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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la sécurité et de la justice en France suite à la mort d'un gendarme après un refus d'obtempérer.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00J'ai paraphrasé ce qu'a dit la veuve d'Éric Commine.
00:04J'ai prononcé les mots qu'elle a prononcés ce matin dans le sud de la France
00:08avec beaucoup de colère, beaucoup de réflexion, je pense aussi.
00:11J'aimerais vous faire écouter l'intégralité de son discours, ce n'est pas très long.
00:14Prenez le temps de l'écouter parce que je sais que vous pensez ce qu'elle dit.
00:18Je l'affirme haut et fort, la France a tué mon mari.
00:23La France a tué mon mari, le père de mes enfants.
00:29La France a tué mon mari par son insuffisance, son racisme et son excès de tolérance.
00:36La France a tué mon mari.
00:39Comment, pourquoi, pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ?
00:47Quand est-ce que nos législatifs ouvriront réellement les yeux ?
00:51Faut-il qu'il soit touché directement pour agir ?
00:55Combien de morts avant que ces assassins soient vraiment punis ?
01:00Bagne, expulsion, retrait des droits octroyés par une procédure tellement bien faite, et j'en passe.
01:081981 n'aurait jamais dû exister.
01:131981 n'aurait jamais dû exister.
01:17Quelle est la suite pour ce meurtrier ?
01:20Déferrement immédiat en attente de jugement.
01:23Trois repas chauds par jour, aide sociale dans les geôles,
01:27là où les retraités qui ont cotisé toute leur vie de leurs travailleurs
01:31doivent potentiellement retravailler pour avoir trois repas chauds par jour.
01:36Puis réduction de la peine pour bonne conduite, liberté.
01:41Et ils recommencent.
01:44Et nous alors ?
01:46Plus de fils pour mes beaux-parents, qui aussi ont retraité la gendarmerie.
01:52Plus de frères parce qu'il a une soeur qui l'aimait et qu'elle aime aussi.
01:57Plus de papa, plus de mari, mais nous par contre on a pris la perpétuité.
02:02Voilà pour Harmonie Comine.
02:05On est saisi, Maître Liénard, par la force de ce que dit cette veuve,
02:09qui dit la France a tué mon mari.
02:12Elle a été très courageuse, elle est debout malgré la douleur,
02:16et elle prononce des termes dont elle sait qu'ils vont être bien reçus
02:21par une partie des Français, mais très mal reçus par d'autres.
02:25Et elle n'est pas sans pertinence.
02:28Effectivement, la France a tué son mari, pas les Français.
02:32Elle ne dit pas ça.
02:34L'organisation sociétale actuelle d'aujourd'hui a tué son mari.
02:39Et elle a tout à fait raison de pointer du doigt
02:43cette absence totale de réponse pénale contre les délinquants aujourd'hui.
02:48Ce qui fait qu'aujourd'hui, nous avons dans des audiences correctionnelles
02:52des délinquants qui ont 40 mentions en casier judiciaire.
02:54Moi, je ne sais pas comment c'est possible.
02:56Je ne sais pas comment on peut être condamné 40 fois
02:58et toujours être en liberté.
02:59Je ne sais pas comment on peut être de nationalité étrangère dans un pays
03:02et être condamné 10 fois par la justice
03:05et ne pas être raccompagné et manu militari chez soi.
03:08C'est absurde, cette absurdité-là.
03:12Un jour, il va falloir quand même qu'on s'en aille.
03:14Mais c'est la réponse pénale qui n'est pas à la hauteur.
03:16Parce que les textes sont là.
03:17Les textes de loi n'ont pas à être changés.
03:19Ils sont là.
03:20Et c'est vrai qu'à chaque drame, on dit qu'il faut une nouvelle loi.
03:23Des lois, on n'en peut plus.
03:25On en a trop.
03:26Il y en a des centaines de milliers.
03:27On ne sait plus quoi en faire.
03:28Ça ne sert à rien, les lois, si les juges ne les appliquent pas.
03:30La difficulté, c'est l'application de la loi.
03:32C'est la fermeté et le courage qui nous manquent énormément dans ce pays.
03:36On déroule le tapis rouge aux délinquants toute la journée.
03:40Qu'ils soient avant le tribunal, au tribunal, après le tribunal.
03:44Ils se retrouvent en milieu carcéral, on lui déroule toujours le tapis rouge.
03:47Et elle a raison.
03:48Ces trois repas chauds, c'est une image.
03:50Mais c'est vrai que la vie en prison, tout est organisé pour accompagner ce délinquant
03:57qui crache véritablement au visage de la société.
04:00Et on va l'accompagner.
04:01On va lui dire merci et à la prochaine fois.
04:03Et qu'est-ce qu'il va faire quand il va sortir ? Il va recommencer.
04:05Systématiquement, systématiquement.
04:07Et vous voyez, après le temps de l'émotion, on aura quoi ?
04:10On aura le temps de l'oubli.
04:12Ce gendarme, il sera oublié.
04:14Et puis, on attendra le prochain.
04:16Et c'est dramatique.
04:18Pour moi, qui défend beaucoup de victimes, c'est vraiment dramatique.
04:21Geoffroy Lejeune, elle a mal, cette veuve, mais elle pointe du doigt là où ça fait mal.
04:26C'est-à-dire, ce qui ne fonctionne pas dans notre société française aujourd'hui.
04:29C'est insoutenable, en fait.
04:30Vraiment, ce discours est insoutenable.
04:32À la fois parce qu'il y a la tristesse, la colère, la peine, etc.
04:36Et en même temps, cette émotion, et en même temps, la raison.
04:39Tout ce qu'elle dit est extrêmement sensé, extrêmement structuré.
04:42Elle a une date, on va s'arrêter une seconde là-dessus.
04:451981, qui est le moment, le début du commencement de la rupture dans notre système.
04:50C'est la gauche qui le fait, et on peut reprocher à la droite de ne pas l'avoir changé.
04:54C'est les 40 dernières années de notre système qu'elle pointe du doigt d'un coup
04:59en un message qui n'est pas très long, et qui est très concis,
05:02et qu'on peut difficilement contester.
05:04Une victime qui s'exprime, c'est forcément quelqu'un qu'on doit écouter.
05:07Parce qu'il y a une vérité indubitable dans cette tristesse.
05:11Et en même temps, je vais vous dire, je me mets à la place des hommes politiques.
05:14J'en suis pas un, et je suis bien content de ne pas l'être.
05:16Mais si j'étais à leur place aujourd'hui, je me dis que notre société est remplie de victimes.
05:20De victimes de l'insécurité, de l'injustice, de beaucoup de choses.
05:24Et je dédierais ma vie à défendre ces gens-là.
05:27Je pense que c'est quelque chose.
05:28On a eu en première heure de votre émission le débat sur le fait que finalement,
05:32une immense, une écrasante majorité de Français est d'accord avec le constat
05:36de cette femme qui est debout pour le dire.
05:39Et que finalement, on ne leur demande pas grand-chose d'autre que de répondre à cette question.
05:43Et le spectacle en parallèle qui nous est offert politiquement en ce moment,
05:47une glace politique complètement incapable...
05:48C'est terrible. C'est saisissant et terrible.
05:50Jean-Christophe Kouvi, c'est toute la grande famille des forces de l'ordre qui est en deuil aujourd'hui.
05:55Vous êtes policier, évidemment, mais vous faites exactement le même travail
05:59que vos collègues gendarmes.
06:01Vous partez le matin avec la boule au ventre.
06:03Vous savez bien que tout peut se passer lors d'une simple mission de contrôle routier ou de patrouille.
06:08En fait, ce que dit cette dame, cette veuve, parce que maintenant, malheureusement, c'est une veuve,
06:14c'est qu'elle partage le quotidien de son mari.
06:17Elle partageait le quotidien de son mari.
06:19Quand vous êtes policier, gendarme, vous rentrez chez vous, vous expliquez votre journée,
06:23les déboires, les écueils, les moments de joie aussi,
06:26parce qu'il y a aussi des moments de joie où on aide les gens.
06:28Et en fait, les femmes de gendarmes partagent ça, et les femmes de policiers aussi.
06:32Et puis, à un moment donné, quand votre mari décède sur une mission, qu'on dit banale,
06:37mais chez nous, dans la police, rien n'est banal.
06:39Et justement, il ne faut jamais baisser la garde,
06:41parce que malheureusement, c'est quand c'est banal qu'on risque mourir.
06:44Et là, aujourd'hui, en fait, elle ressort avec ses tripes et son cœur
06:48ce qu'elle pense, et de toutes ces années qu'elle a partagées aussi avec son mari.
06:51Et souvent, la gendarmerie, vous savez, on l'appelle la grande muette.
06:54Et en fait, personne ne parle, parce qu'il ne faut surtout pas.
06:57Il n'y a que les hauts gradés qui peuvent parler au nom des sous-officiers.
07:00Et aujourd'hui, ça bouillonne et ça parle.
07:02Et là, quelque part, c'est aussi un symptôme, et on le voit.
07:05Nous aussi, policiers, on parle, on en a marre.
07:07On se dit, mais est-ce que vraiment le jeu en vaut la chandelle ?
07:09Est-ce que risquer notre vie, nos carrières, nos familles, tout ça pour ça ?
07:13Parce que derrière, effectivement, le résultat va être minable,
07:16parce qu'on va revoir les mêmes dans la rue.
07:18Ils vont nous faire des pieds de nez, venir nous cracher dessus, nous insulter, nous provoquer.
07:23Dès qu'on nous voit, de toute façon, vous avez vu maintenant,
07:25on sort les téléphones portables, on se met à 3 cm de votre visage,
07:29on vous filme pour vous faire dérailler un petit peu.
07:31Et dès qu'on a l'image, ça y est, hop, on l'envoie à certains politiques
07:34qui crient que la police est raciste, qu'elle tue, et qu'on est des antisociaux.
07:38Et ça, on n'en peut plus.
07:40Et je pense que les Français, l'immense majorité des Français
07:42nous le disent tous les jours dans la rue.
07:43On l'a vu pendant les JO, ils sont venus nous parler, on s'est parlé.
07:46Et je peux vous dire qu'il y en a gros sur la patate.
07:49Et bon courage au gouvernement qui va arriver,
07:51parce qu'il y a vraiment du pain sur la planche,
07:53et on est à deux doigts, franchement, d'écloser.
07:55Du point de rupture.
07:56Bon, je vous passe la parole dans un instant Noemi Sarra.
07:58On va juste partir sur le terrain à Cannes, rejoindre nos envoyés spéciaux.
08:00Corentin qui est avec Olivier Gangloff, Corentin Alonzo.
08:03Il y a eu toute une série d'hommages aujourd'hui, Corentin,
08:06et beaucoup de Français qui se sont exprimés,
08:08qui sont venus dire leur soutien et leur colère aussi, Corentin.
08:15Exactement, Laurence, c'est une journée remplie d'émotions
08:17à laquelle on a pu assister aujourd'hui dans les Alpes-Maritimes,
08:21que ce soit à Mougins ce matin, à Cagnes-sur-Mer,
08:24à Mandelieu-la-Napoule, mais aussi ici, à Cannes,
08:27on a pu être les témoins de la même tristesse, de la même colère.
08:31Si les camarades-gendarmes d'Éric Cormine ne souhaitent pas s'exprimer,
08:35en revanche, on a eu la prise de parole de la veuve,
08:39vous l'avez entendue, vous l'avez rappelée,
08:41ses propos ici, en tout cas à Cannes,
08:44et on a posé la question aux habitants, ce qu'ils en pensaient,
08:48et ses propos, ils sont largement partagés, les habitants,
08:51un arsenal judiciaire, législatif insuffisant pour lutter contre la délinquance,
08:56ils soutiennent évidemment les forces de l'ordre,
08:59et ils demandent davantage de sévérité.
09:03Voilà, c'est en quelques mots,
09:05ce qu'il faut retenir de cette journée, c'est de la tristesse,
09:08mais aussi beaucoup de colère dans les Alpes-Maritimes.
09:10Merci Corentin Alonso, Olivier Gangloff,
09:12beaucoup de colère, beaucoup de bon sens, encore une fois,
09:15de la part des Français, on les écoutera tout à l'heure.
09:17Oui, alors, sur le volet pénal, très rapidement,
09:19on nous fait ce que j'appelle les lois bavardes,
09:22on ajoute des lois aux lois pour dire qu'on a fait quelque chose.
09:25Je pense qu'au contraire, mais c'est personnel,
09:27on pourrait s'interroger sur le rétablissement des peines planchers
09:29qui ont été supprimées en 2014,
09:31peut-être que ce serait plus ça, la solution.
09:33Alors, sur les agressions sur les policiers et les gendarmes, on est d'accord.
09:35Moi, c'est mon avis, je pense que ça pourrait être une piste,
09:38parce que de toute façon, le maximal qui est prévu par le Code pénal
09:42n'est que très rarement prononcé,
09:44je pense qu'on peut être d'accord sur ce sujet.
09:46S'il y avait une peine planchée, le délinquant se dirait
09:48que si jamais je passe au tribunal,
09:50parce que dans la tête du délinquant, je le répète, sursis, c'est rien,
09:52je risque ça.
09:53Et je pense que ça pourrait être une piste de réflexion,
09:55parce que là, si on continue comme ça,
09:57dans trois mois, on passe à autre chose,
09:59et il ne se sera rien passé jusqu'au prochain drame,
10:01et nous aurons de nouveau cette conversation,
10:03alors qu'aujourd'hui, s'ils le voulaient vraiment,
10:05les politiques pourraient faire quelque chose.
10:07Après, les juges sont gangrénés par une idéologie qui est la leur,
10:09et ça, malheureusement, nous le savons.
10:11Noémie Allioua, la veuve d'Éric Comine, dit
10:14attention, je ne parle pas d'étrangers,
10:16le prévenu est un Capverdien en situation régulière,
10:19elle dit, ce n'est pas mon sujet,
10:21mon sujet, c'est les récidivistes.
10:23Et c'est vraiment là qu'elle essaye de mettre la focale.
10:25Oui, tout à fait, elle ne veut pas faire trop de politique,
10:28aussi, on la comprend, on peut déjà être surpris
10:30de la façon dont elle structure son discours
10:33avec une grande force, alors même qu'elle est dans la douleur.
10:35Il faut se mettre à sa place,
10:37et se rendre compte que, malgré tout,
10:39elle réussit à structurer un discours
10:41qui est extrêmement important,
10:43elle continue de dénoncer aussi les injustices,
10:45les violences qui touchent les policiers,
10:47et puis ce système judiciaire
10:49qui est incompréhensible,
10:51cette incompréhension qu'on sent dans son témoignage,
10:53dans sa voix, c'est vraiment un témoignage
10:55qui est très poignant.
10:57Geoffroy Lejeune, vous vouliez
10:59rajouter quelque chose ?
11:01J'ai bien compris qu'elle voulait éviter
11:03de tomber dans quelque chose
11:05qui pourrait la faire être accusée
11:07de beaucoup de mots, etc.,
11:09et peut-être que c'est malin de sa part.
11:11Maintenant, je veux dire à sa place certaines choses,
11:13c'est insupportable, et c'est insupportable
11:15dans toutes les situations. Moi, en tant que citoyen,
11:17je trouve insupportable le fait de savoir que ce monsieur
11:19était étranger. Alors, étranger, pourquoi pas ?
11:21En plus, vous l'avez souligné,
11:23il était en situation régulière, pour une fois,
11:25donc ça change quelque chose.
11:27Mais je trouve que ce qui est insupportable,
11:29c'est de savoir que c'est une délinquance,
11:31puisqu'il était délinquant, il avait dit condamnation,
11:33c'est une délinquance qui n'est pas le problème de la France.
11:35Ce n'est pas parce qu'il est né en France,
11:37de parents français ou pas, d'ailleurs,
11:39qu'il a eu un parcours français,
11:41un parcours scolaire français, un parcours éducatif français
11:43qui a déradié quelque part, qu'à la fin, il est devenu ce qu'il est.
11:45Ce n'est même pas une faillite française,
11:47c'est quelqu'un qui...
11:49Il est arrivé tôt en France, il est arrivé avant 13 ans.
11:51Ça aurait pu rester le problème du Cap Vert,
11:53c'est ça que je veux dire.
11:55Et quand vous voyez qu'on importe aussi
11:57une délinquance, il y a certains délinquants
11:59qui ne sont pas nés chez nous, et qu'ils sont devenus
12:01notre problème, condamnés dix fois,
12:03je sais qu'on ne pouvait pas l'expulser
12:05avant la ré-immigration, j'ai bien compris cette nuance-là,
12:07mais le fait de savoir qu'il aurait pu
12:09ne pas être ici, que dans un monde
12:11un peu plus rationnel, il aurait dû ne plus être ici,
12:13ajoute, je pense,
12:15à l'incompréhension dans cette situation.
12:17Un dernier mot, Maître Liénard, avant de vous libérer.
12:19Oui, oui, le problème, c'est l'institution judiciaire
12:21aujourd'hui. Le problème, c'est
12:23la manière dont les magistrats
12:25traitent ces dossiers,
12:27traitent ces gens, et
12:29cette impunité qui est assumée,
12:31totalement assumée, par le monde
12:33judiciaire.
12:35C'est ça le souci
12:37qu'on rencontre aujourd'hui, au quotidien.
12:39Impunité assumée de la part des magistrats.
12:41Parfaitement, parfaitement.
12:43C'est fort, ce que vous dites, c'est fort.
12:45Ma consoeur l'a dit,
12:47il y a une idéologie marquée,
12:49et cette idéologie marquée
12:51est de plus en plus prégnante, et aujourd'hui
12:53on jette des policiers en prison.
12:55J'ai un client, un policier, qui est en prison actuellement,
12:57que je n'arrive pas à faire sortir.
12:59Celui qui est attiré
13:01sur Naël a passé quatre mois et demi
13:03en détention, alors que les autres,
13:05les délinquants, échappent
13:07à la prison très souvent,
13:09ont sursis, sursursis,
13:11puis sursis avec mise à l'épreuve,
13:13et puis les épreuves ne sont jamais respectées.
13:15Rien n'est jamais respecté dans ce pays,
13:17et tout le monde
13:19en est content.
13:21Les citoyens n'en sont pas contents,
13:23parce que les citoyens, eux, courageux,
13:25ils tombent.
13:27Et puis là, vous parlez du volet internal,
13:29très rapidement, quand ils sont condamnés à des amendes,
13:31ils ne les payent pas, la plupart du temps.
13:33Tout à l'heure, on parlait d'un médecin de 80 ans.
13:35La sanction, j'ai été voir, c'est six mois de sursis,
13:374 500 euros d'amende qu'il n'a jamais payé.
13:39Donc, quand ils entendent
13:413 000, 4 000 euros, souvent, entre eux, ils disent, de toute façon,
13:43je ne paierai pas. Donc voilà, il y a aussi l'aspect pécuniaire
13:45qu'il faut prendre en compte, qui n'est pas dissuasif.
13:47Bonsoir, maître de Montbréal. Vous êtes avec nous,
13:49avocat, président du Centre de réflexion sur la sécurité
13:51intérieure. Nous avons été saisis
13:53par les paroles de la veuve de M. Comines,
13:55gendarme, qui a été tué lundi lors
13:57d'un refus d'obtempérer, mais on est bien au-delà
13:59du refus d'obtempérer. On est sur une
14:01qualification pénale qui est un meurtre,
14:03on est d'accord. C'est un meurtre. Enfin, les images sont
14:05absolument sans appel. Elles sont terribles,
14:07terribles. Une homicide volontaire.
14:09Et nous avons choisi de ne pas les diffuser, évidemment, par respect pour
14:11la victime et sa famille.
14:13On va juste écouter ce qu'a dit rapidement
14:15la veuve d'Eric Comines et je vous passe la parole.
14:28La France a tué mon mari
14:30par son insuffisance,
14:32son racisme et son laissé
14:34de tolérance.
14:36La France a tué mon mari.
14:38Comment ?
14:40Pourquoi ?
14:42Pourquoi cet homme multirécidiviste
14:44peut-il évoluer en toute liberté ?
14:46Quand est-ce que
14:48nos législatifs ouvriront réellement les yeux ?
14:50Faut-il qu'il soit
14:52touché directement pour agir ?
14:54Combien de morts
14:56avant que ces assassins soient vraiment
14:58punis ?
15:00Pour ces mots extrêmement forts, Thibaud de Montbréal...
15:02D'abord, je voudrais vous dire...
15:04Vous pensez à elle et ses enfants, j'imagine.
15:06Mon émotion profonde pour elle, bien sûr,
15:08pour sa famille, ses enfants, mais
15:10d'une manière générale, pour tous les policiers
15:12et les gendarmes de France,
15:14pour une raison qui est la suivante.
15:16Les propos
15:18extrêmement forts de
15:20cette femme, on n'a pas
15:22l'habitude de les entendre dans le débat public
15:24et on n'a pas l'habitude de les entendre
15:26dans la bouche des proches des policiers
15:28et des gendarmes qui sont tués ou gravement blessés
15:30parce que, la plupart,
15:32soit n'ont pas la force,
15:34soit n'ont pas l'envie
15:36et donc
15:38se contentent
15:40soit de ne rien dire,
15:42soit de participer à des marches blanches, etc.
15:44Et du coup,
15:46on a un peu l'impression, quand on connaît pas bien
15:48ces sujets, quand on en parle
15:50avec des politiques ou des gens
15:52qui observent de loin
15:54qu'il y a ce qu'on appelle, on dit que c'est formidable,
15:56c'est très digne, etc.
15:58A contrario, il y aurait donc un manque de dignité
16:00à dire les choses que l'on ressent
16:02et on finit par
16:04perdre de vue une chose
16:06qui est essentielle,
16:08c'est qu'aujourd'hui,
16:10il y a beaucoup de policiers et de gendarmes en France,
16:12je vais pas m'amuser à mettre un curseur,
16:14pour dire si c'est 70 ou 90 %,
16:16mais c'est très largement plus que la moitié,
16:18qui pensent profondément
16:20ce que vient de dire
16:22cette dame.
16:24Et je sais que les propos
16:26ont commencé à déclencher une polémique,
16:28parce que depuis cet après-midi, cette polémique,
16:30on la voit notamment affleurir sur les réseaux sociaux.
16:32Vous voulez dire que cette veuve est très critiquée
16:34sur les réseaux sociaux ?
16:36Cette veuve est injuriée, elle reçoit des menaces de mort,
16:38il y a des messages absolument atroces
16:40de gens qui sont, sans surprise,
16:42d'extrême-gauche, en tout cas qui s'affichent
16:44sur les réseaux sociaux comme étant d'extrême-gauche,
16:46proches des réseaux islamistes,
16:48etc.
16:50Mais ce que je veux dire, c'est que...
16:52Parce qu'elle dit que la France a tué son mari à cause du laxisme ?
16:54Voilà, c'est-à-dire que,
16:56par une espèce d'inversion totale
16:58des valeurs, au lieu de faire un pas de côté,
17:00et de se dire que ces propos,
17:02qui sont crus,
17:04sont un cri
17:06qu'il faut entendre,
17:08parce que cette femme a perdu son mari.
17:10Donc il n'y a plus de sujet
17:12de se dire à ce qu'il faut plaire,
17:14faire du politiquement correct, etc.
17:16Ce que pensent une majorité
17:18de policiers et de gendarmes. Et ce qui est très intéressant,
17:20c'est que dans la très haute hiérarchie
17:22policière et gendarmique, il y a des gens que ça choque,
17:24ce qu'elle a dit. Parce que
17:26dans la classe politique,
17:28et dans la très haute hiérarchie policière et gendarmique,
17:30il n'y a pas tout le monde.
17:32Je ne fais pas de généralité,
17:34mais j'ai entendu des choses cet après-midi.
17:36Il y a des gens qui disent que non, quand même, il ne faut pas dire des choses
17:38comme ça. Mais non seulement
17:40il faut laisser les gens
17:42qui sont victimes de ce qui se passe
17:44exprimer leurs sentiments,
17:46mais il y aura une terrible erreur politique
17:48au sens large du terme,
17:50à ne pas entendre ce que dit cette dame.
17:52Parce que,
17:54comme je vous le disais, plus de la moitié des policiers
17:56et de gendarmes pensent ça, parce que c'est leur réalité.
17:58Et c'est une réalité
18:00à laquelle les Français sont confrontés
18:02sur le terrain. C'est une réalité que
18:04tous les chiffres depuis
18:06une quinzaine d'années sur l'explosion de la délinquance,
18:08la récidive, etc.,
18:10corroborent.
18:12Tout ça est une réalité.
18:14Et tout ce dont notre pays
18:16a besoin, c'est... Ça fait longtemps
18:18que je le dis, mais c'est un choc
18:20d'autorité. Et pour finir,
18:22si vous me permettez, je voudrais faire le lien avec la situation
18:24actuelle politique.
18:26On l'a fait tout à l'heure. Le décalage
18:28est terrifiant. C'est qu'on n'a
18:30toujours pas de gouvernement.
18:32On bat des records
18:34de la Quatrième République sur les gouvernements
18:36des missionnaires. Et
18:38la France, quelle que soit
18:40la ou les couleurs,
18:42parce que ce sera sans doute une coalition,
18:44qui vont finir par
18:46gouverner. La France a besoin d'une chose
18:48qui est impréalable. C'est que l'on rétablisse
18:50l'autorité. Laurence Ferrari,
18:52l'autorité, c'est
18:54la garante de la cohésion nationale.
18:56S'il n'y a pas d'autorité, il n'y aura
18:58plus de cohésion nationale.
19:00Cette cohésion s'effrite. François Hollande
19:02l'avait dit en 2015. Gérard Collomb
19:04l'a dit en 2018. Nous étions
19:06côte à côte. J'ai peur que nous finissions face à face,
19:08il dit, alors qu'il était ministre de l'Intérieur en train de partir.
19:10Et nous sommes en train
19:12d'assister en direct à cette
19:14réalité. Et le cri
19:16de la veuve de l'adjudant-chef
19:18commune, il faut l'entendre, parce que
19:20c'est le cri du peuple,
19:22c'est le cri de la dernière ligne de défense
19:24de la cohésion de
19:26notre pays. Et maintenant,
19:28il faut agir. Mais il ne faut pas agir
19:30en étant brutaux ou excessifs.
19:32Il faut agir en se souvenant
19:34que seule une action
19:36extrêmement ferme, policière
19:38mais surtout judiciaire, permettra
19:40peut-être d'éviter
19:42l'explosion de notre
19:44cohésion. Je dis peut-être, parce que je
19:46n'en suis même pas sûr.
19:48Je vais prolonger votre réflexion.
19:50En réalité, c'est très compliqué de ne pas faire
19:52de lien dans l'actualité en ce moment, entre
19:54ce que vous venez de dire, entre la grande mode, par exemple,
19:56et d'autres affaires tous les jours.
19:58Vous faites partie
20:00de ceux qui ne sont pas surpris par ces actualités.
20:02Vous faites un constat depuis des années maintenant,
20:04vous l'écrivez, vous le dites,
20:06et je me souviens du titre d'un de vos livres qui était
20:08Le sursaut ou le chaos. Ce sursaut ne venant pas,
20:10ma question, c'est
20:12quand va-t-on vivre le chaos ? Est-ce qu'il est minuit moins deux ?
20:14Est-ce qu'il est minuit ? Est-ce qu'il est minuit plus deux ?
20:16Et est-ce qu'il est possible, c'était la fin de votre
20:18intervention précédente, est-ce qu'il est possible, selon vous,
20:20de sortir de cette situation ?
20:22Ce que je pense, c'est qu'il manquait,
20:24pour qu'on approche d'une
20:26forme de chaos, il manquait un ingrédient
20:28international. Cet événement a eu lieu le
20:307 octobre dernier. On n'a pas fini
20:32de vivre les conséquences sur le territoire français
20:34de l'action
20:36abominable, terroriste, du Hamas contre
20:38Israël, le 7 octobre
20:40dernier. Il y a une désinhibition totale,
20:42on l'oublie un peu vite
20:44mais l'individu qui a mis le feu
20:46à la
20:48synagogue de Rouen
20:50était un Algérien sous
20:52OQTF. La
20:54synagogue de la Grande Motte sont
20:56également des Algériens, et Sandra Buisson
20:58a rappelé tout à l'heure les éléments que
21:00Marc a rendu public cet après-midi.
21:02Il y a eu cet après-midi, par exemple,
21:04ou hier, je ne sais plus, mais j'ai vu ça sur les réseaux
21:06sociaux en attendant de vous rejoindre,
21:08un drapeau palestinien
21:10planté sur la plage de Deauville.
21:12Ça, c'est des choses qui sont très clairement
21:14des provocations
21:16et qui montrent qu'il y a
21:18une désinhibition et qu'on monte inéluctablement
21:20vers une forme de violence, d'autant plus que
21:22Geoffroy Lejeune est encouragé
21:24au moins à demi-mot,
21:26faisant attention à ce que nous disons,
21:28par la France Insoumise, par ses députés.
21:30Quand on voit Mme Rima Hassan,
21:32qui est avec son
21:34keffier à côté de Jean-Luc Mélenchon,
21:36qui va à Amann, à une manifestation
21:38où l'on glorifie
21:40l'un des
21:42organisateurs de l'abomination du
21:447 octobre,
21:46il y a plus que des clins d'œil.
21:48C'est plus que des clins d'œil. Et les invités
21:50précédents qui m'ont précédé sur le plateau
21:52parlaient à très juste titre de cet antisémitisme
21:54qui, en France, est un antisémitisme,
21:56je vais le dire pour raccourcir,
21:58islamo-gauchiste, c'est-à-dire proche des milieux
22:00islamistes, et encouragé par l'ultra-gauche
22:02pour des raisons électorales,
22:04à très courte vue,
22:06parce qu'il faut toujours se souvenir que dans l'histoire,
22:08quand les islamistes se sont alliés avec l'ultra-gauche,
22:10ils ont toujours fini par les éliminer quand ils ont pris le pouvoir.
22:12A chacun de méditer les exemples historiques.
22:14Baudemont Brial, vous avez signé une tribune dans le Figaro,
22:16vous dites que les Français espèrent
22:18depuis des mois, et espèrent pour
22:20les mois à venir, si la situation
22:22politique se décante,
22:24une intransigeance absolue contre l'islamisme
22:26et l'antisémitisme.
22:28Est-ce qu'on a encore
22:30les moyens d'être intransigeants ?
22:32D'être fermes ? D'être durs ?
22:34Moi, je crois toujours,
22:36moi j'ai l'espérance
22:38et le sens du combat chevillé au corps,
22:40donc j'y crois.
22:42Mais pour ça, il faut qu'il y ait
22:44un socle minimum sur lequel des gens
22:46de bonne volonté se mettent d'accord.
22:48Il y aura cette
22:50opposition islamo-gauchiste
22:52à laquelle on vient de faire référence
22:54avec ces activistes qui sont
22:56sinon soutenus, du moins qui ne sont pas dénoncés
22:58par eux, ils seront là. Donc il faut les combattre
23:00extrêmement fermement par tous les outils
23:02qui sont à la disposition de notre démocratie.
23:04Et j'emploie à dessein le mot de démocratie
23:06parce que l'enjeu, c'est de sauver la démocratie.
23:08Il ne faut pas être naïf. Les démocraties
23:10peuvent être attaquées, elles ont été attaquées par
23:12les régimes autoritaires, les fascistes et les nazis
23:14dans les années 30 et 40. Aujourd'hui, les
23:16démocraties occidentales, elles sont attaquées par l'islamisme.
23:18C'est extrêmement simple,
23:20il y a toute une documentation. Il suffit d'ouvrir
23:22les yeux et de savoir lire pour le comprendre.
23:24Et ce que nous vivons aujourd'hui en France,
23:26mais c'est également ce que vivent les Anglais,
23:28c'est également ce que vivent les Allemands. La situation est
23:30très tendue en Allemagne avec deux attentats
23:32en cinq jours. Donc c'est
23:34une vague qui attaque l'Europe
23:36et nous pourrons encore
23:38en sortir, mais à condition d'être extrêmement
23:40ferme. Il ne faut surtout pas tomber
23:42dans le piège qui consiste à dire
23:44que ceux qui préconisent
23:46l'autorité sont des gens
23:48d'extrême droite, des fachos, etc.
23:50et qui sont contre la démocratie. Alors que c'est précisément
23:52les gens, nous sommes les gens, qui
23:54voulons sauver, protéger et sauver
23:56notre démocratie. Il s'agit de disqualifier
23:58ceux qui réclament l'autorité. Évidemment, il faut
24:00disqualifier ceux qui réclament l'autorité puisque l'autorité,
24:02comme je vous disais tout à l'heure, c'est
24:04ce qui permettra de protéger
24:06la cohésion sociale.
24:08Mais pour ça, il ne faut pas faire des petits jeux
24:10de politique politicienne. On a très largement
24:12dépassé
24:14le stade des petits jeux
24:16de politique politicienne. Moi, je pense qu'il faudra
24:18un choc d'autorité que seule une clarification
24:20au niveau présidentiel permettra.
24:22Mais en attendant, et c'est le sens de la tribune que j'ai
24:24signée dans le Figaro d'hier, en attendant,
24:26dans les trois ans qui viennent, peut-être,
24:28mais on ne peut pas se permettre de ne rien faire.
24:30Vous me demandiez s'il était
24:32minuit moins deux. Qu'il soit minuit moins deux ou minuit moins
24:34une, en tout cas, il n'est pas minuit moins le quart.
24:36On n'a pas trois ans devant nous. Je crois que le jeune
24:38Laurence Ferrari, nous n'avons pas trois ans devant nous.
24:40Nous ne pouvons pas nous permettre de
24:42repasser à la Quatrième République pendant trois ans
24:44face à la
24:46situation sécuritaire
24:48de notre pays.

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