Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent sur la nécessité de supprimer un deuxième jour férié et plus globalement des finances de l'État.
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00:00PUNCHLINE, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:1318h38 de retour dans PUNCHLINE sur CNews et sur Europe 1.
00:16Ils vont nous prendre un jour férié de plus.
00:19Il y avait déjà la Pentecôte, ce jour de solidarité intergénérationnelle.
00:23Et bien désormais, c'est à l'étude pour faire des économies.
00:26Ils veulent nous prendre un deuxième jour férié.
00:29Combien ça pourrait rapporter à l'État ?
00:31Après que, encore une fois, je le disais, les Mozart de la finance soient égarés
00:35sur les chiffres pour le déficit de la France.
00:38On fait le point avec Pierre-Emcoe Alessemoraire,
00:40et puis je vous passe la parole.
00:41Vous choisirez un jour parmi les 11 jours fériés que nous avons dans notre pays.
00:45Allez, d'abord le sujet.
00:47Se dirige-t-on vers une deuxième journée de la solidarité ?
00:51Après le lundi de Pentecôte, le gouvernement est favorable à l'idée
00:54de supprimer un autre jour férié pour enflouer les caisses de l'État.
00:57Une mesure loin de convaincre les Français que nous avons interrogés.
01:01Les jours fériés ont tous leur symbolique propre,
01:03et ça me paraît inadapté d'y toucher.
01:06Je voudrais plutôt en ajouter.
01:08Si cette méthode était efficace, ça aurait été fait depuis un moment déjà.
01:12Moi, j'estime que les Français travaillent assez comme ça.
01:14De mon temps, j'ai 78 ans, on travaillait beaucoup plus.
01:18Seule certitude, Laurent Saint-Martin, ministre du budget,
01:21veut laisser une certaine souplesse aux entreprises.
01:24Aucun jour du calendrier n'obtient les faveurs du gouvernement.
01:27Une liberté de s'organiser est approuvée par les économistes
01:30comme Laurent Capelletti.
01:32On ne travaille pas assez tous collectivement.
01:34Donc le mieux, je pense que c'est le principe,
01:37l'asseoir pourquoi pas sur un jour donné férié,
01:40mais ensuite laisser aux entreprises, les grandes comme les petites,
01:45la façon d'organiser ça dans le temps.
01:48En laissant le choix aux gens de la journée sur l'année,
01:52voire en laissant la possibilité aux salariés d'étaler
01:56ces 7 heures de travail, si vous voulez, dans l'année.
01:59La France compte actuellement 11 jours fériés.
02:01La suppression de l'un d'entre eux pourrait rapporter jusqu'à 3 milliards d'euros.
02:05Et voilà, je vous l'avais dit, il y en aura un deuxième qui va sauter.
02:08Alors, je parie que ce sera une fête catholique, sans surprise.
02:12Évidemment, c'était la pentecôte pour le premier et le deuxième.
02:14On va choisir.
02:15Vous avez un jour préféré, Arnaud Bernadetti ?
02:17Je suis pas sûr que ça soit voté à l'Assemblée nationale.
02:20J'ai un doute.
02:22Ils ont beaucoup d'idées.
02:24Mais aujourd'hui, quand on regarde le rapport de force,
02:26la gauche y est opposée, clairement.
02:28Et le Rassemblement national, si j'en crois les déclarations de M. Chenier,
02:32y est opposé.
02:33Donc il va falloir que ça...
02:34Vous n'avez pas choisi un jour, quand même ?
02:36Non, désolé.
02:38Florian Tardif ?
02:39Je ne sais pas si Édouard Philippe nous écoute,
02:41mais je vais le paraphraser.
02:44À chaque fois qu'on est confronté à un problème,
02:47on a l'impression d'être face à une passoire
02:51où l'on rajoute de l'eau au lieu de boucher les trous.
02:55C'est-à-dire que...
02:57C'est la parabole déficit que vous faites ?
02:59Non, mais surtout par rapport à cette deuxième journée de solidarité.
03:02Pourquoi elle est mise sur la table ?
03:04Je pensais, puisqu'à un moment donné, des discussions,
03:07elle était proposée potentiellement
03:09comme alternative au gel d'une partie des retraites
03:14du 1er janvier au 1er juillet.
03:16Vraisemblablement, ça serait pour financer le déficit,
03:21enfin pour réduire le déficit des EHPAD.
03:24Mais le problème, il est structurel avec les EHPAD.
03:27C'est-à-dire que je vais vous donner des chiffres.
03:29Entre 2020 et 2023,
03:31en 2020, on était à 27 % des maisons de retraite
03:34qui étaient déficitaires.
03:36On est aujourd'hui à 66 %
03:38et 84 % des maisons de retraite
03:42relevant de la fonction publique hospitalière
03:44présentent aujourd'hui un résultat déficitaire.
03:47Donc on n'y arrivera pas, on nous en vend un jour férié.
03:50Non, mais il y a une crise de modèles,
03:52et notamment suite à ce qui s'est passé
03:54durant la crise sanitaire,
03:56où une partie des Français se sont détournés
03:58de ces établissements de santé.
04:0011 jours fériés, on vous enlève.
04:02Dites-moi lequel.
04:04Il n'y en a pas un qui m'a répondu.
04:06Aucun, évidemment.
04:07Je poursuis le raisonnement de Florian.
04:09Si vous continuez comme ça sans régler le problème structurel,
04:11il faudra supprimer les 11 un jour.
04:14Sauf le premier, mais c'est le seul
04:16qui, dans le code du travail, n'est pas travaillé.
04:18Mais le simple fait d'avoir eu l'idée
04:20est insupportable.
04:22Parce qu'ils nous disent qu'on est des feignants,
04:24qu'on ne travaille pas assez, qu'on a trop de jours de fériés.
04:26J'entends bien, et vous savez,
04:28parce que c'est un peu des économies de boule de chandelle,
04:30on a besoin de trouver 3 milliards d'euros régulièrement,
04:32donc on a des idées, mais c'est intéressant,
04:34parce que les idées vont toujours...
04:35Dans le même sens.
04:36Exactement.
04:37Et on a eu le débat, je ne sais plus à quelle occasion,
04:39mais sur le consentement à l'impôt,
04:41c'est un peu oppressant, comme vous le savez,
04:43le consentement à l'impôt est un peu érodé.
04:45Maintenant, je pense qu'il y aura un consentement à l'effort
04:47chez les gens.
04:48C'est-à-dire qu'on vous explique toujours
04:50que c'est à vous de faire l'effort,
04:51alors que l'État, on ne voit pas tellement
04:53le début du commencement d'une remise en question.
04:542 000 postes de fonctionnaires par-ci, par-là,
04:56et en plus, on n'est même pas sûr que ce soit très utile.
04:58Les gens aimeraient voter.
04:59Absolument.
05:00Tant que l'État n'aura pas prouvé sa capacité
05:02à régler ce genre de problème de manière structurelle
05:04ou alors à se réorganiser,
05:05parce qu'on sait que l'État coûte cher en France,
05:07vous pourrez demander tout ce que vous voulez aux gens,
05:10ce sera fait dans la douleur et dans la contrainte.
05:12Alors Naïma Impanel, vous avez un jour,
05:14parce qu'après, les téléspectateurs auditeurs
05:16ont leur a posé la question,
05:17ils ont répondu à la question.
05:18Parce que là, personne ne m'a donné un jour.
05:20Si on fait le 11 novembre,
05:22plus personne ne saura ce que c'est, déjà.
05:24Allez dans la rue, demandez ce que c'est le 11 novembre,
05:26vous allez rigoler.
05:27Voilà, ce que vous venez de dire est extrêmement important
05:29parce que je crois que les jours fériés
05:31ont une symbolique en France,
05:33et notamment par rapport à ses racines judéo-chrétiennes,
05:36et que c'est important de ne pas y toucher,
05:38parce que c'est ça aussi qui fait un pays,
05:41une nation, un peuple, etc.
05:43C'est des rituels aussi qui sont extrêmement importants.
05:46Moi, je trouverais dommage, effectivement,
05:48qu'on en ait fait un,
05:51d'autant plus que là, tout ce qu'on subit,
05:53c'est une mauvaise gestion de l'État.
05:55L'État doit se remettre en question.
05:57On écoute les Français.
05:58Je vous passe la parole.
05:59Quel jour férié ils ont choisi ?
06:02Si c'est la solution qu'ils ont trouvée la plus acceptable,
06:05pourquoi pas ?
06:06Si vous deviez choisir un jour férié dans l'année,
06:08ce serait lequel ?
06:09Le 1er mai.
06:10Du coup, je trouve que c'est assez symbolique,
06:12le jour des travailleurs.
06:13Pourquoi pas ?
06:14Il faut bien trouver des solutions pour réduire le déficit.
06:17Donc, si c'est la meilleure des solutions, pourquoi pas ?
06:20Si c'était vous qui deviez supprimer un jour férié dans l'année,
06:22ce serait lequel ?
06:23Le 11 novembre ?
06:24Pourquoi ?
06:25Bonne question.
06:27L'armistice.
06:28L'armistice, ouais.
06:30Parce qu'on a déjà le 8 mai pour la Seconde Guerre mondiale.
06:35Donc, ça peut suffire.
06:37Aucun jour.
06:38Parce qu'en plus, c'est des jours qui sont hyper importants.
06:40On a l'armistice.
06:41C'est des jours qui ont une histoire.
06:43C'est pour marquer les histoires qu'il y a eu en France.
06:46D'abord, ces réactions recueillies par Bomba Gay.
06:48Je pense à Philippe De Villiers qui a fait Mémoire et Signe.
06:50Il avait entendu que pourquoi pas le 11 novembre,
06:53vu qu'on a déjà le 8 mai.
06:54Je pense qu'il bondirait sur sa chaîne.
06:56C'est extrêmement intéressant.
06:57Explorer.
06:58Après, allez-y.
06:59Ce que tu disais à l'instant sur le consentement à l'impôt,
07:01il va y avoir une vraie problématique,
07:02puisque la plupart des auditeurs ou des téléspectateurs qui nous regardent ne le savent pas.
07:07Mais dans quelques années, je pense que ça sera au cœur des débats.
07:11C'est-à-dire que l'impôt sur le revenu ne servira à rien d'autre
07:15que payer les intérêts de la dette.
07:17Oui, mais dans très peu de temps.
07:18Dans très peu de temps.
07:19Mais revenons à nos moutons.
07:21Vous allez dire aux Français, l'impôt sur le revenu,
07:24tous les impôts que vous payez uniquement,
07:25qui sont prélevés dorénavant à la source,
07:27sur votre fiche de salaire,
07:28ne serviront qu'à une seule chose,
07:30à rembourser nos créanciers.
07:32Jean-François, je crois que vous voulez dire quelque chose en Philippe Dabilier.
07:34Non, mais je voulais vous répondre parce que...
07:36Non, mais je trouve, honnêtement,
07:37on voit quand même très souvent des micro-trottoirs
07:39et des gens qui sont interrogés dans la rue.
07:40Là, la personne sait que le 11 novembre et le 8 mai,
07:42déjà, ce n'est pas la même armistice.
07:43Ce n'est pas la même guerre.
07:44Je trouve qu'on est déjà très, très, très loin dans la connaissance de l'histoire.
07:46Je vous avoue qu'on a souvent des marronniers, des bêtisiers.
07:49Ils sont les 11 novembre.
07:52Il y en a 4 qui sont laïcs, j'ai calculé.
07:54Vous avez le 8 mai, le 11 novembre, le 1er mai et le 14 juillet.
08:00C'est le 14 juillet qu'est la fête nationale.
08:02Donc, si le choix devait s'ouvrir...
08:04Je vous parie que ce sera sur les fêtes catholiques.
08:06Sur une fête...
08:07Évidemment, comme d'habitude.
08:08Ce qui est marrant, c'est que la personne qui a dit le 1er mai.
08:11Moi, je fais une bonne idée pour vous.
08:13Le 1er mai, fête du travail, eh bien, on travaille.
08:16Les syndicats bloquent le pays.
08:18Non, je pense que ce n'est vraiment pas la solution.
08:20Mais ça en dit long, quand même.
08:21Ils en sont à chercher des bouts de chandelles d'économie.
08:24En plus, ils nous promettent 3 milliards.
08:27Il y a un débat budgétaire actuellement à l'Assemblée.
08:30Il faut quand même dire que ce débat budgétaire
08:32se passe dans des conditions qu'on n'a jamais vues
08:34sous la Ve République.
08:36Je rappelle quand même que la discussion
08:37sur la première partie du texte de loi,
08:39c'est-à-dire sur la partie recette, a été interrompue.
08:43Qu'on est passé maintenant à la discussion sur le PLFSS.
08:46La Sécurité Sociale.
08:47Voilà, sur le projet de loi,
08:48sur le financement de la Sécurité Sociale.
08:50Et on n'est pas du tout sûr à ce stade
08:52que ce texte soit voté...
08:55D'abord, on ne sait pas dans quel état,
08:56parce qu'il a tellement été modifié
08:58par rapport à sa version initiale,
09:00soit voté dans les jours qui viennent.
09:02Donc, on est vraiment dans une situation
09:03qui est tout à fait exceptionnelle.
09:05On écoute juste Henri Guaineau
09:06qui dit que c'est panique à bord
09:08sur toutes ces questions budgétaires.
09:10Il était à la visite de Sonia Mabrouk à midi.
09:12Écoutez, très intéressant.
09:14Le spectacle qu'on donne,
09:16à la fois au monde et aux Français,
09:18il est hallucinant.
09:20On a dit, pour essayer de faire passer tout ça,
09:23on a expliqué que c'était grave,
09:25très, très grave, dramatique,
09:26que tout allait s'effondrer.
09:28Mais en disant ça,
09:30on a nourri la crise.
09:32On a nourri la crise,
09:33parce que là, pour le coup,
09:34on inquiète des marchés
09:35qui sont très sensibles
09:37aux anticipations autoréalisatrices.
09:39On continue à dire qu'on va faire faillite.
09:42Ça ne cite pas les gens à vous faire confiance,
09:44ni les taux à baisser.
09:46Ça, c'est la première des choses.
09:47Et la deuxième, c'est que ça crée une situation
09:49dans laquelle tout le monde se met à paniquer,
09:51car c'est une vraie panique.
09:53C'est une vraie panique.
09:54On ne sait plus s'il faut faire payer 5 euros
09:56pour entrer à Notre-Dame de Paris,
09:58s'il faut réduire les exonérations de charges
10:01sur les bas salaires,
10:03s'il faut gruger les retraités une fois de plus
10:07en disant qu'on ne va pas indexer pendant 6 mois,
10:09puis après on verra,
10:10peut-être qu'on ne les indexera plus jamais.
10:12Et puis on va taxer les riches.
10:15On est pris entre chalots de pauvres et chalots de riches.
10:18C'est un spectacle qui est dramatique.
10:21Voilà pour cette analyse de Roy Gaudreau.
10:23Il a raison.
10:24Il a raison.
10:25C'est panique à bord.
10:26Ils ne savent plus où...
10:27Je ne vais pas la pire sur le gouvernement de Michel Barnier.
10:29Ils ont trouvé un état catastrophique des finances.
10:32Ils sont réveillés il y a un mois.
10:34Mais franchement, qu'on ait laissé le pays
10:36aller dans l'ornière à ce point-là,
10:37je trouve ça absolument incroyable.
10:38Et pourtant, c'est assez facile comme débat.
10:39Oui, c'est facile.
10:40C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'on a ce débat
10:44autour des finances de l'État,
10:46on ne parle que de l'augmentation des taxes,
10:49des impôts, de jours fériés qui seraient supprimés.
10:52C'est-à-dire qu'on ne parle que des recettes
10:55et non pas des dépenses.
10:57Mais le problème, c'est bien les dépenses.
10:59Mais c'est douloureux, les dépenses.
11:01Non, mais c'est douloureux, bien évidemment.
11:02Mais c'est beaucoup plus simple d'aller taper dans la poche des Français.
11:04C'est-à-dire que les dépenses,
11:06je crois qu'il y a un ou deux ans,
11:08étaient aux alentours de 55 % du produit intérieur brut.
11:12On est monté à 57 % de dépenses.
11:15Et lorsqu'il est arrivé à l'Élysée,
11:17Emmanuel Macron avait promis en 2025,
11:20on y est, de ramener les dépenses de l'État,
11:24c'est-à-dire que l'ensemble des dépenses,
11:25je prends également les retraites, la sécurité sociale, etc.,
11:27à moins de 50 %, c'est-à-dire faire tout bonnement comme nos voisins.
11:31C'est-à-dire qu'on ne cesse d'augmenter les impôts,
11:34mais en parallèle, on ne cesse d'augmenter les dépenses.
11:37Forcément, il y a un problème.
11:38Et ce problème, on l'a cette année,
11:40on l'aura dans cinq ans, on l'aura dans dix ans,
11:42si on ne commence pas à regarder les dépenses.
11:45Mais je n'ai pas entendu un seul parti politique
11:47proposer des coupes dans les dépenses publiques, Arnaud Bénédetti.
11:49Jusqu'au jour où on finira sous tutelle.
11:51Oui, vous avez raison.
11:52Je n'entends pas.
11:53Moi, je me suis fait frapper.
11:54La question, finalement...
11:55C'est que des dépenses.
11:56Quand vous regardez les études d'opinion sur les priorités des Français,
11:59très clairement,
12:00et on l'a vu lors de l'élection présidentielle, d'ailleurs, de 2022,
12:03la question de la maîtrise de la dépense publique
12:06est quasiment un non-sujet également pour l'opinion publique.
12:09Et ce qui, parmi les politiques...
12:11Ça l'est moins aujourd'hui, Arnaud Bénédetti.
12:13Pardon ?
12:14Les Français ont bien réalisé ce qui se passait.
12:15Oui, c'est en train de changer.
12:16Non, non, ils ont bien compris, là.
12:17La situation budgétaire,
12:18elle s'est aggravée, certes, ces derniers mois
12:21de manière assez dramatique,
12:23mais ça fait quand même de très nombreuses années
12:25que nous sommes hors des clous
12:27en termes de gestion de nos finances publiques.
12:29Et souvenez-vous, quand même, Valérie Pécresse, pour le coup,
12:32avait été une des rares candidates
12:33lors des élections présidentielles de 2024
12:35à avoir mis ça dans son agenda politique, en l'occurrence.
12:3822, 22.
12:39Et manifestement, en 2022,
12:41c'était il y a deux ans, c'était pas si loin que ça,
12:43manifestement, ça n'avait pas accroché, en l'occurrence.
12:45Oui, mais par exemple, la question des prestations sociales,
12:47on ne l'aborde pas du tout.
12:49On sait qu'aujourd'hui, les prestations sociales...
12:51Non, mais il y a un déséquilibre entre le travail...
12:54Non, le travail et l'aide sociale.
12:56Aujourd'hui, vous pouvez,
12:58on le voit bien au niveau des aides sociales,
13:00que vous pouvez ne pas travailler
13:02et avoir pratiquement le même revenu
13:04que quelqu'un qui travaille.
13:06Donc, il y a un déséquilibre.
13:07Et ça, l'État ne veut pas se pencher dessus,
13:09alors que, notamment, les départements
13:11soulèvent cette question.
13:13Aujourd'hui, c'est complètement déséquilibré.
13:15Donc, aujourd'hui, on ne peut pas remettre au travail.
13:17Et pourtant, dès le début, il me semble
13:19que le président Macron avait parlé
13:21de la nécessité de revoir, en fait,
13:23ces aides sociales, de telle manière,
13:25à remettre au travail.
13:26D'accord.
13:27Il y a un vox pop, comme on l'appelle dans le jargon journalistique,
13:29qu'on pourrait faire, et il est assez simple.
13:31Posez la question aux auditeurs et spectateurs.
13:34Pensez-vous, si vous gagnez
13:362 000 euros par mois, pouvoir dépenser
13:38tous les mois 3 000 euros ?
13:40C'est ce que fait la France.
13:42Très sincèrement,
13:44je pense qu'on peut deviner
13:46la réponse des Français,
13:47peu importe les Français que nous interrogeons
13:49dans la rue.
13:50Où est la solution, Geoffroy Lejeune ?
13:51J'aimerais bien faire des solutions.
13:53La solution, je pense qu'elle passe.
13:55Et c'est d'ailleurs une façon aussi
13:56de demander des efforts aux Français,
13:57mais je pense que c'est beaucoup plus acceptable
13:58par la baisse des dépenses.
13:59C'est-à-dire que qui dit baisse des dépenses,
14:00dit aussi baisse de beaucoup de remboursements,
14:02de prestations, etc.
14:03Mais ça, je pense que les gens,
14:04ils sont davantage prêts
14:06parce qu'ils ont compris, en effet,
14:07que la France vivait au-dessus de ses moyens.
14:08Ça, c'est la première chose.
14:09Ensuite, moi, je pense qu'une des raisons
14:10qui peut expliquer...
14:12En tout cas, c'est moins compliqué
14:13que d'augmenter les taxes.
14:14Ensuite, une des raisons pour lesquelles
14:16Valérie Pécresse a fait un aussi mauvais score
14:17à la présidentielle de 2022,
14:18c'est aussi qu'elle était à contre-courant total
14:20au moment où elle a mis ce sujet sur la table
14:22et qu'elle en a fait un des axes de sa campagne.
14:23Les Français vivaient depuis deux ans.
14:25Et je mets la période Covid en dehors,
14:27parce que le Covid, à la limite,
14:32c'est un autre sujet que le prix,
14:34la facture du Covid.
14:35Et donc, je me souviens qu'Emmanuel Macron
14:37était quasiment en campagne pendant deux ans
14:38en annonçant presque tous les deux jours...
14:40Des nouvelles aides.
14:41Des nouvelles aides, des nouvelles subventions.
14:42Donc, elle avait raison sur le fond.
14:44Elle avait raison sur le fond.
14:45D'ailleurs, personne n'a dit
14:46qu'elle avait tort sur le fond.
14:47C'est juste...
14:48Vous savez, vous savez,
14:49vous regardez la dépense publique,
14:50on a été bien aidé par notre dealer officiel,
14:51si je puis me permettre.
14:52Juste un point.
14:53Juste un point.
14:54Vous connaissez les raisons
14:55pour lesquelles, finalement,
14:56la note de la France a été
14:57aussi tardivement dégradée,
14:59en l'occurrence,
15:00c'est parce que les agences de notation
15:01considèrent que le système fiscal français
15:03est extrêmement efficace.
15:04Vous savez, quel est le taux
15:05de recouvrement de l'impôt ?
15:0699,5 %.
15:08La meilleure administration du monde.
15:10Champion du monde.
15:12Champion du monde.
15:14Ils savent prendre.
15:15Mais après, il va falloir que les Français,
15:16un jour, se disent
15:17mais où va notre argent ?
15:18Non, mais ça, ça va être très intéressant.
15:20Pareil, ce qui vient d'être dit à l'instant,
15:22puisqu'il va y avoir une commission d'enquête
15:24pour tenter d'expliquer
15:26le dérapage budgétaire.
15:28Et le dérapage budgétaire,
15:29on se concentre sur ce qui s'est passé
15:31notamment en décembre dernier,
15:32où il y a eu des premières alertes du Trésor
15:34concernant les prévisions à venir
15:37qui n'étaient très certainement
15:40pas exactement les mêmes
15:42que celles prévues par Bercy.
15:44C'est-à-dire que Bercy prévoyait
15:46moins de 5 % de déficit.
15:47Là, on est à plus de 6 %.
15:49C'est les champions de la finance.
15:51Oui, mais le dérapage budgétaire
15:53ne date pas de décembre dernier.
15:56Il date d'il y a 2-3 ans
15:59par rapport à l'ensemble des décisions budgétaires
16:01qui ont été prises.
16:02Et on pourrait remonter à septembre 2021.
16:05Je crois que Bruno Le Maire
16:07commence à dire qu'il va falloir
16:09à un moment donné réduire la voilure
16:11concernant le quoi qu'il en coûte.
16:12Que fait Emmanuel Macron ?
16:14Il annonce des dépenses supplémentaires.
16:16Je crois que Bruno Le Maire dit ça
16:18devant le MEDEF,
16:19la fin du quoi qu'il en coûte.
16:21Les semaines qui suivent,
16:22on ouvre les robinets pour tout le monde.
16:24L'électricité, etc.
16:26Juste pour vous donner un exemple,
16:28on a annoncé le gel,
16:32des tarifs sur le gaz
16:35par rapport à ce qui allait survenir
16:37et notamment face à l'inflation
16:39et pour tenter d'aider les ménages,
16:41sans connaître le cours du gaz.
16:43C'est-à-dire que la dépense
16:44pouvait représenter 10 milliards, 20 milliards,
16:4650 milliards, 100 milliards pour l'État.
16:48Peu importe, c'était une bonne décision.
16:50Le sujet vous passionne, Florian.
16:52Le sujet vous passionne.
16:54Ces dernières années ont été construits
16:56sur des hypothèses de croissance
16:58qui ne tenaient pas la route.
17:00Donc on a des budgets qui ont été insincères.
17:02Le Haut Conseil des Finances Publiques,
17:03qui est présidé par le premier président de la Cour
17:05des Comptes, M. Moscovici,
17:07l'a dit de manière systématique.
17:09Mais le pouvoir politique n'a pas voulu l'entendre.
17:12En tout cas, Bercy ne l'a pas entendu.
17:14En tout cas, il n'y a que pour le fisc,
17:15que c'est tous les jours Noël.
17:16Ça, c'est la chute de l'émission.
17:18Merci à tous d'avoir participé à Punchline
17:20sur CNews.
17:22Dans un instant, c'est Pierre De Villeneuve
17:23que vous retrouvez sur Europe 1 pour Europe un soir.
17:25Et c'est Thierry Cabane pour Face à l'Info,
17:26sur CNews avec les Mousquetaires.
17:28Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
17:29À demain.