Qui pour diriger Matignon ? Sébastien Chenu, député Rassemblement national du Nord et vice président du RN, est l'invité de Thomas Sotto.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 03 septembre 2024.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 03 septembre 2024.
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00:00RTL Matin
00:04Bientôt 7h45 sur RTL, Thomas vous recevez ce matin Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement National et député du Nord.
00:11Bonjour et bienvenue sur RTL Sébastien Chenu.
00:13A chaque jour sa rumeur, son premier ministrable favori ce matin c'est donc Thierry Baudet, le président du CESE, le Conseil Économique, Social et Environnemental,
00:21qui semble tenir la corde, même si elle semble fragile elle aussi. Thierry Baudet ferait-il selon vous un bon Premier Ministre ?
00:28Disons qu'il y a eu un mérite, c'était de nous rappeler l'existence du Conseil Économique, Social et Environnemental.
00:34Le fait de parler de monsieur Baudet que personne ne connaissait a eu le mérite de remettre dans la lumière cet outil totalement inutile
00:40qu'est le Conseil Économique, Social et Environnemental qui coûte 47 millions d'euros par an aux français pour produire des avis...
00:48Alors ça c'est la réponse à la question est-ce que le CESE sert à quelque chose ?
00:51Non mais c'est quand même important de rappeler que, parce que ça dit beaucoup de choses de Thierry Baudet, qu'il est à la tête d'un organisme totalement inutile
00:58et qu'il est par conséquent aussi lui-même finalement assez inutile dans le paysage actuel.
01:02Monsieur Baudet c'est un Premier Ministre qui, s'il était nommé demain Premier Ministre, serait l'outil dans les mains d'Emmanuel Macron pour contourner le choix des français.
01:12Et en fait...
01:13Ça veut dire que pour vous Thierry Baudet c'est Emmanuel Macron Premier Ministre ?
01:16Monsieur Baudet n'a pas de projet, a une identité politique qui se résume à une hostilité très forte vis-à-vis du Rassemblement National.
01:23C'est ce qu'on sait de lui dans ses déclarations, il est juste hostile au RN, il a une espèce de haine pathologique du RN.
01:29Il avait manifesté en janvier dernier contre la loi immigration.
01:31Oui voilà, c'est un homme qui a probablement un curseur politique très à gauche, mais qui n'a pas de projet, qui gère une structure totalement inutile
01:40et qui permettrait à Emmanuel Macron de contourner le vote des français.
01:44Parce qu'en fait, la problématique centrale, et c'est pour ça que ça n'avance pas, c'est qu'Emmanuel Macron ne veut pas comprendre que les français,
01:50par trois fois, une fois lors des élections européennes, deux fois lors des législatives, ont voté contre la politique qu'il mène.
01:57Donc pour vous pardon, mais Thierry Baudet c'est feu rouge, pour qu'on comprenne bien. Pour vous c'est motion de censure Thierry Baudet ?
02:02Il faut qu'on l'entende, qu'on l'écoute.
02:04Ça nous mène en de très mauvaises dispositions. Oui mais nous on n'est pas des gens sectaires, on n'a pas d'a priori.
02:09Vous venez de le flinguer sans l'avoir entendu.
02:11Sur ce que je sais de M. Baudet, si demain M. Baudet nous dit, écoutez je serai le premier ministre qui va lutter contre l'immigration, contre l'insécurité,
02:18qui va donner du pouvoir d'achat aux français, on va se dire, tiens ce M. Baudet a peut-être un peu changé, il serait temps de l'écouter.
02:24Mais ce que je sais de lui, ce que nous savons de lui, c'est qu'il est effectivement très hostile au Rassemblement National,
02:30et qu'il est finalement celui qui permettra à Emmanuel Macron de rouler les français dans la farine.
02:34En fait c'est ça, Emmanuel Macron veut rouler les français, avec la nomination d'un premier ministre qui poursuivra, peu ou prou, sa politique.
02:42Parce que derrière M. Baudet ce sera qui ? On reconduit les ministres macronistes, M. Dupond-Moriti, Mme Belloubet.
02:47S'il est tellement ancré à gauche, ça ne sera pas complètement la politique d'Emmanuel Macron quand même.
02:52Sur la réforme des retraites, on ne sait pas. Vous, votre position c'est que vous voulez la broger, la réforme des retraites.
02:56Oui mais nous le portons d'ailleurs avec Marine Le Pen dans ce qu'on appelle notre niche parlementaire, à la fin du mois d'octobre,
03:02c'est-à-dire le jour où nous avons la maîtrise de l'ordre du jour, nous portons l'abrogation de cette réforme des retraites.
03:07L'abrogation, ce n'est pas la modification, ce n'est pas l'aménagement, c'est l'abrogation.
03:11Et ça, si le futur premier ministre, quel qu'il soit, n'abroge pas la réforme des retraites, ça sera non ?
03:16Ça sera motion de censure pour vous ?
03:18On va voir, sur la motion de censure c'est autre chose, la motion de censure c'est un discours de politique générale.
03:23Il n'est pas sûr d'ailleurs que le futur premier ministre demande la confiance du gouvernement,
03:27du parlement, pardon, je pense qu'il serait bien inspiré de le faire.
03:32Vous savez que c'est impossible. Compte tenu de la composition de l'Assemblée, vous savez que quel que soit le premier ministre, il reçoit.
03:37Alors il s'exposera effectivement à une motion de censure, et nous nous verrons en quels termes nous souhaitons l'aborder.
03:42Mais encore une fois, ce n'est pas des questions d'individus au final.
03:47Hier le président de la République a reçu, enfin je veux dire quand on voit les gens qu'il a reçus hier,
03:51c'est le syndicat de ceux qui ont mis le pays en faillite.
03:53Il a reçu Xavier Bertrand, François Hollande, Nicolas Sarkozy.
03:56Les trois ont contribué à mettre le pays...
03:58Et Bernard Cazeneuve aussi.
03:59Et Bernard Cazeneuve, pardon. Les quatre ont contribué à mettre le pays dans l'état dans lequel il est.
04:03Et c'est de ces gens-là dont le président de la République se préoccupe.
04:07C'est leur avis qui compte.
04:09Mais l'avis qui compte c'est celui des Français.
04:11Sébastien Chenu, il faut qu'ils reçoivent. Comment on sort de cette situation ?
04:15Ça fait 50 jours aujourd'hui qu'on n'a pas de gouvernement.
04:17Le président Macron est le président du chaos.
04:20On l'avait dit, c'était le chaos sécuritaire.
04:22C'était le chaos d'ailleurs économique et financier.
04:25On le voit avec la belle note que laisse Bruno Le Maire.
04:28Parce qu'évidemment, le déficit qui se creuse, il le savait avant les élections.
04:31Il savait qu'il allait avoir un bon spectaculaire encore du déficit qui était creusé.
04:36Donc bravo les experts, les champions, etc.
04:38Il y a eu tromperie ? Il y a eu mensonge ?
04:40Écoutez, ça fait partie des choses qu'on ne dit pas avant les élections.
04:42C'est une évidence qu'ils ont cherché à dissimuler le fait que la dégradation des finances publiques,
04:47leur ouvrage, leur bilan était si catastrophique.
04:51Donc oui, nous sommes face à des gens qui cherchent à cacher leurs échecs,
04:55à contourner la volonté des Français.
04:57Raison pour laquelle il y a aujourd'hui un chaos politique.
05:01Mais ça, encore une fois, c'est le constat.
05:03La question, c'est comment on en sort.
05:05Alors d'abord, écoutez, ce n'est pas nous qui avons créé le chaos.
05:09Nous ne sommes pas les artisans de ce chaos.
05:11C'est vers nous que vous demandez comment on en sort.
05:13Il y a eu des solutions que vous souhaitiez, qu'à donné les résultats démocratiques qu'on connaît.
05:15Il y a des solutions, en tous les cas, qui sont celles de revenir vers les Français.
05:19Quand une situation est bloquée, et pas uniquement d'ailleurs les législatives,
05:23anticipées qu'ils pourraient avoir lieu en 25,
05:25mais demandons aux Français ce qu'ils pensent sur les grands sujets de notre société.
05:29Donc vous demandez quoi ? Un référendum ?
05:31On peut effectivement consulter les Français par voie référendaire,
05:34notamment sur l'immigration.
05:36Je pense que c'est un des sujets centraux de la politique française.
05:41Et puis, de toute façon, revenons vers les Français en 2025,
05:44la situation ne permet pas au pays d'avancer.
05:46Enfin, on a un mur budgétaire devant nous.
05:48Ce n'est pas un Premier ministre qui cherche un pompier pour éteindre l'incendie.
05:50A propos du budget, le gouvernement envisagerait, même si ce n'est pas confirmé,
05:53de décaler l'examen du budget 2025,
05:55qui en principe doit être présenté le 1er octobre.
05:57Est-ce que vous le comprendriez, vous l'accepteriez, ça, vu la situation ?
06:00Écoutez, Marine Le Pen a écrit au président de groupe
06:02en demandant que le Parlement, l'Assemblée nationale, puisse siéger.
06:06Siéger pour quoi ? Pour travailler en commission des finances, notamment.
06:09En session extraordinaire.
06:10Bien entendu.
06:11Même avant la nomination d'un Premier ministre ?
06:13Bien entendu.
06:14De toute façon, Gabriel Attal a reconduit un certain nombre de budgets
06:18dans la perspective de 2025.
06:21Il faut d'urgence que l'Assemblée nationale se mette au travail.
06:24L'idée de décaler est encore une argusie
06:26qui montre leur volonté d'échapper au jugement des parlements.
06:30Sébastien Chelou, que l'Assemblée se mette au travail, c'est une chose,
06:32mais s'il n'y a pas de gouvernement, s'il n'y a pas de ministre de l'économie,
06:34s'il n'y a pas de ministre du budget, ça tournera à vide.
06:37Est-ce que vous êtes d'accord sur l'idée de décaler les dates butoirs pour le budget ?
06:39Non, je ne suis pas d'accord pour décaler les dates butoirs.
06:42Ce que je vois, c'est qu'ils essayent de trouver des argusies
06:45pour finalement, à la fin, fonctionner par ordonnance.
06:47Parce qu'en fait, on ouvre une porte vers l'inconnu
06:49en ne respectant pas le calendrier budgétaire.
06:52Ça n'a jamais existé.
06:53Et donc, par conséquent, si la France n'a pas de budget,
06:56il faudra que l'exécutif prenne des mesures,
07:00qu'ils soient des mesures ou le président de la République,
07:02par ordonnance pour pouvoir nous faire avaler des mesures que nous ne voulons pas.
07:05Moi, je crois que l'Assemblée nationale doit se prononcer le plus tôt possible,
07:08en tous les cas, dans les délais, sur un budget.
07:10Si elle le rejette, ce sera un acte politique fort également.
07:13Mais avant de le rejeter, il faut pouvoir le construire.
07:16C'est notre boulot à nous, parlementaires.
07:18Les parlementaires dont chaque groupe dit qu'il veut être constructif,
07:20qui nommeriez-vous, vous, à Matignon,
07:23là pour sortir de ce chaos que vous décriviez ou de cet impasse ?
07:27Nous, nous avons déjà indiqué que nous souhaitons une autre politique.
07:29Donc, on ne va pas concourir à nommer quelqu'un
07:32qui mènera la même politique.
07:34Je pense que le président de la République, aujourd'hui,
07:36est enfermé dans une bulle.
07:38Je vous expliquais que nous n'en sortirons qu'en reconsultant les Français.
07:44Donc, en 2025, d'ici là, il faut construire un budget.
07:47Donc, c'est mort pendant un an, jusqu'à une prochaine dissolution.
07:49C'est ce que vous nous dites ce matin.
07:50Je pense que rien de grand ne pourra se faire.
07:52Il faut construire un budget.
07:53Il faut que les parlementaires construisent ce budget.
07:55Ça, c'est l'urgence.
07:56Il faut donc les réunir en session extraordinaire,
07:58parce que la France doit se doter d'un budget.
08:00Ça, c'est une décision du chef de l'État.
08:02C'est une décision du chef de l'État.
08:03Il serait bien inspiré d'écouter, en tous les cas,
08:05les préconisations de Marine Le Pen sur ce sujet.
08:07Merci beaucoup.