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Aujourd'hui dans "Punchline", Élodie Huchard et ses invités débattent de l'impasse politique actuelle après la fin des Jeux Olympiques.
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Transcription
00:00On va reparler des Jeux olympiques avec l'angle un peu plus politique,
00:04puisque Emmanuel Macron, évidemment,
00:06espère être un petit peu gratifié de popularité
00:09grâce aux Jeux olympiques.
00:10Il s'est exprimé à la mi-journée
00:11sur l'esprit des Jeux qui doit perdurer.
00:13Écoutez-le.
00:14Cet esprit des Jeux nous montre une chose très simple.
00:17Thierry Henry le disait très bien avec ses mots
00:20il y a quelques jours, au moment de la finale.
00:22C'est que quand on est tous ensemble, on est imbattable.
00:26C'est ça, ce que nous ont montré ces Jeux.
00:29C'est ça.
00:31Et c'est extraordinaire.
00:33Ils nous ont montré que quand on sait avoir un objectif commun très simple,
00:38on est inarrêtable,
00:40que l'impossible n'est même pas une frontière.
00:44Il n'est pas français, oui.
00:46Et ça, je ne veux pas qu'on l'oublie.
00:49Fabrice Hakoun, effectivement.
00:51Alors, on sent ce soulagement de la part de chefs de l'État,
00:54cette volonté aussi de surfer là-dessus.
00:56Le problème, c'est que quand un tennier stanguet ou un sportif
00:59dit ce genre de choses, ça peut prendre.
01:01Quand c'est le chef de l'État qui est un peu clivant,
01:03on imagine qu'il y a quand même une partie des Français
01:06que ça peut hérisser plus qu'ils n'ont envie d'aller dans son sens.
01:09Alors, déjà, ce qu'il faut dire, c'est qu'il est dans son rôle.
01:12Ça aurait été quand même surprenant qu'il fasse un bilan négatif,
01:16soit dire qu'on va retomber dans la tristesse, etc.
01:18C'est une formule, on va dire, de convenance.
01:24Et le problème, c'est que de toute façon,
01:26il est tellement démonétisé,
01:28tellement discrédité aux yeux de l'opinion
01:31et aux yeux des Français que quoi qu'ils disent, il va agacer.
01:34De toute façon, je pense qu'il y a une grande difficulté aujourd'hui
01:38pour le président de la République,
01:40c'est de continuer à exprimer un point de vue quel qu'il soit,
01:42sans que ce soit un point de vue qui ne le discrédite
01:45ou en tout cas qui n'irrite, même s'il dit une vérité absolue.
01:49C'est vrai que, Georges Fenech, ce qu'on a entendu du chef de l'État,
01:53on ne peut pas lui attribuer de mentir ou d'utiliser une situation,
01:56c'est-à-dire qu'il est dans son rôle.
01:58Ce qu'il dit est plutôt vrai,
01:58mais c'est le problème de la récupération politique.
02:01Quand c'est un politique qui le dit,
02:03souvent, ça passe moins et ça n'a pas le même retentissement.
02:08Nous attendons du président de la République
02:10qu'il nomme un Premier ministre.
02:12Ça serait bien.
02:13C'est pas uniquement la question qui va-t-il nommer à Matignon.
02:17Il y a une autre question derrière,
02:19c'est à qui il va remettre le pouvoir.
02:23On est bien.
02:24C'est complètement différent,
02:26parce que nous allons rentrer dans une nouvelle période
02:30de cohabitation, en fait.
02:33Et vous, on va avoir une lecture parlementaire
02:35de notre Constitution, et non plus présidentielle.
02:37Elle est présidentielle lorsqu'il y a concordance
02:40entre la majorité présidentielle et la majorité à l'Assemblée nationale,
02:44le phénomène majoritaire.
02:45Là, c'est fini.
02:47Les macronistes ont perdu et largement perdu.
02:50Donc, le président va nommer et remettre le pouvoir
02:54à un Premier ministre qui sera tout puissant,
02:58à condition, évidemment, d'avoir sa majorité à l'Assemblée nationale,
03:00pour mener, selon l'article 20 de la Constitution,
03:03déterminer et conduire la politique du pays.
03:06Et, je rajoute, ce Premier ministre-là sera indéboulonnable.
03:11C'est-à-dire que le président, une fois qu'il l'a nommé,
03:13il ne peut plus le démissionner, en quelque sorte.
03:17Il pourrait être renversé par une motion de censure, bien sûr.
03:20Donc, quoi qu'il arrive, que ce soit la Première ministre autoproclamée,
03:25la justice Castex, c'est très drôle, elle se comporte déjà comme si...
03:29Elle envoie des lettres aux parlementaires.
03:31Franchement, je devrais te planter une tonte, rue de Varennes.
03:34Non, parce que ses congés se terminent bientôt.
03:37On rappelle qu'elle est au congé jusqu'à fin août,
03:38donc je pense qu'elle se dit qu'après, il va falloir retourner travailler.
03:40Il y a un côté un peu, j'allais dire, presque pathétique de cette situation.
03:46Mais que ce soit elle, admettons, que ce soit le Nouveau Front populaire,
03:50il appliquera, ils nous l'ont dit, d'ailleurs, leur programme.
03:54Ou que ce soit un nouveau Premier ministre
03:58qui soit issu, disons, du centre-droit,
04:00il appliquera le programme également de cette couleur-là.
04:05Il n'y aura plus de politique du en même temps, en quelque sorte.
04:08Donc, c'est ça que nous attendons tous, maintenant,
04:11et quand même, c'est une très lourde responsabilité du chef de l'État
04:15de faire en sorte de trouver la bonne personnalité
04:18qui soit en capacité d'avoir au moins une majorité relative
04:23le temps nécessaire à ce qu'on retrouve un jour ou l'autre
04:26une Assemblée nationale plus conforme aux phénomènes majoritaires
04:29qui nous caractérisent.
04:31Fabrice Hakoun, effectivement,
04:33ce qu'on a vu aussi lors de la cérémonie de clôture,
04:36c'est que lorsque le nom du chef de l'État parmi les organisateurs
04:39a été évoqué, cette fois-ci, il a été applaudi.
04:42Ça n'a pas forcément été toujours le cas au Club France.
04:44Par exemple, quand on l'a vu apparaître sur les images avec Teddy Riner,
04:46il avait été plutôt hué.
04:48On peut se dire qu'il y a un petit mieux pour le chef de l'État.
04:50Écoutez, tant mieux, parce qu'en fait, je rappelle souvent à votre antenne
04:54que le président de la République incarne la continuité de l'État.
04:58Il incarne l'État français, c'est le successeur du roi,
05:01puisqu'on avait le roi,
05:03et que donc, on lui doit et on doit à sa personne, malgré tout,
05:06un certain respect.
05:07C'est pour ça que je suis toujours très circonspect
05:09quand il s'agit de huer, de siffler, d'insulter, d'injurer,
05:12comme c'est souvent le cas maintenant.
05:13Il y a cette espèce de culture des réseaux sociaux.
05:15C'est Nicolas Sarkozy qui me disait, à Miroménie, lors d'une de mes visites,
05:19qui me disait que c'est devenu très compliqué
05:21parce que maintenant, n'importe quelle personne
05:23peut invectiver le chef de l'État en le tutoyant sur Twitter.
05:27C'est effectivement assez compliqué, en fait,
05:29et je trouve qu'il faut savoir...
05:30Il y a un manque de respect de la fonction, en quelque part.
05:31C'est ça, exactement.
05:32Et donc, on peut saluer la fonction, on peut respecter la fonction,
05:35tout en étant circonspect sur la personne.
05:38Sabrina Medjéber, on l'entend aussi,
05:40et on le lit, le chef de l'État dans l'équipe,
05:42dire que la dissolution n'a pas gâché la fête.
05:44Alors, certes, la dissolution n'a pas gâché les Jeux olympiques,
05:47mais quand même, la dissolution a créé une sorte de trouble
05:50et on voit bien que ça influence aussi la suite de la politique.
05:53Il ne pouvait pas nommer de nouveaux premiers ministres,
05:55donc de nouveaux ministres de l'Intérieur et ministres des Sports,
05:58entre la dissolution, justement, et les Jeux olympiques,
06:00parce que c'était trop risqué.
06:01Donc, ça ne gâche peut-être pas la fête,
06:02mais on ne va pas dire que c'est totalement étranger et décorrélé.
06:05Oui, absolument, et d'ailleurs, ça a été à dessein.
06:07S'il n'a pas nommé de premiers ministres
06:10et donc un nouveau gouvernement par la voix du premier ministre,
06:13c'est bien parce qu'il nous a serinés de trêves olympiques
06:16et de trêves politiques, et fort heureusement, d'ailleurs,
06:19puisque je n'imagine pas un ministre de l'Intérieur démissionnaire
06:22comme Gérald Darmanin,
06:24précisément démissionné à la veille des Jeux olympiques.
06:26Donc, ça a été bien réalisé sur la forme.
06:29Effectivement, il y a un parallélisme précis, là, des formes entre eux.
06:33Vous voyez le message qui est envoyé, la symbolique, c'est...
06:36Nous sommes capables de faire des choses ensemble,
06:38nous sommes capables de vibrer de façon fédératrice ensemble,
06:44et en sous-bassement ou en sous-texte,
06:47eh bien, ce serait bien que les forces politiques, finalement,
06:49prennent exemple sur la capacité des Français à se ravir
06:53et à s'enchanter pour un moment qui a été celui des Jeux olympiques,
06:56de pouvoir le satisfaire au mieux lorsqu'on s'y donne les moyens.
07:00Et je trouve que dans les tweets que vous avez montrés, là,
07:03il y a un réel parallélisme et même une forme de procédé dilatoire,
07:07c'est-à-dire une rhétorique qui vise à gagner du temps, finalement,
07:12sur le bilan de ces Jeux olympiques,
07:15comparativement à l'avenir parlementaire
07:17qui se dessine dès la rentrée.
07:19Donc, je trouve qu'effectivement, il y a une forme d'analogie
07:23entre la réussite des Jeux olympiques et l'espoir qu'ils portent
07:27quant aux manœuvres parlementaires qui vont arriver dès la rentrée.
07:31Georges Fenech, on voit que le président de la République,
07:33on le disait, veut gagner du temps.
07:35Il y a eu les Jeux olympiques,
07:36maintenant, il va y avoir les Jeux paralympiques.
07:38Après, on aura, le 14 septembre,
07:39la parade des athlètes sur les Champs-Elysées.
07:42Après, il y a le budget. Après, il y a les vacances de Noël.
07:44Il y a un moment donné où on se dit,
07:45si le président veut gagner du temps, on peut aller jusqu'où, comme ça,
07:47avec un gouvernement en charge des affaires courantes ?
07:49Non, on aura un gouvernement plus tard, la semaine prochaine.
07:52C'est absolument...
07:54Vous prenez les paris, Georges ?
07:55Ah oui, oui, je prends les paris.
07:57C'est ce qu'il a laissé entendre, d'ailleurs.
07:59Il avait dit pas avant mi-août.
08:01Voilà, bon, la mi-août, c'est dans trois jours, la mi-août.
08:04Ah oui, mais pas avant, ça veut dire que ça peut être longtemps après.
08:06C'est dans trois jours, donc théoriquement, la semaine prochaine,
08:09ne serait-ce que déjà pour préparer le budget de la nation,
08:12pas rien, de savoir les arbitrages budgétaires
08:16qui devraient ensuite arriver devant une Assemblée nationale
08:19avec un Premier ministre qui présente un budget.
08:22Donc, je pense qu'on pourra pas...
08:25Et d'ailleurs, ça n'est pas souhaitable.
08:26La France n'est pas la Belgique.
08:28La Belgique a tenu, je crois, 18 mois, quelque chose comme ça,
08:31sans gouvernement.
08:32Mais nous avons besoin, effectivement, d'avoir une loi de finances.
08:36Ça, c'est le plus urgent, et puis tout le reste.
08:38Donc, il faut qu'il y ait un gouvernement qui soit nommé.
08:42C'est inimaginable de penser qu'il faudra attendre
08:44encore jusqu'au mois de septembre.
08:46On espère. En tout cas, Loïc Valder,
08:48le problème de la gestion des affaires courantes,
08:49c'est que tous les corps de l'État
08:52attendent de savoir un peu à quelle sauce ils vont être mangés.
08:54Si j'ose m'exprimer.
08:55C'est-à-dire que si, on cite, par exemple,
08:57le nom de Lucie Castex, du Nouveau Fonds populaire,
08:59ou un Xavier Bertrand pour être Premier ministre,
09:01sur la doctrine du maintien de l'ordre,
09:03sur la façon dont on va gérer les forces de l'ordre,
09:05on n'est pas du tout sur la même façon de faire.
09:06Donc, on imagine qu'il peut y avoir peut-être
09:08de l'inquiétude dans certains rangs de savoir
09:10de quel côté, en fait, la pièce va tomber.
09:12Parce que ça va forcément influencer un certain nombre de choses
09:15de chez les fonctionnaires, notamment,
09:16et tous les serviteurs de l'État.
09:18Aujourd'hui, je pense que la police nationale
09:20n'est pas préoccupée par ça.
09:22On est préoccupé par les Jeux paralympiques qui arrivent.
09:24On vient de sortir des Jeux olympiques,
09:25c'est notre priorité.
09:26Je pense qu'il faut faire face à ces défis sécuritaires-là.
09:30Maintenant, peu importe qui sera nommé ou non,
09:34nous travaillons dans le dialogue social
09:36et la police est professionnelle et s'adapte.
09:39Aujourd'hui, en tout cas, ce n'est pas le sujet.
09:43C'est très républicain, ce que vous dites.
09:44C'est tout à votre honneur.
09:46Mais il y a quand même un parti politique
09:49qui réclame la victoire.
09:52Et qui nous dit que la police tue.
09:55Et qu'il faut la désarmer.
09:56Je ne suis pas certain que, dans vos rangs syndicaux,
09:59on soit particulièrement ouvert
10:03à ce qu'il y ait ce genre de propos qui arrivent au pouvoir.
10:06Je ne veux pas vous mettre en difficulté.
10:08Non, je ne dis pas qu'on est ouvert à ce genre de propos.
10:11Je pense que dire que la police tue,
10:14ce n'est évidemment pas quelque chose que je partage.
10:17Bien évidemment.
10:18Aujourd'hui, je n'ai pas comme priorité
10:21de savoir qui sera le prochain ministre de l'Intérieur.
10:24Actuellement, nous avons Gérald Darmanin.
10:27Et nous avons beaucoup de choses à gérer sur le plan sécuritaire.
10:30Et je pense que c'est peut-être ça, notre priorité actuellement.
10:33Et au-delà de ça, après les Paralympiques,
10:35on a encore, comme vous le disiez, la parade des athlètes,
10:38qui va aussi être un défi sécuritaire.
10:40Donc laissons la politique aux politiciens
10:43et nous nous occupons de la sécurité.
10:44Bravo.
10:45C'est vrai que, Fabrice Hakoun,
10:47on voit aussi ceux qui ont envie que les choses se débloquent un peu,
10:50un certain nombre de ministres eux-mêmes.
10:52Parce qu'on a, par exemple, Gérald Darmanin,
10:55qui doit faire sa rentrée politique à Tourcoing le 15 septembre.
10:57Donc si tenter qu'il soit encore ministre de l'Intérieur le 14,
11:00ça complique un peu les choses.
11:01Gabriel Attal est certes toujours Premier ministre au moment où on se parle,
11:04mais aussi président d'un groupe parlementaire.
11:06C'est vrai aussi pour le ministre de l'Agriculture.
11:07Et on voit, en fait, d'un côté, si on divise,
11:10il y a un peu deux types de ministres.
11:11Ceux qui veulent rester en politique, qui ont déjà un certain rôle
11:14et donc qui ont envie de l'occuper pleinement et de ne pas perdre trop de temps.
11:16Et il y a aussi des ministres pour qui la politique, c'est terminé,
11:19qui veulent partir dans le privé, qui se disent,
11:21à un moment donné, l'attente, c'était drôle,
11:23cinq minutes, ça devient un petit peu long.
11:24Oui, parce qu'on sait très bien que rien n'est pire que le doute,
11:27en politique comme ailleurs.
11:29Enfin, je veux dire, sur le plan professionnel, sur le plan personnel,
11:32il va y avoir des besoins d'évolution.
11:34Et en plus, il y a un autre souci qu'on souligne peu,
11:37c'est le problème de séparation des pouvoirs.
11:41C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui un Premier ministre
11:43qui, en même temps, est élu député, qui va à l'Assemblée...
11:46Oui, qui préside quand même des réunions de groupe, Gabriel Attal.
11:49Oui, et puis la rupture des consommateurs.
11:51Vous savez très bien que c'est toujours dans ces moments-là
11:53que les distinctions se font ressentir,
11:55alors que la pression continue quand même malgré tout à monter.
11:57Et plus personne ne se cache, je pense, entre le chef de l'État et le Premier ministre
12:00pour faire savoir par leurs proches et leurs conseillers que ça ne va pas.
12:03Ils sont en désaccord total, ce qui est absolument inquiétant
12:08parce qu'ils étaient quand même très proches il y a quelques mois,
12:11pas très longtemps, puisque je crois que c'est sept mois,
12:14pour Gabriel Attal, ça fait sept mois qu'il a été nommé.
12:16Oui, c'est ça, depuis janvier.
12:17Donc, en sept mois, une telle dégradation,
12:19alors qu'on est censé porter un projet commun,
12:21normalement, ça fait d'air, un projet commun.
12:23Normalement, ça fait d'air quand vous montez un projet.
12:26Ça fait d'air, ça soude.
12:27Donc, ça pose quand même question, effectivement, sur les ambitions de chacun.
12:31Mais là, il est clair que maintenant, il faut que ça finisse
12:34pour que chacun puisse trouver sa place
12:37et surtout pour que ce pays ait la direction qu'il mérite.
12:40En fait, ce pays mérite une vision, ce pays mérite un projet
12:43et il mérite mieux que cette espèce de période
12:46dans laquelle on est depuis maintenant quelques semaines.
12:50Et on va voir aussi ce que disait la porte-parole du gouvernement,
12:54Priska Thévenot, puisqu'elle s'est exprimée.
12:56Alors, vous allez peut-être l'entendre et reconnaître des propos
12:59que vous avez déjà entendus à peu près toutes les semaines depuis 2022.
13:02Écoutez la porte-parole des missionnaires du gouvernement.
13:05Je pense qu'il faut se rappeler qu'il n'y a pas de gagnant
13:08à cette élection législative.
13:09Il y a trois blocs qui se sont mis en place.
13:12Maintenant, le temps, effectivement,
13:14de trouver une personnalité capable de faire coalition
13:17et de faire en sorte que les chambres, aussi bien à l'Assemblée nationale
13:21et le Sénat, qui est un peu moins diversifié,
13:24puissent continuer à travailler simplement pour défendre des idées
13:27et pas simplement pour flatter des égaux,
13:30je pense que nous sommes capables, ensemble, en français,
13:32de trouver cette personnalité.
13:34Alors, Georges Fenech, ce que dit Prisca Thévenot
13:36est tout à son honneur et à une sorte de bon sens,
13:38mais depuis 2022 et Elisabeth Borne,
13:41on a entendu dire, je ne sais combien de fois,
13:44qu'il faut trouver des compromis, les majorités, texte par texte.
13:47Ce sont des éléments de langage qu'on nous a sortis déjà beaucoup,
13:50et ça n'a pas toujours fonctionné.
13:53Avec la nouvelle Assemblée dont on va disposer,
13:55on imagine encore moins comment ça peut fonctionner.
13:58Il n'y a jamais eu, je crois, véritablement de main tendue
14:02du président de la République
14:03depuis les dernières élections de 2022,
14:06qui l'avait privée de majorité absolue.
14:10Il n'y a jamais eu vraiment de main tendue
14:12vers, par exemple, les Républicains.
14:15Il n'y a pas eu cette main tendue, vous voyez,
14:17sur un programme de gouvernement qu'on aurait pu imaginer, quand même.
14:22Il avait confié, souvenez-vous, à Elisabeth Borne,
14:25le soin de trouver cette formule.
14:27Ça n'a pas marché.
14:29Pas plus qu'avec Gabriel Attal.
14:31Ça n'a pas fonctionné.
14:33Et donc, cette dissolution a été inscrite déjà
14:36le soir des élections législatives de 2022.
14:40C'était évident qu'on ne pouvait pas continuer comme ça
14:43jusqu'à la fin du...
14:44Donc, le président de la République a anticipé une dissolution
14:47qui sera arrivée immanquablement au moment de la loi de finances,
14:51novembre, décembre.
14:53C'était tout à fait prévisible.
14:56Mais aujourd'hui, finalement, c'est encore plus compliqué
14:59pour le président de la République.
15:01Pour tendre la main, encore faut-il avoir une main en capacité.
15:05Quelque chose à offrir de l'autre côté.
15:07Exactement. Il ne tient plus vraiment les rênes,
15:10non pas du pays, mais du gouvernement, en quelque sorte.
15:14Donc, aujourd'hui, il doit,
15:17en tant que premier responsable de ce pays,
15:21faire en sorte que le pays fonctionne.
15:24C'est-à-dire qu'il a la charge des institutions,
15:27de l'arbitrage des institutions.
15:29Et donc, il lui faudra apaiser ce climat qui est quand même anxiogène.
15:34Ne pas avoir de gouvernement, c'est quand même anxiogène.
15:37Pas avoir de majorité, pas avoir de gouvernement.
15:39Pas avoir de vision, pas avoir de cas, pas avoir de programme.
15:41On n'est pas au bord du précipice, je ne pense pas.
15:45Je n'espère pas, en tout cas.
15:46Mais c'est quand même vertigineux de se dire
15:49que notre pays, 6e ou 7e puissance économique mondiale,
15:53n'a pas, pour l'instant, de gouvernement.
15:56Donc, il lui appartient de trouver cette personnalité, effectivement,
16:00et de lui laisser les clés du pouvoir
16:03en application du régime parlementaire,
16:06puisque nous allons rentrer, je le disais tout à l'heure,
16:08en période de cohabitation.
16:10On va continuer la politique, évidemment,
16:12dans un instant, dans Punchline,
16:14mais tout de suite, on fait le point sur l'actualité
16:16avec Adrien Fontenot. Bonsoir, Adrien.
16:21Bonsoir, Élodie, bonsoir à tous.
16:22L'Ukraine revendique le contrôle de 1 000 km2
16:25de territoire russe.
16:26Dans le même temps, Vladimir Poutine promet de tout faire
16:28pour expulser les forces ukrainiennes de Kursk.
16:31Dans cette région russe,
16:3228 localités sont actuellement sous contrôle ukrainien.
16:35Au moins 12 morts et 121 blessés civils
16:36ont été déclarés par le gouverneur de la région.
16:38Plusieurs dizaines de milliers de personnes
16:40ont déjà été évacuées.
16:42Les appels à une trêve à Gaza se multiplient.
16:44La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni
16:46affirment qu'il ne peut plus y avoir
16:47aucun délai supplémentaire pour le cesser le feu.
16:49Ce week-end, l'armée israélienne a frappé Gaza,
16:51et notamment une école, où elle affirme
16:53que des combattants palestiniens se cachaient.
16:55Sale, qui assure avoir tué 31 d'entre eux dans ses frappes.
16:58Et puis, les Jeux olympiques de Paris
17:00ont montré le vrai visage de la France.
17:02La phrase est signée du président de la République.
17:04Au lendemain de la clôture des JO,
17:05Emmanuel Macron a salué un succès de sécurité, d'organisation,
17:09un succès sportif et populaire également.
17:11Le chef de l'État ajoute que les efforts
17:13ne doivent pas être relâchés
17:14avec les Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre.
17:19Merci à vous, Adrien Fontenot, Sabrina Medjéber.
17:21Je voudrais qu'on continue sur ce que disait Georges Fenech
17:24juste avant les informations,
17:25parce qu'effectivement, il y a cette tentative de pacte
17:28avec la droite, la droite républicaine,
17:30comme elle s'appelle maintenant à l'Assemblée nationale.
17:33Mais d'un côté, on a Laurent Wauquiez
17:34qui veut bien un pacte législatif,
17:37virgule, mais pas de coalition gouvernementale.
17:40C'est-à-dire qu'on a l'impression
17:41que chacun est en train de faire un petit pas.
17:42Pourtant, on a entendu notamment Sabrina Agresti-Roubach,
17:45Gérald Darmanin dire qu'il fallait aller vers la droite,
17:48Prisca Ténot, porte-parole du gouvernement aussi.
17:50Mais le rapprochement est pour le moins très timide
17:53et sans grande garantie.
17:55Alors, il me semble que la culture
17:57du rapport de force politique à la française
17:59est complètement différente des pays régionalistes,
18:03précisément parce que nous sommes un État unitaire
18:05et que nous n'avons pas cette culture du compromis
18:07comme au Danemark, comme en Allemagne ou comme en Italie.
18:11Donc, la substance même de l'accord législatif,
18:16l'objectif de l'accord législatif, va être très, très difficile.
18:20Déjà, sans coalition gouvernementale.
18:22Donc, quels seront les mécanismes parlementaires
18:25qui pourront être mis en oeuvre ?
18:26Alors, cela, je n'en ai pas la moindre idée.
18:30Ce qui est évident, c'est que les rapports de force
18:32sont extrêmement schismatiques,
18:34c'est-à-dire que pour l'instant,
18:35comme nous n'avons pas de Premier ministre,
18:37eh bien, nous n'avons pas de gouvernement,
18:39mais il y a déjà des projections
18:41qui permettent d'avoir une grille de lecture
18:43de ce que seront les débats parlementaires à venir
18:47au regard, encore une fois, des préoccupations,
18:49parce que là, Emmanuel Macron nous rappelle
18:52que la France est magnifique lorsqu'elle s'allie,
18:54lorsqu'elle s'en donne les moyens,
18:56et que tout ça est merveilleux,
18:57mais il oublie, par exemple,
18:59les 750 zones de non-droit qui existent dans ce pays.
19:02On parlera certainement de PIS-20,
19:03enfin, l'insécurité de France, absolument.
19:05Les préoccupations réelles des Français,
19:06le contexte économique inflationniste,
19:08les problèmes liés à l'immigration, à la sécurité, etc.
19:11Donc, on verra, en fonction, précisément,
19:14de ces inquiétudes-là,
19:16ce qui va pouvoir être, entre guillemets,
19:18légiféré, si j'ose dire ça,
19:20parce que pour légiférer, il faudrait qu'il y ait une majorité.
19:23Donc, pour l'instant, c'est un peu un embrouillamini
19:26sur le plan structurel de l'Assemblée nationale
19:28qui laisseront place à des alliances
19:32d'intérêts politiques et des querelles schismatiques,
19:38parce qu'il va y avoir un manichéisme
19:41et une binarité dans les débats
19:42qui seront à l'œuvre dès septembre.
19:45Ça commence déjà avec la France insoumise
19:48et qui n'a pas pu s'empêcher, déjà,
19:50de parler, en mauvais terme, sur les Jeux olympiques.
19:53Donc, on verra après ce qui concernera les sujets
19:56un peu plus sérieux que les Jeux olympiques.
19:58Et c'est vrai, Fabrice Hakoun,
20:00que du coup, certains ont envie de l'occuper.
20:02On rappelle Lucie Castet,
20:03qui est désignée par le Nouveau Front Populaire
20:06comme étant la candidate à Matignon.
20:08C'est un poste un peu original, mais on va le qualifier comme ça.
20:10On voit qu'elle a fait un certain nombre de déplacements
20:14dans des usines, elle voulait voir les syndicats.
20:16Aujourd'hui, elle écrit une lettre
20:17au groupe parlementaire dit républicain.
20:20Alors, quand on interroge un certain nombre de députés
20:22à la droite républicaine, il semble qu'il ne l'ait pas reçu.
20:24Donc, je ne sais pas comment elle a fait sa liste d'invitations.
20:27On a aussi les proches de Xavier Bertrand,
20:28qui n'ont de cesse de rappeler qu'il est disponible.
20:31On voit que, forcément, comme il y a un vide à combler,
20:32certains se disent peut-être que si mon nom fuit de partout,
20:35je vais finir par être l'heureux élu.
20:36Ça aiguise les appétits, fatalement.
20:39Et puis, surtout, ça démontre une méconnaissance totale
20:42des institutions, pourtant, de gens qui sont censés être érudits.
20:46Cette façon de se...
20:47C'est quand même du domaine vraiment réservé
20:51du président de la République de choisir son premier ministre
20:54au sein, bien entendu, de la majorité.
20:56Moi, ce que je remarque sur cette dissolution
20:58et sur les élections, d'ailleurs, qui ont précédé,
20:59c'est que, finalement, on assiste à un formidable coup d'État démocratique.
21:04C'est-à-dire que les Français ont repris le pouvoir.
21:05Les Français ont repris le pouvoir sur leur destin.
21:07Ils ont décidé...
21:09C'est encore possible qu'on les écoute.
21:11Exactement, mais moi, le message que j'entends, en tout cas,
21:14c'est un message de reprise de pouvoir.
21:16Vous avez un système majoritaire qui, normalement, est très brutal,
21:18qui est destiné à sortir des majorités
21:22pour éviter ce qu'on a connu sous la Quatrième République,
21:24avec des gouvernements qui tombent et un pays ingouvernable,
21:27mais en échange, qui était quand même relativement antidémocratique,
21:29puisque des formations politiques,
21:30comme le Rassemblement national, par exemple,
21:32n'étaient pas du tout représentées,
21:33alors qu'ils représentaient 20 % des électeurs.
21:35Et tout à coup, ces électeurs-là ont dit qu'on allait reprendre le pouvoir.
21:39Et malgré ça, malgré ce système majoritaire,
21:41ils ont réussi à avoir d'abord 88 députés,
21:43et puis maintenant 120, 130, je sais plus, ou 140 députés,
21:46ce qui est quand même considérable.
21:47Donc, il y a une reprise en main du pouvoir
21:50et de leur destin par les Français.
21:52Et c'est ça que le président de la République doit absolument entendre,
21:54au-delà des querelles de personnes.
21:56Oui, mais la reprise en main du pouvoir par le peuple,
21:59on l'entend parce qu'ils ont voté,
22:00mais le Rassemblement national, c'est aussi le groupe
22:03qui est le plus important en tant que groupe,
22:04en tant que coalition.
22:05C'est le groupe qui a quasiment doublé son nombre de députés.
22:08Le groupe qui, à l'époque, avait deux vice-présidents
22:10qui n'en a plus, qui n'a aucune place au bureau.
22:12C'est-à-dire que le coup d'État démocratique par le peuple,
22:14il ne fonctionne que si les élites, en haut, l'écoutent.
22:17Et ça n'a pas l'air d'être le cas pour l'instant.
22:19Oui, et méfions-nous d'un peuple qui n'est pas écouté.
22:23Notre histoire regorge de peuples en colère
22:28et qui ont modifié les choses de manière radicale,
22:31et quelquefois brutale.
22:33Moi, ce que je constate, c'est que si demain,
22:39il y a une impossibilité totale, effectivement,
22:42d'avoir un gouvernement qui se maintienne,
22:45qui ne soit pas renversé immédiatement,
22:48il n'y a plus qu'une seule solution.
22:50Il n'y en a pas 36.
22:52C'est la démission du président de la République.
22:56Le président de la République a dit très clairement,
22:59j'ai été élu et j'irai jusqu'au bout de mon mandat.
23:02Mais vous n'êtes pas à l'abri, si vous voulez,
23:07d'un peuple qui dise que ça suffit.
23:09Parce que le président de la République a été désavoué à trois reprises.
23:14Il a été désavoué en 2022, d'accord ?
23:18Il a été désavoué aux élections européennes
23:21et il a été désavoué après la dissolution.
23:24Il y a d'autres présidents de la République,
23:25au premier désavoué, ils ont quitté le pouvoir.
23:27Donc, le président de la République joue aussi,
23:31je dirais, sa survie politique
23:34de trouver un Premier ministre qui se maintienne,
23:37au moins pendant un an, le temps de pouvoir refaire une dissolution.
23:40On ne peut pas pendant un an.
23:42Donc, vous voyez qu'on ne peut écarter aucune hypothèse aujourd'hui
23:46et que tout va se jouer dans les prochaines semaines.
23:49C'est vrai que Sabrina Medjéber, on a fait un peu la liste
23:51de tout ce qu'il fallait régler pendant cette émission.
23:54On se dit que soit des gouvernements qui sont renversés tous les...
23:58Je l'exagère, mais tous les mois ou même plus,
24:01ça ne va pas aider.
24:02Donc, il y a un moment donné, on se dit, en cas de situation bloquée,
24:04Emmanuel Macron peut totalement, évidemment,
24:07aller au bout de son mandat.
24:09Un pays bloqué n'empêche pas d'être président de la République.
24:10La question, c'est, du coup, quel héritage vous laissez ?
24:13Après, il y a l'histoire du gouvernement technique.
24:15Je ne suis pas constitutionnaliste.
24:17J'estime que si les rapports de force parlementaires
24:19n'arrivent pas à s'équilibrer, eh bien, il va y avoir...
24:23De toute façon, c'est ce qui était prévu, un gouvernement technique.
24:26Même les techniciens penchent à droite ou à gauche.
24:29Donc, après, il me semble qu'il y a une tendance, quand même,
24:32qui se dessine vers la formation d'un centre droit
24:34plutôt majoritaire en termes de nombre de parlementaires,
24:39mais pas non plus absolu du point de vue de la formation politique.
24:42Mais pour greffer à ce que disait Georges,
24:46effectivement, Georges a raison, c'est-à-dire qu'il y a
24:49à la fois ce qu'a subi comme échec politique Emmanuel Macron
24:54et, en même temps, la double exaspération des Français
24:57du fait d'avoir ce sentiment-là qu'on leur a volé l'élection,
25:01mais, en amont, il ne faut pas oublier la violence politique
25:04qui s'est amorcée et exacerbée depuis le début du mandat d'Emmanuel Macron,
25:08à commencer par les Gilets jaunes, lorsque vous disiez tout à l'heure
25:11mefiez-vous d'un peuple qui se sent, comment dire,
25:14désaffilié, en déréliction, abandonné, etc.
25:18Il y a quand même eu des séquences de violence politique
25:21intenses en France depuis 2017, les Gilets jaunes,
25:24la réforme des retraites et tout un tas d'autres émeutes.
25:27Exactement, donc il faut se méfier aussi, je pense,
25:30de ce qu'appelle le sociologue Michel Maffesoli,
25:35la déconnexion du peuple vis-à-vis de ses élites,
25:38parce que, là, dans une période qui s'annonce trouble
25:42en termes de structure parlementaire,
25:44ça peut laisser place, justement, à une sorte de période
25:49un peu crépusculaire, de grouillement culturel et populaire
25:52qui pourrait saisir, justement, ces manquements-là parlementaires
25:56pour faire entendre leur voix autrement que par les urnes
26:00et donc dans la rue, ce à quoi aspire d'ailleurs
26:03très bien la France insoumise.
26:05Je rappelle qu'il y a eu un sondage de l'IFOP
26:07lors des manifestations des Gilets jaunes
26:09où 69 % des sympathisants de la France insoumise
26:12avaient estimé les violences légitimes
26:15contre les policiers en l'espèce.

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