Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ce soir, les contours de la loi immigration de Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur.
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00:00Je ne sais pas s'il y a une lumière à tous les étages quand on leur parle d'immigration parce que là-dessus les derniers sondages qu'on a réalisés pour Europe 1, JDD et CNU sont assez unanimes.
00:10Bruno Retailleau était l'invité ce matin d'une radio du service public et il avoquait les grandes lignes de sa stratégie à propos de l'immigration.
00:18Je pense que la politique c'est d'abord une question de volonté. La politique c'est aussi une question d'expression, de parler clair.
00:26Peu importe pour moi la bien-pensance, le politiquement correct, je dis les choses telles que je les pense et il se trouve que ce que je dis rencontre l'assentiment des français de façon très très large.
00:37Et je me battrai avec toujours, avant d'agir, une réflexion. C'est ce que je fais pour l'immigration avec une stratégie qui consiste à une première ligne très loin devant nos frontières sur européenne
00:52avec des accords avec les pays de transit, d'origine, les pays tiers. Ensuite nos frontières extérieures avec la renégociation que nous avons obtenue de la directive retour et ensuite avec un dispositif français.
01:06Bruno Retailleau a-t-il des chances ? Il fait des annonces et notamment sur les délais de ceux qui sont dans les crats qui passerait de 90 à 210 jours.
01:19Il annonce aussi les Missis Dominicis qui vont arriver pour faire miraculeusement la paix avec les pays où on a des problèmes avec les visas consulaires.
01:29Est-ce que c'est juste un homme qui arrive et qui fait des annonces et qui vous dispose comme dans certains restaurants un grand plateau de fromage mais en fait à la fin vous n'avez pas le droit au fromage ?
01:40Ce n'est pas moi qui le décide ni nous, ce sera l'Assemblée nationale qui décidera début 2025 dans quel état est l'Assemblée nationale.
01:52Mais Michel Barnier et Bruno Retailleau n'auraient pas pu arriver au gouvernement et à Matignon, à Beauvau et à Matignon sans une loi, sans quelque chose de concret sur l'immigration.
02:01Aujourd'hui c'est une question qui importe les Français dans toutes les enquêtes d'opinion quelles qu'elles soient, de quels instituts qu'ils soient.
02:10Les Français disent que c'est dans leur top 3 des priorités donc il ne pouvait pas arriver Michel Barnier en disant on ne va pas régler le problème de l'immigration ni de l'insécurité.
02:18Donc évidemment on est avec une majorité qui est celle qui est aujourd'hui.
02:22Michel Barnier il nous l'a dit ce week-end encore dans le JDD pour régler le problème de l'immigration, il faut réformer la constitution, il faudrait aussi un grand référendum sur l'immigration pour qu'on ait la primauté du droit français.
02:33Sauf qu'aujourd'hui ce n'est pas possible.
02:36En fait c'est la même question que le budget, c'est qu'en effet Michel Barnier nous propose un budget qui est celui qu'il a parce qu'il a eu 3 semaines et bien c'est la même chose pour l'immigration.
02:43Il a une Assemblée qui ne permet pas aujourd'hui de complètement renverser la table et donc il nous propose ce qu'il peut nous proposer.
02:49Il nous propose donc une transposition du pacte asile-immigration européen, l'ajout des articles qui avaient été retoqués par le Conseil constitutionnel et qui sont prêts, tout est prêt au Sénat.
02:59En effet ce n'est pas une révolution, ce n'est pas un miracle mais Michel Barnier et Bruno Rotaoui font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont.
03:04Jean-Michel Salvatore sur ce sujet.
03:06Moi je trouve que c'est assez malin.
03:08C'est assez malin parce qu'il est obligé de bouger, il est obligé de faire alors qu'il appartient à une majorité qui est très compliquée.
03:16Finalement sa ligne de conduite c'est de dire je vais reprendre ce qui a déjà été voté et puis je vais le resoumettre aux députés et puis j'espère bien qu'on y arrivera.
03:27Quand on regarde le détail, bien sûr on pourrait aller beaucoup plus loin, Jules l'a dit, bien sûr, mais il y a quand même pas mal de choses.
03:34Il y a le retour du délit de séjour irrégulier, ce n'est pas rien. Il y a la fin de l'automatisation du droit du sol, ce n'est pas rien.
03:41Comme on a dit, l'allongement de la détention des étrangers, ce n'est pas rien non plus.
03:46Il y a la limitation du regroupement familial, ce n'est pas rien non plus.
03:49Donc moi je trouve que c'est assez malin, c'est très pragmatique.
03:53Evidemment qu'il voit bien que s'il pouvait faire ce qu'il voulait, il irait beaucoup plus loin.
03:57Mais il préfère faire un peu parce qu'il y a une très grande attente de l'opinion publique.
04:0180% des Français souhaitent des mesures drastiques, des mesures énergiques sur l'immigration.
04:07Et puis ça permet aussi de couper l'herbe sous le pied du Rassemblement National,
04:12qui est malgré tout encore aujourd'hui empêtré dans le procès des assistants parlementaires.
04:16Et il veut transformer l'aide médicale d'État en aide médicale d'urgence.
04:19C'est ça, de mémoire, Jules Torres, dans un dernier sondage JDD Europe 1C News,
04:24c'était une grande majorité des Français qui voulaient cette transformation.
04:29Et sur tous les items que notre ami a cités, évidemment, les Français sont d'accord.
04:36La vraie question, c'est qu'en effet, il y a une immense attente des Français.
04:39Mais donc, il y a aussi une obligation de résultats.
04:41Et les Français ne comprennent pas que une énième loi immigration ne change quasiment rien.
04:47Je crois qu'on le citait l'autre jour, c'est 20 lois qui traitent du sujet de l'immigration en à peine 20 ans.
04:52C'est énorme. On a un problème migratoire.
04:54Tout à l'heure, Brice Hortefeux vous l'a dit, il vous l'a très bien raconté.
04:57Lui, pour le coup, il a été ministre de l'immigration, donc il connaît le sujet par cœur.
05:01Mais la vérité, c'est que Bruno Rotailleau, aujourd'hui, il prend le peuple français à témoin.
05:06Il leur dit, moi, je vous propose ça. Vous êtes d'accord ?
05:11La vraie question, c'est est-ce que le socle commun, la majorité, va me permettre de répondre à vos attentes ?
05:17Et aujourd'hui, ce que je trouve très intéressant, c'est qu'on a des députés de la Macronie
05:21qui ont voté le projet de loi immigration il y a 10 mois,
05:25que Bruno Rotailleau veut retransposer aujourd'hui avec ce qui avait été retiré du Conseil constitutionnel.
05:29Et donc, on a des députés qui nous disent que ce n'est pas le moment.
05:32Mais comment ça, ce n'est pas le moment ? C'est une loi que vous avez votée il y a 10 mois.
05:35On a une députée, par exemple, je prends un exemple, mais c'est Céline Cadvez, qui est dans les Hauts-de-Seine.
05:40Elle nous dit à quoi ça sert, aujourd'hui, le fait d'allonger à 210 jours le délai de détention pour les clandestins dans les Cras.
05:47Alors, je peux vous dire que si on demande aux électeurs de sa commune, une très belle commune,
05:52U.P. et Caussu, je peux vous dire que là, ce n'est pas 80, c'est 90 %.
05:56Il y a des députés qui vont être face à cela.
05:59Gabriel Attal, quand il dit « je ne sais pas ce qu'il y a dans cette loi, ce n'est pas le moment »,
06:02je peux vous dire que Gabriel Attal, s'il ne vote pas cette loi, s'il met des bâtons dans les roues,
06:06son image sera ternie, et c'est pareil pour Gérald Darmanin.
06:09Vous mettez le doigt sur une réalité qui est peu dite, c'est la légitimité de la démocratie représentative.
06:15Quand vous dites qu'effectivement, dans sa circonscription ou dans sa ville,
06:20les gens sont absolument pour et qu'elle, censée les représenter, dit non,
06:25ou en tout cas, elle dit que ce n'est pas le moment, c'est qu'il y a un trou dans la raquette.
06:28Si j'ose dire 20h43, remarquez une pause, et on se retrouve dans un instant avec Jean-Michel Salvatore,
06:34Jules Torres, on leur demandera ce qu'ils pensent de cette idée de Madame Dati
06:40de faire payer pour visiter l'église Notre-Dame de Paris, la cathédrale,
06:44et puis on parlera également de cette réponse d'Emmanuel Macron à Benjamin Netanyahou.
06:51A tout de suite sur Orban.