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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la tension qui entoure la rencontre de football, entre la France et Israël, tout en revenant sur l'important dispositif de sécurité déployé autour du stade pour éviter tout débordement.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00On va maintenant parler de ce qui va se passer demain soir au Stade de France,
00:04match de Ligue des Nations France-Israël sous très haute sécurité,
00:07avec beaucoup de personnalités, là aussi Nicolas Sarkozy sera présent,
00:11François Hollande, le président Macron bien entendu,
00:13et il y a beaucoup aussi de supporters qui disent qu'il faut qu'on soit très nombreux au stade,
00:18pour montrer qu'on n'a pas peur, pour montrer qu'on ne va pas laisser le dernier mot à la haine et à l'antisémitisme.
00:24Explication de Mickaël Dos Santos et puis je vous passe la parole ensuite.
00:28La DDF au SDF, comprenez la Diaspora Défense Force au Stade de France,
00:33cette initiative est celle de l'association de Franck Tapiro.
00:36Tous les supporters, français, israéliens ou ayant la double nationalité,
00:40pourront se rendre en bus depuis Paris à Saint-Denis.
00:43Objectif, éviter le risque d'agression dans les transports en commun.
00:47Ces cars seront escortés par la police, il y aura un service de sécurité en plus à l'intérieur,
00:51donc totalement sécurisé à l'aller et au retour.
00:54Au Stade de France, on sera dans une tribune réservée à notre groupe.
00:58On pensait, pour vous dire, avoir une centaine de personnes, on se retrouve à plus de 600 personnes aujourd'hui.
01:03Pour le moment, seul un quart des billets disponibles a été vendu, soit environ 20 000 places.
01:08Face à ce manque d'engouement, le publicitaire appelle à se mobiliser.
01:11S'il y a un mage dans notre vie qu'on doit aller voir, c'est celui-là.
01:14Si on ne se mobilise pas, si on ne va pas au stade, on leur donnera raison.
01:17C'est-à-dire que la peur aura gagné, donc le terrorisme aura gagné.
01:20Par crainte, certains supporters regarderont France-Israël à la télévision.
01:24D'autres seront présents au Stade de France en réponse aux récentes agressions antisémites
01:28lors de la rencontre à Jacques-Amsterdam, à Capitale-Aviv.
01:31J'ai pris mes places après le match d'Amsterdam.
01:35On n'a pas le droit d'être juif en France et d'avoir peur d'aller dans un stade.
01:38Ça me faisait plaisir d'y aller, mais au final, avec ce qui s'est passé la semaine dernière,
01:41pour moi c'est inconcevable de mettre ma vie en jeu, entre guillemets, pour aller voir un match de foot.
01:46Pour ce match à haut risque, le ministre de l'Intérieur a renforcé le dispositif de sécurité.
01:51Au total, 4000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour cette rencontre.
01:55C'est intéressant ce que disent les Français.
01:57À la fois, ils ont peur, et à la fois, ils disent qu'il faut qu'on soit là.
01:59On entendait Franck Tapiro dans le sujet.
02:02Il dit qu'il faut qu'on soit nombreux. On ne peut pas laisser place à la peur et à la haine.
02:05Il est au vide, donc.
02:06Oui, c'est clair, mais quand on attend de mettre sa vie en jeu pour aller voir un match de foot,
02:09on se dit où on en est arrivé ?
02:11Et Amsterdam, on était obligés de crier, je ne suis pas juif, on ne peut pas se faire tabasser.
02:14C'est ça qui est quand même dramatique.
02:16Comment cette parole, justement, anti-juif, je ne dis pas anti-sémite,
02:19parce que ça ne veut rien dire, anti-juif, c'est ça le vrai problème.
02:21Aujourd'hui, on ne parle pas, ce n'est même plus Israël.
02:24On a un mouvement contre la communauté juive, finalement.
02:28Je rappelle que les Juifs, c'est que 400 000 personnes à peu près,
02:31c'est-à-dire 0,6 % de la population française.
02:34C'est rien.
02:35Et pourtant, on est l'objet de 60 % des attaques racistes, entre guillemets,
02:40et avec une recrudescence incroyable.
02:42Moi, c'est ça qui m'inquiète, c'est que je me dis,
02:44bon, peut-être, après le Bataclan, Nice et autres,
02:48on doit peut-être avoir une prise de conscience.
02:49Mais là, on se dit, finalement, on a toujours cette crainte de la contrainte,
02:52même si, bien entendu, il y a un dispositif qui est énorme, qui est anticipé.
02:56Ce qui n'est pas normal, c'est qu'on doit justement en arriver là
02:58pour aller voir un match de foot.
03:00C'est ce qui est très dangereux.
03:01C'est ça, le vrai enjeu.
03:02Et surtout, moi, je pense à tous les Juifs qui ont construit la France,
03:08qui participent tous les jours à son activité économique,
03:11parce que je suis économiste, mais pas que cela.
03:13Et là, aujourd'hui, la communauté est en danger.
03:17Alors que finalement, qu'a-t-on fait ?
03:19Qu'ont fait les Juifs pour en arriver là ?
03:21Et donc, c'est ça qui est extrêmement dangereux.
03:23C'est ça, c'est ça qui est trop dangereux.
03:25Et cette parole, avec une partie de la classe politique,
03:27même des députés qui sont à l'Assemblée nationale,
03:29qui véhiculent ce message de haine,
03:31et donc, qui libèrent, finalement, la parole.
03:35Et c'est ça qui est très dangereux.
03:38C'est un peu l'acte 2, dans la charge politique et symbolique.
03:41C'est un peu l'acte 2, après la marche contre l'antisémitisme.
03:44À laquelle M. Macron n'a pas participé.
03:46J'ai l'impression, justement, que certains ont acté leur maladresse
03:49et n'ont pas envie de reproduire une seconde fois la même maladresse.
03:52Et c'est la raison pour laquelle Emmanuel Macron s'y rend.
03:54Et je pense que c'est aussi la raison pour laquelle
03:56François Hollande, initialement, qui n'avait pas percuté
03:58exactement ce qui se passait en termes de symboles,
04:01avait prévu autre chose.
04:02Je crois qu'il a annulé ce « autre chose »,
04:04et donc, il a annoncé qu'il serait président.
04:06Alors, M. Pipponi ?
04:07Ce qui est gênant, c'est qu'il n'y aura que 20 000 spectateurs.
04:10La jauge la plus faible pour l'équipe de France
04:13de toute l'histoire du Stade de France.
04:15Ce qui veut bien dire qu'il y a peut-être des gens qui ont peur,
04:17et on peut les comprendre,
04:18mais c'est-à-dire que la grande mobilisation populaire
04:20qu'on aurait pu espérer en disant « on va assurer, on va aller à ce match,
04:23parce que c'est un match particulier »,
04:25il y en a qui disent « non, je ne veux pas y aller ».
04:27Après, le risque, il n'est pas tellement dans le stade.
04:30Il est dans Paris.
04:31Il est dans Paris.
04:32Il y a des supporters israéliens qui vont aller au stade.
04:34C'est-à-dire qu'il y a autant de policiers Louis Dragnel sous votre contrôle
04:36autour du Stade de France que dans Paris.
04:38C'est 2 000, 2 000, je crois.
04:39Exactement.
04:40Parce qu'à Amsterdam, ce n'était pas que aux abords du stade
04:43qu'il y a eu des échauffourées.
04:44Enfin, des attaques, pas des échauffourées.
04:46Ça a été dans les rues d'Amsterdam.
04:48Absolument.
04:49Donc, l'objectif, c'est de faire en sorte
04:51qu'il ne puisse se produire aucun incident.
04:54Et même à l'intérieur du stade,
04:55il y aura énormément d'effectifs déployés.
04:57Il y aura même des policiers du Red,
04:59donc ceux qui sont chargés de la protection de l'équipe israélienne,
05:02qui seront présents.
05:04L'équipe du Red sera renforcée encore
05:06par d'autres policiers d'élite.
05:08Et puis, à l'intérieur du stade,
05:09il y aura des policiers de sécurité publique.
05:11Voilà, c'est quand même...
05:12Maximum.
05:13Honnêtement, c'est un match assez...
05:14Moi, je n'y serais pas,
05:15mais je pense que même pour les 20 000 personnes qui y seront,
05:17je pense que c'est un match très spécial.
05:19Oui, j'y vais.
05:20Il y a déjà eu un tel dispositif
05:22pour justement sécuriser l'équipe d'Israël.
05:25Je crois que c'était durant...
05:26Les JO.
05:27Les JO.
05:28La cérémonie des JO post-cérémonie.
05:30Il y avait eu un premier match au Parc des Princes
05:32où il y avait eu un tel dispositif.
05:34Pour que les téléspectateurs et les auditeurs comprennent,
05:364 000 policiers et gendarmes,
05:38c'est énorme.
05:39Pour donner une comparaison
05:41qui nous parle à tous,
05:43au plus fort des Gilets jaunes,
05:45l'une des manifestations aux alentours
05:47du 1er ou du 2 décembre,
05:49c'était en 2018,
05:51il y avait 5 000 policiers et gendarmes
05:53déployés sur toute la capitale.
05:55Donc, 4 000 policiers et gendarmes
05:56pour un stade de France.
05:57Et moi...
05:58Et ce n'est pas que le stade de France.
05:59Oui, pour le stade de France et les alentours.
06:02Et même Petite Couronne.
06:04C'est énorme.
06:05Il y a quasiment deux fois plus d'unités de force mobile
06:07qu'en Nouvelle-Calédonie.
06:08Non, mais j'ai un petit peu peur du côté...
06:10Merci pour la Nouvelle-Calédonie.
06:12Florian, juste un petit mot du président Macron.
06:14Là, il a compris qu'il fallait qu'il y aille.
06:16Oui, il a compris qu'il fallait qu'il y aille.
06:18Après, moi, je m'inquiète un tout petit peu
06:20du côté potenquine de ce qui va se passer demain.
06:23Il y a l'ensemble de la classe politique
06:25qui va être présente.
06:27Très bien.
06:28On va avoir malheureusement un stade de France,
06:30je pense qu'on le verra assez peu sur les images,
06:32qui est vide.
06:3320 000 spectateurs dans un stade de 80 000 places.
06:36Il y a 60 000 places vides.
06:39C'est-à-dire que c'est déjà une image assez désastreuse.
06:42Et de ce côté, on a pris à bras-le-corps
06:44le problème de l'antisémitisme de notre pays.
06:47Non, il ne faut pas que ça s'arrête là.
06:49Ce n'est pas parce qu'effectivement...
06:51Et c'est tout ce qu'on souhaite,
06:53que le match de demain se place très bien,
06:55qu'il n'y ait aucune violence à l'intérieur
06:58ou à l'extérieur du stade.
07:00Non, le combat ne va pas s'arrêter là.
07:02Et malheureusement, j'espère que même si...
07:04Et on pourra tous se réjouir.
07:06Et c'est ce qu'on souhaite, se réjouir du fait
07:08que ça se sera bien passé.
07:09Il ne faudra pas oublier tout ce qui se passe à l'extérieur du stade.
07:12Le président de la République se rend à ce match.
07:15C'est un message fort.
07:17Et puis, il essaie de rattraper aussi, malheureusement, les ratés.
07:21Mais moi, ce que je souhaite vraiment,
07:22et je l'ai déjà dit à plusieurs reprises,
07:24c'est qu'aujourd'hui, l'antisémitisme,
07:26l'antijuif, parce que vous avez raison,
07:28il faut nommer les choses,
07:30soit décrété cause nationale.
07:32Aujourd'hui, grande cause nationale,
07:35parce qu'aujourd'hui, ce qui se passe est extrêmement inquiétant.
07:39Et ce n'est pas normal.
07:41Ce n'est pas normal, comme vous avez dit tout à l'heure,
07:44que les Juifs, sous prétexte qu'ils soient Juifs, soient la cible.
07:47Et je dirais la même chose si d'autres personnes,
07:50en fonction de leurs origines, étaient ciblées dans notre pays.
07:53Donc, M. le Président de la République,
07:55eh bien, j'espère de tout cœur qu'il y aura une déclaration
07:58l'antijuif, l'antisémitisme, grande cause nationale.
08:01Naïma Imphadel, moi, j'ai aussi une petite pensée pour les joueurs,
08:03parce que c'est quand même, au fond, un match de foot.
08:05Didier Deschamps a dit, en conférence de presse aujourd'hui,
08:07on a fait en sorte de préparer ce match,
08:09mais évidemment, personne ne peut être insensible
08:11au contexte qui est lourd et pesant.
08:13Ça va peser sur les joueurs français et israéliens.
08:16Les Israéliens sont dans un lieu gardé secret avec leur aide.
08:20Protégés par leur aide.
08:21Dans un stade gardé secret avec leur aide.
08:23Ils sont aujourd'hui au Stade de France, avec une protection.
08:27Bon, ils ont un peu l'habitude.
08:29Mais bon, ce n'est pas des meilleures conditions
08:31pour aller faire un match de football,
08:33qui, normalement, est un endroit où on s'amuse,
08:35où on se fait plaisir, où c'est le sport.
08:36Donc, ils vivent avec cette présence-là.
08:38Quel dommage. Quel dommage, Marc.
08:40Ça me rappelle également sur l'Eurovision,
08:42la chanteuse israélienne, comme elle avait été prise en partie
08:45par les propres autres chanteurs, si vous voulez.
08:47C'est quand même triste d'en arriver là.
08:49Encore une fois, je suis en colère,
08:51parce que quand on voit, encore une fois,
08:53que des députés français véhiculent cette haine...
08:56Il y a des manifestations tous les jours dans le Stade de France,
08:58depuis des jours, pour demander vote.
09:00Et encore une fois, c'est quoi le but ?
09:01Je veux dire, c'est quoi le but de faire ça ?
09:03C'est qu'il y ait un chaos,
09:05que les Juifs aient quitté la France.
09:07Flatter leur électorat.
09:09Éliminer leur électorat, ça veut dire quoi ?
09:11En tout cas, ils instrumentalisent.
09:13Vous voyez ce que je veux dire ?
09:14C'est qu'en fait, ils font du mal à tout le monde.
09:16Ils font du mal à la religion nationale.
09:18Ils font du mal aux Français dans leur entièreté.
09:20C'est extrêmement grave.
09:22Ils font du mal aussi à des gamins
09:24qui peuvent être amalgamés,
09:26comme étant justement ceux qui sont dans l'antisémitisme.
09:28Vous voyez ?
09:30C'est ça qui est scandaleux.
09:32Je ne comprends pas
09:34que sous prétexte que vous êtes député,
09:36vous ne pouvez pas rendre compte à la nation.
09:38Vous avez raison.

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