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Aujourd'hui dans "Punchline", Thierry Cabannes et ses invités débattent de Bruno Retailleau.
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Transcription
00:00Vous allez tout nous dire sur votre ressenti, votre perception sur Bruno Retailleau,
00:05puisque vous avez participé à cette réunion.
00:06Bruno Retailleau, je le disais, est sur tous les fronts.
00:10Cet après-midi, il était dans un centre de rétention administrative.
00:14Vous avez pu l'entendre en direct sur notre antenne.
00:17Et ce matin, il recevait les principaux syndicats de police.
00:20Et tout à l'heure, il s'est exprimé, le ministre de l'Intérieur,
00:22après le drame de Philippines.
00:24Il souhaite faire bouger les choses du côté des cras.
00:27Je propose de l'entendre.
00:29Le drame, la tragédie de la jeune Philippine nous a montré
00:33qu'il faut qu'on bouge des règles, y compris par la loi.
00:36Pourquoi est-ce qu'on se limite à 90 jours sur des profils qui sont très, très dangereux ?
00:41Et on sait que nous, pour obtenir des laissés-passer consulaires,
00:44les laissés-passer consulaires, c'est ce que vont donner les pays d'origine
00:47pour pouvoir réadmettre leurs nationaux.
00:51Et on a d'énormes difficultés.
00:52Parfois, ça se joue, là, ça s'est joué à un jour près,
00:55ça peut se jouer à 10, 20, 30 jours.
00:58Il y a une circulaire européenne qui nous autorise jusqu'à 18 mois.
01:0418 mois, c'est beaucoup.
01:05Les Allemands vont pratiquement jusqu'à 18 mois.
01:07Mais qu'au moins, nous, on puisse passer, par exemple,
01:10pour des profils très, très dangereux, avec des gens qui ont commis des crimes sexuels,
01:15où on sait, d'ailleurs, que les tentatives de réitération de récidive
01:19sont souvent lourdes et sont souvent fréquentes,
01:21eh bien qu'on les traite comme on peut traiter les terrorismes,
01:23où là, on va jusqu'à 210 jours de rétention.
01:27Jean-Sébastien Ferjou, je commence avec vous.
01:30Il est dans son couloir d'honnage, Buenos-Retaios, là.
01:32Il persiste, il signe et rien ne le fera changer.
01:36Oui, absolument, d'autant que ça,
01:37il n'y a pas besoin de changer le droit européen pour le faire.
01:39Donc, c'est quelque chose que la France, effectivement, peut faire
01:41et il n'a pas besoin non plus de passer par la Casse Assemblée nationale
01:44et donc de réunir une majorité facile ou pas à trouver
01:49pour pouvoir avancer là-dessus.
01:50Et je pense que, bien sûr, au regard des derniers faits divers
01:53qui ont frappé l'opinion ces derniers temps,
01:55oui, il faut avancer sur le cas de ces personnes sous OQTF
01:58et dangereuses pour la société,
02:00parce qu'après, il y a tous les autres cas de personnes sous OQTF,
02:03mais à minima, pour celles qui sont dangereuses, effectivement,
02:05allonger la durée de rétention dans les centres administratifs
02:09qui y sont consacrés, ça paraît très bien,
02:10d'autant que quand on regarde les rapports de la Cour des comptes
02:12qui ont été consacrés au sujet,
02:13on voit que l'administration n'est pas toujours très diligente.
02:16Toutes les préfectures ne sont pas également habituées
02:18à gérer les dossiers de demande de laissés-passer consulaires,
02:22notamment, donc permettre d'avoir un délai plus long,
02:25c'est aussi plus de garantie de mener à bien les demandes
02:29de laissés-passer consulaires.
02:30Oui, Yorick Nael.
02:31Il y a simplement une demande, un vœu qui a été formulé par Bruno Retailleau
02:35qui, pour le coup, est quelque chose qui est déjà mis en place.
02:38Aujourd'hui, les personnes qui sont placées
02:39dans les centres de rétention administrative
02:42en vue de leur expulsion sont déjà des gens du très haut du spectre,
02:45donc des gens qui ont été condamnés
02:48ou alors qui sont connus pour radicalisation,
02:50des gens qui ont été condamnés pour des crimes ou des délits
02:53et les délinquants sexuels.
02:55Donc, on voit bien que le problème,
02:58et on l'a vu avec le meurtrier de Philippine,
03:01c'est que même quand vous avez des gens du très haut du spectre
03:03dans les centres de rétention administrative,
03:05vous avez donc une concentration d'efforts de la part de l'État
03:08pour bien faire les procédures.
03:10Eh bien, même quand vous avez ces profils-là
03:13et que vous mettez des moyens sur ces personnes-là,
03:15on a beaucoup, beaucoup de mal à les expulser.
03:18En France, aujourd'hui, chaque année,
03:20il y a 47 000 personnes qui passent chaque année
03:22dans les centres de rétention administrative
03:24et pour tout au plus 10 000 expulsions.
03:29Donc, on voit bien que le taux réel d'exécution,
03:34enfin pas d'exécution, mais le taux de transformation
03:36des personnes qui sont placées en centre de rétention administrative
03:39et ceux qui sont réellement expulsés,
03:41on arrive quand même à un chiffre extrêmement bas, extrêmement faible.
03:45Voilà, et c'est pour ça que Bruno Retailleau ensuite explique
03:47qu'il va prendre un tâche avec un certain nombre de responsables politiques
03:51dans des pays, notamment du sud de la Méditerranée.
03:55Il a d'ailleurs aussi le souhait de créer des sortes de hubs de pays
04:00qui vont servir de centre de tri et de contrôle de cette immigration,
04:03des pays tiers dans chacun des continents du monde,
04:07parce qu'on a besoin de ça, sinon on n'y arrivera pas.
04:10Et il va tarder notre invité, les amis.
04:12Porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police,
04:15vous avez rencontré Bruno Retailleau.
04:17Ce matin, pas personnellement, mais vos syndicats.
04:21J'ai une seule question. Alors ?
04:23Bah écoutez, nous, on est ravis.
04:26Nous attendions un ministre depuis quelques semaines maintenant.
04:29Donc, comme d'autres secteurs.
04:31Absolument. Mais nous voilà servi.
04:33Il nous fallait un capitaine dans le bateau.
04:35Donc nous sommes...
04:36Est-ce que ça serait un bon capitaine ?
04:38Alors, écoutez, on demande de voir.
04:39Là, nous avons l'impression de mettre en place quelque chose de cohérent,
04:44un travail qui va se mettre en place avec les services de police.
04:48Mais là, les axes développés par notre nouveau ministre
04:52sont effectivement légitimes.
04:53Mais la question est, quelles sont les lignes
04:55qui vont réellement bouger maintenant ?
04:56Qu'est-ce qui va évoluer ?
04:57Parce que je voudrais quand même rappeler trois choses.
05:00D'abord, on est dans un contexte où les policiers sont fatigués.
05:03Les policiers sont fatigués parce que ça fait de nombreuses périodes
05:08qu'ils sont engagés dans des services lourds,
05:11les Gilets jaunes, les attentats de 2015,
05:14la Coupe du monde de rugby et dernièrement les Jeux olympiques.
05:16Donc les policiers, là, ils tirent un petit peu la langue,
05:18ils sont fatigués.
05:20Donc notre ministre nous a entendus à ce sujet.
05:22Mais effectivement, il est important que tout cela soit pris en compte
05:25parce que c'est un contexte qui est important pour nous.
05:28On a aussi des policiers qui sont déstabilisés
05:30par des réformes incessantes.
05:31Nous avons un millefeuille de réformes dans la police nationale
05:35qui se réforment très, très régulièrement,
05:37pour ne pas dire trop régulièrement.
05:38Et avec la dernière réforme de la police nationale
05:40qui a été en place au 1er janvier 2024.
05:43Donc aujourd'hui, notre ministre nous a assuré
05:47qu'il allait mettre en place un audit justement
05:49pour évaluer cette réforme.
05:51Mais la question qu'on se pose aujourd'hui,
05:54c'est que la police nationale n'est qu'un maillon de la chaîne pénale.
05:58C'est l'ensemble de la chaîne pénale qu'il faut revoir,
06:01pas simplement le maillon police nationale en permanence.
06:04Pourtant, quand 5% des délinquants sont multiréitérans
06:08et qu'ils commettent 50% de la délinquance,
06:11c'est bien que finalement,
06:13en traitant ce micro-problème-là de ces 5%-là,
06:16on arriverait à limiter doublement le travail des policiers
06:20et le travail de la justice.
06:22Mais on a aussi un découragement des policiers
06:25face à une procédure pénale qui est de plus en plus lourde.
06:28On appelle tous les six mois à une procédure de simplification.
06:32Une procédure qui, en réalité,
06:34amène de plus en plus de contraintes procédurales
06:36avec des policiers qui ne sont plus sur la voie publique,
06:39mais qui sont dans leur bureau à faire des actes de procédure
06:42qu'on peut juger inutiles parfois.
06:44Le dernier changement en date étant, par exemple,
06:49qu'il est désormais interdit de filmer des personnes
06:52qui sont placées sous le régime de la garde à vue
06:55et qu'il faut donc une surveillance physique,
06:56avec les yeux physiques, d'un policier.
06:58Quelle aberration, parce que ça veut dire
07:01que ce policier, il ne sera plus dehors,
07:02mais il sera dedans à regarder le policier
07:04à l'heure de l'intelligence artificielle,
07:06des caméras et autres.
07:07On enlève les caméras aux policiers
07:09pour surveiller les gardiens à vue.
07:10Bon, vous n'êtes pas obligé de me répondre,
07:13mais je me dois de vous poser cette question.
07:15Gérald Darmanin était plutôt populaire chez les policiers.
07:18Plus ou moins bien que Bruno Retailleau ?
07:20Alors, laissons arriver Bruno Retailleau.
07:23Allez !
07:24Écoutez, moi je ne demande qu'à voir,
07:26on se revoit dans quelques semaines.
07:27Votre perception, on a eu Sandra Blisson
07:29à interviewer certains de vos collègues
07:30qu'on a diffusés dans le cadre de Mininews.
07:31Ils étaient plutôt, je vois, assez enjoués.
07:34Donc, je vous pose directement la question.
07:35On est enjoués.
07:36On attend maintenant de voir quels sont les résultats.
07:38Mais on est enjoués.
07:39Après, c'est la méthode aussi qui plaît,
07:40c'est qu'on a un parler vrai.
07:43C'est ça que j'ai apprécié chez le ministre de l'Intérieur,
07:46monsieur Retailleau.
07:48Parce que jusqu'à maintenant, on a été habitué,
07:50c'est pas possible, c'est pas possible, c'est pas possible.
07:52Regardez, concernant le délit, la circulaire,
07:54la fameuse circulaire Valls.
07:56Là, il l'a dit, il a dit, je reviens dessus,
07:58mais c'est une circulaire.
07:58Ça n'a même pas besoin.
08:00Je pense au contrôle de Jean-Sébastien et de lui.
08:04Lui, c'est Louis Le Ragnel.
08:06Vous avez oublié déjà son nom et son prénom.
08:07Ça commence mal.
08:09Non, mais je l'appelle lui, il m'appelle Naïma.
08:11D'accord.
08:12Et donc, là, c'est clair qu'on peut revenir sur cette circulaire.
08:16Il y a deux choses qui sont importantes dans cette circulaire Valls.
08:19C'est qu'on revient sur le...
08:21On rétablit le délit de clandestinité
08:23et puis la régularisation.
08:25Parce que jusqu'à maintenant,
08:26il était dit au préfet de régulariser au moins 30 000 personnes.
08:30Donc, là, il remet, je veux dire,
08:34la condition première,
08:36c'est qu'il faut qu'il sache parler le français
08:38et puis qu'il travaille.
08:39Jusqu'à maintenant, ce n'était pas vraiment le cas.
08:41Donc, on attend pour voir.
08:43Absolument, on attend pour voir.
08:44On est effectivement satisfait des premiers retours,
08:47mais on attend de voir quelles sont les lignes qui vont bouger réellement.

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