La géopolitique s'invite aux Jeux Olympiques

  • il y a 3 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Thierry Cabannes et ses invités débattent des slogan antisémites entendus lors de certaines épreuves des Jeux Olympiques.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00Toujours sur Europe et sur CNews, avec moi Sabouine Ahmed-Djemmer, Muriel Wakin, Melki, Guylain Benessa, Joseph Tounel et Axel Ronde.
00:10Pardonnez mon cher Guylain.
00:11D'habitude c'est du Gislain qu'on me donne, mais pas du Guylain, il y a des variations.
00:14Il y a des variations, c'est important, mais vous savez, c'est dans l'air du temps.
00:18On va dire ça.
00:20Allez, on va enchaîner avec un sujet ô combien sérieux, je disais, le match de la honte, ma chère Muriel Wakin, Melki.
00:30C'est le match de foot entre Israël et Paraguay.
00:33Ça s'est passé samedi soir au Parc des Princes.
00:36Un groupe d'Ultra, drapeau palestinien à la main, a scandé des slogans antisémites.
00:41On regarde et on écoute le sujet de Célia Gruyère et évidemment, on en parle une nouvelle fois, hélas.
00:48Geste antisémite, slogan anti-Israël, déploiement de drapeau palestinien.
00:53Le match Israël-Paraguay ce samedi au Parc des Princes a été le théâtre de tensions.
00:58Une cinquantaine de personnes vêtues de noir et masquées ont notamment déployé une banderole portant l'écriture génocide olympique.
01:05La Palestine n'a pas joué à l'Obsa.
01:07Et les tensions se sont poursuivies après le match à l'extérieur du stade.
01:12Là, ils provoquent !
01:15Face à cette situation, Caroline Yadant, députée Ensemble, attend des sanctions.
01:20On ne doit rien céder, on ne doit pas céder un pouce aux manifestations de haine envers les Juifs aujourd'hui.
01:27Je crois qu'il y a une espèce de sentiment d'impunité ou alors d'atmosphère d'impunité.
01:34C'est aussi une réponse à apporter de dire à ces personnes-là,
01:38non seulement on va vous identifier, non seulement vous allez être jugés, mais vous allez être jugés extrêmement sévèrement.
01:44Le comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques a déposé plainte.
01:48Une enquête pour provocation à la haine raciale aggravée a été ouverte.
01:53Muriel Wakin-Melki, avocate présidente d'organisation juive européenne.
01:57En fait, ça continue ?
01:59Ça continue, mais ça ne peut pas s'arrêter tant que la justice ne passera pas et qu'elle ne passera pas de manière sévère
02:05et que les peines qui sont prononcées ne résonneront pas longtemps, loin.
02:12Ça, c'est un premier point.
02:14Évidemment que nous allons déposer plainte, nous aussi.
02:16Nous avons déjà été saisis par plusieurs personnes qui ont assisté à ce match et donc qui ont vu et qui ont enregistré,
02:22qui ont entendu et puis qui ont pris des enregistrements vidéo de ce qui se passait.
02:26Donc, on est en train de les étudier et notre plainte rejoindra celle du comité olympique, bien évidemment.
02:30Et on voit les images, évidemment.
02:32Au-delà de ça, encore une fois, vous le savez, depuis le 7 octobre, on a multiplié les dépôts de plaintes.
02:40On a multiplié ces dépôts de plaintes parce qu'on le dit à chaque fois,
02:43lorsqu'on laisse la parole antisémite se libérer totalement sur la scène publique,
02:47que ce soit dans les manifestations, que ce soit dans les hémicycles ou à l'extérieur,
02:51que ce soit sur les réseaux sociaux, sur les plateaux télévisés ou dans les médias d'une manière générale,
02:58on ne peut que s'attendre à ce type de résultat.
03:01C'est-à-dire qu'à un moment donné, vous avez des personnes qui se sentent autorisées à venir dans un stade,
03:06alors qu'on est là pour le jeu, qu'on est là pour le plaisir, pour le partage,
03:11et venir gâcher la fête avec des signes.
03:15Moi, j'ai eu des enregistrements sur des signes de salut nazi.
03:19J'ai eu les banderoles que vous avez, on les a aussi.
03:22Les slogans qui ont été prononcés sont des slogans qui sont extrêmement problématiques.
03:27Donc, on a tout ça, et on ne souhaite qu'une chose, en fait.
03:31C'est, dans un premier temps, que la justice passe,
03:35et dans un deuxième temps, que les personnes qui sont autour de ces personnes qu'on voit là,
03:39interviennent et s'opposent à ce qui est en train de se passer sous leurs yeux,
03:45et qu'elles disent qu'elles ne sont pas d'accord pour cela.
03:47C'est ce que j'appelle le sursaut citoyen.
03:49Ça doit aussi partir du peuple.
03:52Ça doit aussi partir de nous, de nos voisins, de notre facteur,
03:56de notre boulanger, de notre médecin,
03:58qui, dans ce stade, ce jour-là, assistent, comme d'autres personnes,
04:02à ces agissements, et les dénoncent immédiatement,
04:05et tentent de les empêcher.
04:06Alors, ce n'est pas se faire justice à soi-même,
04:08c'est simplement dire, moi, je ne suis pas d'accord,
04:10je suis là, ça me déplaît, je ne veux pas de ça.
04:12Et je crois que si on arrive, à un moment donné,
04:14à réveiller un peu les consciences citoyennes,
04:16et si on arrive à faire passer le message
04:18que ce n'est plus possible,
04:20ça fait maintenant depuis le 7 octobre que ça dure,
04:22c'est tous les jours.
04:23On a des plaintes au quotidien.
04:25Pas une plainte, pas deux plaintes,
04:26on a des signalements sans arrêt.
04:28Il faut véritablement que cela cesse.
04:30On ne va pas repartir sur une année comme ça.
04:32Oui, mais je vous avais reçu, Muriel Wekin Melki,
04:35suite à l'intervention de Thomas Porte.
04:37Oui, je sais bien, je sais bien.
04:39Il avait carrément fléché la tête israélienne,
04:42il ne faut pas s'étonner qu'on a reçu ça ce jour-là.
04:44On a déposé des plaintes,
04:46et notamment contre M. Thomas Porte,
04:48pour les propos qu'il tient,
04:49qui sont des propos qui, pour nous,
04:51constituent des incitations et des provocations
04:53à la haine, à la discrimination,
04:54notamment contre les athlètes israéliens,
04:56contre les personnes qui ont la double nationalité
04:58franco-israélienne.
04:59C'est les derniers propos qu'il a tenus
05:01il y a juste une semaine.
05:03Ces plaintes, elles sont sur le bureau du parquet.
05:05Elles sont entre les mains de la procureure
05:07de la République de Paris,
05:08donc il faut y apporter une réponse,
05:09et puis, accessoirement,
05:10apporter une réponse à toutes les autres plaintes.
05:12Pourquoi on n'apporte pas de réponse
05:13quand on est assis à ce genre de scène ?
05:14Mais c'est le principe de notre justice.
05:16Elle est là pour faire un rempart, en fait,
05:18entre des agissements qui ne sont pas tolérables,
05:20des agissements qui viennent troubler
05:22de manière conséquente notre ordre public,
05:24et l'ensemble des citoyens
05:26qui n'en peuvent plus, en fait.
05:28Il n'y a pas que la communauté juive
05:30qui est touchée par ces propos,
05:31c'est tout le monde.
05:32Quand vous allez à un match,
05:33vous n'avez pas envie de voir ça.
05:34Que vous soyez juif...
05:35Allez, tour de table sur ce qui s'est passé
05:37au cours de ce match,
05:38Guylain Benessa, Sabrina Medjameur
05:40et Joseph Thonel et Axel Ronde.
05:41On commence par vous, Guylain.
05:42Ma consoeur dit à juste titre, à l'instant,
05:44il faudrait un sursaut citoyen.
05:45Il faudrait que chacun, dans un stade,
05:47se lève ou quelque part manifeste, en fait.
05:49Je suis d'accord avec ça, évidemment.
05:51Le problème, il est simple.
05:53Il est extrêmement simple.
05:55On a une marche contre le soutien,
05:57une marche qui a dû être réalisée,
06:00je veux dire, il y a quelque temps,
06:01sur la question de l'antisémitisme.
06:02Le jour de cette fameuse marche
06:04contre l'antisémitisme, Emmanuel Macron,
06:07notamment, à ton pensée à l'époque
06:09sur les conseils de Yacine Benatar,
06:11a décidé de ne pas se rendre à cette marche.
06:13Ça veut dire que le sursaut républicain
06:15ou le sursaut citoyen,
06:16en tout cas, ça n'a pas été un sursaut présidentiel,
06:18ça veut dire qu'on n'a pas montré l'exemple.
06:20Et depuis, on joue un jeu mortifère
06:22qui est de refuser.
06:24On en parle, mais il n'y a pas ce déclencheur.
06:27Emmanuel Macron aurait peut-être pu l'être.
06:29Et ce qu'il a fait, c'est qu'il a rattrapé le coup
06:31lors d'un hommage qu'il a rendu.
06:32Et le grand hommage, cette fois-ci,
06:34tout le monde l'a salué, la verticalité,
06:36il sait faire, il a bien fait, etc.
06:37Le problème, c'est que le jour où il fallait être là,
06:39comme les jours où il faut faire ce sursaut,
06:41ce jour-là, le sursaut d'Emmanuel Macron,
06:43on ne l'a pas eu.
06:44Donc, ça donne l'impression que finalement,
06:47ça devient presque banal.
06:49C'est hallucinant combien à l'Assemblée nationale,
06:51on a des propos qui auraient été absolument intolérables
06:54il y a une vingtaine d'années.
06:56Mais nos politiques ne montrent pas l'exemple.
06:57Et on a l'impression, vous voyez,
06:58que c'est banaliste, c'est une banalité.
07:00Vous savez, Hannah Arendt écrivait à l'époque
07:01sur la bureaucratie du mal.
07:02Quelque part, on a une banalité,
07:06on a une banalité de l'antisémitisme,
07:07une banalisation de l'antisémitisme
07:09qui s'est répandue.
07:10Je ne dis pas que c'est exactement la même chose,
07:11mais il y a quelque chose comme cette banalisation
07:13qui est entrée presque dans les mœurs,
07:15notamment à gauche.
07:16Sabrina Medjabar.
07:17Il y a pire qu'une banalisation,
07:19il y a un encouragement à débrider
07:22toutes les pulsionnalités antisémites.
07:24Je me souviens de Thomas Porte, encore je le répète,
07:26il était devant ses sympathisants,
07:29on l'a commandé urgent.
07:30Mais oui, vous avez raison, pas que.
07:31La France insoumise, depuis le 7 octobre,
07:34ne fait que souffler sur les braises,
07:37encore une fois, d'un communautarisme
07:40qui est installé en France depuis 40 ans,
07:43qui vise un segment de la société
07:46très particulier, avec des mots,
07:49une linguistique, un narratif
07:52très bien orienté pour accuser,
07:55entre guillemets, réception morale
07:57de toutes leurs oucases.
07:59Je reprends l'aphorisme qu'il avait utilisé lui-même
08:02en parlant du CRIF,
08:03donc je reprends les mots de Mélenchon.
08:05Il y a en France, évidemment,
08:07des citoyens français de confession,
08:10quelles qu'elles soient,
08:11qui sont, évidemment, notoirement antisémites
08:14et qui sont largement, largement
08:16encouragés par une représentation politique
08:19qui, je le répète,
08:22qui les pousse à agir
08:25selon leur propre désir,
08:27c'est-à-dire débrider,
08:30encourager l'antisémitisme
08:33dans sa version la plus mortifère.
08:36Je rappelle qu'un sexagénaire a été tabassé
08:39dans le XXème.
08:40Je rappelle qu'une petite enfant a été violée
08:43en raison de sa judéité.
08:45Voyez-vous où on en est ?
08:46Alors Muriel, c'est une femme incroyable.
08:49Elle passe énormément de temps,
08:51en plus de sa fonction d'avocate,
08:53pour aider toutes les familles qui déposent plainte.
08:56Elle est épuisée sur cette question,
08:58mais le sursaut aux citoyens,
09:00ma chère Muriel,
09:02qui sommes-nous à combattre,
09:04combien sommes-nous, pardon,
09:05à combattre l'antisémitisme ?
09:07Que risquons-nous,
09:08que risquons-nous,
09:09en tant que Français,
09:10de toute ethnie ou de toute religion confondue,
09:12à combattre l'antisémitisme,
09:14à marcher main dans la main
09:15avec les Français de confession juive ?
09:17Que risquons-nous, Muriel ?
09:18Tu le sais très bien.
09:19Pendant quelques instants,
09:20je veux qu'on entende
09:21et je vous laisse répondre juste après.
09:22Je répondrai là-dessus
09:23parce qu'on est proches
09:25et je voudrais simplement profiter
09:27de ce plateau pour dire
09:28qu'en tant que Républicain,
09:30Républicaine, peu importe,
09:31c'est un devoir,
09:33c'est un devoir
09:34de se battre et de condamner
09:37et de combattre l'antisémitisme.
09:40La République, elle est fraternelle.
09:42Elle n'est pas divisée.
09:44Donc, c'est un combat
09:45au péril même de nos vies.
09:46Je sais de quoi je parle.
09:48Joseph Thouvenel est excellent.
09:49Joseph Thouvenel.
09:50À l'époque où nous étions civilisés,
09:52c'est-à-dire sous la Grèce antique,
09:53il y avait la trêve olympique.
09:55Et la trêve olympique,
09:56c'est comme si les villes grecques
09:57se faisaient la guerre.
09:58Elles arrêtaient la guerre.
09:59Non, mais c'est plus respecté,
10:00ça, malheureusement.
10:01Là, on a un exemple même.
10:02Que vient faire la politique
10:04dans les stades ?
10:05Premier point.
10:06Mais je vais vous dire,
10:07il y aura d'autres scènes de la sorte.
10:09On s'engage au Paris.
10:10J'en suis persuadé
10:11d'ici la fin des JO.
10:12Malheureusement.
10:13C'est évident.
10:14Donc, ça n'a rien à faire dans les stades
10:16alors que ces gens viennent
10:17uniquement pour ça.
10:18Deuxième point,
10:19ça vient d'être évoqué,
10:20mais il faut quand même en reparler
10:22parce que ça ne bouge pas.
10:24La passivité du peuple français,
10:27quand même,
10:28et la passivité surtout de nos élites,
10:29parce que si nos élites prenaient la main,
10:31alors le peuple français suivrait.
10:33Mais les élites se désintéressent
10:35de la question d'antisémitisme,
10:36visiblement.
10:37Sauf quand il y a un choc grave.
10:39On en parle pendant 24 heures.
10:41Il y a ceux qui regardent ailleurs.
10:42Il y a ceux qui nous expliquent
10:43que ce n'est pas tout à fait ça,
10:44mais c'était autre chose.
10:46On va revenir.
10:48Le nombre de familles juives
10:49qui ont dû quitter la Seine-Saint-Denis,
10:51ça ne date pas d'hier matin.
10:52Le nombre de familles juives
10:53qui doivent quitter le Val-de-Marne
10:54ou certaines villes du Val-de-Marne,
10:55et ça, je peux en témoigner.
10:57Ça ne date pas de demain matin.
10:58Sabrina vient de l'évoquer,
10:59il faut en reparler.
11:00Une jeune fille, une enfant,
11:02une enfant tabassée, insultée, violée
11:05parce qu'elle est juive.
11:08C'est en France, en 2021 ?
11:10Absolument.
11:11Mais que font vraiment nos élites ?
11:1412 ans.
11:15Et les auteurs, même âge.
11:17Mais c'est terrifiant.
11:18Oui, ça veut dire quoi ?
11:19Ça veut dire que ces auteurs
11:2012 ans
11:21ont leur a mis quoi dans la tête ?
11:23Quelle est la responsabilité du milieu ?
11:25Quand je parle du milieu,
11:26c'est la famille
11:27et c'est le milieu autour de la famille.
11:29On ne nous en parle jamais.
11:31Enfin, vous avez tous,
11:32autour de cette table-là, eu 12 ans.
11:34On vous mettait des choses pareilles
11:36dans la tête ?
11:37À 12 ans, vous en preniez un voisin
11:38parce qu'il était, je ne sais pas quoi,
11:40italien ou parce qu'il était différent.
11:41Le monde a changé, mon cher Joseph Touvenel.
11:43Le monde a changé.
11:44Ce n'est pas le monde qui a changé.
11:45C'est notre élite qui se pourrit.
11:47Le poisson pourrit par la tête.
11:49Eh bien là, on a une élite
11:50qui se pourrit
11:51dans sa lâcheté
11:52et qui va dans le même temps
11:54se draper à certains moments
11:56dans l'amour du monde
11:57et l'amour des autres.
11:58Non, ils n'ont pas d'amour.
11:59L'amour, c'est avoir du courage
12:00pour lutter contre l'antisémitisme
12:02aujourd'hui en France.
12:04Axel Ronde.
12:05L'homme et le policier.
12:07L'homme d'abord, la réaction
12:08et la réaction du policier aussi
12:10par rapport à ce qu'il se passe.
12:11Mais de toute façon,
12:13sur ces faits antisémites,
12:16il y a tout de suite eu une enquête
12:18qui a été diligentée.
12:19Il faut savoir que le Parc des Princes
12:20est équipé de nombreuses caméras
12:22de surveillance.
12:24On va identifier les individus
12:26et ils seront interpellés
12:28et traduits devant la justice.
12:29Après, c'est à la justice,
12:30effectivement,
12:31de prendre les mesures adéquates.
12:34Nous, ce qu'on voit,
12:35c'est que malheureusement,
12:36il y a énormément d'actes antisémites
12:38qui explosent dans notre pays.
12:39Depuis le début de l'année,
12:40on est à plus de 60 %.
12:41Déjà que l'année dernière,
12:43c'était énorme.
12:44Voilà, c'est plus possible
12:47qu'on cible nos compatriotes
12:49parce qu'ils sont de confession juive.
12:51Non, encore une fois,
12:53c'est scandaleux.
12:55Mais la police apporte tout de suite
12:58une réponse immédiate,
13:00en tout cas,
13:01elle dirige entre les enquêtes nécessaires
13:03pour mettre un terme à ces exactions.
13:05Pour ce qui s'est passé au Parc des Princes,
13:09il y avait aussi des stadiers.
13:11Donc, il faut peut-être se poser la question
13:13de pourquoi ils ne se sont pas intervenus
13:16pour mettre plus rapidement
13:18ou déjà pour détecter en amont ces banderoles.
13:21Comment ça se fait qu'on arrive à rentrer
13:23dans un stade avec des banderoles,
13:25alors même qu'il y a une fouille de sécurité
13:27pour y pénétrer ?
13:29Donc, ça, c'est l'organisation des stadiers
13:33qui devra peut-être en répondre
13:36parce qu'à un moment donné,
13:37on ne peut pas mettre tout
13:38sur l'action de la police nationale.
13:40Il faut aussi que tous les acteurs
13:42se saisissent de ce sujet
13:45qui est extrêmement grave.
13:47Donc, encore une fois,
13:49nous, policiers, nous répondrons à cela
13:53et il est inadmissible qu'on continue
13:55sur ces actes criminels
13:57parce que de plus en plus,
13:58on franchit des paliers.
14:00Vous parlez du viol de cette jeune fille,
14:02mais il y a aussi d'autres personnes
14:04qui sont blessées gravement,
14:06attaquées parce qu'elles sont de confession juive.
14:09Donc, ce n'est plus possible.
14:10Et ça, il va falloir que certains hommes politiques
14:13se posent les bonnes questions
14:15quand ils s'en prennent,
14:17soit à des délégations sous couvert
14:19parce qu'ils sont israéliens,
14:21parce qu'il s'est passé des choses
14:23dans les territoires palestiniens.
14:25Donc, il faut vraiment qu'il y ait
14:28de la maturité sur certains hommes politiques
14:30parce que leur parole est très forte.
14:32On le sait, nous, sur la voie publique,
14:33on le voit bien.
14:34Les gens mélangent tout, de toute façon.
14:36Ils ne connaissent absolument rien
14:37et ils vont s'identifier
14:39parce que, finalement,
14:40certains partis politiques
14:43vont leur dire carrément
14:45« Allez-y, c'est comme ça qu'il faut faire. »
14:47Alors même que, non,
14:49il va falloir qu'on leur explique
14:50qu'il y a une loi dans notre pays
14:52et qu'on doit protéger
14:53et qu'on vit en république
14:54et chacun est libre
14:55de pouvoir pratiquer la religion qu'il veut.
14:58Un dernier mot, Amiel, Wakin, Melki,
15:00sur le sujet.
15:01Alors, simplement,
15:02quand j'appelle au sursaut citoyen,
15:04c'est parce que, du côté politique,
15:06je ne vois pas de réaction.
15:07Je ne vois pas la réaction que j'attends, en fait.
15:09Et je me dis,
15:11après toutes ces années,
15:12parce que ça fait plus de dix ans
15:13maintenant que je fais ce combat,
15:14et je ne le fais pas seul,
15:15je vous rassure,
15:17on est une soixantaine
15:18à l'Organisation juive européenne d'avocats
15:20et avec moi, j'ai des gens formidables
15:22et on fait ce travail tous ensemble,
15:23ce qui me permet d'être un peu moins épuisée
15:24que je le saurais si j'étais toute seule à travailler.
15:27Mais au-delà de ça,
15:29depuis ces dix années,
15:30j'en ai vu passer des plans,
15:33le plan national de lutte contre l'antisémitisme.
15:35Combien de plans j'ai vu défiler ?
15:37Combien d'actes, concrètement ?
15:39On a beaucoup travaillé,
15:40on travaille beaucoup avec la cellule interministérielle
15:43qui dépend du ministère de l'Intérieur,
15:45la DILCRA.
15:46Mais quels moyens donne-t-on à la DILCRA ?
15:48Véritablement, c'est une vraie problématique.
15:50Là aussi, c'est un vrai sujet.
15:52Donc finalement, dans les actes,
15:53qu'est-ce que souhaitent nos gouvernants ?
15:55Quelle est véritablement leur intention concrète ?
15:59Devraient-ils lutter et combattre contre l'antisémitisme ?
16:02Je ne sais pas.
16:03Aujourd'hui, je ne suis pas en mesure
16:04de vous dire clairement
16:05à quel niveau de curseur je placerais le curseur
16:10pour dire si on est véritablement tout en haut, tout en bas.
16:13J'aurais plutôt tendance à dire qu'on est vers le bas,
16:15voire même le très bas.
16:16Ça, c'est pour les politiques.
16:17Donc moi, mon constat, c'est aussi des marques de soutien
16:21qu'on a reçues depuis le 7 octobre.
16:23Il y a eu quantité de personnes qui nous ont écrit,
16:25à nous les avocats, que ce soit à mon cabinet,
16:27que ce soit sur les médias, sur les réseaux, etc.
16:29J'ai vraiment reçu beaucoup de témoignages de soutien.
16:32Et c'est ces gens-là, en fait, que j'appelle,
16:33qui me demandent, mais qu'est-ce qu'on peut faire concrètement ?
16:35Concrètement, quand il y a quelque chose comme ça
16:37qui se produit sous vos yeux, ne laissez pas faire.
16:39Ne laissez pas faire.
16:40Manifestez-vous, soutenez et dites,
16:43opposez-vous à ce qui est en train de se produire sous vos yeux
16:45quand ça touche des personnes autour de vous.
16:48Bougez, ne restez pas sans rien faire.
16:50Un dernier mot ?
16:52Malheureusement, Macron sera d'autant plus raison
16:55qu'on sait comment l'État réagit,
16:56plus en plus avec les autorités.
16:57La réponse qu'on fait, c'est que lorsqu'on a un match de foot
17:00qui se joue avec Israël,
17:02on essaie de trouver un lieu pour le jouer
17:03parce qu'on refuse de jouer chez soi.
17:05Aujourd'hui, la Belgique avait annoncé il y a quelque temps
17:07qu'on ne pouvait pas faire un match de foot.
17:09On en a parlé sur ce plateau.
17:10Vous savez pourquoi ?
17:11Parce que c'est exactement la même chose.
17:13Vous avez totalement raison.
17:14La réponse officielle de la Belgique, de Bruxelles,
17:17c'est de dire qu'on va délocaliser le match
17:19qui devrait jouer en Hongrie, je crois, de mémoire,
17:21parce qu'on ne peut pas jouer le match en Belgique
17:24parce qu'il y a des troubles de public
17:25qui sont précisément les troubles qu'on voit
17:27se débarquer dans les stades français.
17:30Et qu'est-ce qu'on fait ?
17:31Le choix, c'est la soumission et la délocalisation
17:34pour ne précisément pas se retrouver
17:36dans la situation dans laquelle on est, nous,
17:38pendant les JO, parce qu'on le voit.
17:40Et les Belges ont dit quoi ?
17:41On dit, moi, j'ai pas envie de le voir,
17:42donc ils ont qu'à aller ailleurs.
17:43C'est la soumission qui est le résultat d'après.
17:46C'est terrible, je suis d'accord avec vous.
17:47C'est terrible et ça fait écho avec une situation
17:49que nous connaissons, nous, à l'OGE aussi,
17:51qui est celle de ces étudiants
17:52qu'on a dû déscolariser de certains établissements,
17:55de certains départements,
17:56parce que les proviseurs nous indiquaient
17:58qu'on n'est plus en mesure d'assurer leur sécurité,
18:00on ne peut plus les garder,
18:01ces étudiants juifs-là risquent trop
18:03en restant dans notre établissement.
18:04Il faut les exfiltrer.
18:06Et on a accompagné, avec la DILCRA justement,
18:09ces exfiltrations pour les remettre
18:11et les re-scolariser ailleurs.
18:13Donc c'est aussi ça, la difficulté,
18:15c'est d'être à la hauteur, d'avoir le courage,
18:18toutes ces valeurs-là qui, peut-être,
18:19se perdent un peu ces dernières années.

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