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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la démission refusée de Gabriel Attal par Emmanuel Macron.
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Transcription
00:0018h16, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:16Nous avons toujours un Premier ministre, il s'appelle Gabriel Attal, il a mis sa démission
00:20ce matin au Président de la République, qui l'a refusé, il lui demande de rester
00:24pour garantir la stabilité du pays jusqu'à nouvelle heure d'explication de Régine Delfour
00:28et puis on va voir ce qu'en pensent mes débatteurs.
00:30Démission présentée mais refusée, Gabriel Attal reste Premier ministre, Emmanuel Macron
00:38lui a demandé d'assurer la stabilité du pays.
00:41Certains comme Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis, dénoncent un non-respect
00:46de la démocratie, d'autres comme Sylvain Maillard, le député parisien du camp présidentiel,
00:52évoquent une situation inédite et justifient ce maintien avec les Jeux Olympiques à venir.
00:58On a les Jeux Olympiques dans quelques semaines, deux semaines et demie qui commencent, c'est
01:04important qu'on ait un gouvernement au travail, après la situation fait que nous devons dans
01:09les jours qui viennent, semaines qui viennent, trouver une alliance avec toutes les forces
01:14de l'arc républicain qui le souhaitent.
01:15Pour Arthur Delaporte, député PS du Calvados, le Président de la République tente de gagner
01:21du temps.
01:22Je considère qu'il y a une tentative de maintenir les choses, de les faire durer plus
01:26longtemps.
01:27Nous, notre objectif, c'est d'être prêts à gouverner au plus vite dans la quinzaine.
01:32L'objectif du chef de l'État, trouver rapidement une coalition pour continuer à gouverner.
01:37François Pépounier, on a toujours un Premier ministre, il est en sursis ?
01:40Oui, il est en sursis, mais tant qu'on n'a pas un nouveau gouvernement.
01:43Le Président de la République va attendre le 18 juillet de voir comment les choses se
01:47passent à l'Assemblée nationale, quels sont les groupes constitués.
01:49En fonction de ça, il demandera au groupe le plus important de lui présenter un candidat,
01:54puis il le désignera ou pas.
01:56Donc, il va faire, entre guillemets, durer le plaisir.
01:58Mais ils vont hurler à gauche, là.
02:00La gauche va hurler, mais ils ne hurlent jamais.
02:02Il dira, écoutez, moi, je ne sais pas qui est majoritaire vraiment.
02:05Donc, vous dites que vous avez gagné, mais à l'Assemblée nationale, qui va être
02:09élu par l'Assemblée nationale ?
02:10Qui va présider en élection ?
02:12François Hollande.
02:13Donc, il attend, il dit, écoutez, vous êtes sympathique, les Français ont voté et on
02:18ne connaît pas le résultat définitif.
02:19Donc, on va attendre et il va le faire.
02:21Je répète.
02:22Un tout petit mot, chacun ?
02:23On oublie quand même les Français dans l'équation.
02:26La marmite qui bouillonne, la cocotte minute qui bouillonne.
02:30Le jeu qui peut être dangereux de l'extrême gauche, parce qu'on a déjà vu de la casse
02:35hier.
02:36S'il n'aime pas de Premier ministre, on peut très bien avoir des violences dans la rue.
02:42Ce qui est d'ailleurs amusant.
02:43Ceux qui nous prédisaient la guerre civile avec l'extrême droite, on va voir ce que
02:46ça va donner.
02:48Là, je veux bien que ce soit un super joueur.
02:52Je ne suis pas sûr, parce qu'on a vu quand même la manœuvre de la dissolution.
02:55Certes, il s'en sort moins mal que prévu, mais c'est quand même assez catastrophique.
02:59Mais à un moment donné, on peut toujours jouer.
03:01La politique, c'est aussi des hommes et des femmes.
03:04C'est aussi un pays.
03:05C'est aussi une société qui en a ras le bol.
03:07C'est aussi une économie qui va être impactée par tout ça.
03:13Donc, moi, je ne suis pas sûr que tout ça soit tenable.
03:15Et à un moment donné, il sera mis face à ses responsabilités, je pense.
03:19Je pense qu'il ne faut pas qu'il perde trop de temps.
03:21Mais le problème, c'est que comme l'équation est extrêmement compliquée, ça risque de
03:24durer.
03:25En effet, il y a quelque chose d'étonnant, d'ailleurs.
03:26Il aurait pu accepter la démission de Gabriel Attal et laisser Gabriel Attal, en tant que
03:32Premier ministre démissionnaire, gérer les affaires courantes.
03:35C'est ce qui se fait en général.
03:36Là, il ne le fait pas, parce qu'en fait, Attal dispose encore du pouvoir réglementaire.
03:40Et d'ailleurs, il y a un sénateur, Philippe Bas, qui s'en est ému cet après-midi en
03:44disant que finalement, ce n'est pas conforme à la tradition et à l'usage républicain.
03:48Parce que finalement, il fait comme si le Premier ministre avait encore la confiance
03:52de l'Assemblée nationale.
03:53Il n'est plus là.
03:54Symboliquement, il n'a jamais d'ailleurs demandé.
03:56Symboliquement, Emmanuel Macron ne légitime pas Gabriel Attal.
03:59C'est intéressant.
04:00Juste un point sur l'arc républicain.
04:02Moi, ce qui est quand même tout à fait paradoxal, c'est que j'entends M.
04:06Darmanin dire, ah non, mais l'arc républicain, LFI ne fait pas partie de l'arc républicain.
04:11Mais ils ont appelé à voter pour les députés de LFI eux-mêmes, en l'occurrence, M.
04:17Darmanin lui-même a été élu parce que le candidat de LFI s'est retiré.
04:22Donc, si vous voulez, vous voyez bien que cette notion d'arc républicain, c'est une
04:25notion à géométrie variable en fonction des circonstances.
04:28Et ça, je pense qu'il a fait beaucoup de mal.
04:29Avançons.
04:30Vous voulez dire un tout petit mot, Joseph, parce qu'on parle de M.
04:32Bardella.
04:33Non ? Pas de mot ?
04:34Moi, franchement, ce qui m'a étonné, parce que c'est contraire à la tradition républicaine,
04:37c'est le fait que M.
04:39Attal ait toujours un pouvoir réglementaire.
04:43Je trouve ça véritablement baroque.
04:45Mais véritablement baroque.
04:46Quand le sénateur Philippe Bardella dit que c'est antidémocratique, pardonnez-moi,
04:50il a raison.
04:51Vous aimeriez quoi, en fait ?
04:52Mais oui.
04:53Mais parce qu'il est là pour gérer les affaires courantes, il n'est pas là pour avoir des
04:57pouvoirs réglementaires.
04:58C'est la période de transition entre le moment où il y a l'élection.
05:01Non, pardonnez-moi.
05:02Dans la période de transition, il gère ce qu'on appelle les affaires courantes.
05:05C'est contraire aux usages républicains.
05:06Mais oui.
05:07Pardonnez-moi.
05:08Ok.
05:09Voilà pour les usages républicains.
05:10C'est contraire aux usages.
05:11Oui.
05:12Mais après...
05:13Est-ce qu'on s'est retrouvés une seule fois dans une situation comme celle-là, où personne
05:15n'a gagné le soir des élections ? Il n'y a pas de majorité.
05:18Pas sous cette République.
05:19Non, mais ce qu'il y a, c'est que la Ve République, on n'est pas fait devant ce genre d'excuses.
05:23Allez, allez, en tournant.
05:24Comme cela vient d'être dit, on permet à un Premier ministre qui n'a aucune légitimité,
05:31c'est-à-dire que jamais l'Assemblée ne lui a accordé l'once du début du canevas
05:35d'une légitimité.
05:36Donc voilà un Premier ministre qui n'a aucune légitimité, qui continue à courir comme
05:39un canard sans tête et qui a un pouvoir réglementaire.
05:41C'est parfait.

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