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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des finances de l'État.
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Transcription
00:00Je parlais évidemment de la politique des impôts, alors c'est le grand mantra, on n'augmente pas les impôts, on n'augmente pas les impôts mais alors c'est agité comme la mystiquerie qui effraye absolument tout le monde.
00:09Alors on a juste posé la question et je vous passe la parole ensuite Catherine au français.
00:12Est-ce que vous redoutez de nouvelles hausses d'impôts ? Écoutez les réponses.
00:16Si cette augmentation des impôts est investie pour ceux qui en ont le plus besoin, moi j'accepte.
00:23Je pense aux enfants, aux petits-enfants, bon il y a un énorme déficit, ce sont les générations futures qui seront obligées de le combler.
00:32J'ai des enfants, j'ai des petits-enfants et je ne veux pas leur laisser un trou trop grand à combler.
00:40Il y a eu de très bonnes choses de faites au moment du Covid mais je crois qu'il y avait aussi beaucoup de dépenses.
00:45Ça me déplaira, je ne peux pas donner tout le temps de l'argent à l'État, etc. Ça va un moment.
00:51J'ai bien peur que ça augmente. Bon après, combien ? On ne sait pas malheureusement, on n'a pas le choix.
00:57Voilà, pour ces réactions de Français, Éric Revelle, ça va augmenter, c'est sûr, ils nous font le coup à chaque fois, non ?
01:02Oui, alors j'aime beaucoup votre citation de Michel Audiard.
01:06Alors j'y réfléchissais pour la prolonger, on pourrait dire, s'il y avait un coup sur la connerie, l'État s'autofinancerait.
01:12Pas mal aussi, c'est Audiard aussi ?
01:14Non, je viens de la prolonger. Mais vous avez raison, c'est absolument hallucinant.
01:20Parce que le premier monsieur a raison, si c'était pour investir, parce que l'investissement, ça fait de la croissance,
01:25mais là, ce n'est pas du tout pour investir, c'est pour boucher des trous gigantesques.
01:29Je vous rappelle qu'avant de faire sa grande Garden Party, Bruno Le Maire en quittant Bercy,
01:33ce serait intéressant d'avoir le point de vue de Bruno Le Maire en ce moment.
01:36Il a quand même, ce qui n'arrive jamais, fait filtrer une note du Trésor où il dit,
01:41non mais en fait, je ne vous ai pas dit tout à fait la vérité, c'est pire que ce que vous avez dit,
01:45parce qu'il y a un déficit supplémentaire de 16 milliards.
01:48Donc évidemment qu'il va falloir sans doute augmenter les impôts,
01:52mais vous savez, il y a ce que Pierre Moscovici appelle le consentement à l'impôt.
01:56C'est-à-dire que les Français en ont tellement ras-le-bol de payer des impôts...
01:59Ceux qui les payent, les impôts. La moitié des Français qui payent l'impôt.
02:02Parce qu'il y a aussi, évidemment, près de 50 % de gens qui ne payent pas d'impôt sur l'enveniment.
02:05Mais les TPE, les gens qui travaillent, l'impôt sur l'enveniment,
02:08les gens en ont tellement marre de payer des impôts, c'est qu'en fait, il est de moins en moins efficace.
02:12Puis quand vous, en fait, le vrai sujet...
02:1599 % des gens payent les impôts. Le taux de prélèvement est...
02:19Mais c'est ce que je vous dis, Laurence.
02:20C'est l'administration qui marche le mieux en France.
02:22Le vrai sujet, mais là, on est en train de se demander si Michel Barnier va rester.
02:25Donc il n'a même pas de gouvernement, mais le vrai sujet,
02:27ce n'est pas celui-là, ça fait des décennies qu'on en parle, que les gens sérieux en parlent.
02:31Ce sont des réformes sur le train de vie de l'État.
02:33Alors, est-ce que vous vous rappelez 2007 ?
02:36Cette petite phrase, celle de François Fillon.
02:39Rappelez-vous ce qu'il disait. On va l'écouter.
02:41François Fillon, à la tête d'un État en...
02:44Faillite.
02:45Je suis à la tête d'un État qui est en situation de faillite sur le plan financier.
02:49Je suis à la tête d'un État qui est, depuis 15 ans, en déficit chronique.
02:55Je suis à la tête d'un État qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans.
03:00Bon, ça ne peut pas durer.
03:01Ça ne peut pas durer, mais ça dure. C'était en 2007, Catherine Ney.
03:04On est en 2024.
03:05Ça a duré. Ce qui avait beaucoup énervé Nicolas Sarkozy, c'est qu'il disait
03:09« je suis à la tête » en disant « non, non, ce n'est pas toi ».
03:11Il était Premier ministre et pas président.
03:13Les impôts ont quand même été aussi un peu augmentés.
03:17Mais il faut dire aussi que, si on voit un peu l'histoire,
03:21celui qui avait le plus augmenté les impôts, c'est Alain Juppé.
03:25Alain Juppé, en 1995, qui a fait un déplafonnement de l'ISF.
03:30Alors, déplafonnement, vous savez, quand on a fait l'impôt sur la fortune,
03:33Mitterrand prenait 85 % de richesse aux gens,
03:37c'est-à-dire qu'il leur restait le reste pour eux.
03:40Quand Rocard est arrivé, on était à 70 %, ce qui est quand même beaucoup.
03:44Et alors, ça avait créé des vagues de gens qui étaient partis vivre à Genève,
03:49où ils ont créé des emplois, fait marcher le commerce.
03:53En tous les cas, déjà, la France s'est vidée de ses riches.
03:57Et donc, là, Juppé avait été plus loin.
04:00Déplafonnement, ça veut dire qu'il y avait des gens...
04:02Donc, c'était la droite.
04:03La droite, qui devait acquitter jusqu'à 200 %.
04:07Enfin, c'était totalement spoliateur.
04:11Et donc, Chirac lui avait dit, attention,
04:14il avait dit, ça fera partir trois connards, disait-il.
04:17Donc, les connards sont partis beaucoup plus nombreux,
04:20et ça a été une catastrophe.
04:22Et moi, je pense que la France, aujourd'hui, manque de riches,
04:26parce que les plus riches sont partis.
04:28Et qui faisaient marcher les commerces.
04:30Ça faisait marcher les commerces.
04:32Il n'y a qu'à voir ce qui faisait Paris.
04:34Au fonds populaire, qu'on va attirer les riches.
04:36Comment ?
04:37Ce n'est pas avec le programme du nouveau fonds populaire qu'on va attirer les riches dans notre pays.
04:40Non, mais tout ça pour vous rappeler que, voilà,
04:43quelquefois, la droite est plus...
04:46Mais là, Michel Barnier n'a absolument pas dit à Général Darmanin,
04:51lorsqu'il l'a reçu, qu'il allait augmenter des impôts.
04:53Il leur a parlé de justice sociale.
04:55Il n'en a pas dit plus.
04:57Alors, je crois que dans son idée, il y a d'ailleurs...
04:59Ce qu'il y avait dans le programme de Bruno Le Maire,
05:02c'est de faire partir les producteurs d'énergie
05:05qui avaient profité de la conjoncture pour s'enrichir,
05:09enfin, presque malgré eux ou grâce à cette conjoncture.
05:13Et donc, là, il voulait faire peut-être des ponctions.
05:17Mais là, je crois, surtout, il a dit à Général Darmanin,
05:20tout en le félicitant pour son action au ministère de l'Intérieur,
05:23qu'il ne le prendrait pas au gouvernement.
05:25Et ça, il le lui a dit.
05:27Et il espérait aller au quai d'Orsay,
05:30et d'ailleurs, peut-être avec la bénédiction du président de la République.
05:34D'où les boules puantes sur les impôts qui sont sortis ensuite.
05:36Voilà, d'où...
05:37Il est sorti, et là, il a fait monter...
05:39Donc, règlement de compte à Hockey Coral.
05:41Règlement de compte à Hockey Coral.
05:43Et repris par Attal, qui lui aussi a été humilié,
05:47enfin, entre guillemets, par Michel Barnier,
05:51parce que leur passation de pouvoir...
05:53Ah oui.
05:54Voilà.
05:55Et lui, il l'a pas...
05:57Il l'a pas digéré.
05:58Mais super, tous ces gens-là pensent à l'intérêt de la France.
06:01Non, ils veulent se venger.
06:02Ils veulent se venger.
06:03Ah oui, ils veulent se venger.
06:04Ça, c'est clair.
06:05Mais pense pas aux Français, Naomi Haïlia.
06:06Oui, malheureusement.
06:07Et vous savez, lorsque, malgré tout,
06:09on a un Premier ministre qui explique qu'il est possible
06:12qu'on augmente les impôts demain, moi, je m'inquiète.
06:15Alors, on ne sait pas exactement ce qu'il y a dans ces comptes publics,
06:18mais on s'imagine que c'est assez grave.
06:20Il a dit que c'était assez grave.
06:21Très grave.
06:22Il a dit que lui-même, il est complètement corseté
06:24parce qu'il ne pourra peut-être pas aller aussi loin qu'il le veut
06:28puisqu'on sait que le Rassemblement national,
06:31qui va plus ou moins donner sa validation pour ce futur gouvernement,
06:35a déjà dit qu'ils allaient mettre une censure,
06:39qu'ils allaient censurer le gouvernement
06:41si jamais il y avait une augmentation des impôts.
06:43Donc, il n'a pas complètement les mains libres, si vous voulez.
06:46On sait que cette situation économique...
06:47C'est peu de le dire.
06:48Vous avez raison.
06:49Oui, c'est ça.
06:50Peu de dire qu'il n'a pas les mains libres, Michel Barnier.
06:51Et c'était intéressant, ce parallèle historique.
06:53C'est vrai qu'on sait que ça fait déjà 50 ans qu'il y a un déficit dans notre pays.
06:56On sait que ça s'est aggravé ces dernières années
06:59et il va falloir pointer les responsabilités.
07:01Il va falloir pointer ces responsabilités.
07:03Mais lesquelles ?
07:04Qui va comparaître au tribunal ?
07:05Je vous rappelle le président de la République
07:06qui avait les mains libres pendant 7 ans,
07:08qui était avant cela ministre de l'économie
07:11et qu'on définissait comme le Mozart de la finance,
07:14connaissait ces comptes.
07:16Il savait où nous arriverions aujourd'hui.
07:18Oui, mais il y a eu quelques crises entre temps.

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