qui était la question
07:58que se posaient les Britanniques,
08:00et je trouve que ce que disait Catherine
08:02était très intéressant sur Michel Barnier,
08:04le Brexit lui a ouvert les yeux sur le fait
08:06que l'Europe risquait d'exploser
08:08si elle continuait à s'entêter
08:10dans cet espèce de déni de souveraineté
08:12en confiant, on a voulu, et c'était très bien,
08:14après 1945, protéger la démocratie
08:16contre les emportements populaires,
08:18puisque certains fascistes étaient arrivés,
08:20mais bref, plus ou moins, par la voix des urnes.
08:22En tout cas, c'est l'idée que la gauche en a retenue,
08:24c'était assez faux, en réalité, mais bref.
08:26Et donc, on a voulu défendre
08:28la démocratie en créant
08:30des corpus juridiques, des cours,
08:32la Cour européenne des droits de l'homme,
08:34la Cour de justice de l'Union européenne, bref,
08:36le bloc de constitutionnalité, pour empêcher
08:38ces emportements du moment.
08:40Sauf qu'on allait tellement loin pour protéger la démocratie
08:42qu'on a fini par l'asphyxier.
08:44Je pense que c'était fondamentalement la réflexion
08:46qui a mené Michel Barnier.
08:48Il a fait une part de marketing politique,
08:50parce que c'est un homme politique.
08:52À faire campagne, là-dessus, en 2022.
08:54En 2021, pour la première, chez les Républicains.
08:56Mais ça n'était pas que du marketing,
08:58il y avait cette conviction-là.
09:00Et cette question-là, elle est devant nous,
09:02parce que, de toute façon, le même Michel Barnier,
09:04Premier ministre, c'est pas lui qui aura la main
09:06sur les nominations au Conseil supérieur de la magistrate.
09:08Jean-Sébastien a raison, la question de ce qu'on appelle
09:10l'État de droit est fondamentale,
09:12et d'ailleurs, le fait qu'il y ait
09:14une question de ce qu'on appelle
09:16l'État de droit est fondamentale.
09:18On devrait appeler l'État du droit, d'ailleurs.
09:20L'État de droit est même abusif,
09:22parce qu'on est beaucoup dans le gouvernement des juges.
09:24Maintenant, voilà, c'est un constat
09:26que certains ont fait bien avant Michel Barnier.
09:28Tant mieux, s'il est sincère
09:30dans cette démarche, maintenant.
09:32Je suis d'accord avec vous,
09:34mais quand vous parlez de marketing,
09:36si il y a quelqu'un
09:38qui n'est pas adepte du marketing,
09:40de la communication, de faire d'abord
09:42des envolées lyriques et de faire de la com' à tout,
09:44c'est lui.
09:46C'est quand même, je dis, sans trop dire,
09:48faire rire, bien faire, fait taire.
09:50Et c'est quelqu'un qui voit
09:52les gens discutent,
09:54alors là, peut-être qu'il faudra
09:56que la discussion ne peut pas durer
09:58éternellement, là, avec toute la tâche devant,
10:00mais les décisions
10:02qui sont prises ne tombent pas tout seuls,
10:04et c'est après une concertation,
10:06mais il n'essaie pas de
10:08s'en tirer par une pirouette,
10:10une formule, et voilà,
10:12c'est un autre style.
10:14C'est la première fois, peut-être,
10:16qu'on aura un Premier ministre
10:18qui est si peu communiquant.
10:20On avait Édouard Balladur, quand même.
10:22À l'époque, Édouard Balladur ne communiquait pas.
10:24Jean-Marc Ayrault n'était pas une bête de com'.
10:26C'est autre chose.
10:28Là, c'est qu'il choisit
10:30de ne pas trop communiquer.
10:32Ça, c'est une volonté, tandis que Jean-Marc Ayrault...

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