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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la lettre de Emmanuel Macron.
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Transcription
00:00On va évoquer cette lettre au français que le Président Macron vient d'adresser à la population.
00:05Thomas Bonnet, un tout petit résumé de ce qu'a dit notre Président Macron.
00:08Eh bien, le Président de la République estime que personne ne l'a emporté dimanche dernier.
00:12Il revient sur la nature particulière de ces élections avec les désistements pour faire barrage au Rassemblement national.
00:17Et il demande désormais aux forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines
00:22d'engager un dialogue pour, dit-il, bâtir une majorité solide.
00:26Et c'est à la lumière de ce dialogue sincère qu'il choisira un Premier ministre.
00:31Il demande donc du temps et il laisse du temps aux forces politiques qui l'aura choisie,
00:35qui l'aura estimée comme républicaine pour ce qu'elle a dit d'abord.
00:38Ça veut dire quoi, du temps ? Ça peut dire 15 jours ? Ça peut dire un mois ? Ça peut dire six mois ?
00:43C'est à sa main entièrement. Il y aura une date importante qui sera le 18 juillet prochain
00:47parce qu'on aura la composition de l'Assemblée vraiment dans son ensemble,
00:50la présidence de l'Assemblée, les postes importants.
00:53Peut-être que de cette Assemblée nationale, il tirera les conséquences.
00:57Quelques réactions politiques. On écoute Laure Lavallette du Rassemblement national.
01:05Je trouve que c'est d'un cynisme absolument aberrant. Ceci dit, il nous a habitués à cette façon de gouverner.
01:11Il a organisé l'impasse institutionnelle politique dans laquelle nous sommes.
01:15Il a jeté la France dans les bras du nouveau Front populaire.
01:20Et là, on dirait qu'il pleure sur le lait renversé. Il est l'artisan de ce chaos.
01:25Il était déjà l'artisan du chaos budgétaire, sécuritaire et migratoire.
01:28Et là, il est l'artisan du chaos politique institutionnel. Je ne peux que le déplorer.
01:32La Lavallette qui déplore, évidemment, d'autant que le président Macron mentionne dans cette lettre
01:37l'extrême droite qui est arrivée en tête au premier tour avec 11 millions de voix.
01:41Mais vous avez clairement refusé, dit-il aux Français, qu'elle accède au gouvernement, Geoffroy Lejeune.
01:46C'est une situation inédite sous la Ve République.
01:49Par contre, très connue sous la IIIe et sous la IVe. Elle a emporté d'ailleurs la IIIe et la IVe Républiques.
01:53Et ensuite, par définition, on ne peut pas tellement savoir comment Emmanuel Macron va s'en sortir.
01:58La seule chose qui est certaine, c'est qu'il n'a plus beaucoup de levier institutionnel pour sortir de cette situation.
02:02Il y en a deux, techniquement, en attendant le 9 juin prochain
02:05où il pourrait éventuellement à nouveau dissoudre l'Assemblée nationale.
02:07Mais pendant un an, il est bloqué. Il y aurait éventuellement l'organisation de référendum
02:11pour que les Français choisissent la politique de la nation.
02:13Vous imaginez s'ils redisent non, les Français ?
02:15Ils peuvent dire non et ça créerait des marges de manœuvre.
02:20Ils peuvent dire non à un sujet, donc on fait...
02:23Bref, je ne sais pas si je me fais comprendre.
02:25S'ils disent non à l'immigration, par exemple, ça veut dire qu'on prend des lois contre l'immigration.
02:28Il y a cette solution-là. Emmanuel Macron est très contre.
02:30Il n'a jamais utilisé cette arme.
02:32Et puis, il y a la question de sa démission qui, à mon avis, va être un sujet qui va monter.
02:35Alexandre de Vecchio.
02:36Oui, on est dans une impasse totale.
02:39Je partage ce que dit Geoffroy Lejeune.
02:41Je ne vois aucune combinaison possible, ni mathématiquement, ni idéologiquement.
02:47Aucun parti n'a intérêt à monter dans le Titanic.
02:51Le Nouveau Front populaire fait comme s'il pouvait gouverner.
02:54En réalité, il serait renversé les 15 propriétaires du jour.
02:58Donc, effectivement, plus de solution institutionnelle.
03:01Et l'esprit des institutions saurait qu'Emmanuel Macron démissionne.
03:07Le général de Gaulle, s'il avait suscité une dissolution qu'il avait perdue,
03:11il aurait démissionné dans la minute.
03:13Non, non, mais ce n'est pas un attel, ce n'est pas un souhait.
03:17Je rappelle l'esprit des institutions.
03:20Et du reste, s'ils n'utilisent pas l'arme du référendum,
03:24la paralysie totale va faire que vous verrez que la plupart des formations politiques demanderont...
03:31Donc, ils n'ont aucun sens du pays, aucun sens de l'État, tous ces gens-là.
03:35S'ils ne se mettent pas d'accord une fois pour toutes pour dire qu'on va gérer les problèmes des Français.
03:41Mais je ne comprends pas. Et je pense que les Français sont comme moi.
03:43Non, je pense que les Français n'ont qu'à assumer aussi les résultats de leur vote.
03:46Parce qu'à un moment, ils sont schizophrènes.
03:48S'ils veulent du programme régalien du RN,
03:50parce que c'est ce que, globalement, on montre les enquêtes d'opinion
03:52à chaque fois qu'on leur pose la question sur l'immigration,
03:55et qu'ils ne votent pas pour le RN, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
03:57Alors, probablement, est-ce qu'on pourrait en tirer la conclusion
03:59que ça veut dire qu'ils voudraient un parti de droite assumant la même vision régalienne,
04:03mais de manière plus maîtrisée, avec plus de compétences, d'expérience peut-être,
04:07et moins inquiétant que le Rassemblement national ?
04:10Mais enfin, la réalité, c'est que l'offre politique, elle est ce qu'elle est aujourd'hui.
04:13Et donc, les Français sont responsables de la situation.
04:15Personne n'est allé voter à leur place,
04:17même si les désistements sont perçus très largement comme des magouilles.
04:20Par les Français, il y a une enquête d'opinion qui dit qu'un Français sur deux
04:23pense que c'était des magouilles.
04:24Ça n'empêche pas que c'est le choix.
04:26Donc, nous sommes collectivement responsables de cette situation-là.
04:29Tous responsables, tous coupables.
04:31C'est sur la démission, moi, j'y crois pas.
04:33Coupable, comme vous y allez.
04:35Allez-y, Chloé, pardon.
04:36Si vous traversez l'enfer, continuez à avancer, il fera la même chose.
04:39C'est-à-dire que j'imagine que sa logique, c'est de se dire qu'il ne peut que remonter,
04:44étant donné que le spectacle qui est offert par les différents responsables politiques
04:47depuis trois jours est quand même catastrophique
04:50et que lui, il peut très bien rester en retrait
04:53et attendre simplement que les Français se disent
04:55« Ah oui, quand même, c'était un peu mieux avant, c'était mieux tenu, etc. »
04:58Moi, je pense que ce pari est le sien.
05:02Et encore une fois, je ne vois pas de catastrophe liée au fait
05:08d'avoir des premiers ministres qui se succèdent et qui tombent les uns après les autres.
05:12En fait, on n'est pas les États-Unis, donc même si on ne vote pas de budget,
05:15il ne va rien nous arriver.
05:16Oui, c'est ça. Il n'y aura pas de shutdown, il n'y aura pas de catastrophe financière.
05:20Le bilan de la Quatrième République, on a oublié...
05:22Ah, vous repartez sur la quatrième.
05:24Non, mais juste pour rebondir sur ce que disait Chloé Morin,
05:26parce que c'est tout sauf neutre, on était en banqueroute.
05:29Il y a eu le plan PIN-RF quand le général de Gaulle est revenu
05:31et c'est ça qui a redressé les finances publiques françaises.
05:33Parce que nous ne partons pas d'une situation...
05:35On n'a pas la croissance des trente glorieuses.
05:37Nous partons d'une situation budgétaire qui est déjà catastrophique.
05:40Donc, vous rajouter de l'instabilité par-dessus,
05:42de l'incapacité à prendre des décisions claires dans un sens ou dans l'autre,
05:45parce que vous montez les impôts ou vous baissez les dépenses,
05:47bref, ceux qui nous sortiraient du bourbier budgétaire dans lequel nous sommes,
05:51ça aggravera la situation.
05:52Qu'en pense la droite ?
05:54On va juste écouter une réaction de Laurent Wauquiez.
05:56Alors, c'était avant qu'on ait eu cette lettre aux Français,
05:58mais il était assez clair sur le fait qu'il ne veut pas de coalition gouvernementale.
06:02Écoutez-le.
06:02Nous ne participerons pas à des coalitions gouvernementales.
06:07On voit ces derniers jours beaucoup d'agitation.
06:10Pas mal de ces manœuvres reposent sur des fantasmes ou des illusions
06:13au vu des résultats des élections.
06:16Mais surtout, nous ne croyons pas qu'on peut répondre à la crise d'un pays
06:18par une combinaison d'appareils
06:20et que la seule bonne façon d'y répondre est par un travail sur le fond
06:24permettant de rassembler le maximum de Français
06:27en apportant des réponses positives,
06:30non pas sur la base d'accords d'appareils,
06:32mais sur la base de propositions de fonds sur lesquelles nous allons œuvrer.
06:37Bonnet, il me semble que Laurent Wauquiez tend quelque part la main
06:40à pas une coalition gouvernementale,
06:42mais à quelque chose à faire avec Emmanuel Macron.
06:44Il est plus ouvert en tout cas au dialogue que ce qu'il nous avait dit jusqu'à présent.
06:48C'est vrai qu'on comprend qu'il ne sera pas ministre d'Emmanuel Macron,
06:51c'est clair, il l'a dit clairement.
06:53En revanche, projet par projet, peut-être,
06:55il pourrait aider le président de la République.
06:57Et c'est d'ailleurs toute la question, quelles seront ces mesures ?
06:59On nous dit dans l'entourage du président,
07:01cette fameuse coalition, cette majorité plurielle,
07:03ça devra s'entendre autour d'une dizaine de mesures.
07:05Mais quelles mesures concrètement ?
07:06Il dit aussi dans la lettre, il faudra prendre en compte
07:08les préoccupations des Français qu'ils ont exprimées lors des élections.
07:11Il me semble qu'une grande partie de nos concitoyens
07:14ont exprimé des préoccupations en matière d'immigration,
07:16en matière de sécurité.
07:17Est-ce que cette coalition qui irait de la gauche au centre droit
07:20serait à même de prendre des décisions fermes
07:23en matière d'immigration et de sécurité ?
07:25Je n'en suis pas sûr.
07:27Je vais dire un truc qui me paraît étonnant,
07:29mais je pense que Laurent Wauquiez est un des gagnants de la séquence.
07:31C'est-à-dire que je crois que c'est exactement ce qu'il souhaitait.
07:34Il était un peu oublié, il était président de région
07:37à un moment où tout se passait à l'Assemblée nationale,
07:38membre d'un parti politique, espèce de figure tutélaire
07:42d'un parti politique qui était donné à 3 % dans les sondages
07:45ou 5 % dans les sondages.
07:46Aujourd'hui, il revient à l'Assemblée nationale
07:47et en fait, il a trois ans là maintenant
07:49pour faire une sorte de répétition générale
07:50pour son programme présidentiel,
07:52c'est-à-dire de faire des propositions de loi
07:53qui ne seront jamais acceptées,
07:54mais pour montrer ce que serait Laurent Wauquiez au pouvoir
07:56sur l'immigration, sur l'insécurité, sur l'économie, etc.
08:00Donc lui, il est en meilleure position qu'il y a deux mois.
08:02C'est peut-être le seul de la classe politique française,
08:03mais en tout cas, il est mieux qu'il y a deux mois.
08:05Allez, petite pause, on se retrouve dans un instant.
08:06On va voir du côté de la gauche,
08:08parce qu'il y a toujours cette menace d'une marche sur Matignon
08:12qui a été lancée par Adrien Quatennens.
08:13Et puis, il y a tout le contexte sécuritaire dans lequel nous vivons.
08:16On va en parler avec vous, notamment Linda Kebab.
08:18A tout de suite dans Punchline, sur CNews et sur Europe.

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