Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ce soir, retour sur le combat de Bruno Retailleau contre la délinquance.
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00:00Quand on revient sur Bruno Retailleau, qui a fait l'événement ce matin sur Europe 1 et sur CNews,
00:03il était l'invité de la grande interview menée par Sonia Mabrouk.
00:07Le ministre de l'Intérieur a expliqué contre quelles délinquances Bruno Retailleau entendait concentrer son action.
00:14Je cible d'abord ce qu'on appelle les délinquants d'habitude, ceux qui pourrissent la vie des Français.
00:19Pour être clair, on a une statistique qui est terrible.
00:22Entre 5 et 10 % de ces délinquants d'habitude, ce qu'on appelle les multirécidivistes, les multiréitérants,
00:28entre 5 et 10 % sont à l'origine, cause, à peu près au moins 50 % des actes de délinquance.
00:33Donc moi, ce que je veux, c'est que ces gens-là, on les appréhende, on les mette à l'ombre.
00:38Ensuite, il faut que la justice fasse son travail.
00:40Parce qu'une fois qu'on a une baisse de 50 % des actes de délinquance, on respire un peu plus.
00:46Donc on va mieux cibler. Ça ne sert à rien de partir et de se disperser dans tous les sens.
00:50Sébastien Ligné, la fin de sa citation explique beaucoup de choses.
00:56Ensuite, il faut que la justice fasse son travail.
00:59En réalité, ce n'est pas ensuite, c'est d'abord qu'il faut que la justice fasse son travail.
01:02D'abord, une réponse pénale.
01:03Parce que quand vous parlez à des policiers, des policiers de terrain, qui peuvent aller dans les cités,
01:07qui ont envie d'aller dans les cités, quand les ordres préfectoraux le suivent,
01:11ils vous disent qu'on les arrête. On les arrête, les délinquants.
01:13On les arrête, ceux qui guettent en bas des cités, ceux qui trafiquent à la petite semaine des stupéfiants.
01:20On les arrête, ces gens-là. Le problème, c'est que vous les retrouvez la semaine d'après dans la rue, au même endroit.
01:25Avec pour seule punition, quand il y en a une,
01:28quand elle n'est pas renvoyée dans des délais qui excèdent parfois plusieurs années.
01:33Alors des fois, c'est des lettres qu'il faut écrire.
01:36Quand on a fait un vol à la tire, il faut écrire une lettre à la vieille dame pour expliquer en quoi on est déçus.
01:43Alors parfois, c'est des stages de citoyenneté.
01:44Comme on l'a vu contre le proviseur du lycée Maurice Ravel.
01:49Vous avez oublié la loi du prédécesseur, qui prévoit...
01:54Gérald Darmanin ?
01:55Oui. Non, pas Gérald Darmanin. Le garde des Sceaux, le Dupont-Moretti.
02:00Vous parlez du ministre de la Justice.
02:01Mais bien sûr, qui a fait une loi qui, en principe, pour les petits délinquants, même récidivistes,
02:08on décide de la culpabilité, et puis on le revoit six mois après.
02:13C'est la raison pour laquelle cette loi est une stupidité, mais incompréhensible de la part de M. Dupont-Moretti.
02:20Elle donne, en tout cas, des résultats, évidemment, calamiteux.
02:23Parce qu'on voit bien ce qui est en train de se passer.
02:26C'est l'inverse que préconise M. Retailleau. Je crois qu'il a totalement raison.
02:31Encore faut-il savoir... Bon, il faut revoir les courtes peines.
02:34Revoir, en effet, s'il y a de la place en prison, ce qui ne paraît pas évident.
02:40On manque de moyens.
02:42Mais encore faut-il que M. Retailleau et le garde des Sceaux se mettent d'accord sur une politique pénale
02:49qui ressemble à quelque chose.
02:53On a encore vu, il y a 48 heures, un gars qui avait fait un certain nombre de choses absolument inacceptables,
02:59et qui est ressorti par le miracle d'une décision du juge des libertés,
03:07et qui est ressorti libre comme l'air.
03:10C'est devenu inacceptable pour l'opinion publique.
03:14Et pour le moment, rien ne change.
03:16Donc M. Retailleau a la volonté de changer les choses,
03:20et de pratiquer une arrestation plus nombreuse, plus fréquente, et viser notamment...
03:25Mais vous avez des juges qui sont inamovibles !
03:28Voilà ! Il faut une politique pénale !
03:31Quand vous regardez les chiffres sur le nombre d'arrestations,
03:36la France arrête plus de délinquants aujourd'hui qu'il y a l'année dernière.
03:40On se constate.
03:41Alors ça interroge sur le fait qu'on a de plus en plus de méfaits qui sont produits,
03:45mais ça montre aussi que les forces de police,
03:47alors qu'elles ne sont pas toujours aidées par des décisions qui viennent de la hiérarchie,
03:51elles sont capables d'arrêter.
03:53Elles arrêtent en nombre.
03:55Donc M. Retailleau, on le sent un petit peu gêné, de toute manière, depuis sa prise en fonction.
04:00Il nous les explique à longueur d'interviews.
04:03Il sait au fond de lui que s'il n'y a pas un renversement de la table judiciaire,
04:08il sait que tout cela ne fonctionnera jamais,
04:11et ne montrera jamais des effets conséquents qui veulent l'alerter.
04:15J'ai l'intuition que le garde des Sceaux comprend la situation,
04:20et qu'il serait prêt à bouger.
04:22Simplement, il y a la magistrature,
04:25il a une administration qui n'est pas tout à fait sur sa ligne
04:28pour, j'imagine, une forte minorité, au minimum.
04:32Donc ça va être très compliqué.
04:34Et imaginons, peindre tout en noir ce soir,
04:38mais imaginons que le gouvernement soit renversé pour la fin de l'année.
04:43Qui prend la place de M. Retailleau ?
04:45Toute la politique qu'il essaie de mettre en œuvre n'aura même pas commencé à être échafaudée.
04:50Ce pays file un mauvais coton.
04:52Merci Sébastien Ligné, merci Jean-Claude Dacier.
04:55Dacier, deuxième heure, Nathan Devers, Jules Torres à vos places messieurs,
05:00et notre invité à 20h10, Marion Maréchal,
05:03eurodéputée, présidente du groupe Identité-Liberté.
05:06Elle nous appelle des îles Canaries, à Ténérife,
05:09où, alors que les arrivées de migrants en Italie ont baissé,
05:13Ténérife, visiblement, est un nouveau point d'accueil
05:17pour des dizaines, des centaines de migrants qui arrivent tous les jours.
05:21A tout de suite sur Rob.